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| [Auteur] Jean-Philippe Jaworski, JPJ pour les intimes. | |
| | | Invité / Invité Jeu 13 Sep 2012 - 10:47 | |
| Un joyau de la littérature française.
Seulement deux jeux de rôles, un recueil de nouvelles et un roman à son actif, mais quel style, quels intrigues, quel univers. C'est de la fantasy atypique mais qui ne bascule jamais dans la caricature au contraire de certains autres rôlistes (Feist pour en citer un). Mais je laisse la quatrième de couverture du roman parler pour moi.
"Gagner une guerre, c'est bien joli, mais quand il faut partager le butin entre les vainqueurs, et quand ces triomphateurs sont des nobles pourris d'orgueil et d'ambition, le coup de grâce infligé à l'ennemi n'est qu'un amuse-gueule. C'est la curée qui commence. On en vient à regretter les bonnes vieilles batailles rangées et les tueries codifiées selon l'art militaire. Désormais pour rafler le pactole, c'est au sein de la famille qu'on sort les couteaux. Et il se trouve que les couteaux, justement c'est plutôt mon rayon..."
Gagner la guerre est le premier roman de Jean-Philippe Jaworski. On y retrouve avec plaisir l'écriture inimitable de l'auteur des nouvelles de Janue Vera et don Benvenuto, personnage aussi truculent que détestable. Le livre a obtenu en 2009 le prix du Premier Roman de la région Rhône-Alpes et le prix Imaginales du meilleur romana français de fantasy. |
| | Nombre de messages : 474 Âge : 41 Date d'inscription : 11/09/2012 | Pêche Melba / Pour qui sonne Lestat Jeu 13 Sep 2012 - 13:49 | |
| Je suis d'accord. J'avais emprunté son recueil de nouvelles, Janua Vera, à la bibliothèque, il y a quelques années. Son travail m'a réconcilié avec la fantasy à la papa dont j'avais failli faire une overdose...(vous savez, le jeune garçon neuneu qui découvre un jour qu'il est le roi du monde, et qui finit par le devenir grâce à ses amis sans lesquels il n'est capable de rien...)
Le format de la nouvelle, voire de la novella, lui permet d'aller à l'essentiel et de conter des histoires de haute tenue sans sacrifier l'univers.
C'est d'ailleurs à partir d'une de ces nouvelles (je ne me souviens plus du titre, désolé) qu'il a développé son roman Gagner la guerre en reprenant quelques personnages. De son recueil, je retiens aussi Le destin de Liselle qui m'a vraiment marqué.
Ses écrits sont bien au-dessus de ce que j'ai pu lire par ailleurs dans la fantasy francophone. |
| | | Invité / Invité Jeu 13 Sep 2012 - 19:01 | |
| Bien d'accord avec le talent de l'auteur, par contre, je lui préfère le format nouvelle de à son roman, franchement cool, mais qui m'a moins marqué en lui-même que pour la retrouvaille avec les personnages de Janua Vera
À lire dans l'ordre ?
Et pour ce qui est des jeux de rôles, (Te deum pour un massacre à l'esprit) ils sont franchement intéressants ! (point de vue de MJ) |
| | Nombre de messages : 393 Âge : 35 Date d'inscription : 27/07/2011 | Owoh / Tapage au bout de la nuit Lun 8 Oct 2012 - 14:05 | |
| Je suis d'accord avec vous, le talent de l'auteur est indéniable ! Des personnages hauts en couleurs, un monde fouillé à cheval sur la renaissance et l'antiquité, une fantasy qui (même si j'ai entendu certains dire qu'elle servait d'alibi) est amenée selon moi avec une finesse remarquable, une intrigue (politique notamment) qui est arrivée pour ma part comme une succulente cerise sur un gâteau déjà très bon (Cf le chapitre Traître à la République dans "Gagner la Guerre" qui m'a fait tremblé d'excitation) et une plume totalement captivante ! Pour ceux qui en ont assez de la fantasy rébarbative avec ses auteurs qui ont un style linéaire, ampoulé ou creux, je recommande vivement la lecture de J.P. Jaworski qui m'a réconcilié avec le genre (que je commençais à bouder sérieusement). Petite note : j'ai entendu dire que Justine Niogret était également à suivre de près avec son "Chien du Heaume" et "Mordre le bouclier" |
| | | Invité / Invité Ven 27 Oct 2017 - 15:50 | |
| Le capitaine de la fantasy française ! Entre parenthèse, on voit les bénéfices du mépris de la presse généraliste envers la fantasy quand on se balade sur certains forums plus intimistes qui regorgent de jolies plumes. En somme, je suis d'avis que cela renforce ce crédo de la fantasy française, globalement orienté vers des intrigues plus originales et des plumes plus travaillées que chez nos camarades anglophones. On peut citer Alain Damasio, Stefan Platteau, Justine Niogret qui forment le peloton de tête, derrière monsieur Jaworski, de mon avis. Contraire à sa saga Les rois du Monde, Gagner la Guerre n'est pourtant pas à mettre en toutes les mains. Je crois qu'il est nécessaire d'apprécier l'humour cynique, mais bien dosé, sous peine de jeter ce livre au feu. Le narrateur étant membre d'une guilde d'assassin, Il ne faut pas s'attendre à des manières précieuses ou l'hypocrisie d'un tueur qui veut sauver les apparences. Assurément un livre de très mauvais goût. |
| | Nombre de messages : 1 Âge : 44 Localisation : Saint Jean de Luz Pensée du jour : On peut vivre sans Dieu mais pas sans livres Date d'inscription : 28/08/2018 | CarolineJeannin / Début de partie Mar 28 Aoû 2018 - 18:25 | |
| Jaworsky serait-il la réincarnation d'Alexandre Dumas ? Je crois que oui. |
| | Nombre de messages : 1317 Âge : 32 Localisation : Shamanie Date d'inscription : 11/03/2012 | Dadouw / Adorable martyr de la paix sur le forum (et un peu dans le monde) Mar 11 Sep 2018 - 16:50 | |
| Bien vu. J'ai lu Gagner la guerre en dilettante. J'ai découvert en cours de route que c'était la suite de Janua Vera (ce qui ne m'a pas dérangé du tout), et on m'a fait remarquer que c'était de la fantasy et que, par conséquent, ça devait nécessairement être mal écrit. Je ne m'étais même pas rendu compte que j'étais en train de lire de la fantasy tellement ça paraissait actuel, cette crise politique et ces jeux de pouvoir, et crassement réelles les mésaventures de Benvenuto. Et, sans déconsidérer le style de la fantasy en général, il faut avouer que ce livre-ci est très bien écrit.
C'était il y a mille ans et demi, et pourtant je me souviens d'une citation qui m'a beaucoup plu. Après avoir été torturé et s'être échappé, Benvenuto trouve une de ses vieilles amies prostituées qui l'invite à la rejoindre dans sa chambre. Il répond : "ça fait si longtemps que je ne suis pas monté sur une grue que je ne tiendrais pas assez longtemps pour être digne d'une dame telle que toi". C'est ce dont je me souviens mais la mémoire joue des tours. |
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