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| | Nombre de messages : 64 Âge : 24 Pensée du jour : Gendō avait raison Date d'inscription : 24/05/2021 | Rikou / Clochard céleste Sam 29 Oct 2022 - 23:23 | |
| Bonjour,
Les dialogues sont un exercice que je ne maitrise pas encore parfaitement, mais je partagerai sûrement mes difficultés dans un autre sujet plus tard. Pour l'instant, j'aimerais parler des onomatopées.
Il existe des listes sur internet, mais soit elles ne me conviennent pas soit elles ne proposent pas l'émotion que je souhaite retranscrire. Par exemple, pour exprimer de la colère, je n'ai pas forcément envie que mon personnage "grogne" en faisant "argn", je préfère qu'il lâche un petit son manifestant son mécontentement.
Ma question est donc de savoir comment vous gérez les onomatopées, si vous en inventez ou si vous préférez vous fier aux listes quand bien même elle ne vous plaisent pas.
Merci d'avance. |
| | Nombre de messages : 91 Âge : 38 Date d'inscription : 15/02/2022 | Mockingbird / Pippin le Bref Dim 30 Oct 2022 - 7:42 | |
| En temps que lectrice, les onomatopées que je lis sont dans les BD/roman graphique/manga/comics, donc en inventer n'est pas un problème car le dessin permet de les comprendre. Mais dans les dialogues d'un texte narratif, je ne sais pas... je n'en lis pas (à ne pas confondre avec les interjections) et en tant que prof de français, je me bats pour que les élèves les transforment en... mots
Dernière édition par Mockingbird le Dim 30 Oct 2022 - 10:24, édité 1 fois |
| | | Invité / Invité Dim 30 Oct 2022 - 9:07 | |
| Autant j'adoooooore les onomatopées dans les mangas parce que je suis très sensible aux sons et du coup je les "entends" dans ma tête et ça participe à tout l'univers sonore du manga, autant en tant que lectrice de roman je ne suis pas fan, à moins de les trouver dans des livres plutôt jeunesse ou que ça fasse vraiment partie d'un univers narratif particulier. En tant qu'autrice je ne les utilise pas. Je préfère dire que le personnage grogne, claque sa langue contre son palais, soupire, pouffe, s'esclaffe, etc. ou le faire comprendre dans la situation. C'est comme, si tes personnages applaudissent, tu ne vas pas écrire "clap clap clap" : tu vas dire qu'ils applaudissent. Eh bien, c'est rigoureusement la même chose dans les dialogues. |
| | Nombre de messages : 5643 Âge : 124 Pensée du jour : Déifier des prunes. Date d'inscription : 12/12/2006 | Mokkimy / Maîtrise en tropes Dim 30 Oct 2022 - 10:23 | |
| Personnellement, j'utilise les onomatopées, dans les dialogues et hors dialogues. Y compris des clap clap clap, plutôt que des "ils applaudissent". Mais j'ai mes raisons. ^^
D'une part, je me fis beaucoup au ressenti et à l'expérience du narrateur pour doser les onomatopées. Une gamine ne va pas s'exprimer de la même manière qu'une grand-mère, et en emploiera davantage, Il y a des critères à prendre en compte : l'âge, le niveau d'éducation et de culture, l'expérience personnelle, les goûts du narrateur. Ensuite tout dépend du type de récit et du ton qu'on souhaite lui donner. Un récit comique/cynique offrira plus de place aux onomatopées qu'un récit épique ou qu'un drame larmoyant. Personnellement, je recherche aussi un rendu spécial, qui implique une écriture au présent, beaucoup de dialogues qui se doivent d'être vivants, peu de descriptions à côté, peu de fioritures stylistiques ou d'introspections mentales. Tout ce qui passe dans le récit doit être vu ou entendu, ressenti, et pas expliqué/verbalisé. (Le principe du show don't tell) "Ils se mirent à pouffer", cela peut créer de la distance entre le lecteur et la scène, tandis que les onomatopées permettent une lecture plus rapide, plus dynamique, plus immédiate. Je recherche aussi de la concision, ce que permettent les onomatopées. Si le dialogue suffit, je n'emploie pas de description. Pour les incises, je me limite à "dire, faire, répondre". Le reste passe en discours direct.
Bref, tout dépend ce qu'on a envie de faire. Mais à mon sens, les onomatopées ne sont pas à restreindre à la littérature jeunesse ou au format BD/Manga, elles ont aussi leur place dans la littérature adulte, dans la poésie, et on peut en faire de bonnes choses. Tout comme l'usage d'un registre familier, ou l'emploi de jurons dans un récit.
Après, elles ne doivent pas être utilisées sans raison, par facilité ou par manque de vocabulaire. Si on emploie une onomatopée, elle doit être réfléchie, on est supposé avoir examiné toutes les autres options possibles, avoir déterminé que cette onomatopée est la solution la plus appropriée dans le cas donné par rapport à ce qu'on recherche à faire. Il faut aussi les doser. Un dialogue qui comprend des onomatopées à chaque ligne ou des onomatopées longues devient vite insupportable.
(Et pour répondre à la question initiale, je les invente, je ne me base sur aucune liste, sauf si je souhaite par exemple une onomatopée typique d'un pays ou d'une région donnée. Mais de la même manière, j'invente aussi des mots. L'écriture est un bac à sable géant.) |
| | | Invité / Invité Dim 30 Oct 2022 - 11:19 | |
| - Mokkimy a écrit:
- Ensuite tout dépend du type de récit et du ton qu'on souhaite lui donner.
Oui, c'est pour ça que je parlais des cas d'univers narratif particulier ! |
| | Nombre de messages : 64 Âge : 24 Pensée du jour : Gendō avait raison Date d'inscription : 24/05/2021 | Rikou / Clochard céleste Lun 31 Oct 2022 - 20:20 | |
| La raison pour laquelle j'aime employer les onomatopées, c'est pour rendre l'échange plus vivant et rythmé, ce que je ne ressens pas toujours avec les incises. Je partage le même avis que Mokkimy sur ce point.
Après, ne vous méprenez pas, je n'utilise pas d'onomatopée dans chaque dialogue, au contraire, j'ai plus souvent recours aux incises. Dans le cas où je songe à en placer une, la réplique est d'ailleurs assez longue.
En ce qui concerne mon récit ... Disons que je suis très mauvais pour qualifier les choses que ce soit en terme de musique, de film ou autre. Tout ce que je peux vous dire, c'est que les personnages principaux sont au lycée, que le thème principale est la romance et que je me suis inspiré d'une Light Novel pour rédiger cette histoire. |
| | Nombre de messages : 4079 Âge : 43 Localisation : Région Parisienne Date d'inscription : 11/01/2019 | Jimilie Croquette / De l'Importance d'être Constamment Là Lun 7 Nov 2022 - 22:29 | |
| Perso j’aime pas et donc, je ne recommande pas. Je n’écris pas « dring », j’écris « la sonnette retentit ». Une onomatopée dans un roman, je trouve que ça fait amateur. Sauf si c’est de la littérature jeunesse et dans ce cas, ça fait bébé (a dessein). |
| | Nombre de messages : 192 Âge : 36 Localisation : Paris Pensée du jour : Ou pas ? Date d'inscription : 31/10/2021 | Hortense / Tycho l'homoncule Mar 8 Nov 2022 - 21:06 | |
| Bonjour,
Je rejoins Elopez : je n'aime pas non plus les onomatopées.
J'ai d'ailleurs une théorie sur les dialogues : il y a le dialogue parlé (celui que tu auras dimanche autour du déjeuner) et le dialogue écrit (celui qui racontera dans un roman la discussion du déjeuner dominical).
Le parlé écrit est toujours d'un niveau linguistique plus soutenu que le parlé oral, mais d'un niveau linguistique plus familier que celui de la narration (sinon ça ne ressemble pas à un dialogue).
Cela dit, le parlé écrit diffère du parler oral sur de nombreux points : - on bannit les tics de langage (voilà, heu, et donc, etc.) - on bannit les formes contractées (y m'a dit que) - on peut supprimer la double négation, sans obligation (alors que va dire une double négation quand tu parles...) - on bannit les onomatopées, grognements, reniflements, ricanement, etc. (et s'ils sont pertinents pour la narration, ils sont reproduits en incise par leur nom : il grogne, elle renifle, un ricanement retentit dans la salle, etc.) - toutes les phrases ont un sens (forme de base : sujet, verbe, complément) - il y a une unité, une utilité et une évolution dans le dialogue : les personnages ne parlent que d'un sujet (ou plusieurs seulement s'ils portent sur la même thématique), le dialogue est absolument nécessaire à l'intrigue et ne peut pas être résumé par une phrase du genre "ils échangèrent les nouvelles de leurs familles et repartirent chacun de leur côté", et la situation est différente avant et après le dialogue (un personnage a appris des choses, ils ont résolu ensemble un problème, trouvé un accord sur un différend, fabriqué un malentendu en ne se comprenant pas, etc.) - le dialogue n'est pas retranscrit en intégralité, même si les personnages parlent non-stop 16 heures par jours pendant 80 jours de suite parce qu'ils sont confinés dans la même chambre de bonne
Bref, pas d'onomatopée pour moi, je trouve que ça ne fait pas adulte comme littérature.
Evidemment, mon avis est comme d'habitude nuancé par l'impératif narratif : si tu es dans un univers littéraire où les personnages n'ont pas de mot pour "gazouillement" parce que c'est la première fois qu'ils entendent un oiseau chanter, ils appelleront ça le "pip pip" et c'est parfaitement logique. C'est donc un impératif narratif d'utiliser des onomatopées pour tous les bruits d'oiseaux. Mais voilà, dans l'écrasante majorité (la quasi-totalité) des romans, il n'y a aucun impératif narratif à l'onomatopée. |
| | Nombre de messages : 1043 Âge : 44 Localisation : Lens Pensée du jour : Ce canard est trop lourd ou corrompu Date d'inscription : 30/09/2014 | fabiend / Effleure du mal Mer 9 Nov 2022 - 17:57 | |
| Je ne vais pas trop m'étendre sur mon avis concernant les onomatopées (je pense aussi qu'elles sont malvenues dans la plupart des cas, mais ça ne me dérange pas de parler du tic-tac entêtant d'une horloge par exemple), par contre je ne suis pas du tout d'accord sur ces "règles" des dialogues écrits. La manière de s'exprimer d'un personnage fait partie des techniques de caractérisation, et si tous les personnages s'expriment de la même manière, dans une grammaire parfaite, ils deviennent impossibles à distinguer. Poussé à l'extrême, ça peut même devenir risible. J'ai croisé le summum du ridicule récemment, quand j'ai essayé de lire "la nuit du faune" de Lucazeau, et j'ai abandonné à cause de l'écriture prétentieuse et du caractère désopilant (involontairement) des dialogues. Le personnage principal est une "fillette", dont on n'a pas l'âge je crois mais suffisamment jeune pour trépigner et chouiner quand on l'envoie au lit, donc elle a moins de 10 ans, et pourtant elle fait des phrase du genre (je cite) : - Citation :
- Je ne sais pas si vous accepterez un tel présent. Car après avoir poussé cette technique que vous désirez, et la science qui va avec, au point le plus extrême, alors vous perdriez tout désir d'action sur le monde, par un paradoxal retournement que je ne puis vous expliquer de manière abstraite.
Personne ne parle comme ça, et encore moins les fillettes (je ne connaissais pas la moitié de ces mots à son âge). Mais effectivement, il n'y a ni tic de langage ni forme contractée ni onomatopée et les phrases sont impeccables sur le plan grammatical. Sans aller jusqu'à l'absurde comme ici, il faut faire attention avec les dialogues. Les dialogues lissés mettent une distance entre le lecteur et l'histoire, il faut être bien conscient de la distance qu'on veut instaurer. |
| | Nombre de messages : 192 Âge : 36 Localisation : Paris Pensée du jour : Ou pas ? Date d'inscription : 31/10/2021 | Hortense / Tycho l'homoncule Jeu 10 Nov 2022 - 8:07 | |
| Effectivement, là c'est excessif. Il faut rester cohérent, mais je reste convaincue qu'on n'écrit pas un dialogue comme on le parle.
Il suffit de retranscrire mot à mot une conversation de quelques minutes pour s'en rendre compte : la plupart des phrases n'ont aucun sens compréhensible quand elles sont lues (alors qu'elles étaient parfaitement compréhensibles à l'oral) et la conversation n'a aucun intérêt pour une intrigue littéraire.
C'est de ça dont je parlais : un dialogue parlé ne peut pas être retranscrit en l'état dans un roman. Même si on garde un niveau de langue très familier, il faut l'adapter, le tronquer et le réécrire pour que ça corresponde à des standards compris de tous et que le message qu'on fait passer dans le dialogue ait un intérêt pour l'histoire. On n'a pas besoin de tomber dans un style classique voire pompeux pour ça, mais on n'est quand même plus dans un vrai dialogue parlé. |
| | Nombre de messages : 64 Âge : 24 Pensée du jour : Gendō avait raison Date d'inscription : 24/05/2021 | Rikou / Clochard céleste Ven 11 Nov 2022 - 14:54 | |
| D'après vos commentaires, vous semblez unanimes sur l'utilisation des onomatopées et vos arguments me permettent parfaitement d'en comprendre la raison. J'aimerai cependant clarifier une chose. Les onomatopées que j'utilise ne servent pas à décrire des sonorités tel que le son d'une sonnette ou encore le soufflement du vent. Dans mon cas, elles s’apparentent plus à des tics de langage comme dirait Hortense. Voici des extraits de dialogues issus de mon récit où ilss sont assez nombreux : - Spoiler:
"Le changement d’atmosphère n’échappa au directeur qui se rendit compte aussitôt de sa négligence. - Oh, voici Mme. Misugu, mon adjointe, [...]"
"- Merci pour ces renseignements. Moi, c’est Nisshoku Shoiki, nouvel élève, comme tu le sais déjà, et voilà …"
"Tantôt, elle lui faisait ressentir un calme paisible, tantôt une peur effroyable. Il déglutit et reprit sa respiration. - C’est à toi, tu peux y aller. - Euh … Oui … Donc … Euh ..."
"- Haha, tu ne voudrais pas qu’on te surprenne avec nous, c’est ça ? - Haha, tu ne voudrais pas te taire un peu, répondit-il avec un rire nerveux."
"- Hello Shosho ! Tandis qu’il était en plein songe, la jeune fille le surprit en lui sautant au cou par derrière. - Haaa … Ah, Ayuko, ça va ?"
"- Très bonne idée ! Je pourrai par exemple rentrer chez moi, on serait assez loin comme ça. - Petit c.. ! Si tu ne sais pas quoi faire, commences par la dernière salle"
(C'est d'ailleurs, cet échange qui m'a amené à créer ce sujet. Finalement, j'ai remplacé l'onomatopée "tss" par "petit c..")
Après avoir relu ces extraits, j’ai réalisé la nécessité de supprimer les onomatopées (plus dans certains cas que dans d'autres), mais cela reviendrait donc à les remplacer par des incises, quitte à en avoir plusieurs par échange ? Encore une fois, je comprends votre point de vue, mais si je souhaite préserver certaines émotions, je crains que mes échanges en deviennent plus “lourds”. |
| | | Invité / Invité Ven 11 Nov 2022 - 15:05 | |
| "Euh" et "haha" ne sont pas des onomatopées, mais des interjections. Comme "ah" "oh" "zut" "boarf" "peuh"... Une onomatopée, c'est une transcription d'un son. Quand le coq chante, on entend "cocorico", c'est l'onomatopée. Les Anglais entendent "cock-a-doodle-doo". Un cœur qui bat, c'est "boom boom" ; au Japon c'est "doki doki". Donc tu n'utilises pas d'onomatopées. - Rikou a écrit:
- quitte à en avoir plusieurs par échange ?
On peut parfaitement avoir plusieurs incises par échange. |
| | Nombre de messages : 3131 Âge : 76 Localisation : Paris Pensée du jour : "Là où l'on brûle des livres, on finit aussi par brûler des hommes." Heinrich Heine (écrivain allemand du XIXᵉ siècle) Date d'inscription : 27/01/2020 | Profsamedi / Didon de la farce Ven 11 Nov 2022 - 15:12 | |
| Bonjour tout le monde.
Je rejoins moi aussi elopez7228 et Hortense sur ce sujet.
Hormis des choses toutes faites, et consacrées comme le tic-tac de l’horloge, mais qui n’est pas vraiment une onomatopée, juste un bruitage familier attaché à l’objet, je n’en utilise pas.
Il est vrai aussi que j’ai volontairement une écriture plus soutenue que le langage parlé de notre époque, raison certainement pour laquelle mes romans se situent toujours en des temps reculés où le langage était moins relâché. Même si je n’ai rien contre, parfois, selon le contexte de "chavirer" dans le monde contemporain et le parlé des "banlieues" voire carrément plus vulgaire, mais c’est circonstanciel.
Je préfère de loin dire les choses en les décrivant. J’excepte les locutions du style "Et toc !" lancées par un interlocuteur qui cloue le bec de son vis-à-vis.
Je trouve que les onomatopées vont bien dans les BD, mais pas dans l’écrit. Mais encore une fois, c’est par goût personnel, et juste parce que tu poses la question.
En toute amitié, Philippe. |
| | Nombre de messages : 5643 Âge : 124 Pensée du jour : Déifier des prunes. Date d'inscription : 12/12/2006 | Mokkimy / Maîtrise en tropes Ven 11 Nov 2022 - 19:34 | |
| Je continue à penser que dans la langue française, il n'y a pas de mauvais mot, juste de mauvais usages. Pour le fun, j'ai été chercher des citations de livre contenant des onomatopées. J'ai trouvé celles-ci : - Glouglou:
- Guy Gavriel Kay, l’Arbre de l’été a écrit:
- Le reste de son discours se perdit dans le glouglou du vin qui lui coulait généreusement dans la bouche.
- Miaou:
- Jean-François Beauchemin, Garage Molinari a écrit:
- On s’est arrêtés et le chat s’est mis sur le derrière avec ce miaou qui résonnait comme une demande de prêt bancaire.
- Ouf:
- Jean Faucher, Albert Millaire : entretiens a écrit:
- Mais quand on ne dit pas son « ouf » final et qu’on revient, on se sent en survie.
- Bang:
- André Truand, Une douzaine de beignes pour le sergent a écrit:
- Dans le silence sépulcral de l’entresol, le bruit prend des proportions de bang supersonique.
- Cocorico:
- René Fallet, le triporteur a écrit:
- Un porteur d'hebdomadaires singeait à la fois le caquètement de la poule pondeuse et le cocorico du coq victorieux.
- François Mauriac, Journal V a écrit:
- La presse a quelque ressemblance avec ce coq qui croyait que sans son cocorico le soleil ne se lèverait pas.
- Pergaud, De Goupil à Margot a écrit:
- Certain coq de la grange Bouloie, un vieux chanteclair au timbre suraigu, aux lourdes pattes emplumées, (...), pacha tout puissant et jaloux d'un vaste sérail de gélines qui semblait, chaque fois qu'il approchait, deviner sa présence, et, dressant la tête et battant de l'aile, poussait un coquerico de rappel, une sonnerie précipitée qui prévenait les poules du danger.
- Paul d’Ivoi, Terrains à vendre au bord de la mer a écrit:
- Et, pour mettre le comble au tapage, des myriades de poules et de coqs jetaient au vent leur caquet, dominé par la fanfare des cocoricos.
- Paf:
- Prosper Mérimée, La Vénus d’Ille a écrit:
- Voilà qui était beau à voir comme ils se renvoyaient les balles. Paf ! paf ! Jamais elles ne touchaient terre.
- Alfred Jarry, Ubu Roi a écrit:
- Pif ! Paf ! en voilà quatre d’assommés par ce grand bougre de lieutenant.
- Louis Pergaud, Joséphine est enceinte, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises a écrit:
- Pif ! paf ! les gifles commencèrent à pleuvoir et la vaisselle à danser
- Alain Mabanckou, Black Bazar a écrit:
- On transpire quand on danse, on serre bien la cavalière, on la pousse à la faute jusqu’à ce qu’elle rapproche sa poitrine et sa bouche. Et là, paf, on passe à l’action directe.
- Ouah ouah:
- Yann Moix, Naissance a écrit:
- Je n'ai que de la haine à lui donner : brûlures, escarres, claques et claques et claques encore, coups de fouet, coups de latte. Mon rêve le plus fou ? Faire de lui un chien. Un clébard ! Ouah ! Ouah !
- Coin coin:
- Maurice Constantin-Weyer, Un homme se penche sur son passé a écrit:
- Un premier couple de canards sauvages, puis un second, s’effarouchèrent avec un coin-coin avertisseur.
- Dring:
- André Truand, Une douzaine de beignes pour le sergent a écrit:
- Et il ne le comprendrait finalement que beaucoup plus tard car le téléphone vint alors, d’un dring opportun, crever la bulle de tension ambiante.
- Jean Dutourd, les horreurs de l'amour a écrit:
- Tout à coup, vers onze du soir, dring, un coup de sonnette.
- Merle, Week-end à Zuydcoote a écrit:
- C'est complet ! Plus personne ! Complet jusqu'au prochain ! Et dring ! De la main droite, il fit le geste de tirer une sonnette.
- Boum:
- A. L. Dominique, Le gorille dans le cocotier a écrit:
- Il écouta le bruit du bateau tout en bourrant sa pipe et ne reçut que le boum-boum vivifiant des diesels : « Une horloge, cette machine. »
- Roderick Bailey, Les Voix oubliées du débarquement a écrit:
- Un fracas, un boum et une vibration. Un fracas, un boum et une vibration et un fracas, un boum et une vibration. Pas aussi rapidement, mais c'était monotone. Un fracas, un boum et une vibration. C'est exactement la même sensation que lorsque l'on vous manque de peu
- Guy de Maupassant , En famille, dans La maison Tellier a écrit:
- Comme un consommateur au fond de l’établissement criait : — « Un bock, s’il vous plaît ! », il répondit aussitôt d’une voix terrible : — « Voilà, boum !… on y va, » et s’élança pour servir.
- Jean-Paul Sartre, L'enfance d'un chef, a écrit:
- Il baissa les yeux et tapa sur son tambour en criant : « Boum, boum, tararaboum. »
- Prout:
- Champfleury, les souffrances du professeur Delteil a écrit:
- Dis-moi un peu ce qui te passait par la tête, Monsieur Bineau, de siffler comme un chien en colère, et de faire des boumm, des proutt, à renverser une maison ?
- Alexandre Dumas, Le Vicomte de Bragelonne a écrit:
- Et, comme pour justifier cette menace, de madame de Motteville, une douleur aiguë mordit la reine au cœur, la fit pâlir et la renversa sur un fauteuil avec tous les symptômes d’une pamoison[sic] soudaine.
— Mes gouttes ! murmura-t-elle. — Prout ! prout ! répliqua la Molina, qui, sans hâter sa marche, alla tirer d’une armoire d’écaille dorée un grand flacon de cristal de roche et l’apporta ouvert à la reine. - Fabien Ménar, le Grand Roman de Flemmar a écrit:
- N’avait-il trouvé rien de mieux à faire que d’honorer de sa présence ce qui n’était qu’un prout littéraire ?
- Joel Hynes, la Neuvième Personne du singulier a écrit:
- Il a beaucoup maigri, mais il est encore un adorable petit prout
- Ploc:
- Malraux, Cond. hum. a écrit:
- Il puisait dans une marmite avec une louche, lançait la bouillie compacte dans chaque petit bol où elle tombait avec un «ploc», et la passait ensuite aux prisonniers de l’autre cage, un à un.
- Châteaubriant, Lourdines a écrit:
- Sous les branches basses, «ploc −plac», faisant sonner les pierres, «plac −ploc», le petit cheval blanc dans l'ombre, balançait son cou, balançait sa croupe, balançait ses sacs
- Philippe Labro, L’étudiant étranger a écrit:
- Venu de loin, de l’autre côté du viaduc, des autres terrains de sport, le craquement de la batte contre la balle du jeu de base-ball se confondait avec le ploc-ploc des échanges du tennis, ou les bruits des crosses de hockey qui se heurtent.
- Crac:
- Colette, La maison de Claudine a écrit:
- Je ne sais pas ce qui lui a pris, elle bouillait à gros bouillons, j’ai voulu la retirer du feu, crac, quelque chose m’a tourné dans le poignet…
- Tic-tac:
- Zola, Ventre Paris a écrit:
- Il finit par éclater de rire, par chanter: «Tic-tac, tic-tac, tic-tac», accompagnant la cadence du couteau d'un claquement de langue, faisant un bruit de moulin écrasant des têtes.
- H. G. Wells, La Guerre dans les airs a écrit:
- Jamais aucun oncle n’astreignit aussi implacablement ses petits-neveux à écouter le tic-tac de sa grosse montre.
- Stefan Zweig, La peur a écrit:
- Je la regardais — minutes silencieuses où l'on n'entendait que le tic-tac de l'horloge accrochée au mur — et j'essayais de lire dans son visage muet, mais rien d'elle ne m'était familier.
- Marguerite Yourcenar, Souvenirs pieux a écrit:
- Elles se souvinrent bientôt, avec les fous rires de la jeunesse, que la pendule mise à l’abri avec leurs bijoux marchait encore, et que son tic-tac et sa sonnerie révéleraient infailliblement la cachette. Mais les patriotes cette fois-là ne pillèrent personne.
- Pin-pon:
- François Cavanna, Lune de miel a écrit:
- On a entendu le pin-pon des pompelards, il était juste temps qu’on les mette.
- Pouët-pouët:
- Albert Champeau, Sentiment tropical sur l'infime a écrit:
- Un laitier-boulanger en vélo déplace son commerce de campement en campement, faisant pouët-pouët sans faiblir.
- Atchoum:
- Georges Perec, La Disparition a écrit:
- Aloysius allait sortir quand, pris dans un fort courant d’air, il lança un atchoum tonitruant : – À vos souhaits, fit Romuald, jovial, vous voilà puni : il vous a transmis son coryza !
- Bernard Andrès, l’Énigme de Sales Laterrière a écrit:
- Un sonore « atchoum » et la porte s’ouvre sur un bougeoir tenu d’une main tremblante
- Paul Collin, Fleurs de givre a écrit:
- Les Parisiens grelottants
Passent de jujube à réglisse Et depuis six mois je n’entends Qu’ « Atchoum ! » et que « Dieu vous bénisse ! »
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| | Nombre de messages : 64 Âge : 24 Pensée du jour : Gendō avait raison Date d'inscription : 24/05/2021 | Rikou / Clochard céleste Ven 11 Nov 2022 - 20:18 | |
| Effectivement, il n’y a pas d’onomatopées dans mes dialogues ; la seule qui était présente (“tss”) a finalement été remplacée. Je me suis écarté du sujet principal, mais j’en profite du coup pour vous demander votre avis sur les interjections. Pour reprendre l’exemple de mes extraits, dans certains cas je les supprimerai probablement, mais dans d’autres je les trouve “importantes”.
En ce qui concerne les incises, quand bien même il est possible d’en utiliser plusieurs dans un dialogue, je trouve qu’elles peuvent facilement nuire au dynamisme de l’échange lorsqu’elles se répètent trop souvent à la suite. |
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