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| Écrire une scène de combat intense et détaillée | |
| | Nombre de messages : 137 Âge : 30 Localisation : Sherbrooke Pensée du jour : World is mine Date d'inscription : 10/10/2017 | Hiroko / Barge de Radetzky Dim 14 Jan 2018 - 16:25 | |
| Hello everyone ! Je vais devoir m'attaquer au thème "fantasy" début février et c'est un thème que je n'aborde jamais. Le plus difficile sera d'écrire les scènes de combat entre deux personnages ou plus... de quoi faire perdre le fil au lecteur. J'ai remarqué qu'il y avait ce sujet qui a été créé, mais j'ai eu une autre idée. En regardant à nouveau le film Final Fantasy : Advent Children, je me suis dit que ça pourrait être intéressant que vous décriviez avec vos mots une scène de combat que j'ai sélectionnée. J'ai donc coupé la scène qui m'intéresse et je l'ai mise sur Vimeo. Je vous invite à la visionner (même si vous ne connaissez rien de Final Fantasy), les images de synthèse sont très réussies. Cliquez sur l'image ci-dessous pour visionner le combat entre Tifa et Loz : Pour ceux qui ne connaissent rien de cet univers, je vais faire très bref. Tifa est l'une des protagonistes du film. Elle combat uniquement au corps à corps à mains nus (poings gantés). Elle est très agile, rapide et a une force conséquente par rapport à sa carrure. Elle n'a aucune spécificité particulière. Loz est l'un des antagonistes du film. Il combat également au corps à corps : soit à mains nus, soit avec une griffe de poing qui envoie une décharge électrique répulsive et assommante. Il est fort, polyvalent et possède des spécificités qui lui sont propres que je ne décrirai pas ici puisque il ne s'en sert pas contre Tifa. Avant d'entamer mon récit qui sera différent de l'univers de Final Fantasy, je souhaite m'entraîner en reprenant cette scène pour la décrire avec les mots nécessaires pour garder l'intensité et toute la richesse et les détails du combat. Celles et ceux qui veulent participer à la description de la séquence que j'ai envoyée, j'en serais sincèrement ravie. Si vous souhaitez ne décrire qu'une courte partie (la première minute et vingt secondes par exemple), ce serait largement suffisant. Je sais que vous pourriez m'orienter vers un livre que vous connaissez où une scène de combat est décrite, mais je n'ai pas la possibilité d'acheter les 50 livres qui pourraient m'être conseillée. (Sauf si c'est en lecture libre, pourquoi pas.) Je suis davantage là pour m'entraîner sur un thème complexe et je veux utiliser mes mots, mais j'ai besoin de vos compétences plus que je n'ai besoin de ceux des écrivains publiés qui n'ont rien à me conseiller. Si vous ne souhaitez pas faire un descriptif de la vidéo, mais que vous avez déjà écrit ce genre de scènes ou que vous avez des conseils, n'hésitez pas à l'écrire ici pour en faire profiter les autres. Je suis persuadée que ça intéresse beaucoup de personnes et que la majorité préfèrent bâcler ces scènes en un paragraphe ou deux pour ne pas trop s'embarrasser avec des bagarres trop longues. En vous remerciant par avance... Bisous ! |
| | Nombre de messages : 56 Âge : 24 Localisation : Saône. Pensée du jour : Hm. Date d'inscription : 11/12/2017 | Sérafine / Clochard céleste Dim 14 Jan 2018 - 16:54 | |
| Coucou ! alors je ne sais pas quel type de fantasy tu vises (tu as dit que tu écrivais quelque chose de différent), mais le réalisme ne fait pas partie de Final Fantasy, et je pense que tu t'en sortirais mieux en décrivant une scène plus vraisemblable - et oins longue -, déjà parce que dans FF c'est trop rapide par moments, on a du mal à savoir ce qui se passe. Puis, les lois de la physique, tout ça... OK, j'arrête de critiquer XD - Citation :
- Je suis persuadée que ça intéresse beaucoup de personnes et que la majorité préfèrent bâcler ces scènes en un paragraphe ou deux pour ne pas trop s'embarrasser avec des bagarres trop longues.
Le problème quand la bagarre devient trop longue, c'est qu'on perd tout intérêt Puis encore dans une optique de réalisme, les combats les plus réalistes ne durent pas trois heures mais plutôt entre 30 secondes et quelques minutes. - Citation :
- Je suis davantage là pour m'entraîner sur un thème complexe et je veux utiliser mes mots, mais j'ai besoin de vos compétences plus que je n'ai besoin de ceux des écrivains publiés qui n'ont rien à me conseiller.
Au contraire, ils auraient beaucoup à te conseiller, d'ailleurs il y en a parmi nous^^ Du coup je ne peux pas t'aider, comme tu le vois je suis inexpérimentée. En tout cas les réponses des connaisseurs m'intéresseraient beaucoup, je n'ai quasi aucune expérience du combat et écrivant une histoire style médiéval, on ne se passe pas vraiment de ces conseils |
| | Nombre de messages : 1448 Âge : 33 Localisation : Sous l'éclipse Pensée du jour : "When gender is a social construct, but being fat is genetics" Date d'inscription : 08/12/2015 | Irvyn / No fun allowed Dim 14 Jan 2018 - 17:02 | |
| Piloupe ! Il y a "bâcler" et d'un autre côté "exposer". Le support vidéo fait que tu vas aisément tout montrer. Mais en écriture, ce serait idiot et surtout inutile de détailler chaque geste, l'angle d'attaque, la méthode de réception par le destinataire, si ça fait "aie" ou plutôt "ouille" et j'en passe. La littérature a cette force d'imagination qui n'est pas permise par le support cinéma. Au lieu d'écrire chaque geste, concentres-toi plutôt sur la progression du combat en général. Comme toute scène un minimum exposée, tu auras plusieurs phases : c'est ce découpage qu'il faut mettre en lumière. Dans la vidéo, le combat peut se présenter comme suit : Phase 1 - combat aux poings dans le jardin Phase 2 - combat entre les piliers à base de coups de pieds Phase 3 - riposte de Tifa qui parvient à échapper à Loz et à le ramener au centre de l'église Phase 4 - Loz lui prend la cheville et l'envoie valser, mais Tifa se réceptionne sur le mur et contre-attaque, envoyant Loz en PLS
Ce combat est plutôt court et tiendrait en trois paragraphes. Il comporte énormément d'effets uniquement visuels (le moment où Tifa se réceptionne de justesse et l'image se cadre sur les pétales de fleurs), qu'ils ne seraient pas très utiles à retranscrire en mots. Bref, si tu te contentes du purement visuel, tu y perdras forcément au passage à l'écriture. En revanche, l'avantage de la littérature face au cinéma est l'exploration de la psyché des personnages. Un combat n'est pas seulement un enchaînement d'actions, mais aussi des calculs, un déluge de sensations qui passent par la colère, la douleur, la peur. Il ne faut pas décrire le combat comme si nous étions spectateurs, mais forcer le lecteur à entrer dans le crâne de ton personnage afin qu'il combatte à ses côtés.
En gros, ne pas rester statique. Si le combat n'est pas très intéressant (tous les combats ne le sont pas), utiliser une ellipse et ne pas chercher à exploiter ce qui ne peut l'être. Pour ne pas susciter l'ennui du lecteur, varier les cadres, les enjeux, les protagonistes et les styles de combats. Imposer des conditions (se battre dans l'obscurité, dans un couloir étroit, dans un endroit rempli d'armes potentielles...). C'est avant tout un spectacle et il ne faut pas que le lecteur se lasse. Après, si tu es à l'aise et que tu souhaites écrire un texte plus violent, il te faudra entrer plus en détail dans l'action, décrire les conséquences corporelles des coups portés avec tout plein de détails anatomiques. On arrive assez facilement dans le gore léger, comme tu t'en doutes. Dans la forme, on privilégiera les phrases courtes et toniques (à moins d'être en présence d'un texte plus violent, où l'aspect gore aura tendance à rallonger les phrases afin "d'écraser" le lecteur et de susciter la douleur, comme une sorte d'arrêt sur image). Bien sûr, je parle de gore car c'est l'approche que j'ai adoptée, mais ce n'est absolument pas une nécessité. Le gore est au combat ce que le porno est à l'érotisme : même scène décrite, mais avec une couche de détails supplémentaire. J'espère t'avoir aidée \o/ |
| | Nombre de messages : 137 Âge : 30 Localisation : Sherbrooke Pensée du jour : World is mine Date d'inscription : 10/10/2017 | Hiroko / Barge de Radetzky Dim 14 Jan 2018 - 17:13 | |
| @Sérafine :
Je souhaite justement écrire dans un univers médiéval où les épées, les lances et les arcs seront légion. Je compte également décrire la magie noire et ça risque d'être délicat à aborder.
Dans le combat entre Tifa et Loz, évidemment, quand on les voit sauter à 3 mètres de hauteur, faire des pirouettes ou projeter l'ennemi à la force d'un seul bras en étant en plein saut, ça doit être très particulier à raconter dans un style romanesque et des mots littéraires.
Pour être franche, je n'ai pas la moindre idée de comment il est possible de décrire ne serait-ce que le début jusqu'à 1 min 20. J'ai tenté, mais je bloque dès les premières secondes. Chaque phrase qui s'accumule donne l'impression que j'en fais trop pour au final pas grand-chose.
(Je sais qu'il y a des écrivains ici, je parlais de ceux qui ne sont pas sur ce forum, et donc, qui ne me liront jamais. C'est pour ça que j'invite celles et ceux de notre forum qui se sont déjà fait publier à partager leur savoir.)
Et justement, c'est là que j'ai compris qu'écrire une bagarre trop longue perd son intérêt, mais alors pourquoi une bagarre "visuelle" trop longue est justement jouissive ? La littérature ne peut-elle pas rivaliser avec les images comme elle peut très bien le faire pour la romance, l'érotisme ou le thriller ?
C'est la question que je me pose.
@Nordgia :
Merci pour ta réponse vraiment détaillée, je vais puiser dedans pour voir ce que je peux en sortir. Mon brouillon est encore très enfantin, mais le fait de raccourcir les scènes et d'éviter le surplus de détails pour plutôt me concentrer sur ce qui se passe autour du combat est intéressant. On reste dans le thème sans trop patiner sur le même sujet, sinon on y passerait un chapitre entier
Je me demande si un écrivain à déjà réussi à écrire une scène d'action intense qui se lit en 3 ou 5 minutes sans que ce soit chiant ; ça doit être terrible.
Merci encore ! |
| | Nombre de messages : 56 Âge : 24 Localisation : Saône. Pensée du jour : Hm. Date d'inscription : 11/12/2017 | Sérafine / Clochard céleste Dim 14 Jan 2018 - 17:20 | |
| Je vois, dans ce cas j'ai bien quelque à te proposer, y a les épées et la magie noire. Je viens de penser à une scène intéressante de combat vu de l'extérieur, c'est dans le prologue du premier tome du Trône de Fer, je ne sais pas si ça t'aidera, mais ça montre l'intérêt du point de vue externe, comme si le personnage qui regarde est le lecteur : http://data.over-blog-kiwi.com/0/79/28/42/20140402/ob_0cd7cd_tdf01-le-tr0ne-de-fer.pdf (d'ailleurs, avec le nombre d'ebooks gratuits de nos jours - vilains -, pas besoin d'acheter tout le temps) Je crois qu'il commence en fin de page 13, il n'est pas très long (spoiler : il se fait laminer) surtout comparé au prologue.
EDIT : my bad, c'est page 15. D'ailleurs, le spectateur, Will, est perché sur un arbre et voit tout. |
| | Nombre de messages : 1448 Âge : 33 Localisation : Sous l'éclipse Pensée du jour : "When gender is a social construct, but being fat is genetics" Date d'inscription : 08/12/2015 | Irvyn / No fun allowed Dim 14 Jan 2018 - 17:29 | |
| - Hiroko a écrit:
- Merci pour ta réponse vraiment détaillée, je vais puiser dedans pour voir ce que je peux en sortir. Mon brouillon est encore très enfantin, mais le fait de raccourcir les scènes et d'éviter le surplus de détails pour plutôt me concentrer sur ce qui se passe autour du combat est intéressant. On reste dans le thème sans trop patiner sur le même sujet, sinon on y passerait un chapitre entier
Je me demande si un écrivain à déjà réussi à écrire une scène d'action intense qui se lit en 3 ou 5 minutes sans que ce soit chiant ; ça doit être terrible. À l'heure actuelle, mon plus long combat s'étend sur trois pages word (2.559 mots, pour être précis x) ). Il comporte un bon nombre de mouvements rendu possible par le contexte particulier. Après, est-ce chiant à lire ? Je n'émettrai aucun jugement, mais aucun lecteur ne m'a rapporté son ennui. Les images, la littérature est capable d'en créer des fortes. C'est le rôle du descriptif, et d'écrire un combat comme si on se penchait sur un tableau épique afin d'en raconter toute l'histoire. Comme dit, ce n'est jamais un enchaînement ininterrompu d'actions. Le combat a des pauses, des moments d'hésitation, des paroles adressées à son adversaire... C'est une alchimie d'une multitude d'éléments qui crée le mouvement. |
| | Nombre de messages : 178 Âge : 37 Date d'inscription : 18/08/2015 | Billentête / Tycho l'homoncule Dim 14 Jan 2018 - 20:07 | |
| Je rejoins mes VDD, une scène de combat à l’ecrit ne peut pas être aussi longue que dans un film. Dans un contexte comme celui de FF je pense qu’il faut en premier lieu réaliser des phrases courtes avec de l’impact. Mieux vaut un paraphe palpitant que trois mous et sans enjeu pour le lecteur. Utiliser des expressions comme pluie de coups, rendre coups pour coups ou autre pour résumer un échange multiple peut faire l’affaire. Après, il y a tout un travail de lexicologie, surtout dans le domaine très particulier du dps japonais. |
| | Nombre de messages : 22 Âge : 32 Date d'inscription : 21/01/2013 | Zexion / Homme invisible Jeu 18 Jan 2018 - 0:31 | |
| Bien sûr qu'un combat peut être aussi intéressant en littérature qu'au cinéma. Bien sûr qu'un combat peut être aussi long en littérature qu'au cinéma. Mais la façon de faire diffère, ça je te l'accorde.
Le cinéma a une dominante visuelle qu'il exploite à fond. Il peut ainsi être fascinant pour un spectateur de regarder deux bons escrimeurs échanger une succession de coups d'épée. En revanche, c'est discutable en littérature de s'amuser à décrire des successions de coups d'épée, ce serait souvent profondément inintéressant pour le lecteur. On pourrait se contenter d'un "Les deux protagonistes échangèrent une succession de coups rapides."
En gros, faut éviter de faire trop d'action purement visuelle en littérature. De toute façon, tu auras beau décrire chaque geste, chaque action précisément, le lecteur ne s'en fera jamais la même image que toi lors de sa lecture. Souvent, en littérature, pour pallier à ce genre de difficultés, on entre dans la tête d'un personnage, on vit ses ressentis, ses craintes, etc... Et là pour le coup c'est un gros plus de la littérature qui est souvent négligé dans le cinéma.
Y'a plein d'astuce comme ça. Faire des phrases courtes pour accélérer en conséquence le rythme de lecture, et donner le sentiment que tout s'enchaîne très vite. Des dialogues courts et percutants. De temps en temps, une description qui fait le point de ce qu'il se passe autour.
Le mieux serait certainement que tu chopes des romans de Fantasy. Contrairement à ce que tu as l'air de penser les batailles y sont assez nombreuses, et souvent longues. |
| | Nombre de messages : 745 Âge : 35 Localisation : Gard Date d'inscription : 25/11/2010 | Matrix / Blanchisseur de campagnes Jeu 18 Jan 2018 - 1:58 | |
| Tu as compris la limite du médium limité qu'est un livre. Il est inapte à montrer le Beau... |
| | Nombre de messages : 22 Âge : 32 Date d'inscription : 21/01/2013 | Zexion / Homme invisible Jeu 18 Jan 2018 - 11:06 | |
| | Nombre de messages : 588 Âge : 36 Localisation : Montréal, Québec Date d'inscription : 22/10/2014 | Lolo / Gloire de son pair Ven 19 Jan 2018 - 19:53 | |
| Salut ! À mon sens, littérairement parlant intensité égale rythme, détail égale technicalité. Les deux ne s'excluent pas dans l'absolu, or il faut se demander ce que l'on cherche à transmettre. Je pense, moi, qu'un lecteur (tout comme pour un téléspectateur un film, une série) retiendra plus l'enchaînement des gestes que les gestes eux-mêmes. Je pense aussi qu'un lecteur, qui n'a pas de support visuel, est très capable de s'imaginer soi-même un combat à partir d'un minimum d'informations. Je suis donc partisan de la ponctuation, de la longueur des phrases, de l'ordre des mots que de l'usage d'informations superflues qui risquent justement d'alourdir un effet de style. Voici un court extrait de mon roman qui illustre mieux mon propos que mes mots : - Spoiler:
Comme Rud s’apprêtait à saisir le sceau qui lévitait au-dessus du bureau, on s’élança sur eux de toute part : l’ordre avait été rugi. « Tuez-les ! Maintenant ! Empêchez-le ! » Rud fut prompt. Il saisit deux sceaux à sa ceinture et, l’un à chaque main, les fit claquer dans l’air ; prestement, il joignit ses paumes ensemble et, les sceaux y adhérant, d’un geste brusque il mit ses bras en croix. Un grondement retentit. La meute fut repoussée, qui, forte de son élan, s’abattait déjà sur eux avec dague et poignard en main. Dans le chaos, un mercenaire contourna la barrière de magie et entreprit d’enjamber le bureau. Rud y asséna un coup du pied tel, cependant, que le meuble fut projeté jusqu’au fond de la bulle éclairée, comme si d’aventure il avait été menu, ténu. On entendit un craquement d’os, suivi d’un râle ; le reître avait eu les jambes écrasées par le bureau fait d’if massif. L’attaque avait avorté ; tout s’était déroulé en un instant. « Allègement. Fort pratique, comme je disais tout à l’heure. » Les bras toujours en croix, Rud jaugeait ses vis-à-vis du regard : à gauche, à droite, au-travers un écran qui déformait quelque peu l’image qu’il avait d’eux. La magie tenait bon, mais ses bras tremblaient de fatigue. Il ne tiendrait guère, ainsi. Il lui fallait agir, et rapidement.
Aucune information superflue, droit à l'essentiel. Virgule, point virgule, point. Phrases concises, ou plus longues mais hachées, fragmentées. Variation dans le rythme. L'intensité y est, le détail moins. |
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