Je l'ai dit à mon épouse quand c'était bien avancé (et c'était surtout pour avoir une réponse à sa question « tu peux pas arrêter de travailler aussi tard ?» ) Heureusement, elle a prit ça pour une lubie de plus et m'a foutu la paix jusqu'à la publication ;-)
Je lui ai offert un exemplaire comme à ma mère. C'est cette dernière qui a dû en lire le plus, il y a un marque-page à la page 3.

Seuls 4 amis savent que j'écris, et 1 seul lit mes textes (une fois qu'ils sont achevés) et me donne un retour via ses premières impressions.

Les 3 autres n'ont lu que des extraits, et encore, c'était quand je me lançais dans l'écriture il y a 5 ou 6 ans.

Leurs conseils m'ont été précieux au début, même si c'était peu de choses.

Ma famille n'en sait rien, quoique je me souvienne d'avoir dit à ma mère, un jour, que j'étais en train de ficeler un roman (dans un élan d'enthousiasme hallucinatoire).

Ce à quoi elle m'a répondu: "attention, il faut que ça ait quand même un peu de tenue."  

Ca fait tellement longtemps que cet épisode est passé... que je pense qu'elle a complètement oublié.

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En règle général, c'est quelque chose qui nous freine, le fait d'affirmer qu'on est en train d'écrire. On a l'impression d'avoir déjà accompli quelque chose, alors qu'il n'en est rien. Il y a même une étude qui a été faite à ce propos (en psychologie) qui montre que les gens parlant de leurs projets... abattent moins de travail que ceux qui les gardent secrets. La raison: ils ont l'impression d'avoir déjà "accompli" le boulot, mais que nenni.

Depuis que j'ai lu cette étude, c'est motus et bouche cousue. Et à chaque fois que j'ai fait une entorse à cette règle, je l'ai amèrement regretté. J'ai toujours mis trois plombes de plus que prévu. Du style: oui, oui, mon recueil de nouvelles, je l'aurai fini dans 10 jours au grand maximum ! Résultat: bouclé 6 mois plus tard.

Si un jour (que j'espère pas trop lointain) je suis publié, je l'annoncerai à ma famille, en leur montrant le contrat d'édition pour qu'ils en aient le coeur net. C'est ainsi qu'ils apprendront mon "secret".

Je publie de la poésie...Genre underground par excellence pour le commun des mortels. Donc oui, ils savent que j'ai écrit des livres. Mais ils ne me lisent pas.

J'ai essayé un jour d'en parler à mes proches.
Ca a été bien accueilli.
Je leur ai envoyé un petit extrait de ce que j'écris. En fait les "essais" de Profsamedi postée ici dans les Miscellanées.
Jamais eu de retour même en posant la question pour savoir ce qu'ils en pensaient.
Puis j'ai demandé à ma fille de corriger mes fautes d'orthographe dans un texte écrit pour le jeu des 10 mots, ici même dans le forum.Elle n'en a pas trouvé.
Elle a trouvé ça extrêmement bien fait et de grande qualité (la flatterie, ça n'est pas son  genre)
Mais elle n'a pas été plus curieuse que ça de savoir ce que j'écrivais.
Elle m'a dit préférer lire quand ce sera fini pour ne pas divulgâcher la surprise.  C'est gentil.
Les autres m'ont opposé un sourire poli.

Maintenant, je n'en parle plus qu'à vous chers confrères de JE

C'est drôle, j'ai souvent honte d'en parler, comme si c'était une passion secrète inavouable et tabou...
Mais à vrai dire, je n'ai jamais reçu de retour négatif.

Quand j'ai trouvé le courage d'en parle à mes ami(e)s proches, ils/elles ont été plutôt admiratif·ves, voire d'un grand soutien, et j'ai gagné quelques BL.

Quand, bien plus tard, j'ai trouvé le courage d'en parler à ma famille...même résultat. J'ai pu parler de mes travaux à d'autres êtres humains, et ça a été un soulagement ! Ils ne comprennent pas forcément à quel point écrire demande du temps et l’implication, certains voient même ça comme une lubie un peu étrange, mais bon... Au moins, je n'ai plus à vivre dans le secret

J'ai la chance d'avoir un compagnon qui me voit sans cesse galérer sur mes Word 25h/24 des mois durant, et qui m'apporte soutien et compassion. Dans mon entourage, lui seul saisit vraiment la vérité de la beauté et de la torture de vouloir écrire, je crois aha..

Je remercie tout de même ce forum, pour m'avoir fait rencontrer des gens dans le même état d'esprit (et la même galère...) que moi. C'est quand même un plus de pouvoir débattre de sujets techniques avec des connaisseurs/connaisseuses

Profsamedi a écrit:

Jamais eu de retour même en posant la question pour savoir ce qu'ils en pensaient.

J'ai du mal à comprendre ces réactions (ou absence de...), c'est pareil pour moi pour certaines personnes: j'ai demandé si ça les intéressait de lire mon roman et de me dire ce qu'iels en pensaient, iels ont accepté, et puis...plus rien. Même en demandant, un sourire, et un changement habile (ou pas) de sujet...
Pourquoi?

Shinigami a écrit:

Profsamedi a écrit:

Jamais eu de retour même en posant la question pour savoir ce qu'ils en pensaient.

J'ai du mal à comprendre ces réactions (ou absence de...), c'est pareil pour moi pour certaines personnes: j'ai demandé si ça les intéressait de lire mon roman et de me dire ce qu'iels en pensaient, iels ont accepté, et puis...plus rien. Même en demandant, un sourire, et un changement habile (ou pas) de sujet...
Pourquoi?

Je crains que ça ne soit pour ne pas nous faire de peine en devant nous dire soit que ça ne les passionne pas, soit qu'ils ne trouvent pas ça bien. Parfois, juste parce que ça n'est pas ce à quoi ils s'attendaient.
Que dirais-tu toi à un de tes proches pour qui tu as de l'affection et qui te donnerait ses écrits à lire si tu n'y accrochait pas ?

Je lui dirais que désolée, c'est pas mon truc/j'accroche pas/c'est pas pour moi, mais je ne laisserais pas dans l'attente et/ou sans réponse.
Je sais que c'est délicat et que les personnes ne veulent sûrement pas faire de mal, ni blesser, mais bon avec tact je pense que tout peut se dire, surtout quand l'autre est en demande.
Mais je sais aussi que beaucoup de gens ne sont pas fortiches en communication

Shinigami a écrit:

Je lui dirais que désolée, c'est pas mon truc/j'accroche pas/c'est pas pour moi, mais je ne laisserais pas dans l'attente et/ou sans réponse.
Je sais que c'est délicat et que les personnes ne veulent sûrement pas faire de mal, ni blesser, mais bon avec tact je pense que tout peut se dire, surtout quand l'autre est en demande.
Mais je sais aussi que beaucoup de gens ne sont pas fortiches en communication

Je suis d'accord.

(Hello je m'incruste)

Quelques personnes très proches ont réagi de la même manière quand j'ai partagé une novella que j'avais écrit pour un concours. Je pense certaines personnes peuvent ressentir une certaine pression quand on leur propose de donner leur avis sur quelque chose qui non seulement leur demande du temps mais aussi représente de l'importance pour nous.

Perso je n'ai pas hésité à leur dire de critiquer ou bien tout simplement de me dire s'ils avaient la flemme/pas envie de lire, que je comprendrais tout à fait !

J'ai la chance d'avoir un chéri qui lit presque tout ce que je lui envoie. Il est musicien et me partage aussi toutes ses musiques en attente de mon avis, je les écoute toutes, déjà parce que j'adore la musique mais aussi parce que ça ne me demande que quelques minutes pour lui faire un retour. Parfois il n'a pas le temps de lire ce que je lui envoie et il n'hésite pas à me dire qu'il fera ça plus tard ! D'autres personnes doivent avoir peur qu'on le prenne personnellement j'imagine...

Hier,j'ai vraiment été contente,
J'avais mis en évidence ma nouvelle à côté des livres de Matthias Malzieu car c'est lui qui m'a encouragé à la publier etc et l'amie que j'avais invité l'a vu et a voulu me l'emprunter

Le plus touchant ça a été au décès de ma grand mère,elle était peintre
Ma tante a trouvé ma nouvelle chez ma mamie,au moment de vider l'appartement
Elle l'a lu et m'a dit qu'il y avait une autre artiste dans la famille

C'est gentil ce que ta tante t'a dit, Irishsoul.

Mes proches savent que j'écris. Je me souviens que quand j'en étais à mon premier jet, une de mes tante, en apprenant que j'écrivais, s'est carrément mise à genoux (oui oui !) pour me supplier de la laisser lire... Elle a lu mais aujourd'hui j'ai honte de lui avoir proposé un truc aussi mauvais. Heureusement, elle ne s'en souvient pas. Une autre tante avait la possibilité de relier mes tapuscrits (elle avait une machine à son travail) et j'en ai profité. Une fois, alors qu'elle l'avait fait et m'avait rendu le tapuscrit relié, il y avait mon grand cousin et sa copine dans la pièce. Ils ont jeté un œil mais j'étais quand même gênée. Ils ont dit "ah oui ça à l'air pas mal" mais n'ont jamais demandé à réellement lire le document. Mes parents ont lu seulement le premier tome, quand il était sorti chez Edilivre. Oui oui, on va acheter la suite. Tu parles. A leur décharge, je préférerais qu'ils oublient cette version et qu'ils lisent celle qui sera définitive. Enfin ma mère a fait celle qui voudrait bien s'y replonger et lire la suite. Je sais qu'à l'instar de ma tante, elle a sûrement oublié pas mal de choses.

Heureusement, il y a ma sœur, qui a lu ma trilogie en entier. C'est la seule qui se soit montrée encourageante.

Une petite anecdote qui va, j'en suis sûr, vous mettre du baume au cœur.
J'ai fini d'écrire un roman puis, le même jour, d'en lire un autre.
A chaque fois j'en informe ma femme, comme ça, pour faire la conversation.
Elle me demande de quoi parle le livre que j'ai lu. Mais elle ne m'a posé aucune question sur celui que j'ai écrit. Elle ne sait même pas quel genre c'est.

Bonjour,

Pour ma part, tous mes proches ne le savent pas.
Je choisis d'écrire certains textes sous mon vrai nom, d'autre sous pseudonymes. Je compartimente en quelque sorte.
Au-delà de savoir si l'on écrit, il y a aussi cette volonté d'être lu ou non. Les personnes qui lisent mes textes ne sont pas les plus proches. Ma compagne, qui pourtant travaille dans le domaine des arts, ne me lit pas : je ne le souhaite pas et elle non plus.

De mon côté, si ma famille sait que j'écris, je ne leur fais pas lire mes textes. En revanche, quand un de mes amis me demande de lire mes textes, je n'ai aucun soucis à leur envoyer.

Je pense que ça tient au fait que j'ai peur de la réaction de ma famille. Je tiens beaucoup à eux, leur opinion compte, et je n'ai pas envie que l'image qu'ils ont de moi change. On ne peut pas changer de famille, et s'ils réagissent mal, ce sera irrémédiable.

Pour mes amis, j'ai la chance qu'ils soient très ouverts d'esprit et je leur fais confiance à 100%. Je sais que peu importe ce que je leur montre de moi, ils ne me jugeront pas et qu'ils accepteront. Et au pire, on peut toujours changer d'amis