Les rayonnages ici.

J'ai passé la porte et je t'ai vu qui dormait mon amour.

J'ai tenté de te réveiller... En vain de.

Je t'ai laissé un baiser.
Pas quelqu'un, un baiser simplement.

:p

Je t'entends, Aomph. Je t'entends rire et pleurer la nuit sur tes derniers ouvrages. En général, tes livres sont plus doux, et tes lectures me servent de berceuses à travers le mur, mais là...je m'inquiète. Tu parles de feu, de brûler : tu ne penses pas brûler la Bibliothèque, si ? Est-ce que tout va bien ?
J'entre, Aom. Montre un peu tes livres ?

Brûler la Bibliothèque ? Brûler la Bibliothèque... Non, pourquoi Pourquoi ? voudrais-je faire une chose pareille ? Je ne veux je veux rien de cela.

Je suis un peu fatigué.

De toute façon, il n'y a pas de quoi faire un feu ici... si ?

J'ai trouvé c'est un mensonge un livre hier que j'ai déchiré qui racontait une histoire un enfant croyait être devenu aveugle comme moi aveugle alors que seulement la nuit était tombée...

Je voudrais voir la nuit ici partout avec ces lampes elle n'existe plus.

Qu'as-tu trouvé toi chez toi ?

Je te crois, je te crois. Toi aussi, ferme les yeux, ou bien alors... J'ai ce foulard, assez opaque pour t'en faire un bandeau, sur les yeux. Tiens, je vais te le mettre.
Moi, j'ai trouvé des gens, chez moi. Des bouts de gens, en livres. Je ne sais pas si c'est une personne, ou plusieurs, encore, mais pour le moment, c'est multiple. Comme un puzzle rien que pour moi. C'est comme des enfants, ou des animaux de compagnie, ou des...amis, je ne sais pas. Je ne suis pas seule dans mon hexagone.
Je ne les lis pas, je les ressens et je les sens. Je les regarde et ils me regardent. J'ai l'impression...d'être eux, de devenir eux. Ou peut-être était-ce moi depuis le départ. C'est bizarre, non ?
Et voilà, j'ai fait deux nœuds ! C'est bien serré, tu vois quelque chose ? Combien j'ai de doigts ?

Merci. C'est mieux. Je ne vois plus rien. C'est mieux. Mais, les livres peuvent aussi nous parler, il faudrait nous boucher les oreilles et puisqu'ils peuvent aussi nous toucher, il faudrait nous écorcher la peau et puisqu'ils peuvent aussi exhaler des parfums, il faudrait nous découper la langue et le nez. Enfin, c'est impossible...

Je crois avoir lu un livre, dans le rayon d'un voisin, sur ce que tu décris (l'impression qu'ils te regardent). Je peux le retrouver.

J'ai vu que tu es partie quelques jours faire un tour, je me demande ce que tu as découvert.

Je voudrais comprendre ce qui se passe ici. Qui est à l'origine de tout ça ? Tu as des hypothèses ?

J'ai découvert le voisinage, plus que leurs livres, pour le moment. Je te donne les nouvelles :
J'adore les parfums de l'hexagone de Fedora.
Je dois aller chasser des rats, aussi. Et investiguer l'hexagone 15, toujours sans signe de vie.
Quelqu'un a volé un herbier.
Et puis il y a...Liseth, regarde. Elle traine partout, apparemment, elle s'est enfuie de son hexagone. Elle répète les choses, je crois. Ou elle pique des mots, elle les prends, pour elle même.
Les gens sont...tendus, les livres aussi, j'ai l'impression. C'est l'effet de la Bibliothèque je crois, l'entropie est...accentuée. Tu le sens, non ?
Qui est à l'origine de tout ça ? Avant, je pensais qu'il n'y avait pas de Qui, que la Bibliothèque ne pouvait être Qui. Je sais qu'il y avait des légendes, un culte de l'Homme du Livre, d'un Bibliothécaire-Dieu qui connaissait tout et vagabonderait encore ici. Mais je n'y vais jamais cru moi-même. Maintenant, je ne suis plus si sûre... je ne pense pas qu'il s'agissait de l'Homme du Livre, ou d'un Homme du Livre, mais mon hexagone était bien habité par quelqu'un, avant, et cette personne savait des choses. Des rites, pour faire ce qu'il a fait. Pour faire ce que je pense qu'il a fait : copier un esprit, sauver un esprit, dans des livres. Le sien, ou celui d'une personne chère. J'ai peur de ce que ça veut dire.