Le vieillard sonda les alentours avec précaution. Partout où il regardait, il voyait l’Essence onduler de façon frénétique. Des strates d’énergie bleus et grises virevoltaient de gauche à droite, s’heurtant parfois ensemble, créant des explosions aveuglantes, bien qu’invisibles pour un œil normal. À coup sûr, quelqu’un jouait avec l’énergie. Et il jouait dangereusement.

Rien ne semblait se concentrer dans une seule direction, ce qui aurait pu signifier la présence de la Dague de l’Ombre. Cependant, une illumination traversa la tête d’Hauros. En un instant, il arrêta de chercher un corps, mais se pencha plutôt sur les lames du traqueur. L’acier demeurait un matériau difficile à camoufler et ce ne prit que quelques secondes avant qu’il ne trouve les poignards. L’assassin, cachées le long d’une maison, dans l’ombre, de l’autre côté de la rue, se confondait parfaitement avec son environnement. Sans ses lames, le vieillard ne l’aurait jamais repéré.

— La Dague de l’Ombre… ricana Hauros pour lui-même.

Il n’attendit pas un instant de plus et contre-attaqua. Il se focalisa sur chaque lame et pénétra dans leur essence. Les huit dagues se mirent à frémir et rougir. Puis, Hauros leva les bras vers l’avant et lança une poussée d’énergie dans leur direction. Un puissant jet bleu juste assez large pour franchir le seuil de porte s’expulsa des mains du vieillard, laissant une odeur de brulé sur son passage. S’il ne manquait pas sa cible, s’en était fini de cet homme.

Tal et Balain assistait à la scène avec effroi. Autour d’eux, des objets tournoyaient sur eux-mêmes, tandis que d’autre sautaient du sol ou tombaient des murs. Ils entendaient des crépitements, mais ne voyait aucune flamme. Il ressentait quelque chose qui ressemblait à du vent traverser la pièce. Pourtant, aucune brise ne venait de l’extérieur. Puis, lorsqu’ils virent la décharge que leur ami lâcha de ses mains, ils comprirent l’ampleur de ce qui se déroulait devant eux. Ils étaient pris entre deux sorciers s’échangeant des coups fatals !