Hello!

Suite à une discussion sur un autre topic sur l'amélioration du style, je vous propose de reprendre l'idée d'un ancien topic ( http://jeunesecrivains.superforum.fr/t6637-la-creme-du-cliche?highlight=clich%E9 ) qui n'avait pas reçu assez d'attention selon moi sur les tournures de phrases clichées.

Quelques précisions:
*On en utilise tous à un moment où un autre, pas de panique. Il ne s'agit pas de les bannir, mais d'apprendre à repérer ce qui pourrait paraître peu original pour un lecteur exigeant.
*Ce qui paraît cliché pour l'un ne l'est pas forcément pour d'autres. C'est justement pour ça que l'échange est intéressant.
*On liste ici les clichés de langues, pas les clichés de situations. Je sais que c'est lié, mais essayons de rester dans le topic!

Sur l'ancien topic, ils avaient essentiellement listé des tournures figées, mais je m'intéresse surtout ici aux associations de mots qui, sans être figés, sont tout de même très récurrentes.  Je reprends donc la liste de l'ancien topic, avec quelques ajouts perso. J'attends vos idées!

Pleurer comme une madeleine
Des étoiles dans les yeux
La peur au ventre
Que la fête commence (quand va y avoir de l'action...........)
Riche comme Crésus
Ca m'a ouvert les yeux
Jeter de l'huile sur le feu
J'ai du mal à avaler la pillule
Tu ne m'arrives pas à la cheville
Je l'ai sur le bout de la langue
Coup de foudre
Prunelle de mes yeux
Couper la poire en deux
Noir de jais
Les larmes perlaient à l'orée de ces cils
Les cheveux qui cascadent dans le dos
Une peau noire comme l'ébène
Un regard ténébreux
Les descriptions couleurs d'yeux/couleurs de cheveux
Les couleurs d'yeux improbables (il avait des yeux mauves pailletés d'argent et d'or...)
Il y avait une chaleur étouffante
La morsure du froid
La chanson de pluie
Une lune blafarde
Le sang qui se glace dans les veines et le souffle qui se coupe
Les comparaisons entre amour et météo (il avait déclenché un ouragan en elle)
Les comparaison entre une femme et une fleur (la peau douce comme un pétale de rose)

De nombreuses images guerrières, faciles et presque toujours excessives
Il se fendit d'un sourire
Un petit sourire, un haussement d'épaule, un haussement de sourcil... Un petit haussement de sourcil...

A vous de jouer!

De nombreuses images guerrières, faciles et presque toujours excessives.

Pour ce qui est de réussites, il y a ça :

C'est pas seulement à Paris
Que le crime fleurit
Nous, au village, aussi, l'on a
De beaux assassinats

Il avait la tête chenue
Et le cœur ingénu
Il eut un retour de printemps
Pour une de vingt ans

Mais la chair fraîche, la tendre chair
Mon vieux, ça coûte cher
Au bout de cinq à six baisers
Son or fut épuisé

Quand sa menotte elle a tendue
Triste, il a répondu
Qu'il était pauvre comme Job
Elle a remis sa robe

Elle alla quérir son coquin
Qu'avait l'appât du gain
Sont revenus chez le grigou
Faire un bien mauvais coup

Et pendant qu'il le lui tenait
Elle l'assassinait
On dit que, quand il expira
La langue elle lui montra

Mirent tout sens dessus dessous
Trouvèrent pas un sou
Mais des lettres de créanciers
Mais des saisies d'huissiers

Alors, prise d'un vrai remords
Elle eut chagrin du mort
Et, sur lui, tombant à genoux,
Ele' dit : " Pardonne-nous ! "

Quand les gendarmes sont arrivés
En pleurs ils l'ont trouvée
C'est une larme au fond des yeux
Qui lui valut les cieux

Et le matin qu'on la pendit
Elle fut en paradis
Certains dévots, depuis ce temps
Sont un peu mécontents

C'est pas seulement à Paris
Que le crime fleurit
Nous, au village, aussi, l'on a
De beaux assassinats

https://www.youtube.com/watch?v=6mtugogRIAo

@ Pierre Bertrand : c'est très bien d'apprécier Georges Brassens, mais on s'écarte carrément du sujet, alors que j'ai ouvert le fil il y a à peine une heure... Je ne demande pas ici des "réussites" comme tu les appelles, mais des tournures qui sonnent trop clichées quand on les croise. Il y a d'autres endroits sur ce forum pour partager nos coups de coeur. Je ne dis pas que ça n'est pas intéressant pour améliorer son style d'observer des auteurs qui avaient une plume agréable, mais ici, comme je l'ai précisé, on se limite à essayer de lister les tournures qui peuvent paraître clichés à chacun pour aider les JE à les repérer dans leur propre texte.

Pour te faire rire, Fleur de Lyss (ou pleurer): page 1, ligne 4 de mon dernier roman paru (Solar Blast)
' J'avais déjà entendu et même utilisé cette expression: la morsure du froid. Rien de plus faux. On devrait dire les morsures. Mille, cent mille, un million de bouches avides plantent leurs crocs acérés dans ma chair en même temps'

Perso j'ai une allergie à l'âme/le coeur qui se fendille comme de la porcelaine

Son visage se fendit d'un sourire…
Non seulement, ces derniers temps, je le trouve partout, mais en plus, il a une connotation sanguinaire.


Edith : ce lien que tu donnes Fleur de Lys, renvoie vers une partie obscure du forum, même connectée, je n'y ai pas accès lorsque je clique sur "dépendance".

Ça fait des poèmes sympas au final !

Cool, vous devriez les poster !

Tout ce qui est petit et qui hausse.     

Un petit sourire, un haussement d'épaule, un haussement de sourcil... Un petit haussement de sourcil...

@Delf:
J'adore ton extrait!  C'est super, parce que tu te réappropries consciemment une tournure qui devient franchement stéréotypée et tu en fais quelque chose de personnel, en ajoutant encore à l'image!

@Nuit2Chine:
Je dois avoir quelques fendus dans mon texte hihi! C'est vrai que c'est courant et je comprends la connotation sanguinaire.
Pour le forum, je ne comprends pas trop quelle partie du forum c'est. Je tombe dessus en mettant "Recherches", puis "Cliché". Mais dans tous les cas, j'ai repris toute la liste ici exprès, parce que je sais que ce n'est pas hyper accessible.

@Mokkimy:
Heureusement que tu as donné des exemples, j'étais franchement sceptique en lisant "tout ce qui est petit et qui hausse"! Mais oui, je vois ce que tu veux dire!

N'hésitez pas à vous lâcher, il y en a plein!

Dans ce que vous appelez des clichés, il y en a qui ne me choquent pas quand ils sont utilisés à petite dose, comme le haussement, si tu l'utilises trois ou quatre fois dans ton roman, ce n'est pas choquant.

Pour moi :

Pleurer comme une madeleine cliché
Des étoiles dans les yeux cliché
La peur au ventre cliché
Que la fête commence (quand va y avoir de l'action...........)cliché
Riche comme Crésus cliché
Ca m'a ouvert les yeux cliché
Jeter de l'huile sur le feu cliché
J'ai du mal à avaler la pillule cliché
Tu ne m'arrives pas à la cheville cliché
Je l'ai sur le bout de la langue neutre
Coup de foudre cliché
Prunelle de mes yeux cliché
Couper la poire en deux cliché
Noir de jais pas cliché
Les larmes perlaient à l'orée de ces cils cliché
Les cheveux qui cascadent dans le dos cliché
Une peau noire comme l'ébène cliché
Un regard ténébreux cliché
Les descriptions couleurs d'yeux/couleurs de cheveux pas cliché
Les couleurs d'yeux improbables (il avait des yeux mauves pailletés d'argent et d'or...)cliché
Il y avait une chaleur étouffante pas cliché
La morsure du froid neutre
La chanson de pluie cliché
Une lune blafarde cliché
Le sang qui se glace dans les veines et le souffle qui se coupe neutre
Les comparaisons entre amour et météo (il avait déclenché un ouragan en elle) cliché
Les comparaison entre une femme et une fleur (la peau douce comme un pétale de rose)cliché
Il se fendit d'un sourire pas cliché
Un petit sourire, un haussement d'épaule, un haussement de sourcil... Un petit haussement de sourcil... pas cliché

Pour tout ce qui est neutre et pas cliché, selon moi, il faudrait bien sûr les utiliser à petite dose.

" À l’intérieur régnait une chaleur étouffante. Ses cheveux noir de jais glaçaient mon sang dans ses veines et la couleur de ses yeux — je l’ai encore sur le bout de la langue — coupait mon souffle. Il haussa les épaules dans un petit sourire, pendant que je me remettais doucement de la morsure du froid. »

Mouais.

On a chacun son propre degré de tolérance, je crois. Mais ça serait rigolo d'écrire toute une nouvelle comme cela.

Mokkimy a écrit:

" À l’intérieur régnait une chaleur étouffante. Ses cheveux noir de jais glaçaient mon sang dans ses veines et la couleur de ses yeux — je l’ai encore sur le bout de la langue — coupait mon souffle. Il haussa les épaules dans un petit sourire, pendant que je me remettais doucement de la morsure du froid. »

C'est sûr que si tu mets tout les clichés dans une seule phrase, ça fera vraiment... heu... cliché

@Titan:

Il est certain qu'on a tous notre tolérance, en effet, et c'est le but de ce fil de s'interroger là-dessus. En effet, une tournure que l'on peut trouver super poétique va paraître archi-déjà vue pour d'autres. Comme toujours, ça n'empêche en rien de les utiliser. Il faut simplement réaliser qu'on ne va pas battre un record d'originalité comme ça. C'est la prise de conscience qui est la clé, comme pour les clichés de personnages ou d'événements: il n'y a jamais d'interdit (sauf peut-être le personnage qui se réveille à la fin du texte en réalisant qu'il a rêvé toute l'histoire ).

J'ai fait une overdose de manuscrits ces dernières années : 600 en 4 mois en comité de lecture, pas mal de premiers chapitres bêta-lus, beaucoup de manuscrits ouverts et abandonnés aussitôt. Pour moi, la chaleur étouffante, le noir de jais, etc. c'est vraiment du déjà-vu. Je me suis aperçue en faisant tout ce boulot de lecture à quel point mes propres phrases étaient parfois peu originales. Je pense qu'inconsciemment, on recycle tous un certains nombres d'associations. C'est parfois difficile de réaliser qu'elles nous viennent en tête simplement parce qu'elles ont déjà beaucoup tournés. Après, j'en utilise aussi, comme tout le monde. On ne peut pas réinventer l'ensemble du langage, mais c'est bien de pouvoir prendre ce recul sur son texte

TITAN a écrit:

Dans ce que vous appelez des clichés, il y en a qui ne me choquent pas quand ils sont utilisés à petite dose, comme le haussement, si tu l'utilises trois ou quatre fois dans ton roman, ce n'est pas choquant.

Pour moi :

Pleurer comme une madeleine cliché
Des étoiles dans les yeux cliché
La peur au ventre cliché
Que la fête commence (quand va y avoir de l'action...........)cliché
Riche comme Crésus cliché
Ca m'a ouvert les yeux cliché
Jeter de l'huile sur le feu cliché
J'ai du mal à avaler la pillule cliché
Tu ne m'arrives pas à la cheville cliché
Je l'ai sur le bout de la langue neutre
Coup de foudre cliché
Prunelle de mes yeux cliché
Couper la poire en deux cliché
Noir de jais pas cliché
Les larmes perlaient à l'orée de ces cils cliché
Les cheveux qui cascadent dans le dos cliché
Une peau noire comme l'ébène cliché
Un regard ténébreux cliché
Les descriptions couleurs d'yeux/couleurs de cheveux pas cliché
Les couleurs d'yeux improbables (il avait des yeux mauves pailletés d'argent et d'or...)cliché
Il y avait une chaleur étouffante pas cliché
La morsure du froid neutre
La chanson de pluie cliché
Une lune blafarde cliché
Le sang qui se glace dans les veines et le souffle qui se coupe neutre
Les comparaisons entre amour et météo (il avait déclenché un ouragan en elle) cliché
Les comparaison entre une femme et une fleur (la peau douce comme un pétale de rose)cliché
Il se fendit d'un sourire pas cliché
Un petit sourire, un haussement d'épaule, un haussement de sourcil... Un petit haussement de sourcil... pas cliché

Pour tout ce qui est neutre et pas cliché, selon moi, il faudrait bien sûr les utiliser à petite dose.

Tien... vla que ça me rappelle une vieille idée à moi ^^

http://jeunesecrivains.superforum.fr/t26988-mise-en-commun-de-savoir-entre-ecrivains

Citation :

Tien... vla que ça me rappelle une vieille idée à moi ^^

http://jeunesecrivains.superforum.fr/t26988-mise-en-commun-de-savoir-entre-ecrivains

Visiblement elle n'a pas fait long feu