Tous ces instants paraissent une éternité.

Je vais écrire, sur des pages de mon carnet, des lignes de moi, à propos de moi. Je vais les écrire en secret, sans les dire, ni les lire à personne (un peu de honte, aussi, de parler de moi), et les enfoncer, entre les livres, comme des empreintes de ma présence furtive. Peut-être, un jour, sauront-ils trouvés...

J'ai trouvé, à la dernière page d'un des livres de Septimea, la 411e page, un poème, dédié au personnage du roman :

Septimea Calendula a écrit:

UNE NEIGE, QUE LA PLUIE FERAIT FONDRE
 pour martyna, pour

déchirer ta solitude de la mienne
une poursuite beige
où la lumière parlerait pour nous

entendre des pneus des chiens la neige
qui ne tombe ni ne monte
suspendue


ouvrir les t-shirts
la peau dorée les haillons
tout jeter au bol percé de ta chambre

ne laisser que les feuilles les draps l’air trembler sur les poitrines
le soleil
à fleur de clavicules


et danser
sans savoir danser
l’or effleurant l’or

l’eau sur l’eau
l’air sur l’air
puis le vide, ou un résidu du vide, lointain