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| Comment et Quand déterminez-vous le type de narration que vous allez utiiser ? | |
| | Nombre de messages : 56 Âge : 48 Date d'inscription : 15/12/2021 | AlexB / Clochard céleste Jeu 27 Jan 2022 - 10:57 | |
| Bonjour, c'est encore moi et mes questions existentielles ...
Je suis en train de travailler (de réfléchir dans ma tête surtout) à mon deuxième roman.
Je connais toute l'intrigue (même s'il reste des points obscurs et d'autres qui n'existent pas encore mais qui apparaitront au fil de la réflexion puis de l'écriture), j'ai mes personnages principaux, les péripéties, et (peut-être) la fin (même si je suis adepte des fins qui changent lorsque j'écris mon dernier chapitre).
Pour mon premier roman, la narration ne m'a pas posé de problème a priori.
Mais pour ce second roman, je n'ai pas encore trouvé comment j'allais raconter cette histoire. Je ne suis pas un cador en narratologie mais je me creuse la tête pour savoir comment raconter de manière fluide et compréhensible mon histoire.
Comment vous y prenez-vous pour identifier la type de narration et la construction de votre roman ?
Vous tentez différentes narrations ? différents points de vue ? |
| | Nombre de messages : 370 Âge : 33 Localisation : Strasbourg Date d'inscription : 31/01/2017 | Lilia / Tapage au bout de la nuit Jeu 27 Jan 2022 - 12:20 | |
| Perso, ça me vient assez naturellement, mais ça ne m'empêche pas de me planter. Mon premier roman écrit avec 2 points de vue, je l'ai totalement réécrit d'une seul point de vue.
Mon second roman, j'ai pas eu de soucis, mais pour ce troisième, c'est plus compliqué : là, à plus de la moitié, je me demande si je ne devrais pas ajouter des mini chapitres de 1000/1500 mots de point de vue externe pour montrer ce que fait mon antagoniste qu'on ne voit pas beaucoup ou faire ces mini-chapitres en point de vue interne, mais d'un personnage qui le cotoie. Je me fais alpha lire pour décider.
Sinon, à part ces potentiels chapitres-là, mes histoires se passent toujours en focalisation interne. Souvent à la troisième personne limitée au passée, plus rarement à la première personne au présent. Les fois où j'ai choisi le présent, ça s'est décidé un peu naturellement, j'ai pas vraiment choisi. |
| | | Invité / Invité Jeu 27 Jan 2022 - 12:30 | |
| Je ne sais pas si je vais beaucoup t'aider ; pour moi, c'est de l'instinct. La plupart du temps je suis en omniscient, c'est ce que je lis et c'est ce que j'aime. Mais il m'est arrivé d'écrire des récits courts type nouvelles à la première personne (donc en interne) ; et là je suis sur un tout petit projet au présent avec un point de vue plutôt externe. Pour moi, le point de vue vient en même temps que les personnages, etc. Ceci dit, pour moi, l'instinct, c'est un peu la base. J'ai pas fait d'études en narratologie non plus, hein ; j'ai lu des livres, c'est tout. À mon avis, tu n'as aucun besoin de te creuser la tête : écris, et c'est tout, comme ça vient. Si tu te rends compte que ça marche pas et qu'il faut changer, alors tu changeras. Mais pendant que tu te creuses la tête tu n'éris pas. Donc écris puis c'est tout |
| | Nombre de messages : 4079 Âge : 43 Localisation : Région Parisienne Date d'inscription : 11/01/2019 | Jimilie Croquette / De l'Importance d'être Constamment Là Jeu 27 Jan 2022 - 13:17 | |
| D'habitude j'écris tout à la troisième personne, parce que j'ai fait une overdose de soupe-au-m'écrié-je (première personne au présent) pendant un an ou deux.
Puis j'ai lancé l'écriture d'un nouveau roman qui raconte l'histoire d'une femme dont le conjoint est mort brutalement, et qui va *magiquement* le faire revenir à la vie. Problème dans cette réalité parallèle (en quelque sorte) : il est marié à une autre. Et pour celui-là, je me suis orientée vers la première personne au présent, malgré mes réticences. Parce que le texte sera très introspectif, parce qu'il n'y a pas d'actions en dehors de la relation de ces personnages l'un à l'autre, et parce que "ne pas savoir ce que pense l'autre" est une des clés de l'intrigue.
Donc ma réponse : j'ai choisi ma narration : à l'instinct. |
| | Nombre de messages : 55 Âge : 28 Date d'inscription : 18/12/2021 | MrIous / Clochard céleste Jeu 27 Jan 2022 - 13:19 | |
| Est-ce que répéter que ça vient tout seul serait utile ? Non, parce que c'est à moitié vrai X) Pour ma part, au début, j'écrivais exclusivement d'un point de vue omniscient. C'était pratique pour les intrigues avec beaucoup de personnage et des univers assez complexes. Parfois on pouvait tomber sur des passages un peu graveleux, trop explicatif et qui sorte du récit, alors c'est un point qu'il a fallut amélioré dans ces récit omniscient. Puis vint le jour où j'ai fait mon premier roman en interne et ça m'a bluffé quel point ça m'a mit à l'aise. Du coup, le facteur choix est là. Est-ce que je suis à l'aise ou pas quand je commence en interne ou en omniscient mon histoire. Je me rappel avoir fait l'essai sur plusieurs histoire. J'avais écrit le début des deux points de vue, et je faisais mon choix en fonction de mon impression sur les deux passages en omniscient ou en interne. Parfois, ça se décide tout seul parce qu'il y a un effet de lecture que je recherche en particulier avec une histoire, parce qu'il y a des choses que je ne veux pas révéler trop tôt dans l'intrigue, donc j'emprunte la conscience d'un personnage pour raconter l'histoire et découvrir l'univers d'un œil neuf. Donc maître d'ordre, personnellement : se mettre à l'aise. ^^ |
| | Nombre de messages : 56 Âge : 48 Date d'inscription : 15/12/2021 | AlexB / Clochard céleste Jeu 27 Jan 2022 - 13:57 | |
| Merci pour toutes vos réponses. L'instinct semble être la clé d'après ce que je lis. Je me demande si je ne devrais pas faire un tour sur un site qui recadre bien ces histoires de points de vue et leurs implications en terme de récit. Je vous donne rapidement le scénario de mon livre (à grands traits) : une jeune femme va comprendre qu'elle est le fruit du viol de sa mère. Elle décide de partir à la recherche du violeur, son géniteur. Celui-ci n'habite plus là où a eu lieu le viol et a fondé une famille. Elle le retrouve puis le rencontre (sans lui révéler qui elle est). Par les discussions entre les deux, il lui relate sa vie et notamment l'histoire qui entoure le viol. C'est à très grands traits car il y a un fond historique réel (je ne peux pas le révéler car c'est vraiment le noeud de mon histoire) et les personnages sont beaucoup plus caractérisés que ce que je viens d'écrire. Mon idée première était de suivre la jeune fille avec un point de vue interne à la troisième personne. Puis je me suis demandé si je pouvais rédiger à la 1ere personne, exercice que je ne maitrise pas du tout. Le point de vue omniscient pourrait être une solution - MrIous a écrit:
Je me rappel avoir fait l'essai sur plusieurs histoire. J'avais écrit le début des deux points de vue, et je faisais mon choix en fonction de mon impression sur les deux passages en omniscient ou en interne. Parfois, ça se décide tout seul parce qu'il y a un effet de lecture que je recherche en particulier avec une histoire, parce qu'il y a des choses que je ne veux pas révéler trop tôt dans l'intrigue, donc j'emprunte la conscience d'un personnage pour raconter l'histoire et découvrir l'univers d'un œil neuf. Quels sont les codes du point de vue omniscient ? car comment as-tu fait pour modifier un passage avec autant d'aisance ? |
| | Nombre de messages : 55 Âge : 28 Date d'inscription : 18/12/2021 | MrIous / Clochard céleste Jeu 27 Jan 2022 - 14:27 | |
| Ah mais, je savais bien que je t'avais déjà croisé quelque part, le topic sur la correspondance avec les lettres de la grand-mère XD Je crois qu'on l'avait évoqué vite fait, mais comme ce n'était pas le sujet, je ne me suis pas attardé dessus X) Pour ce qui est des codes, tu peux trouver des synthèses sur internet très clair et concrète de ce qui caractérise le point de vue omniscient. Pour la faire courte, tu es censé tout savoir de l'univers, des pensées des personnages jusqu'à leur histoire et leurs secrets, les descriptions sont tantôt axés sur le descriptif pour l'environnement et le subjectif pour les sentiments des personnages ou tout ce qui se rapporte à l'immatériel. L'omniscient, est très pratique je trouve quand on est face à un univers très large... (la seconde option dans ces cas, serait de faire plusieurs chapitre en interne avec différent personnage à chaque fois, on garde le côté univers élargit, sans pour autant être bourratif en terme de description, ce qui peut être un problème avec l'omniscient). Pour ma part, je ne dirais pas que c'était un exercice aisé de passer de l'un à l'autre. Pour exemple, une de mes histoires a pour sujet principal : l'identité. Je voulais parcourir ce thème à travers plusieurs personnage au cour d'une seul intrigue. Chacun vivrait à peu près le même problème --> leur identité est mis en pérille ou ils font la connaissance d'une personne qui a déjà perdu tout identité. J'avais fait le choix au début, de commencer en omniscient et de faire rencontrer ces personnages l'un après l'autre : le premier rencontre le deuxième, qui rencontre le troisième, etc... ça m'avait permit de déterminer les interactions entre chaque personnage et les caractères forts qui s'en dégageait, problème, après quelque page pour faire cela, je me suis rendu compte que ça faisait un peu long, pour m'engager vers l'élément perturbateur de l'histoire. Y me manquait une transition et c'est à ce moment là que je me suis arrêté. Quelques jours plus tard (peut-être ou plus, c'était y a longtemps), j'ai entrepris une réécriture avec un point de vue interne. J'ai pu me focaliser sur un seul personnage et ses ressentis en début de récit, sans le faire rencontrer les autres et entamant doucement la transition vers le problème de l'histoire qui le confrontera à ses idées, ses convictions... j'ai continué à écrire jusqu'à la fin du chapitre. J'ai comparé mes deux début de récit et j'ai tiré les bonnes idées de chacun. J'ai gardé le point de vue interne, car c'est avec lui que j'ai eu le plus d'aisance à produire quelque chose qui me plaît. Puis j'ai gardé les autres personnages dans la continuité de l'histoire, mais que j'attendrais plus tard pour développer leur vision de l'intrigue. Je n'ai pas fait cet exercice à chaque fois, parce que parfois, on sent que l'un va mieux que l'autre bien avant de commencer à écrire une seule ligne, mais dans le doute, c'est mieux de vérifier X). |
| | Nombre de messages : 56 Âge : 48 Date d'inscription : 15/12/2021 | AlexB / Clochard céleste Jeu 27 Jan 2022 - 14:36 | |
| et oui c'est moi. Il va falloir que je mette une photo de profil pour qu'on m'identifie plus facilement.
Pour les lettres, j'ai (j'espère) résolu le souci. Je verrai bien à la rédaction.
Ce qui me plaisait avec le point de vue interne, c'est que lorsque la jeune fille va retrouver son père, elle va passer du temps à l'espionner, de loin, apprendre comment il vit, son quotidien ... le point de vue interne va me permettre d'avoir un regard distancé sur les faits et gestes du paternel.... émettre des hypothèses, des réflexions ...
Je ne sais pas si je peux faire la même chose avec un point de vue omniscient |
| | | Invité / Invité Jeu 27 Jan 2022 - 14:43 | |
| - AlexB a écrit:
- Ce qui me plaisait avec le point de vue interne, c'est que lorsque la jeune fille va retrouver son père, elle va passer du temps à l'espionner, de loin, apprendre comment il vit, son quotidien ... le point de vue interne va me permettre d'avoir un regard distancé sur les faits et gestes du paternel.... émettre des hypothèses, des réflexions ...
Je ne sais pas si je peux faire la même chose avec un point de vue omniscient Bien sûr ! En fait, si je devais résumer le point de vue omniscient, je dirais que : il sait tout de tous les personnages (c'est le but) dans le passé, le présent, et possiblement le futur ; et que, surtout, il permet de sauter à l'intériorité des personnages, de tous les personnages, en fonction de nos besoins. Donc on peut très bien imaginer un omniscient focalisé sur la fille pour montrer l'espionnage. |
| | Nombre de messages : 55 Âge : 28 Date d'inscription : 18/12/2021 | MrIous / Clochard céleste Jeu 27 Jan 2022 - 14:45 | |
| En fait, concrètement, tu peux faire ce que tu veux avec un point de vue omniscient, ce n'est parce que tu es censé tout savoir, que tu DOIS tout dire, c'est ça le piège avec l'omniscient je pense. L'interne te restreint à parler uniquement de ce que ton personnage pense, ressent, voit... avec l'omniscient tu peux garder une proximité avec ton personnage et garder tes distances avec un autre, c'est un choix possible ^^ C'est surtout la façon dont tu va le raconter en fait. l'interne te fera parler en "je" alors que l'omniscient te fera parler "elle". Interne : Je vois mon père assit sur sa chaise. Omniscient : Elle voit son père assit sur sa chaise. |
| | | Invité / Invité Jeu 27 Jan 2022 - 14:46 | |
| - Mrious a écrit:
- ce n'est parce que tu es censé tout savoir, que tu DOIS tout dire, c'est ça le piège avec l'omniscient je pense.
Parfaitement d'accord ! |
| | Nombre de messages : 56 Âge : 48 Date d'inscription : 15/12/2021 | AlexB / Clochard céleste Jeu 27 Jan 2022 - 14:47 | |
| - Enirtourenef a écrit:
- AlexB a écrit:
- Ce qui me plaisait avec le point de vue interne, c'est que lorsque la jeune fille va retrouver son père, elle va passer du temps à l'espionner, de loin, apprendre comment il vit, son quotidien ... le point de vue interne va me permettre d'avoir un regard distancé sur les faits et gestes du paternel.... émettre des hypothèses, des réflexions ...
Je ne sais pas si je peux faire la même chose avec un point de vue omniscient Bien sûr ! En fait, si je devais résumer le point de vue omniscient, je dirais que : il sait tout de tous les personnages (c'est le but) dans le passé, le présent, et possiblement le futur ; et que, surtout, il permet de sauter à l'intériorité des personnages, de tous les personnages, en fonction de nos besoins. Donc on peut très bien imaginer un omniscient focalisé sur la fille pour montrer l'espionnage. J'aurais dû être plus attentif lors des cours de français au lycée bon sang ! J'ai peur de mélanger les deux points de vue ... D'ailleurs, petite question, une description lorsque l'on écrit avec une focalisation interne doit nécessairement être faite du point de vue du personnage ? - MrIous a écrit:
Interne : Je vois mon père assit sur sa chaise. Omniscient : Elle voit son père assit sur sa chaise.
ok mais en focalisation interne à la 3ème personne ??? |
| | | Invité / Invité Jeu 27 Jan 2022 - 14:48 | |
| On ne peut pas mélanger les deux points de vue. Omniscient : elle Interne : je Oui ! Puisqu'en interne le narrateur est ton personnage et dit "je" (Fitz dans L'Assassin royal). - AlexB a écrit:
- ok mais en focalisation interne à la 3ème personne ???
Focalisation interne à la troisième personne ça n'existe pas (je crois ; à moins d'entrer dans des effets de style hyper technique) puisque l'interne c'est le narrateur qui dit "je". L'omniscient n'est pas de l'interne à la troisième personne : l'omniscient c'est de l'externe (troisième personne) qui connaît les personnages mieux qu'ils se connaissent eux-mêmes. |
| | Nombre de messages : 56 Âge : 48 Date d'inscription : 15/12/2021 | AlexB / Clochard céleste Jeu 27 Jan 2022 - 14:51 | |
| j'ai loupé un cours de français ?
Exemple de roman avec point de vue interne
« Elle avait un large chapeau de paille, avec des rubans roses qui palpitaient au vent derrière elle. Ses bandeaux noirs, contournant la pointe de ses grands sourcils, descendaient très bas et semblaient presser amoureusement l’ovale de sa figure. Sa robe de mousseline claire, tachetée de petits pois, se répandait à plis nombreux. Elle était en train de broder quelque chose ; et son nez droit, son menton, toute sa personne se découpait sur le fond de l’air bleu. (…) Jamais il n’avait vu cette splendeur de sa peau brune, la séduction de sa taille, ni cette finesse des doigts que la lumière traversait. Il considérait son panier à ouvrage avec ébahissement, comme une chose extraordinaire. Quels étaient son nom, sa demeure, sa vie, son passé ? Il souhaitait connaître les meubles de sa chambre, toutes les robes qu’elle avait portées, les gens qu’elle fréquentait ; et le désir de la possession physique même disparaissait sous une envie plus profonde, dans une curiosité douloureuse qui n’avait pas de limites. »
L’éducation sentimentale, Gustave Flaubert
On est bien ici à la Troisième personne du singulier mais le lecteur et le narrateur vivent l'histoire depuis le point de vue du personnage |
| | Nombre de messages : 55 Âge : 28 Date d'inscription : 18/12/2021 | MrIous / Clochard céleste Jeu 27 Jan 2022 - 14:55 | |
| Je crois que j'ai compris le problème. En fait, dans ce court passage, le narrateur omniscient décrit la femme tel que l'homme la voit ou plutôt, comment il pourrait la fantasmer et la décrire de la manière la plus "belle" possible. C'est là où l'omniscient est trompeur parfois, il décrit des faits qui semble être propre à un personnage donc qui viennent de l'interne du perso, mais qui sont décrite par un tier, le narrateur qui ne fait pas partie de l'intrigue, qui n'est pas présent, cependant, il sait comment et pourquoi, cet homme décrit cette femme de cette façon, et les pensées qui en découlent. Le narrateur ne se met pas à la place du personnage, il évoque et idéalise sa vision et ses pensées pour le plus grand plaisir du lecteur. Je pense que je le dirais comme ça. X) Car ce court passage est un point de vue omniscient, pas interne. ^^ |
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