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| Est-ce que ça vaut la peine de continuer? | |
| | Nombre de messages : 26 Âge : 31 Date d'inscription : 30/10/2022 | l'AèdeAveugle / Petit chose Sam 7 Jan 2023 - 19:11 | |
| Salut, Depuis mon enfance j'ai toujours rêvé d'écrire des livres et pendant ma vie j'ai réussi à finir plusieurs livres, même si je pense qu'un seul est digne d'être publié. Frustré par le total désintérêt démontré par les maisons d'édition et agents littéraires, j'ai décidé à la fin de l'année dernière de commencer l'écriture d'un nouveau livre, essayant de mélanger deux de mes grandes passions: la poésie homérique et la fantasy de Tolkien. Mon idée était d'écrire une grande épopée qui se passait dans un monde imaginaire inspiré par l'âge de bronze (pour sortir un peu du cliché fantastique médiéval), et essayer d'imiter le style d'Homère. Hélas, quelques mois après le début de l'écriture, j'ai de plus en plus mal à continuer. Je crains qu'encore une fois personne s'intéressera a cette histoire écrit d'une façon si différente de tous les autres romans fantastiques, je crains aussi avoir été trop ambitieux. Bref, je me pose la question si ça veut la peine de continuer? Vous pensiez quoi? Note, si vous voulez lire un passage de mon livre pour mieux comprendre ce que je veux dire avec "un style d'écriture très différent" voici un passage, cependant je dois avertir que c'est une première version et je ne veux même pas imaginer les fautes d'orthographe/syntaxe qui se trouvent; - Spoiler:
- Dès que les portes du temple seront fermées et la grande corne annoncera le début des festivités je partirais. J’aurais bien aimé pouvoir me reposer, car longue fut la nuit où j’ai dû cacher dans le désert toutes les marchandises offertes par Zagorra et que je ne pouvais pas porter avec moi, mais c’est mieux ainsi, patience mon corps, tu as déjà affronté beaucoup pire.
Ainsi songeait Satni aux pieds rapides qui avait du mal à son dos car il portait Klèmen sur ses épaules et un lourd sac. Mais il se ne plaignait pas, car grande était sa joie de voir que l’émerveillement existait encore dans le regard de sa sœur tandis qu’elle contemplait les statues vénérables.
Comme dictait la tradition en premier les portes du temple furent ouvertes, et la population devait attendre dans un silence absolu l’instant où les statues seraient conduises à l’extérieur, mais avant cela les prêtres et prêtresses chantaient des liturgies sacrées au sein de la maison divine. Satni pouvait entendre quelques mots, mais comme ils étaient prononcés dans une version ancienne de sa langue, le sens des phrases lui échappaient.
Enfin les huit statues furent conduites à l’extérieur, chacune dieu porté par quatre prêtres et chaque déesse par quatre prêtresses. Tibouy au regard de vache, principale servante des dieux à Ouanet, avança et d’un gente annonça l’instant où tous devaient chanter :
Louons les dieux éternels grands seigneurs de la lumière Enfants de Per-Amo souffle mystérieux Contre les ténèbres toujours victorieux Porteurs de l’immortelle auguste bannière
Ainé, regard de faucon, Horaky nous honorons Avec ta lance solaire protège nous Devant toi, le chaos s’écroule de genoux Devant toi, nous enfants de Ta-Kemy, nous inclinons
Amonet grande reine à la face lunaire Dame des étoiles, griffes de lionne Que ton divin regard sur nous tous rayonne Protège ceux qui suivent ta loi disciplinaire
Montju guerrier divin bélier aux cornes brillantes Toi qui écrase sous ton pied invulnérable Des grandes foules, des armées incontables Noie sous les rouges rivières l’horreur hurlante
Puissante chasseresse Néryth flèches argentées Celle qui repousse menaces lointaines Eclaire toutes les ténèbres humaines Porte lumière qui éclaire les regards voilés
Nous chantons Djehutos gardien des mystères Puissant thaumaturge créateur du verbe De tous les rejetons d’Amo le superbe Tu es né le plus proche de son beau cœur austère
Et ta belle épouse Ser-Hat des dieux porte-parole Tu es la protectrice de la justice Celle qui enseigna les divins auspices Bannis loin du peuple la fougue qui te désole
Iset divine beauté gardienne de l’amour Douce porte torche, celle qui apaise Les âmes affligés, et tous les malaises Glorieuse matrone, tu es le divin parcours,
Anpu tête de chacal, dernier dans nos libations Premier dans nos pensées, tu es notre guide Grand pèlerin qui rend notre vue limpide En toi on trouve la vie, dans la mort tu es le scion.
Louons les dieux éternels grands seigneurs de la lumière Enfants de Per-Amo souffle mystérieux Contre les ténèbres toujours victorieux Porteurs de l’immortelle auguste bannière
Ainsi chanta Ouanet en harmonie et dans une parfaite communion, Tibouy au regard de vache avança, et la population fît place pour laisser passer la prêtresse et les divinités éternelles. Les seize prêtres et seize prêtresses clamèrent en unisson :
- Chantez ! Chantez enfants d’Ouanet ! Chantez, car les éternels sont de retour, et le maître noir au regard de chacal nous apporte la lumière éternelle ! La vie n’est qu’un songe et Per-Amo est le réveil. Chantez et soyez joyeux, jetez toutes vos illusions dans le feu éternel et perdez-vous, car la vie n’est qu’un songe et Per-Amo est le réveil !
Avec ces mots la population reçu la permission de chanter en toute liberté. Certains essayèrent de chanter de toute leurs forces, d’autres chantaient avec douceur et certains groupes essayaient de chanter en unisson. Et la voix de toute une communauté s’unit dans une gigantesque cacophonie à la fois belle et terrifiante, douce et agressive, vouée à l’oubli et éternelle.
Et pour sa grande surprise, Satni au pieds rapides remarqua que sa sœur chantait aussi sur ses épaules, et tels furent les vers énoncés par la petite Klèmen au doux rire :
Jolie petite déesse, la plus belle poétesse Les étoiles sont dans ton regard Dans tes bras les enfants trouvent rempart Jolie petite déesse, la plus belle maîtresse Sous tes pieds les fleurs fleurissent De toutes les étoiles tu es la douce nourrice Jolie petite déesse, descend du ciel avec délicatesse Apporte des sourires pour les petites filles Soit toujours avec nos familles
Où avait-elle appris cette chanson, Satni ne saurait pas le dire, mais sa fierté fut elle qu’il retourna son visage pour cacher ses larmes. Klèmen remarqua les chaudes larmes qui coulaient par le visage de son frère, et avec une douceur digne d’une déesse, elle élança sa tête et lui couvrit des petits baisers. En chantant le cortège avança, en premiers ils passèrent par la grande place où se tenaient les marchands, et les rassemblements, au centre se trouvait un ancien obélisque dont les inscriptions avaient disparu depuis longtemps, mais la population traitait toujours avec respect et dévotion. Après plusieurs minutes les dieux éternels avancèrent vers l’est où se trouvait la Narharo, la petite rivière source de vie à Ouanet. Narharo n’était rien en comparaison au trident, le gigantesque fleuve qui était le cœur de la civilisation Ta-Kémy, mais elle méritait aussi la dévotion de son peuple.
En premier le cortège tourne vers le sud où se trouvait les sources du Narharo, endroit où les femmes venaient pour nettoyer les vêtements et prendre de l’eau, puis ils avancèrent vers le nord où se trouvaient les champs incontables désormais inondés sous l’eau vénérable, et enfin plus au nord la rivière devenait plus douce et son corps était couvert par des nombreux bateaux. Aujourd’hui aucun pêcher n’était parti à l’office, mais des embarcation attendaient pour conduire les statues augustes vers l’autre rive.
Car c’était dans les collines très à l’est où se trouvait la cité des morts, les sépultures et les tombeaux, et les dieux éternels devaient aussi rendre visite à ceux qui ne respirent plus dans ce monde, car la grande fête Anet appartenait à tout le peuple et ses augustes ancêtres. Ainsi les collines du silence, lieu d’apaisement et recueillement, connurent des chansons et des festivités. Une fois les rites vers les morts accomplis le cortège repris chemin vers l’Ouest, le moment était arrivé pour les dieux éternels de rentrer à leurs habitations, tandis que leurs enfants célébraient leur création. Mais pendant que la populace montait la colline où se trouvait les temples, Orah un simple berger qui détestait profondément Satni, remarqua sa présence dans la foule, et lui dirigea ces paroles offensantes :
- Que fais-tu ici fils du malheur et du parjure ? Maudit parricide, veut-tu mettre les éternels en colère avec ton exécrable présence ? Comme ça aurait été préférable si nos prêtres et prêtresses auraient eu le courage de mettre fin à ta infecte lignée. Je crache sur toi, ainsi comme je crache sur ta sœur. Et parlant ainsi Orah le berger, cracha sur Satni pour le grand amusement de ses amis qui lui regardaient de loin. Le fils de Khamat sentit une colère noire remplir sa poitrine, mais ne désirant pas succomber à la folie avec sa sœur sur ses épaules et dans ce jour de festivité, il ne laissa pas la panthère sortir de son cœur et avança comme s’il n’avait rien entendu, ni senti.
Hélas, pour Orah l’indifférence était le pire des insultes, et en le regardant d’un œil sombre, il parla ainsi :
- Ah le malheureux, ah le lâche. Regardez-moi quand je te parle, car je ne serais pas ignoré par une vermine !
Mais Satni ne se retourna pas, et dans sa colère Orah lui poussa, faisant tomber le fils de Khamat ainsi que sa sœur. Sa première pensée fut de sauter sur le berger insolent et laisser couler sa rage, mais il se souvint de Klèmen, et lui chercha de son regard. Hélas, le monde autour de lui n’était que chaos.
Dis-moi oh déesse, qui parmi les enfants d’Ouanet fut le premier à périr sous les coups des Hun-Haek abominables qui attendaient dans les ténèbres l’ordre d’avancer et assouvir leur soif de massacre. Ce fut Njaros, fier fermier, qui expire en premier, une lance à la pointe de bronze amer transperça son dos et sorti par le ventre. Dans ses derniers instants, tandis qu’il essayait de comprendre ce qui se passait, il implora les dieux que son fils ne contemple pas une telle violence.
Sa prière fut en vain, car Sanos, son enfant encore petit, se retourna quand il sentit le sang chaud lui couler par l’épaule et contempla avec horreur la vie quitter le regard de son père. En désespoir Sanos essaya en vain d’arracher la lance amère qui avait traversé son père, dans l’espoir qu’il pouvait être encore sauvé, l’insensé ! Il ne remarqua pas le terrible Hun-Haek à la taille de deux hommes, avec un corps couverts de poiles et une tête de loup enragé, s’approcher de lui avant que ça soit trop tard.
La créature perfide attrapa son corps et en rigolant dévora la tête de l’enfant sous le regard de sa mère qui essayait de lui rejoindre. Ainsi péri Njaros et son fils Sanos, mais ils ne furent pas les seuls. Tjana aux belles boucles et qui chantait à la déesse pour avoir son aide pour trouver un bon époux, fut égorgé par le bec d’un Hun-Haek aux grandes griffes et sombres ailles, Hamnos ancien soldat essaya de courir à sa maison pour récupérer sa lance et son bouclier, mais la force qu’autrefois guidait ses jambes lui avait quitté depuis longtemps, par terre il tomba, où il fut écrasé par les pieds de ceux qu’il voulait protéger.
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| | Nombre de messages : 27 Âge : 19 Localisation : Strasbourg Date d'inscription : 26/12/2022 | Melmoth / Petit chose Sam 7 Jan 2023 - 21:26 | |
| Coucou ! Je pense que tu n'as pas à te forcer à écrire une histoire si elle ne te plaît pas. Seulement, j'ai l'impression que ce qui te bloque, c'est plus la peur que les gens ne lisent pas ou du moins n'apprécient pas ton histoire. Seulement, ce n'est que mon avis mais je pense qu'on écrit pour soi avant d'écrire pour les autres : même si on peut avoir des objectifs derrière la tête, la peur du fait que les autres n'apprécient pas ce qu'on écrit ne doit pas nous bloquer. Donc si tu as envie d'écrire cette histoire, à mon avis, écris-là. Et lorsqu'elle sera à peu près finie, tu pourras voir quoi en faire, peut-être montrer le texte dans son entièreté à des bêtas-lecteurs, etc. Pour ton extrait, sans trop développer, je le trouve très original et j'aime ton style qui est très original. En effet, je pense n'avoir jamais vu quelque chose comme ça mais au vu de l'histoire, ça ne peut qu'être un atout ! Cet extrait me donne même envie d'en connaître plus sur l'histoire, et si tu cherchais des bêtas-lecteurs un jour, ça me ferait franchement plaisir d'être de la partie vu ce que tu m'as donné à lire c: En bref, selon moi, si tu as envie d'écrire cette histoire, écris-là ! Surtout que tu trouveras toujours des lecteurs qui s'intéressent à ce que tu composes ! ^^
Edit : J'ajoute qu'il ne faut pas se fier à l'avis des ME car de nos jours, celles-ci ne sont pour la plupart plus là que dans un but commercial où le livre est un objet de consommation. Le style et l'originalité ne sont presque plus des critères à leurs yeux je pense... |
| | Nombre de messages : 7678 Âge : 36 Date d'inscription : 10/04/2008 | Flora / Serial Constance killer Sam 7 Jan 2023 - 21:50 | |
| | Nombre de messages : 2610 Âge : 125 Date d'inscription : 08/04/2019 | Leasaurus Rex / Terrible terreur Sam 7 Jan 2023 - 21:58 | |
| Pas mieux que Flora, je verrouille le topic en attendant, je le rouvrirai quand tu auras fait ta présentation. |
| | Nombre de messages : 457 Âge : 28 Localisation : Reims Date d'inscription : 29/12/2017 | Le Renard Rouge / Pour qui sonne Lestat Mer 11 Jan 2023 - 16:07 | |
| Coucou l'AèdeAveugle, je vais me permettre d'apporter mon grain de sel dans cette conversation. Petite remarque : - MELMOTH a écrit:
- J'ajoute qu'il ne faut pas se fier à l'avis des ME car de nos jours, celles-ci ne sont pour la plupart plus là que dans un but commercial où le livre est un objet de consommation. Le style et l'originalité ne sont presque plus des critères à leurs yeux je pense...
Les ME sont des entreprises. A partir du moment ou l'on se dirige vers elles, c'est que l'on souhaite faire commerce de ses œuvres. Si l'on souhaite uniquement l'art pour l'art, il faut soit distribuer gratuitement ses œuvres sur internet, soit faire appel à des ME associatives dont l'objet est de promouvoir des formes d'écriture. Mais si l'on souhaite faire commerce, il faut aussi voir le livre comme un produit qui doit répondre aux attentes d'un public. L'AèdeAveugle as tu pensé à l'auto-édition ? Si tu roman est trop atypique pour les ME alors peut être est-ce la solution. Bien entendu cela voudrait dire que tu dois aussi prendre la casquette de "chef d'entreprise". Il faut aussi que tu désignes quel est ton but dans l'écriture (en toute honnêteté) : écrire pour l'art ? écrire pour être lu ? écrire pour vendre un roman ? |
| | Nombre de messages : 227 Âge : 36 Date d'inscription : 22/07/2014 | Eden Memories / Autostoppeur galactique Mer 11 Jan 2023 - 16:28 | |
| Hello,
Les refus des ME je crois qu'on connait tous ça, si ça peut te rassurer, renseigne toi sur les auteurs à succès ou classiques et le nombre de refus qu'ils ont essuyés. Sur la route de Dune contient quelques extraits des refus qu'à reçu son auteur, assez salés comparé à ce qu'on peut recevoir aujourd'hui. Pourtant Dune est un classique dont chaque adaptation est attendue au tournant, avec d’innombrables suites ! Il me semble que J.K. Rowling en a essuyé plein. Les seuls qui se voient offrir direct un oui positif c'est soit ceux qui ont de la chance, soit les perfectionnistes qui ne livrent leur roman qu'une fois qu'il est parfaitement corrigé, soit des gens déjà connu dont le seul nom fera vendre leur livre. Tous les autres doivent persévérer mais aussi peut-être retravailler leur livre en vu d'une édition car, oui ça reste un système commercial et surtout il faut penser au lecteur. Spielberg disait qu'il pensait en premier lieu au spectateur quand il travaillait, et on voit que ça lui a bien réussi. Ce qui n'exclu pas le paramètre chance évidemment.
En résumé je dirais que ton premier texte a soit pas été envoyé au bon éditeur, soit n'est pas assez finalisé pour une édition. Dans tous les cas, tu peux trouver ici de l'aide pour l'améliorer, le corriger et l'adresser aux bons éditeurs !
Pour ce qui est de ton second, les doutes c'est normal, on en éprouve tous. Ceux que tu décrit ressemble au syndrome de l'imposteur, je le vis sur chacun de mes textes. En général c'est vers le milieu, quand je n'ai plus l'excitation de me lancer dans le projet et pas encore celle d'achever le projet. Le milieu c'est souvent la zone "ventre mou" d'une oeuvre, j'en connais très peu n'en ayant pas, même dans des oeuvres reconnues et populaires. C'est du coup le moment parfait pour les doutes de s'insinuer. A ce moment là, j'ai le sentiment que ce que j'écris est nul, sert à rien, que de toute façon, ça intéresse personne, qu'aucun éditeur n'aura envie de lire ça, que c'est mauvais, que c'est illisible. En bref, c'est la même ritournelle pessimiste quoi. Et si ça peut te rassurer, on l'a tous éprouvé je pense. Pour passer outre, se rassurer en en parlant (comme tu le fais ici), ne pas relire ton texte (si t'es perfectionniste) ou au contraire le relire (si t'es capable de revivre le plaisir que tu as eu à l'écrire), tu peux aussi essayer de te souvenir de pourquoi en premier lieu tu voulais l'écrire ? En tout cas courage avec tout ça, c'est pas évident à dépasser mais tu vas y arriver ! |
| | Nombre de messages : 121 Âge : 30 Localisation : L'ASTÉROÏDE B 612 Pensée du jour : Soyons réaliste, faisons l'impossible Date d'inscription : 28/06/2017 | Madra-Bhan / Barge de Radetzky Jeu 12 Jan 2023 - 13:23 | |
| C’est la question qu’on se pose tous.
Toi seul en connais la réponse. Personne ne t’oblige à t’assoir devant ton pc ou ton cahier et à écrire. Il n’y a que toi, qui peux te contraindre à avancer. Avec un copain on se posait la question de savoir si l’écriture (l’art) était un travail, car le travail vient de la contrainte. Je pense que oui, car c’est nous même qui nous l’imposons cette contrainte, qui nous astreignons à travailler sur nos romans, sans la moindre rétribution.
La publication, on en est tous là. C’est la motivation suprême, très narcissique, il faut bien le reconnaitre. On entend souvent un auteur écrire pour être lu, pas pour avoir un bel objet dans les mains. Oui, mais cet objet avec mon nom écrit dessus c’est ce qui me permet de crier au monde entier, « je l’ai fait regarde ! » C’est encore mieux si vous le vendez en librairie. La publication en maison d’édition c’est aussi la validation d’un autre, et des lecteurs qui encensent ton travail, ça c’est le Saint-Graal.
Oui on en est tous là. On se trouve des justifications pour expliquer le refus d’un éditeur. On ne se connaît pas et j’ignore à quelle maison d’édition tu as envoyé ton livre. Mais c’est important de réfléchir d’où vienne le refus. Il peut venir des éditeurs, ne correspondant pas à leur ligne éditoriale. Si un récit de fantasy philosophique trouve plus facilement ça, place chez La Volte ou Albin Michel que c’est Bragelonne ou les Moutons électriques. Le souci peut aussi venir de ton texte. Il manque de maturité, il y a des passages inutiles où le lecteur ne comprend pas. Il faut aussi accepter cette critique. Le boulot de l’éditeur c’est de vendre des livres. Il faut aussi que son lectorat achète. Écrire une œuvre complexe ne veut pas dire produire un texte abscons, que toi seul es capable de comprendre. C’est la difficulté de l’écriture. Produire un texte compréhensible et perceptible. J’ai tenté de lire la Horde du Contrevent d’Alain Damasio, j’ai tenu cent pages avant de lâcher. Les logorrhées verbeuses et philosophiques ont fini par m’achever. Je connais des gens qui ont adoré. Soit ce livre n’est pas pour moi, mais il a trouvé son public et il est aujourd’hui une référence de la littérature française.
Damasio n’a pas su me parler, mais il la fait avec d’autres. C’est la même chose avec ton roman. Il faut trouver le bon éditeur. Le mieux, c’est de regarder ce qu’il publie et même de lire ses auteurs pour voir s’il pourrait être séduit par ton roman, de pousser au maximum ton texte avec l’aide de bêta-lecteur, d’accepter la critique, de le retravailler, en prenant en compte que l’éditeur fera de même avec ton roman, s’il l’accepte.
Je ne dis pas que c’est simple, je n’ai pas encore de texte assez bon pour tenter l’édition.
Mais tu es le seul à pouvoir faire en sorte que tes romans soient publiés. Personne ne le fera à ta place. C’est un choix à prendre, une décision à reprendre tous les jours, car même si tu arrives à publier ce roman-là, ça ne veut pas dire que le prochain sera publié. C’est tous les jours à refaire. C’est un combat contre soi même.
Bon courage, tous les auteurs, tous les artistes sont des Sisyphes. |
| | Nombre de messages : 59 Âge : 52 Localisation : 12 Pensée du jour : J'ai arrêté de penser ça fait trop mal Date d'inscription : 27/12/2022 | Arno12 / Clochard céleste Jeu 12 Jan 2023 - 15:46 | |
| Je comprends pleinement cette interrogation j'ai moi même beaucoup écrit, d'abord pour moi sans l'idée de publier, puis j'ai publier des livres "techniques" ,des commandes, et aujourd'hui j'ai l'impression d'être prêt à partager ce que j'ai écrit, cela ne veut pas dire que cela sera publié mais en tout cas, je suis prêt à le lacher.
Pour en revenir à ton texte, je suis personnellement ermétique à ce type de littérature mais si tu es convaincu de la valeur de ton texte, tu peux peut être tenté de l'auto édition.
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| | Nombre de messages : 1066 Âge : 33 Localisation : 16 Date d'inscription : 15/07/2021 | Chimère / Constamment Fabulous Jeu 12 Jan 2023 - 16:43 | |
| (J'aime beaucoup ta réponse, globalement, Elsa, ainsi que ta dernière phrase)
Les autres membres t'ont tous bien répondu. Ce n'est pas une question que tu peux régler une fois pour toutes, parce que sois sûr qu'elle reviendra, encore et encore, même si tu connais des succès (eh oui).
Je peux te certifier que cette question m'a beaucoup tourmentée, et le fait encore. Je me revois très bien, lors de mon inscription ici il y a environ un an et demi, alors que je venais d'achever mon premier roman et que je me tournais vers JE pour comprendre comment le peaufiner et le proposer à des éditeurs. J'étais alors en lutte perpétuelle avec moi-même, persuadée tous les deux jours que j'avais une ambition qui n'était pas saine pour moi, que j'allais me planter. Je ne compte plus les moments d'intense désespoir que j'ai vécus, et la pensée très douloureuse que j'avais fait tout ça "pour rien" (ce qui est faux, en plus ; car en premier lieu, on écrit toujours pour soi et son propre plaisir, peu importe ce que devient ensuite cette histoire).
Je me la suis posée, cette question, plusieurs fois par jour, pendant plusieurs semaines voire des mois. Ce n'était vraiment pas une période heureuse. Mais j'en suis finalement (re)venue à une conclusion qui me convient parfaitement ; partant du principe que l'on écrit car c'est un besoin primordial qui nous est aussi indispensable que de respirer, oui, ça vaut le coup. C'est aussi simple que ça. Même dans mes pires moments, je ne me suis jamais vue raccrocher complètement, abandonner l'écriture à jamais parce que "ça n'aurait pas marché". Je ne pense même pas qu'il soit possible d'arrêter l'écriture lorsqu'on est écrivain.e, en fait. Bien sûr, on peut prendre des pauses plus ou moins longues et créer différemment, mais ce processus, ce besoin de création, il est bien là, il est installé et ça devient une fonction vitale, un mécanisme de vie.
Je ne te connais pas, je ne connais pas ton livre. Je ne vais pas te bassiner avec un discours méritocratique à base de "continue, tu vas voir, ça va forcément marcher comme tu veux" (ce qui demeure sans doute possible, note.) La question que tu dois vraiment te poser, c'est : "est-ce qu'écrire fait réellement partie de moi ?" Si c'est un oui, tu as ta réponse au reste. |
| | Nombre de messages : 121 Âge : 30 Localisation : L'ASTÉROÏDE B 612 Pensée du jour : Soyons réaliste, faisons l'impossible Date d'inscription : 28/06/2017 | Madra-Bhan / Barge de Radetzky Jeu 12 Jan 2023 - 18:16 | |
| - Chimère a écrit:
- Je ne pense même pas qu'il soit possible d'arrêter l'écriture lorsqu'on est écrivain.e, en fait. Bien sûr, on peut prendre des pauses plus ou moins longues et créer différemment, mais ce processus, ce besoin de création, il est bien là, il est installé et ça devient une fonction vitale, un mécanisme de vie.
Je crois que Chimène à trouvé la réponse à la question que tu poses. : mrgreen: et si au final ça ne marchait pas. Si tu passes ta vie à écrire des livres qui ne trouveront jamais d’éditeur, qui ne seront jamais lus par personne, qui seront oubliés après ta mort. Est-ce que tu écrirais quand même ? Personnellement, oui. D’ailleurs je le fais déjà. La plupart des textes que j’ai écrits n’ont été vus que par moi. J’ai des messages postés sur ce forum qui ont été plus lus que ce que j’ai posté sur wattpad. La question est véritablement là. Peux-tu écrire un roman en sachant qu’il ne sera probablement pas publié ? Qui ici en est capable ? Je crois que c’est de ça qu’il faut d’abord se détacher. Comme le dit Stephen King. Fermer la porte. Une fois le texte vraiment terminé, l’ouvrir et la se demande quoi faire pour l’éditer. Qu’en on y pense c’est un peu dépriment, mais on fait plein de choses sans rétribution, je vais à la piscine 3 fois par semaine par se que j’aime nager, je ne cherche pas à faire de la compète et ma motivation n’est ni de perdre du poids ni de me muscler, ça me détend et j’adore cette activité. J’aime cuisiner pour moi, pour ma famille et mes amies, j’ai pas pour autant envie d’ouvrir un restaurant ou de vendre mes plats. Je pense qu’il faut revoir l’écriture comme ça. Un moyen d’expression, un truc qui nous fait du bien et qui nous plaît. Ne faites pas des trucs qui vous font du mal ou aux autres. C’est important. |
| | Nombre de messages : 26 Âge : 31 Date d'inscription : 30/10/2022 | l'AèdeAveugle / Petit chose Sam 14 Jan 2023 - 21:38 | |
| | Nombre de messages : 154 Âge : 43 Localisation : Au grand air Pensée du jour : Ciel, ma constance ! Date d'inscription : 02/08/2022 | Lucille / Tycho l'homoncule Sam 14 Jan 2023 - 22:02 | |
| Hello L'aèdeaveugle, il y a un super chapitre dans le merveilleux livre d'Elisabeth Gilbert (Comme par magie) qui parle justement de cela. Je ne vais pas le reproduire ici, mais ça vaut vraiment la peine de lire ce bouquin, qui est une petite pépite sur l'élan artistique :-) |
| | Nombre de messages : 26 Âge : 31 Date d'inscription : 30/10/2022 | l'AèdeAveugle / Petit chose Sam 14 Jan 2023 - 22:58 | |
| | Nombre de messages : 192 Âge : 36 Localisation : Paris Pensée du jour : Ou pas ? Date d'inscription : 31/10/2021 | Hortense / Tycho l'homoncule Lun 16 Jan 2023 - 8:28 | |
| - l'AèdeAveugle a écrit:
- [justify]Bref, je me pose la question si ça veut la peine de continuer?
Il n'y a que toi qui peux le savoir, mais j'aimerais quand même te rappeler pourquoi nous tous, ici, nous écrivons. Rappelons que l'écriture n'apporte rien, ni la gloire, ni l'argent, ni la reconnaissance, et que ça coûte beaucoup, en temps, parfois en argent, en énergie... En gros, écrire juste pour écrire, c'est un puits sans fond qui ne sert absolument à rien, qui n'apporte rien et qui ne mène à rien. A côté, même le tricot a plus d'intérêt : quand tu le finis, tu as au moins un pull ou une paire de chaussettes à enfiler. Même le dessin est plus satisfaisant, parce qu'il est considéré comme un art. L'écriture, non, plus aujourd'hui. Mais si tu écris, et si tu écris cette histoire en particulier sous cette forme particulière, c'est parce que tu es passionné. Parce qu'écrire te procure une sensation de bien-être à nulle autre pareille et que tu n'envisages pas ta vie sans écrire, aussi pénible et peu gratifiante l'écriture soit-elle. Si tu devais payer pour avoir le droit d'écrire, tu paierais, et je suis certaine que tu renonces à d'autres loisirs pour écrire. Bref tu écris parce que tu en as envie, et même si cette envie est souvent malmenée (parce que l'écriture est difficile), elle revient comme un boomerang parce que... eh bien, c'est ce qui te fait vibrer. Est-ce que les maisons d'édition voudront de ton oeuvre ? Je ne sais pas et au fond, je ne sais pas si ça a une importance. Pour qui est-ce que tu écrivais, au départ ? Pour les autres ou pour toi ? Pour être édité ou pour te lancer un challenge qui te porte sur des sujets que tu adores ? Est-ce que toi, tu crois à ton projet ? |
| | Nombre de messages : 9 Âge : 40 Localisation : Auvergne Date d'inscription : 26/01/2023 | Marjolaine Séréduik / Magicien d'Oz Jeu 26 Jan 2023 - 10:31 | |
| - l'AèdeAveugle a écrit:
- [justify]Salut,
Depuis mon enfance j'ai toujours rêvé d'écrire des livres et pendant ma vie j'ai réussi à finir plusieurs livres, même si je pense qu'un seul est digne d'être publié. Frustré par le total désintérêt démontré par les maisons d'édition et agents littéraires, j'ai décidé à la fin de l'année dernière de commencer l'écriture d'un nouveau livre, essayant de mélanger deux de mes grandes passions: la poésie homérique et la fantasy de Tolkien. Mon idée était d'écrire une grande épopée qui se passait dans un monde imaginaire inspiré par l'âge de bronze (pour sortir un peu du cliché fantastique médiéval), et essayer d'imiter le style d'Homère.
Hélas, quelques mois après le début de l'écriture, j'ai de plus en plus mal à continuer. Je crains qu'encore une fois personne s'intéressera a cette histoire écrit d'une façon si différente de tous les autres romans fantastiques, je crains aussi avoir été trop ambitieux. Bref, je me pose la question si ça veut la peine de continuer? Vous pensiez quoi?
Je ne te dirai qu'une chose : si tu aimes ce que tu fais, persévères. Si tu aimes ce que tu fais, et si tu le travailles consciencieusement, n'abandonne pas ton rêve. Les maisons d'édition n'ont pas parole d'évangile. Je sais combien c'est frustrant. Je sais combien on peut rêver d'être publié. Mais il existe des solutions, aujourd'hui, pour rencontrer ses lecteurs, avec ou sans maison d'édition, et tu peux les trouver, toi aussi, si tu écris ce que tu aimes, si tu aimes ce que tu écris, si cela te fait vibrer – cela plaira alors forcément à d'autres ! |
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