Winger a écrit:

Un prénom neutre est un prénom qui ne donne aucune information sur le personnage. Comme dans la vraie vie, en fait.

Mon avis : ça n'existe pas, les prénoms neutres.
Je pense que tout dépend de l'intention qu'on a vis-à-vis de son texte, par rapport à un contexte social donné.
Dans notre société française actuelle, si on choisit un héros qui s'appelle Nicolas (et qui est hétérosexuel, blanc, sans doute blond aux yeux bleus, issu d'une famille chrétienne) ; et que l'antagoniste s'appelle, au choix, Karim, ou bien Kevin, avec le physique et l'histoire sociale associée...
comment dire... ça soutient un certain nombre de stéréotypes et préjugés, n'est-ce pas ?

Donc vraiment, tout dépend de l'intention qu'on a dans son récit.
Si on est dans un contexte réaliste, on peut partir des prénoms les plus en vogue selon l'âge du personnage, en tenant compte de son histoire familiale (là aussi, impossible d'échapper au déterminisme social, l'essentiel est d'en avoir conscience et de ne pas être naïf à ce propos).
Si le récit a l'ambition de porter certains idéaux politiques ou sociaux, alors ça peut être une formidable occasion de jouer avec les codes (Brenda, chercheuse en astrophysique, Pierre-Edouard, au chômage...)

Tout ça pour dire que pour moi, si on déteste un prénom, on a des raisons personnelles... mais aussi sociales, dont on n'a pas forcément conscience.
S'interroger sur ce qui nous fait détester un prénom (ou l'adorer) me semble donc indispensable.

Le rosier a écrit:

Gervaise, c'est quand même l'un des prénoms les plus iconiques de la littérature française.

Il se trouve que oui. J'avais appelé mon perso ainsi avant de lire l'Assommoir. Mais j'avais le prénom en tête, donc je l'avais entendu en effet. Je ne savais juste pas d'où. Je continue de trouver que c'est un prénom pas très joli et en même temps, je l'aime bien maintenant.

Tiens dans la série Willow, ils se moquent du prénom Brunhilde (tout le monde grimace) alors que moi je trouve que c"est un prénom à la fois badass et ravissant.

Le rosier a écrit:

Gervaise, c'est quand même l'un des prénoms les plus iconiques de la littérature française.

Oui ! N'empêche que je le trouve laid quand même au son et bravo à elopez d'avoir la grandeur de surmonter cela. Comme quand on aime vraiment quelqu'un

Cela montre la complexité du choix de prénom et aussi : qu'il faut vérifier les connotations.
Dans ma première ébauche je pensais appeler le personnage principal de mon deuxième roman, un dragon japonais : Sora. Cela veut dire ciel. Sauf que c'est dans le top des 10 des prénoms pour chiens au Japon depuis plusieurs années, pas du tout ce que je cherchais.

HAHAHAHAHA ma fille s'appelle Naska...

Je vais chez mon cousin issu de germain, une branche de la famille que je ne connais pas bien. Prénom de la chienne ? Et voilà.

Y a pas de mal, tu sais ! Mon chat a le même nom qu'un immense écrivain

Bah oui, j'ai mis un smiley mort de rire. On aime bien son chien, normalement. C'était pas méchant, plutôt rigolo.

y'a cette tendance que j'ai vu un peu sur les réseaux, des filles qui font des crises pas possibles parce que leur meilleure amie leur a "volé" leur idée de prénom de bébé. Je trouve ça fou.
Mon autre fille c'est LÉONIE. Mon frère m'a écrit pour me demander si c'était ok qu'il appelle son fils LÉON, il avait peur que ça fasse des problèmes de "sale copieur" ou je sais pas quoi... Va mon frère, appelle ton fils du prénom que tu souhaites  . Il aura sa propre vie, qu'une cousine s'appelle Léonie, quelle importance ? Ça me laisse perplexe que des gens s'inventent tant de problèmes. (pas mon frère qui a simplement été poli ; les gens qui font des crises pour ça. C'est fou. Get a life...)

HilnaMacPhom a écrit:

Winger a écrit:

Un prénom neutre est un prénom qui ne donne aucune information sur le personnage. Comme dans la vraie vie, en fait.

Mon avis : ça n'existe pas, les prénoms neutres.
Je pense que tout dépend de l'intention qu'on a vis-à-vis de son texte, par rapport à un contexte social donné.
Dans notre société française actuelle, si on choisit un héros qui s'appelle Nicolas (et qui est hétérosexuel, blanc, sans doute blond aux yeux bleus, issu d'une famille chrétienne) ;  et que l'antagoniste s'appelle, au choix, Karim, ou bien Kevin, avec le physique et l'histoire sociale associée...
comment dire... ça soutient un certain nombre de stéréotypes et préjugés, n'est-ce pas ?

Ça c'est très vrai.

Mon cousin, né avant moi, m'a piqué mon prénom. Enfin, il serait plus juste de dire que ma tante a piqué l'idée à ma mère. Au final, merci tata, tant pis pour toi cousin !

Eugène. Un prénom que je déteste pour la simple et bonne raison que cela me rappelle un épisode de X-files dans lequel un certain "Eugène Tooms" enlevait et tuait des innocents pour leur manger le foie. Sans compter que l'acteur avait une tête bien singulière pour interpréter un tel monstre. Ce prénom ne me met pas à l'aise.

Etre-ange a écrit:

Eugène. Un prénom que je déteste pour la simple et bonne raison que cela me rappelle un épisode de X-files dans lequel un certain "Eugène Tooms" enlevait et tuait des innocents pour leur manger le foie. Sans compter que l'acteur avait une tête bien singulière pour interpréter un tel monstre. Ce prénom ne me met pas à l'aise.  

Alors si tu écrivais un texte avec un psychopathe, l'appellerais-tu Eugène ? Pour te mettre dans l'humeur d'écrire le malaise ?

Non puisque ce malaise je suis le seul à le ressentir, le lecteur ne comprendrait pas mon ressenti. En revanche penser à quelque chose de malaisant peut, je pense, aider à insuffler le malaise chez le lecteur.

Etre-ange a écrit:

Non puisque ce malaise je suis le seul à le ressentir, le lecteur ne comprendrait pas mon ressenti. En revanche penser à quelque chose de malaisant peut, je pense, aider à insuffler le malaise chez le lecteur.

Je voulais dire parce le prénom te met mal à l'aise, tu écriras mieux le malaise, le lecteur bien sûr ne ressent pas cela en lisant le nom. Mais si tu arrives à penser à Eugène en l'appelant autrement, c'est bon aussi.

Excuse-moi, j'avais mal compris. Oui ton conseil est intéressant . Je m'en servirais mais en espérant être imperméable aux angoisses qui pourraient survenir à force de trop insister

Etre-ange a écrit:

Excuse-moi,  j'avais mal compris. Oui ton conseil est intéressant . Je m'en servirais mais en espérant être imperméable aux angoisses qui pourraient survenir à force de trop insister

Tout à fait !
Sinon ce qui marche aussi c contre les angoisses : n'écris pas d'histoire avec des psychopathes

Moi je travaille avec des enfants, et dans l'école où je suis il y a un gosse qui s'appelle N'Tai (se prononce Hentai), je n'oublierais jamais la première fois que j'ai fait l'appel et j'ai commencé à écrire H.E.N... WAIT A MINUTE! Ce n'est pas un prénom que je déteste en soi, mais ce pauvre gosse pourra le détester d'ici quelques années, et avec une bonne raison.

Je n'y avais jamais vraiment pensé mais j'ai un prénom rarissime, simple mais rarissime avec une écriture particulière (mes parents ont mis un h là où il fallait pas) donc je dois souvent le redire et l'épeler ou corriger la prononciation. Et en deuxième prénom inventé par mes parents donc jamais entendu.

Cela a peut-être un rapport mais dans mes textes, je crée littéralement des prénoms avec des écritures particulières. Je me dis que c'est normal parce qu'en ce moment j'écris de la fantasy où l'histoire se déroule dans un autre univers et qu'un personnage ne peut décemment pas s'appeler Chloé ou Nicolas mais cela a peut-être aussi à voir avec mes prénoms.

Cela dit il y avait un prénom plutôt commun que j'aimais beaucoup à une époque, c'était Alexa. Dans mes nouvelles qui se passaient sur la terre, j'avais toujours un personnage qui s'appelait ainsi. Je trouvais ce prénom rafraichissant et joli. Simple et classe. Jusqu'à ce que je rencontre une vraie Alexa qui a complètement changé l'image que je me faisais du prénom.

Après je n'ai pas vraiment de prénom que je déteste, je suis simplement incapable de donner à un de mes personnages un prénom banal et commun.