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 Agent littéraire

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Invité  /  Invité


En fait ton sujet a été relié à celui-ci, donc ta question existe toujours !
 
Leasaurus Rex
   
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Leasaurus Rex  /  Terrible terreur


Emsi : Ton sujet existe toujours, je l'ai fusionné avec un sujet déjà existant pour que les deux se suivent. Même si ta question était légèrement différente, elle est pour moi inscrite dans le même cadre de discussion que le fil précédent. Ça me paraît pertinent étant donné qu'on a peu de membres qui publient à l'étranger, donc il est plus intéressant de regrouper les informations sur un seul fil, afin que chacun·e puisse trouver son compte. Verowyn apporte d'ailleurs des éléments de réponse qui comparent les systèmes français et anglo-saxons, ce qui est dans la lignée de ce que tu demandais.
 
fabiend
   
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fabiend  /  Effleure du mal


Verowyn a écrit:
Enfin, qu'on soit "pour" ou "contre" les agents, en l'état des choses, ce n'est pas vraiment un système transposable au marché de l'édition en France. Pour que ce métier soit rentable pour les agents, il faut qu'ils soient capable de négocier de gros montants pour leurs auteurs, puisqu'ils sont payés à la commission. Or, les à-valoir en France étant souvent plus symboliques qu'autre chose, ils auraient dû mal à se faire un salaire.

Les agents ne se rémunèrent pas que sur l'à-valoir, mais sur tous les revenus perçus par l'auteur. À 15% de commission, il "suffit" de représenter une douzaine d'auteurs pour gagner le double en moyenne de ce que gagne chacun des auteurs.

J'ai l'impression que, dans le monde Anglo-Saxons, l'existence des agents facilite la vie des éditeurs (qui n'ont plus à parcourir des centaines de manuscrits pour trouver la perle rare) plutôt que celle des auteurs. D'ailleurs, ce sont les éditeurs là-bas qui refusent de travailler directement avec les auteurs, pas l'inverse (je n'ai jamais vu un auteur de là-bas se plaindre et dire "un éditeur veut publier mon roman, mais je n'ai pas d'agent, j'avais peur de me faire arnaquer, j'ai donc évidemment refusé.")
https://fabiendelorme.fr
 
Verowyn
   
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Verowyn  /  Gloire de son pair


Citation :
Les agents ne se rémunèrent pas que sur l'à-valoir, mais sur tous les revenus perçus par l'auteur. À 15% de commission, il "suffit" de représenter une douzaine d'auteurs pour gagner le double en moyenne de ce que gagne chacun des auteurs.

C'est vrai, avec la nuance "revenus perçus décrochés par l'agent". Si l'auteur vend des tee-shirts au logo de ses romans sur son site, ou qu'il est invité et rémunéré pour participer à une table ronde, l'agent ne touche rien là-dessus. Par ailleurs, certains auteurs vont avoir plusieurs agents pour gérer des choses différentes. Par exemple : un pour les droit sur le territoire, un les droits à l'étranger, un pour les adaptations filmiques, parce que chaque agent va avoir sa spécialité. Et donc dans ce cas-là, chaque agent prend 15% d'un tiers des DA de l'auteur.

Et je pense que représenter 12 auteurs c'est un gros boulot parce qu'effectivement, c'est l'agent qui fait le travail de filtre donc pour trouver 12 auteurs "bankables" il faut lire et faire un travail administratif sur des centaines de manuscrits. Parce que tu peux très bien signer un auteur qui a un super premier roman... et qui n'écrira plus jamais rien derrière.
Ensuite de quoi, pour être un bon agent, il faut cultiver un carnet d'adresses, ça implique pas mal de déplacements pros (salons, conventions, rencontre plus ou moins formelles avec les éditeurs). Les grosses agences ont aussi des locaux pour leurs bureaux... Tout ça a un coût, donc les 15% de commission ne sont pas leur salaire direct.

Citation :
J'ai l'impression que, dans le monde Anglo-Saxons, l'existence des agents facilite la vie des éditeurs (qui n'ont plus à parcourir des centaines de manuscrits pour trouver la perle rare) plutôt que celle des auteurs.

Je pense que ça va vraiment dans les deux sens. Oui, le système d'agents décharge les ME de toute la partie tri de manuscrits. Et c'est un vrai travail, ce tri, ça prend du temps et donc, ça a un coût. Coût supporté par les ME en France, mais c'est pas idiot de l'externaliser. Ça permet aux ME d'avoir plus de budget pour le cœur de leur métier (le travail sur le livre et la vente dudit livre) et plus de budget DA (donc de mieux rémunérer les auteurs, sans qu'ils soient pénalisés par ce que ponctionne l'agent).
Mais du côté auteur, eh bien une fois l'agent trouvé, ça les décharge de toute la partie recherche d'éditeur + négociations à chaque roman, ce qui leur permet de passer plus de temps à écrire ou faire la promo de leurs livres (présence en salons, etc.).
 
A Cup Of Tea
   
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A Cup Of Tea  /  Petit chose


Du coup, est-ce que quelqu'un aurait la liste de ces fameux agents ? Very Happy
La seule que j'ai vu passer sur le web mentionnnait Librinova, donc je ne sais pas si elle était bien fiable...

J'ai aussi parcouru les messages sur le sujet dans le forum et il semblerait que certains JE avaient réussi à avoir des contacts, mais ne donnaient pas de nom. Si ça doit rester secret pour une question de contrat (ou pour une autre), pas de soucis Smile
 
Page de Bâtons
   
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Page de Bâtons  /  Roland curieux


Je lis pas mal les forums anglo-saxons, et je suis un peu de loin les auteurs qui recherchent leur agent littéraire, et effectivement cela ne me semble pas si rose que ça. J'ai l'impression qu'en France, on fantasme un peu l'idée de quelqu'un qui se battrait pour nous et s'occuperait de tout l'administratif, nous laissant tout notre temps pour écrire, et c'est vrai que dans l'idée, personne ne cracherait dessus. Mais, sans même parler des cas de fraudes (qui ne semblent pas être si isolés que ça) :
  • Les intérêts de l'auteur et de l'agent ne sont PAS alignés. Certes, l'agent ne gagne de l'argent que si l'auteur vend, mais l'agent possède un portefeuille d'auteurs, qui rapporteront tous différemment : nécessairement, son investissement ne sera pas le même selon vos chiffres de vente. Sur certains forums anglo-saxons, on voit de temps en temps des témoignages d'auteurs désabusés, qui avaient signé avec l'agent de leur rêve, avant de se faire quasiment ghoster car le livre ne s'est pas vendu à une ME, ou parce qu'ils ne rapportent rien, ou parce que l'agent ne croit plus en eux. Pour un autre exemple plus structurel : l'agent peut vouloir pousser pour l'avance la plus haute possible, puisque c'est de l'argent certain pour lui, alors que ce n'est pas toujours l'intérêt de l'auteur d'avoir l'avance la plus élevée (si on ne réussit pas à rentrer dans son avance, il semblerait que cela rende plus difficile la conclusion d'un futur contrat, alors il peut être stratégique de viser une avance légèrement plus basse dans certains contextes). Bien sûr qu'un bon professionnel devrait vous conseiller ce qui est dans votre intérêt, mais si vos intérêts financiers ne sont structurellement pas exactement les mêmes, il n'y aura pas que les professionnels malhonnêtes qui n'agiront pas dans votre parfait intérêt...
  • Les agents ne sont pas des professionnels du droit. C'est à dire que, bien qu'ils aient un certain pouvoir de négociation lié à l'expérience et au recul (ils n'auront pas le même syndrome de l'imposteur qu'un auteur), ils pourraient ne pas forcément ajouter une plus-value aussi exceptionnelle que l'on imagine.
  • Le contrat avec l'agence peut se révéler tout aussi abusif que celui avec une maison d'édition, voire encore plus restrictif. L'agent va en général souhaiter récupérer TOUS vos droits (dans les différentes langues, audio-visuel, etc.), alors qu'ils n'auront pas forcément une politique active d'exploitation de ces droits. J'ai lu que beaucoup d'agences s'occupent de recevoir les demandes des ME étrangères, sans forcément activement rechercher des contrats. Il peut aussi y avoir, de ce que je comprends, pas mal de droits de préférence qui vont vous bloquer avec cette agence, et rendre très difficile (ou coûteux) un changement d'agent. Bref, les mêmes problèmes contractuels que l'on peut avoir avec une ME, ils se retrouvent avec l'agent.
  • Vous donnez tout contrôle à l'agent sur la soumission aux maisons d'éditions. C'est à dire que si l'agent se foire, oublie de relancer, juge mal une maison d'éditions, décide d'arrêter de soumettre car il ne croit plus en vous... tant pis pour vous.
Alors, certes, bien sûr qu'il y a de bons et de mauvais professionnels, comme dans tout corps de métier. Mais toutes nos craintes lors des négociations avec les ME, dont nous pensions qu'un agent nous délivrerait... elle se déplaceraient donc au niveau de la recherche de l'agent. En gros, tout l'administratif dont nous voudrions être débarrassés... nous aurions le même, dans la recherche de l'agent.

D'ailleurs, on remarquera que la plupart des risques que j'ai cité plus haut sont exactement les mêmes que ceux qui existent lors de la recherche d'une ME. On se rajoute donc une couche supplémentaire de risque, au coût de 15% de notre rémunération.

D'autant plus que les agents forment désormais une véritable barrière à l'accès aux ME dans les pays anglo-saxons, avec le risque d'un manuscrit qui pourrait plaire à tel éditeur, mais qui n'arrive pas à passer la sélection des agents.

Enfin, ils prennent 15 à 20% de votre rémunération, alors que celle-ci est particulièrement basse pour les auteurs (même dans le monde anglo-saxon : J.K. Nemisin, qui a remporté trois Hugos, a été obligée de passer par Patreon pour quitter son boulot alimentaire).

De ce fait, je suis assez contente personnellement que cela ne soit pas encore répandu en France. Bien sûr, certains auteurs sont très satisfaits de leurs agents, et je suis certaines qu'il y en a énormément qui sont honnêtes et d'excellents professionnels. J'avais lu que l'agente de Brian Staveley, un auteur de Fantasy, lui a demandé de réécrire entièrement un de ses manuscrits, qui avait pourtant été déjà vendu, et donc de rendre l'avance qui avait été faite, alors que c'était donc à l'encontre des intérêts financiers de l'agente. Donc bien sûr que ça peut très bien se passer. Tout comme ça peut très mal se passer. En fait... exactement comme avec une ME.

Bref, c'est tout de même un filtre supplémentaire dont il faut aussi se méfier, et qui influe sur la rémunération.

Je pense donc qu'il faut garder un certain recul par rapport à cette pratique anglo-saxonne.

PS : un exemple d'une autrice qui relève les problèmes des agents dans son blog (c'est un article ancien là, mais elle en a plusieurs) : https://kriswrites.com/2011/06/01/the-business-rusch-agents-surviving-the-transition-part-3/
https://www.sachamorage.com/newsletter-autrice/
 
fabiend
   
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fabiend  /  Effleure du mal


Verowyn a écrit:

Mais du côté auteur, eh bien une fois l'agent trouvé, ça les décharge de toute la partie recherche d'éditeur + négociations à chaque roman, ce qui leur permet de passer plus de temps à écrire ou faire la promo de leurs livres (présence en salons, etc.).

Mais c'est pareil, une fois que tu as un éditeur et si ça se passe bien, il y a de grandes chances pour que la collaboration dure plusieurs années voire toute une carrière. Et si ça se passe mal... Eh bien, il faudra changer d'éditeur, mais si ça se passe mal avec un agent, il faut en changer aussi.

Et puis comme tu le dis, certains agents sont spécialisés, donc s'il faut que je trouve un agent pour mon premier roman, puis un autre agent pour mon second roman dans un genre très différent, et encore un troisième agent parce que j'aimerais bien être diffusé à l'étranger... Pas sûr que j'y gagne beaucoup de temps.

Entièrement d'accord avec Page de Bâtons. Et à ce propos :

Citation :
PS : un exemple d'une autrice qui relève les problèmes des agents dans son blog (c'est un article ancien là, mais elle en a plusieurs) : https://kriswrites.com/2011/06/01/the-business-rusch-agents-surviving-the-transition-part-3/

Elle et son mari Dean Wesley Smith sont *extrêmement* critiques envers les agents, et ce sont des gens qui connaissent très bien la chaîne éditoriale, puisqu'ils y ont occupé tous les rôles à un moment ou à un autre (sauf agent, justement).

https://www.deanwesleysmith.com/killing-the-sacred-cows-of-publishing-agents-take-care-of-your-money/
https://fabiendelorme.fr
 
Tengaar
   
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   Pensée du jour  :  CI-GÎT TENGAAR QUI SUCCOMBA À UNE SURDOSE DE FANFICTION Elle ne l'a pas volé, on l'avait prévenue, déjà que la fantasy c'est pas de la littérature, alors la FF, bon... enfin, c'est triste quand même
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Tengaar  /  (de Dunkerque)


Par ailleurs, ces agents ont eux aussi souvent une autre activité à côté parce que celle-ci ne rémunère pas assez, ils font ça sur leurs soirées ou leur week-end. Même s'ils font partie d'une agence, ils sont souvent freelance pour le compte de cette agence. Sans compter que n'importe qui peut s'improviser agent littéraire (comme ici n'importe qui peut s'improviser maison d'édition). Le critère le plus important semble être le carnet d'adresse. De mon point de vue, ça ressemble à de super bêta-lecteurs qui peuvent faire des courriers de soumission aux ME et qui savent lire un contrat.
 

 Agent littéraire

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