Leah-B a écrit:

Je pense que c'est une question de motivation.

Je ne dirais pas que c'est par manque de motivation que je produis peu.
J'aime bien l'anglicisme de Sklaërenn, le "mood".
C'est effectivement moins la motivation qu'un élan dont j'ai besoin. Un peu comme le coureur de fond et les endorphines.
Mais, je comprends mieux maintenant, après certains de vos commentaires, que l'organisation n'est pas vraiment une question centrale. Et je suis admiratif devant celles et ceux qui réussissent à tirer le fil de leur histoire, ou dans les transports en commun, ou sur coin de table, 10 minutes par ci, 30 minutes par là. Et tout ça dans la fluidité et la cohérence. Chapeau !

Or, suis-je le seul que l'écriture épuise ? Car, pour moi, le plaisir d'écrire naît d'un réel effort.  

Aâma a écrit:

Or, suis-je le seul que l'écriture épuise ? Car, pour moi, le plaisir d'écrire naît d'un réel effort.  

Moi aussi, je suis un peu fatigué quand j'ai écrit pendant 2 ou 3 heures d'affilées.

Je pense que c'est valable pour toutes les passions, que ce soit pour le sport, le cinéma, le dessin... tout est question d'efforts.

Je n'ai pas de recette miracle à cette question malheureusement.

Le fait de se délimiter une plage horaire est une bonne solution je trouve. Il s'agit d'une plage que vous vous fixez à l'avance. Si les enfants peuvent s'occuper tous seuls, c'est le moment de leur dire de jouer sagement dans leur chambre pendant que maman écrit une petite heure. Si vous avez un rendez-vous médical (ou autre) à placer, cela ne doit pas être sur cette plage horaire. Cette plage horaire c'est un rendez-vous que vous vous fixez à vous-mêmes.

Je dirai que globalement, on trouve toujours du temps pour ce qui compte pour nous à un moment donné. Même si on veut et qu'on aime écrire, parfois on a d'autres choses plus importantes à ce moment là.
Par exemple : vous avez pris du poids à la suite de la fermeture des salles de sports pendant la crise sanitaire. Vous voulez vous y remettre, alors dès que les salles rouvrent, vous voulez absolument reprendre le chemin d'une vie plus saine et prendre le temps d'aller à la salle.
Autre exemple : si pour vous manger des plats maison est important, vous prendrez toujours le temps de cuisiner. Si c'est moins important pour vous, vous préférez peut-être vous faire livrer des repas plusieurs fois par semaine.

Comme nos journées ne font que 24h et qu'on ne peut pas avoir le temps pour tout, il y a toujours un arbitrage à faire avec ce qui nous semble important à un moment donné et ce qui nous semble moins important. Parfois on va être obligé de supprimer ou diminuer nos séances d'écriture pour faire autre chose qui nous tient tout autant à cœur.

Je dirai donc que lorsqu'on est vraiment motivé, on trouve toujours du temps pour cette chose. Si on "n'a pas le temps", c'est que ce n'est pas encore le moment.

(ce que je dis peut paraitre dur, mais je m'inclus aussi dans le lot, ne vous inquiétez pas ! Il y a de nombreuses fois où je n'ai "pas le temps" pour l'écriture" moi aussi).

Après des fois j’ai le temps mais dans ces moments j’ai autant de créativité qu’un pruneau desséché... juste parce que je suis épuisée en fait.

Citation :

Maintenant : ce qui en a pris un gros coup, ce sont les lectures : je ne trouve presque plus le temps de lire, et surtout, il me manque la concentration pour le faire...

Tellement !

Perso, je vais pas trop m'étaler sur la gestion de mon temps parce que je suis ma propre boss et que je module mon emploi du temps (presque) comme je veux.
En ce moment je suis hyper créative le matin du coup je m'éclipse à la terrasse d'un petit café au bord de l'eau avec mon ordi et mes notes de 8 à 10h, c'est le bonheur.

Citation :

Je dirai donc que lorsqu'on est vraiment motivé, on trouve toujours du temps pour cette chose. Si on "n'a pas le temps", c'est que ce n'est pas encore le moment.

Absolument.

Par contre, depuis que je suis sur mon histoire, c'est mon couple qui en a pris un coup. J'écris trop !
Je ne sais pas comment c'est chez vous si vous êtes en couple, mais mon mec vit super mal l'immersion et la paix totale dont j'ai besoin quand j'écris, et on est à plusieurs heures par jour... Si c'est pas la journée entière quand j'ai un pic d'inspi et que je peux me permettre de repousser le boulot qui m'attend.
Je fais tous les efforts du monde et ça va un peu mieux, mais j'ai quand même eu de belles remarques du style "j'espère que t'écriras pas un bouquin tous les ans".
Ouch.

Citation :

Par contre, depuis que je suis sur mon histoire, c'est mon couple qui en a pris un coup. J'écris trop !

J'avoue que j'ai aussi remarqué que le peu de temps que j'avais, je le prenais ++ sur mon roman et pas avec mon homme. Je suis justement entrain d'inverser la tendance justement parce qu'il commençait à mal le vivre ( normal en même temps... ). Dur dur de trouver le juste milieu l'air de rien. En ce moment, comme mininous se couche tard, je suis plus prolifique le matin du coup de 10h à 12h et je me prends que ce moment-là du coup.

Comme dit Sun-na, journée de 24 h, alors moi je vis tranquillou la journée, famille travail et trucs comme ça, et la nuit j'écris. J'ai forcé mon corps à accepter de dormir moitié moins, parfois il me force à faire une sieste dans la journée, et l'un mis dans l'autre ça se goupille.

Le truc des enfants, je conseille un brin d'autoritarisme ferme et non violent, pour ne pas que la famille vive qu rythme des enfants et que les petits s'intègrent à la vie de famille. Alors oui, temps pour les enfants, un temps long même, mais pas une disponibilité 24/24 pour eux exclusivement. Enfin, c'est mon point de vue, chacun voit pour soi.

Clairement, si avoir des enfants signifie abandonner tout temps pour soi et ne vivre qu'à leur rythme... non merci.
Courage à tous les parents débordés

Ahhh, j'adore ce genre de questions que je me pose tout le temps lol. D'ailleurs, à force de me la poser, je me suis rendue compte (remarque spéciale Aliénor ) que c'est moins les enfants qui "empêchent" d'écrire que les boulots "alimentaires" qui eux usent toute l'énergie, mais sans te "remplir" comme le font les enfants.
Un autre mangeur de temps: la télé et netflix. J'ai fait une pause d'un an sans télé le soir quand les enfants dorment et j'ai enfin réussi à boucler un manuscrit qui trainait depuis des années. Ma stratégie ici s'appelle "voler du temps de manière organisée" : j'ai des notes dans mon téléphone portable et j'essaie d'écrire un peu dans les transports en commun ou pendant mes pauses au boulot. Je rêve souvent de journées d'écriture, mais pour l'avoir expérimenté lors d'une période de chômage, je sais aussi que ce n'est pas parce qu'on a beaucoup de temps qu'on arrive nécessairement à bien écrire voire à écrire tout court. Se ménager quelques soirées tranquilles, c'est une bonne clé pour entrer dans une dynamique d'écriture. Après, il faut s'accrocher à son fil de toutes ses forces et batailler de toute son âme :-)
Courâââge, soyez braves et forts !!

"Enfants, boulot, dodo"

C'est simple : je n'ai ni boulot, ni enfants. Ce qui facilite les choses pour le moment.

Ici aussi je galère beaucoup. Je suis de la team pour qui écrire épuise. Le soir je rentre, je suis souvent crevée, incapable d'écrire et j'en peux plus d'avoir passée la journée devant l'ordi. En général je ne l'allume même pas. J'y arrive le matin les weekends. C'est ma plage. Mais malheureusement c'est très peu pour avancer vu comme j'écris lentement, et ça saute dès qu'on se fait un weekend. A part bosser moins, je ne sais pas quoi faire...

Sujet complexe pour moi aussi! Lorsque j'ai écrit mon manuscrit je vivais seul et j'écrivais chaque soir pendant presque toute la soirée, j'étais plutôt extrêmement productif haha! Depuis entre les sorties entre amis, la vie de couple, le travail... J'ai eu une phase de passage à vide haha (surtout que la réécriture était moins passionnante que l'écriture).

Depuis j'ai trouvé un équilibre en libérant une heure par soir pour écrire, une fois mis en place je trouve ça faisable et sinon il m'arrive de profiter de ma pause de midi pour ça aussi!

Un casse tête que j’ai eu du mal à résoudre mais je pense avoir trouvé un certain équilibre depuis que je me force à écrire tous les jours. Peu importe la journée, ou le temps dont je dispose, du moment que j’écris même un peu. Et à force, je me pose moins de question au moment de m’y mettre.

J'écris une heure par jour, tous les jours de la semaine avant d'aller au boulot. De 6h30 à 7h30, en gros. Parfois un peu plus long ou un peu moins, en fonction de la coupure que je dois faire dans la scène en court. J'ai besoin de me mettre dans une bulle pour ça. Donc casque à musique à fond dans les oreilles. Faut pas me déranger, sinon je mords.

Je n'ai pas d'enfant, ce qui me facilite un peu la vie, et j'habite pas trop loin de mon boulot, ce qui était une condition sine qua non de ma sérénité artistique. C'est avec la régularité que j'ai réussi à achever au moins cinq romans. Le WE est réservé au dessin et autres travaux graphiques. Parfois le soir, mais c'est plus difficile (luminosité, mais surtout impact du boulot qui cause une grosse fatigue mentale...)

Pour ma part je suis dans la team « dès que j’ai un moment je l’utilise ». Dès que j’ai un moment je me replonge dans mon histoire, si j’ai mon portable ou un carnet je note les trucs qui me paraissent importants parce que sans cahier je paume tout. En fait pendant tous les temps d’attentes (bus, salle d’attente, attente à la sortie de l’école quand il n’y a personne) j’en profite pour avancer mon histoire. J’écris ensuite par périodes, quand j’ai vraiment envie que tout sorte, le soir préférentiellement quand on n’a pas d’autres activités. Je suis d’accord avec toi Lucille, de dire que ce sont les boulots alimentaires qui pompent surtout l’énergie et qui ne sont vraiment pas source d’inspiration !