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| Expliciter le vocabulaire technique/spécialisé? | |
| | Nombre de messages : 653 Âge : 48 Localisation : Entre Aix et Marseille Pensée du jour : Write with the door closed, rewrite with the door open. - Stephen King Date d'inscription : 03/03/2018 | k_raf / Hé ! Makarénine Mer 24 Oct 2018 - 14:09 | |
| Bonjour, Je vais profiter du nanowrimo pour écrire un roman dont le cadre est la course au large. De fait, il y aura beaucoup de vocabulaire un peu spécialisé de la voile. Même si ce ne sont pas des mots si rares, je ne pense pas qu'un lecteur lambda sache ce qu'est une bastaque, ni même un hauban, une drisse ou une bôme (et ce dernier mot sera important), ou connaisse les manœuvres sur un voilier. J'ai plusieurs options, j'aimerais avoir votre avis concernant le vocabulaire technique (ici ça parle de voile, mais le propos sera le même quelque soit le domaine un peu pointu) : 1. Je laisse le lecteur se démerder. S'il est curieux, il a bien un dico. J'ai peur que ça finisse par être indigeste.2. J'ajoute des notes de bas de page. En tant que lecteur, je déteste ça. Donc je ne me vois pas imposer ça à mes lecteurs.3. Le narrateur (qui est aussi le personnage principal) explique ce que ça veut dire. Genre "La drisse est le bout', c'est à dire la corde qui sert à hisser une voile. Elle est fixée au mat par un crochet appelé taquet". J'ai peur que le lecteur se sente pris pour un con.4. Les explications se font au travers de l'histoire. ie : "C'est à ce moment que je me saisis de la drisse, qui me permit de hisser ma voile et de l'étarquer correctement." (ah merde, j'explique mais j'ajoute un autre mot compliqué...) Je crains que ça ne soit parfois un peu artificiel.J'avais l'intention de mélanger les points 3 et 4, mais j'attends vos avis! Merci d'avance Et ça m'intéresse de savoir si vous savez ce qu'est une bôme. |
| | Nombre de messages : 6836 Âge : 51 Localisation : Savoyard de corps et d'esprit Pensée du jour : "J'ai pris l'habitude de ne jamais être satisfait ; c'est une position confortable qui me permet de ne pas en changer." J.P.Melville Date d'inscription : 26/06/2012 | Aventador / Iphigénie in a bottle Mer 24 Oct 2018 - 14:23 | |
| La voile est un domaine qui m'est complètement étranger, et du coup, c'est un peu comme si tu me parlais en chinois. Alors effectivement, si tu peux l'expliciter au fil du texte sans que ça alourdisse le texte ou fasse trop digression artificielle, cela me semble le meilleur choix. Mais si cela nuit à la narration, une note de bas de page ou un renvoi lexical à la fin du roman me paraît plus indiqué. Si tu laisses le lecteur se démerder tout seul, il va rapidement être perdu et risque de ne pas s'intéresser à ton bouquin en le refermant trop vite. |
| | Nombre de messages : 123 Âge : 32 Date d'inscription : 11/08/2018 | Nyumé / Barge de Radetzky Mer 24 Oct 2018 - 15:00 | |
| J'ai souvent vu des lexiques en fin de livres, pour expliciter les termes. C'est le plus pratique, je trouve, ça n'alourdit pas les pages et le lecteur peut s'y référer si ça lui plaît. Du coup, je te conseille cette formule. (: |
| | Nombre de messages : 3778 Âge : 40 Pensée du jour : /kick lundi Date d'inscription : 19/03/2018 | Mardi / Panda de Bibliothèque Mer 24 Oct 2018 - 15:16 | |
| Si je devais lire un texte de ce type, j'apprécierais d'avoir un lexique exhaustif et explicite en fin (ou début) d'ouvrage, tout en donnant quelques détails au fil du texte en mêlant les points 3 et 4 mais en y allant avec parcimonie.
| Ta gueule, c'est cosmique. |
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| | Nombre de messages : 4693 Âge : 34 Pensée du jour : A la recherche du temps à perdre Date d'inscription : 24/04/2008 | Volte / JE's Official GO Mer 24 Oct 2018 - 16:01 | |
| A un moment je lisais beaucoup de romans de voile, justement, j'ai beaucoup appris en partant de rien^^ Personnellement, je suis pour le lexique au début. Avec potentiellement un schéma L'avantage, c'est que ceux qui connaissent rien, au bout de deux ou trois occurences, ont saisi le concept, et ceux qui savent ne sont pas embêtés par une explication un peu "gros sabots". D'autant que si tu n'as pas de personnage débutant, il n'y a aucune raison d'expliquer quoi que ce soit... En revanche, cela n'exclut pas de faire attention à la première fois que tu emploies un mot : le lexique n'est pas une excuse pour ne pas introduire, ça doit juste te permettre de moins décrire et donc d'alléger. Si on prend ton exemple du point 4, donner la conséquence peut aussi aider à la mise en contexte qu'une définition donnera moins, et il faut éviter d'avoir deux mots techniques et nouveaux en même temps. Il doit bien y avoir des synonymes
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| | Nombre de messages : 801 Âge : 29 Date d'inscription : 11/07/2013 | fleur-de-lyss / Double assassiné dans la rue Morgue Mer 24 Oct 2018 - 16:47 | |
| Je trouve que le problème est un peu le même que pour les romans fantasy où l'auteur doit essayer d'installer petit à petit son monde, sa politique, etc. sans devenir trop descriptif. Je pense qu'il y a moyen de le faire petit à petit dans la narration elle-même. Je pense notamment aux scènes avec les enfants ou dans les écoles, qui sont souvent utilisées pour expliciter un peu de manière didactiques. Il y a d'autres moyens bien sûr, mais je pense que ça peut t'aider! |
| | Nombre de messages : 653 Âge : 48 Localisation : Entre Aix et Marseille Pensée du jour : Write with the door closed, rewrite with the door open. - Stephen King Date d'inscription : 03/03/2018 | k_raf / Hé ! Makarénine Mer 24 Oct 2018 - 17:05 | |
| Merci à tous. Le lexique paraît effectivement une bonne solution, couplé à des "démonstrations" en situation réelle. En plus c'est bon pour le Nano, quand je sécherai, je me mettrai aux définitions Tiens, je ne résiste pas. Je suis en train de lire un livre autobiographique d'Alain Colas, grand navigateur de l'époque, pour me mettre dans le bain (c'est le cas de le dire). Pour le coup, c'est ardu. Là, je viens de lire un extrait particulièrement touffu, j'ai rien compris : - Alain Colas a écrit:
- La girouette était récalcitrante à nos efforts : ce système complexe, dit autoptère, où un aérien que l'on oriente dans le lit du vent transmet des corrections au gouvernail en agissant par embiellage sur les volets dits de flettner fixés au bord de fuite du safran (celui-ci débrayable par déclavetage d'une jaumière mobile à l'intérieur du tube de jaumière principal) [...]
OK, c'est plutôt destiné aux passionnés, mais quand même... |
| | Nombre de messages : 5732 Âge : 35 Localisation : Oxfordshire Pensée du jour : Oui, je connais cette théorie. Date d'inscription : 23/12/2007 | Tim / Morceau de musique survitaminé Mer 24 Oct 2018 - 21:05 | |
| Je serais pour le lexique à la fin... mais avec une mention quelconque au début qui te l'indique, pour ne pas se dire après avoir galéré 400 pages "AAAAAaaah mais il y avait un lexique !" |
| | Nombre de messages : 44 Âge : 37 Date d'inscription : 20/10/2018 | Anthomendoza / Petit chose Jeu 25 Oct 2018 - 1:41 | |
| Je rejoins l'idée du lexique en début ou fin (pour moi peu importe) !
En tant que lecteur j'ai horreur d'être assailli de termes techniques s'ils ne me sont pas expliqués, mais souvent rajouter une ou deux phrases pour expliquer ce dont il s'agit crée une coupure dans la narration.
Je m'explique en donnant un exemple : Le point de vue du roman est celui d'un amateur de voile qui vit son histoire sur le moment au travers de la narration, mais... à qui sont adressées les explications exactement dans ce cas-là ? |
| | Nombre de messages : 1375 Âge : 36 Localisation : Paris / Chartres Date d'inscription : 29/03/2014 | Alphonsine / Tentatrice chauve Jeu 25 Oct 2018 - 11:22 | |
| Soit on est dans le parcours classique d'un amateur découvrant les beautés de la voile, ce qui fait qu'on lui explique les mots et gestes et que le lecteur apprend à travers, soit il faut en effet trouver une astuce. Le lexique en fin de volume me semble une très bonne alternative (mais dans ce contexte précis, des notes de bas de page, pour peu que leur contenu ne sonne pas trop didactique) ne me gêneraient pas. Ta question m'invite à m'interroger sur les termes de la musique métal, mais je suis dans le premier cas que je décris. Il reste qu'il faut veiller à ne pas rendre ces explications trop rébarbatives... Exercice difficile, s'il en est ! |
| | Nombre de messages : 653 Âge : 48 Localisation : Entre Aix et Marseille Pensée du jour : Write with the door closed, rewrite with the door open. - Stephen King Date d'inscription : 03/03/2018 | k_raf / Hé ! Makarénine Jeu 25 Oct 2018 - 11:34 | |
| Là on suivra un navigateur aguerri, donc je ne peux pas lui faire jouer le rôle du candide. A la première occurrence d'un mot technique, j'ajouterai une note de bas de page qui annonce le lexique en fin de livre.
"Le jour ne se lève pas pour nous" de Robert Merle m'a énormément déplu (pourtant, Robert Merle!) précisément parce que son héros est un médecin embarqué à bord d'un sous-marin qui se fait tout expliquer. Alors qu'il fait partie de la Marine Nationale, que ça n'est pas sa première mission, etc... J'ai trouvé ça artificiel et super lourd. |
| | Nombre de messages : 2858 Âge : 40 Localisation : Antichambre de Louis XIV Pensée du jour : CI-GÎT TENGAAR QUI SUCCOMBA À UNE SURDOSE DE FANFICTION Elle ne l'a pas volé, on l'avait prévenue, déjà que la fantasy c'est pas de la littérature, alors la FF, bon... enfin, c'est triste quand même Date d'inscription : 21/04/2017 | Tengaar / (de Dunkerque) Jeu 25 Oct 2018 - 12:32 | |
| Dans l'édition que j'ai lue des voyages de Gulliver, tous les termes de marine étaient expliqués par des notes de bas de page. Cela permet si on souhaite de s'y référer sans aller à la fin du bouquin (personnellement, je préfère les notes de bas de page à un lexique en début ou fin d'ouvrage qui exige des manipulations à n'en plus finir avec un doigt pour garder la page en cours et un doigt pour la page de lexique). Mais j'avoue qu'en fait, je sautais allègrement ces termes, en comprenant le sens global du passage(y'a une tempête, ils tentent des trucs et ils sont dans la mouise) parce que ça ne m'intéressais pas et n'était pas le coeur du récit. Je crois que si un personnage avait essayé d'expliquer toutes leurs manoeuvres, j'aurais reposer le bouquin. |
| | Nombre de messages : 45 Âge : 30 Pensée du jour : Le comble pour un auteur de science-fiction serait de plagier un écrivain du futur. (Le retour du Chat, P. Geluck). Date d'inscription : 11/06/2018 | Encrelune / Petit chose Jeu 25 Oct 2018 - 17:44 | |
| Personnellement, je n'aime pas beaucoup les lexiques de fin : au début de ma lecture, je les consulte, mais après j'en ai tellement marre de perdre à chaque fois la ligne où j'en suis et de casser ma lecture que j'abandonne. Comme dit Tengaar, tant que je comprends le sens global, ça passe. Et si vraiment je veux me rappeler ce à quoi correspond ce mot, je vais chercher mon dictionnaire. L'avantage de ton point 3, c'est justement de ne pas aller chercher le dictionnaire. Mais l'inconvénient, c'est que passée cette première explication, si je ne recroise pas le terme dans les dix ou vingt pages qui suivent, il y a de grandes chances que je l'oublie (surtout que je suis un poisson rouge pour mémoriser les trucs techniques...). Et comme je ne vais pas avoir envie de farfouiller dans les pages précédentes pour retrouver le passage de l'explication, surtout s'il faut remonter cent pages avant, ben direction dico... Sauf si j'arrive au contexte à deviner grossièrement le sens. Bref, tout ça pour dire que pour les gens comme moi qui ont énormément de mal à mémoriser les définitions spécialisées et qui même après avoir lu le premier tome des Aventuriers de la mer ne savent toujours pas différencier la poupe de la proue (je blague à peine), ton point 4 avec une explication sous-entendue et/ou un contexte qui aide bien, c'est vraiment l'idéal |
| | Nombre de messages : 5456 Âge : 57 Localisation : Paris Pensée du jour : Three blinds rabbits. Date d'inscription : 05/11/2017 | Jdoo / Maîtrise en tropes Jeu 25 Oct 2018 - 18:36 | |
| Dans Moby Dick, l'auteur fait successivement un passage romancé, puis un passage technique (sur la pêche à la baleine, les manœuvres, la voile, la production, à la fin du roman, sans déconné t'es expert dans le cachalot).
Il me semble me souvenir que dans Johnny Graindorge de London, ça parle beaucoup de voile, mais j'ai pas souvenir qu'il explique beaucoup les termes. (je me souviens d'une traversée San Fransico-Australi où les mecs sont arrivés sur les rotules, au final c'est bien de ça que je me souviens, et le caractère délirant de la traversée).
Personnellement quand tu parles de manœuvre, tu peux parler de boute, de drisse, de bord, de baume, de foc, de grande voile, sans forcement entrer dans les détails, au contraire ce sont des termes qui peuvent créer une poétique et déclencher des rêveries de celui qui lit.
Ou alors tu alternes ou tu coupes de petit séquence explicative. En tout cas le point 3 est à mon avis à exclure. C'est clairement insupportable à la lecture. De mon point de vue.
ou alors tu embarque un gland à bord : - Putain ! mais étarque la drisse de la baume vite ! - je quoi ? ou ça tu dis ? - tu tires sur la ficelle ! demeuré !
- On mange du lapin ce soir ? - ta gueule !!!
@+ j
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| | Nombre de messages : 887 Âge : 56 Pensée du jour : Pourquoi pas ? Date d'inscription : 10/06/2012 | e-bou / Double assassiné dans la rue Morgue Ven 2 Nov 2018 - 3:06 | |
| Bonjour à tous. Dans mes romans, il y a de nombreux passages nautiques. Je n'explique rien, et ce pour plusieurs raisons. Si le lecteur est un marin, il n'en a nul besoin et il va s'ennuyer, s'il est plutôt montagne, il lui suffit d'être bercé dans un monde étranger par la magie des mots et les descriptions vont l'ennuyer. Il lira en revanche que le héros se cramponne au gouvernail, et sentira le sel sur ses lèvres en tournant les pages. Si par contre, il lui vient l'idée de chercher à comprendre ce qu'il lit afin de mieux visualiser la scène, il trouvera sur Internet tout ce dont il a besoin, de manière beaucoup plus efficace que si je transforme mon roman en manuel de navigation. Quant au lexique, sa fonction est de donner les définitions que le lecteur ne trouvera nulle part ailleurs. Si j'invente le concept de " husnet ", il faut que j'explique ce que cela signifie (ne cherchez pas, j'ai tapé des touches au hasard sur le clavier en fermant les yeux). Donc, le texte du roman doit toujours faire avancer l'action. Si le héros est empétolé au milieu de la mer d'Iroise (ce qui est assez rare) et qu'il en profite pour réviser ses nœuds d'ajiut ou son code Vagnon pour savoir si le navire qui croise de nuit non loin de lui transporte ou non de l'amoniac, au vu de ses feux de route, il est probablement maladroit de décrire l'univers technique si ça ne fait rien avancer du tout. Et le lexique n'a d'utilité que si c'est le seul endroit au monde où on peut trouver l'information. Il gagne toujours à se trouver à la fin. Il ne fait pas s'interposer entre le lecteur et son texte. La seule exception est la carte. Je te souhaite bon courage pour l'écriture de ton roman, une longue traversée en perspective. :-) R.G |
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