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 Notion de normalité et d'anormalité

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MargauxG
   
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Comment définir la normalité, qu'est-ce qu'une personne "normale" selon vous ? A quel moment ou à quels cas de figure basculons nous dans l’anormalité ?
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Dans normalité, il y a normes. Une personne normale a besoin de normes (besoin dans le sens dépendance), et il s'y raccroche pour juger les autres d'anormales.



Dernière édition par porthos le Mar 12 Aoû 2014 - 23:53, édité 1 fois
 
Myrdhin
   
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(Bien joué, princesse Wink)

J'abonde relativement au point de vue de Porthos. Mais de plus : il semble bien que tout milieu ait sa moyenne, majoritaire.
Elle constitue la norme, à partir de laquelle peut se situer l'énorme (hors-norme), l'anormal (non-norme), et le paranormal (autour/contre la norme).
Au-delà, la moyenne, majoritaire, se prenant pour le nombril du monde (on pourrait parler de médiocentrisme, comme on parle déjà de médiocratie) finit par édicter des normes.
Là, on voit bien qu'il y a deux types de norme : la naturelle-spontanée (la moyenne statistique d'un milieu) et la collective-élaborée par les membres du milieu (dont la moyenne domine).
Finalement, avec le temps, l'ensemble des membres du milieu prennent les normes (normatif, normativité) pour la norme, et se (mé)jugent en conséquence.
Vous voyez le problème - or à ce point, se trouve l'apport de Porthos.

Il n'y a pas de frontière nette entre la norme et le reste, mais des degrés d'éloignements, de proche en proche.
Le pire, dans tout ça, vient quand les éléments plus ou moins éloignés s'imaginent devoir y coller, à cette norme falsifiée en normativité - point de vue de Porthos - (sauf quand il s'agit de lois, là, pas le choix : ou elles demeurent correctes, ou elles font dans la stigmatisation et la révolte s'impose aux stigmatisés, en se proposant aux "normaux" qui se sentent concernés). Car, si tout le monde colle à "la norme", alors il y a conformisme, voire uniformisme (dans le cas des fascismes).
Aussi bien, il y aura toujours des marginalités et des singularités individuelles ou groupales (choisies comme subies) qui n'ont pas intérêt à laisser "la norme" tranquille, afin qu'elle ne sombre pas dans le médiocentrisme médiocratique.
Néanmoins, bien malin qui pourra désigner un exemplaire type de la norme.
Au fond, la norme elle-même se diversifie.
Ce qui ne lui empêche pas de se préférer au reste, en tant que norme.
Chez les Hommes, il entre beaucoup de représentations sociales et d'idéologismes nescients là-dedans.

Voilà à peu près, en concentré, tout ce que je peux dire.


Dernière édition par Myrdhin le Sam 16 Aoû 2014 - 11:56, édité 6 fois
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boblafrite
   
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j'aime citer Matheson, pour définir la normalité.
cherche son bouquin dans sa bibliothèque, et feuillette.
- ah! voilà. c'est à la fin évidemment, mais je pensais que c'était la dernière page, alors que c'est l'avant dernière... nous disions donc:
"A la vue de cette multitude de visages blêmes tournés vers lui, Neville s'avisa tout à coup qu'à leurs yeux, c'était lui le monstre. c'est la majorité qui définit la norme, non les individus isolés."

tout ça pour dire que la norme n'est pas fixe. elle change en fonction du nombre.

mais c'est juste une définition.
pour autant on peut parler de plusieurs normes (physique, morale (à merde, je viens de rouvrir la boîte de pandore de l'agora!), intellectuelle,...).
donc tout dépend à laquelle on se raccroche, ou si on veut faire une moyenne de tout (peut-on être normal dans tout?).
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Myrdhin
   
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J'abonde.
(Mais que viennent faire là de pareilles craintes ? Tu fais dans la provoc, là !)
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MargauxG
   
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MargauxG  /  Clochard céleste


Je vais réfléchir à ses idées et vous répondrez demain car mmon esprit ensomeillé n'est plus de taille !!! Simplement un petit extrait de l'éloge de la faiblesse d'Alexandre Jollien qui réfléchit lui aussi à cette grande question:

"Dans ce premier ouvrage, j’ai voulu tout d’abord témoigner d’un état d’esprit : la joie au cœur de l’épreuve, la joie de progresser sur les chemins hasardeux de l’existence. J’ai donc imaginé ce qui se serait passé si j’avais rencontré mon premier guide, Socrate. C’est ainsi que, sous la forme d’un dialogue, je me prends à rêver de rencontrer mon vieux maître. Celui-ci, après m’avoir invité à lui confier mon histoire, les grandes étapes de ma vie à l’institut et de ma recherche philosophique me somme de m’interroger sur la normalité. Incapable de fournir une définition qui tienne, contre toute attente, je découvre que l’on ne naît pas homme, on le devient et que cette aventure n’est pas sans joie."
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Oui, on le devient. 100% d'accord.
Par éducation et volonté.
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Me semblait bien qu'on en avait déjà causé...

 
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porthos a écrit:
Dans normalité, il y a normes. Une personne normale a besoin de normes (besoin dans le sens dépendance), et il s'y raccroche pour juger les autres d'anormales.


Je ne comprends pas trop là, tu fais un peu une sur-interprétation, non ?
Une personne est qualifiée de normale quand elle est dans la norme, voilà.
 
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J'ai envie de dire que la notion de "normalité/anormalité" peut être très subjective. Car bien souvent, on trouve "anormal" l'individu qui présente des comportements ou des modes de pensée différents de ceux du groupe d'individus, généralement plus majoritaire mais pas toujours, auquel on s'assimile naturellement (puisque la majorité des gens se considèrent comme "normaux").

Inversement, un individu qui s'auto-proclamera comme étant en marge de la société, de ses codes et donc d'une certaine "normalité", s'il sera perçu par les autres comme étant "anormal", n'utilisera jamais ce vocable pour qualifier sa personne, mais plutôt le terme de "rebelle" ou ses dérivés.
"Anormal" a une connotation péjorative négative qui empêche l'individu "différent de la norme" de se qualifier lui-même par le biais de ce terme.

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Tu oublies une certaine catégorie d'anormaux, Aventador : ceux qui sont suffisamment anormaux pour ne pas considérer le terme d'anormal comme péjoratif et à pouvoir l'utiliser sur eux-mêmes sans complexe.

Je suis anormal !!!! :woowoo: :squee2: :rainbow: !!!!
 
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Oui Rezzacci, il y a également ceux qui sont désignés par les autres comme "anormaux" depuis des années et qui finissent par se résigner à se qualifier ainsi puisque c'est comme cela qu'ils sont perçus.
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Comme Aventador je trouve que les termes "normal/anormal" ont une connotation particulière, méliorative ou péjorative selon celui qu'on emploie.
Être normal, être anormal, ça n'est pas une déclaration objective, neutre.
(Bon ensuite cela dépend sans doute du contexte, de l'émetteur, et du récepteur, mais voilà)

Perso j'emploie plutôt "commun" que "normal" pour décrire un comportement. Cela décrit le caractère courant et répandu du dit comportement sans pour autant porter de jugement.
 
Aventador
   
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De même que, suivant le contexte, qualifier un mec ou une nana de "normal(e)" peut l'assimiler à quelqu'un de banal, sans charme particulier, limite inintéressant puisque ressemblant à tout le monde.

Et de fait, par extension et sauf exception, la plupart des héros fictifs que nous, auteurs, créons sont... "anormaux"  :mrgreen:  (dans le sens où ils se distinguent de la masse des individus lambdas).
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Un héros est forcément anormal, car sinon il n'aurait pas les capacités d'être un héros.

Voyons même : à chaque fois qu'un héros normal (à savoir quotidien, banal et commun) existe, on le qualifie immédiatement d'anti-héros.

Ecrire une histoire doit forcément avoir quelque chose d'anormal (dans le sens d'extraordinaire) pour accrocher le lecteur ; le lecteur voit la normalité tous les jours, il n'en veut pas. Même les romans réalistes et prétendument normaux sont anormaux, car ce sont des situations exceptionnelles qui se mettent en place, et souvent ces situations ont rarement été observées de visu.

Après, pour tous les anormaux de la terres, sachez que, dans le même sens, vous êtes aussi extraordinaire, ces deux mots couvrant exactement le même sens, la connotation en moins.

Et n'oublions pas que toute personne sur terre est, comme tout le monde, unique.
 

 Notion de normalité et d'anormalité

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