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 [Langue/Style] Usage de l'italique pour les mots inventés ?

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Ocean Eyes
   
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Ocean Eyes  /  Clochard céleste


Bonjour à tous, je reviens vers vous avec une problématique linguistique concernant les œuvres de fiction. Faut-il mettre les mots inventés en italique ?

Ceci ne concerne pas l'italique pour les noms propres, les pensées, etc... Toutes ces particularités ont déjà été débattues sur le forum (pour des réponses précises, vous pouvez lire cet article qui me semble assez complet).

J'ai inventé beaucoup de mots concernant le folklore, les traditions, ou la magie dans mon univers. Ma problématique est de savoir si je dois les écrire en italique ou non. Je vous donne des exemples concrets pour illustrer mon propos.

Exemple 1 :
Mon personnage déguste des slavstkyi à la poire, qui sont des sortes de tartelettes.
Dois-je écrire : ... des slavtskyi à la poire, ou bien des slavtskyi à la poire (sans rien) ?

Exemple 2 :
Le "sort primaire" du vent s'appelle voz et les magiciens à ascendance du vent sont des vozyi.
Je pensais écrire le sort en italique (comme tous les sorts), mais le nom de magicien en romain, car on dirait un vozyi comme on dirait un magicien, ou un sorcier.
Pour moi, ça donnerait dont : Un vozyi pratique le sort de voz. (phrase basique, mais vous comprenez l'idée)
Cette formulation est-elle correcte ? Faut-il considérer vozyi comme un nom inventé et le mettre en italique, ou l'idée que ce mot fait partie de la langue courante dans mon monde prévaut, et on peut l'écrire en romain ?

Je finis par préciser que selon les règles de rédaction "normales", n'importe quel mot de langue étrangère, s'il n'a pas été francisé, doit être écrit en italique. Dans mon cas, tous les mots font partie de la langue inventée du pays où l'action se déroule, mais comme c'est justement "inventé", est-ce que la règle s'applique toujours ?

Voilà, j'espère que vous pourrez éclairer ma lanterne. Merci d'avance !
 
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Je dirais non, ascendant surtout pas.
Déjà, pour moi, les mots inventés sont tous de la langue courante, donc tous doivent être écrit "normalement" (sauf si un mot inventé vient d'un pays différent de celui de ton histoire ?).
En plus, tu dis toi-même qu'il y en a beaucoup. Or, plus il y aura de mot en italique dans ton texte, et plus la lecture sera rendue difficile. On utilise aussi l'italique pour souligner le ton ("Au moins, je range ma chambre, moi."). Du coup, s'il y a de l'italique pour les soulignements de ton + les pensées (si tu as choisis d'utiliser cette approche de mise en récit) + tous les mots de ton folklore, ça va être l'overdose. Les mots en italique de soulignement perdront de leur force. Et les yeux du lecteur risquent de piquer.

Ça n'a peut-être aucun rapport (les JE avec une expérience en édition pourront sûrement éclairer ma lanterne) mais je me souviens avoir lu le site d'une maison d'édition qui précisait qu'ils voulaient le moins d'italique possible dans les manuscrits envoyés.
 
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Invité  /  Invité


Je pense que tu devrais écrire les mots inventés normalement mais mettre à côté un petit "*" lors de leur première apparition afin d'expliquer leur signification en bas de page ou dans un petit lexique dédié à la fin du livre. La série Foxcraft,écrite par l'une des auteures de la Guerre des Clans a recours à cette méthode et je la trouve chouette
 
Paige_eligia
   
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Paige_eligia  /  Bile au trésor


Je pense que non. Cela devrait être inclus dans ton monde et même sans l'étoile de lexique. On doit comprendre en contexte
https://paigeeligia.com/
 
tcn2010
   
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tcn2010  /  Homme invisible


Je pense que cela dépend du nombre de répétitions du mot en question et de sa mise en contexte. En fait c'est comme quand tu apprends une langue. Si le mot fait sens, ça fait sens pour toi, même si tu n'as jamais vu le mot avant.

En revanche, à titre personnel, et ça n’engage que moi, je trouve le mot "slavstkyi" vraiment difficile à lire pour un européen. Même chose pour un "vozyi", je dois être allergique au v et y. Ou c’est parce que j'ai appris à lire avec des syllabes.
https://renauddemaret.com/publier-un-livre-sur-amazon/
 
Mikaroman
   
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Mikaroman  /  Jeune et fringant retraité


Pas d'italique à mon sens : cela nuirait à l'immersion du lecteur. En lisant, on identifie les changement de graphie à des changement de ton ou de narration.

Ce n'est pas justifié ici et serait même contre productif : j'imagine que si tu crées des noms exotiques, c'est afin de créer un univers différents dans lequel ton lecteur peut s'immerger. Quand on invite quelqu'un à rentrer dans la rivière d'un récit, on le glisse pas des rochers graphiques dans l'eau Wink

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Profsamedi
   
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Je suis de l'avis unanime.
Chaque mot inventé fait partie de l'univers que tu crées et donc doit être naturel dans cet univers.
Si tu mets en italique, tu renvoies le lecteur à la réalité et ça "casse" le rêve.
Bon... après, c'est juste a vision des choses. Mais puisque te tu demandes... Cool
 
nuit2chine
   
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Bonjour

En littérature, l'italique est utilisé pour les locutions latines et les pensées internes des personnages.
Donc pas d'italique pour les mots inventés, à la narration d'être assez explicite pour le lecteur.

Bonne journée.
 
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Je vais un peu pondérer ce qu'ils disent ici, mais pas tant que ça, tout de même. Pour les termes que tu utiliseras souvent car bien intégrés à l'univers, l'italique est superflu. Par contre, si tu utilises à un moment donné des termes inventés appartenant, par exemple, à une autre civilisation, l'italique peut être utilisé. Je pense aussi qu'il peut l'être dans un cadre très mystique, qui ne me semble cependant pas exister dans un monde où les termes de magie sont assez répandus. En général, il renvoie à l'étrange(r) ; c'est pourquoi il ne faut pas trop l'utiliser.
 
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Scarlet Dream  /  Tentatrice chauve


Je vais profiter de ce topic pour poser à mon tour une question.

Pour ma part, il y a dans un de mes romans des scènes antérieures au récit, où je raconte des choses (assez dures) : en fait l'héroïne est "plongée" dans ce passé en quelque sorte et a connaissance de ce qui s'est passé. Pour trancher avec le récit de base et appuyer sur ces scènes, j'utilise à la fois le présent (je trouve, peut-être à tort, que ça permet de s'immerger dedans) mais aussi l'italique. Pour montrer au lecteur que là on sort du récit d'origine pour être plongé dans ce passé. J'ai notamment un chapitre avec pas mal de ces scènes. Sans doute est-ce beaucoup trop d'italique et j'ai alors tout faux ?

Comme il est question d'italique ici, que pensez-vous de son utilisation telle que je la fais ? Le présent suffit-il à "appuyer" ces scènes ?
 
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Invité  /  Invité


Charlotte Bousquet a fait ça pour L'Archipel des numinées, pas avec des scènes passées mais avec des visions. Je pense que ça passe, après c'est vrai qu'à titre personnel je trouve que l'italique est assez dur à lire donc s'il y a trop de lignes à la fois et trop souvent ça me saoule. Mais pour le coup c'est plus un ressenti personnel qu'une quelconque règle ! Wink
 
Mikaroman
   
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Mikaroman  /  Jeune et fringant retraité


Scarlet Dream a écrit:
Je vais profiter de ce topic pour poser à mon tour une question.

Pour ma part, il y a dans un de mes romans des scènes antérieures au récit, où je raconte des choses (assez dures) : en fait l'héroïne est "plongée" dans ce passé en quelque sorte et a connaissance de ce qui s'est passé. Pour trancher avec le récit de base et appuyer sur ces scènes, j'utilise à la fois le présent (je trouve, peut-être à tort, que ça permet de s'immerger dedans) mais aussi l'italique. Pour montrer au lecteur que là on sort du récit d'origine pour être plongé dans ce passé. J'ai notamment un chapitre avec pas mal de ces scènes. Sans doute est-ce beaucoup trop d'italique et j'ai alors tout faux ?

Comme il est question d'italique ici, que pensez-vous de son utilisation telle que je la fais ? Le présent suffit-il à "appuyer" ces scènes ?

Un changement de graphie pour accompagner un changement de narration en cours de chapitre aide ton lecteur à ne pas s'y perdre. Donc oui, choix pertinent.
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Ocean Eyes
   
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Ocean Eyes  /  Clochard céleste


Je vous remercie tous pour vos réponses ! En effet, je pense tout laisser en romain, car comme vous le dites si bien, ça fait partie de l'univers. Le contexte permettra de comprendre.

En revanche, c'est une bonne idée de laisser en italique les mots inventés étrangers, d'autres pays de l'univers, comme le suggérait L'Armée Joyeuse.

Tout comme Paige_Eligia, je suis contre les étoiles et lexique. Je pense que ça appartient d'avantage à la littérature jeunesse de l'imaginaire, pour faciliter la compréhension des jeunes lecteurs peu habitués à la fantasy.

Je vais procéder à mes corrections, merci pour vos réponses éclairées Very Happy

PS : Et pour les noms de sortilèges, italique ou pas ? study
 
Profsamedi
   
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Profsamedi  /  Didon de la farce


Ocean Eyes a écrit:
.../...
PS : Et pour les noms de sortilèges, italique ou pas ? study

Ben... non ! En normal. Ca fait aussi partie de ton univers.
Rien dans toute l’œuvre de Tolkien n'est en italique, ou je me trompe complètement ?
Pourtant il y a plein de mots inventés, même une langue et une écriture.
 
Deepwater
   
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Deepwater  /  Petit chose


L'italique est utilisé pour signaler une frontière entre le mot ciblé et le lieu, le temps, la situation (la diégèse) de ton histoire, autrement dit une hétérogénéité dans la narration :

- une parole rapportée sans marques de ponctuation, sans guillemets ou tiret (pensée interne comme le rappelle Nuit2chine, citation d'un auteur, ou  pourquoi pas un adage de la langue populaire si c'est le fait que ce soit une parole rapportée que tu veux souligner....)

- un nom d'ouvrage (et, de fait, on désigne non seulement la coquille, l'enveloppe de l'ouvrage, mais l'intérieur de l'ouvrage aussi)

- un mot emprunté : langue "étrangère" (la citation latine par excellence). Et c'est là où tu te situes. Tu confonds mot "étranger" pour l'auteur et le lecteur, mot "étranger" pour le narrateur que tu as choisi, et mot "étranger" pour les personnages.

         >> Si tu as un narrateur (1ère ou 3ème personne) qui raconte une histoire en étant, par pacte de lecture en début de texte, hors de ce monde et avec une volonté de décrire ce monde hors de sa conception ordinaire d'un monde, alors tous les mots qu'il veut faire ressortir comme exotiques seront soulignés par l'italique. Par exemple un récit de voyage au XVIIIème.
" On lui servit une sorte de pâtée verdâtre qu'on appelait communément dans ce village un frezgif."
"j'approchai mes narines de mon assiette pour sentir le frezgif, sorte de pâtée étrange, que mon hôte m'avait servi.


         >> Si tu as un narrateur qui, ponctuellement, endosse le point de vue d'un personnage dans l'histoire (1ère ou 3ème personne), et que ce personnage croise une culture qui lui est étrangère, alors ce sera en italique. (on revient finalement au récit de voyage, mais ce peut être ponctuel dans le texte, car du point de vue d'un personnage).
"Natacha regardait dubitativement le frezgif que son hôte lui avait servi."

Ici, il me semble que tu choisis un narrateur ayant validé le monde et la culture dans lesquels baignent tes personnages. Il n'y a donc aucune raison pour écrire en italique, même si ces mots sont étrangers pour toi et ton lecteur.

Pour reprendre l'exemple ci-dessus :

"Natacha regardait dubitativement le frezgif que son hôte lui avait servi."
ne signifie pas la même chose que
"Natacha regardait dubitativement le frezgif que son hôte lui avait servi."

Dans le premier cas, le narrateur (et / ou Natacha) ne connaît pas le frezgif, ce n'est pas sa culture.

Dans le deuxième cas, le narrateur connaît parfaitement le frezgif et considère qu'il est banal, normal, ordinaire. Natacha ne le connaît peut-être pas non plus, mais on se place d'un point de vue extérieur, et on a factuellement l'impression qu'elles le regarde de manière louche, sans savoir pourquoi. Peut-être le regarde-t-elle suspicieusement non pas parce qu'elle ne le connaît pas mais parce qu'il a l'air avarié tout simplement...

A toi en tant qu'auteur, par contre, de savoir comment tu veux que ton lecteur comprenne ce que tu désignes avec tes mots inventés : soit tu es de ceux qui estiment que le travail du contexte est nécessaire et suffisant, soit tu considères pour plein de raisons (aspect ludique, aspect pratique...) que c'est mieux de construire un glossaire.




Scarlet dream, je pense que je te réponds aussi du coup. L'italique n'est peut-être pas la solution idéale, sauf si c'est un récit en parole rapportée. A priori, une expression bien construite en zone liminaire du chapitre peut suffire. Je n'ai aucune idée de ce que tu veux mettre en place mais voici quelques exemples: "Si l'on remonte quinze ans en arrière, le village de Donferm ne ressemblait en rien à cette cité dortoir que l'on connaît désormais..." / "Petite, Loua avait été marquée par..." / "Tout à coup, Susie remarqua que les personnes autour d'elle semblaient sorties tout droit d'une série des années 90 / Fanjo ouvrit les yeux. Le sentiment qui l'envahit était vertigineux : il comprit qu'il avait été projeté dans le passé, vingt-sept ans auparavant pour être exact.... / ou, tout simplement, en exergue, en haut à droite du début de ton chapitre : 9 août 1983.
 

 [Langue/Style] Usage de l'italique pour les mots inventés ?

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