Bonjour,
Je me permets de relancer le sujet en reprenant et en synthétisant l'état actuel de la fiscalité et des cotisations.
L'auteur auto-édité est un indépendant relevant du régime des BNC (revenus non-commerciaux) et du régime d'artiste-auteur.
Il ne peut pas être auto-entrepreneur (non, ne cherchez pas, ce n'est pas compatible avec le régime artiste-auteur).
1/ Il doit avoir un numéro de SIREN. Pour s'immatriculer :
https://procedures.inpi.fr/
.
C'est au moment des premières factures qu'il peut être intéressant de se demander si on va opter pour le régime réel ou le régime micro.
2/ Il déclare ses revenus à l'URSSAF comme artiste-auteur (et paie des cotisations) et ses revenus aux impôts (et paie des impôts au barème).
A noter que depuis deux ans, les déclarations impôts et URSSAF se font directement sur le site des impôts, au moment de la déclaration en ligne. Il est donc indispensable à ce stade d'avoir décidé si on opte pour le régime réel ou micro.
3/ Les régimes d'imposition :
a. le régime micro : l'auteur déclare son chiffre d'affaires HT (tous ses revenus hors TVA, sans déduire les frais prélevés par des intermédiaires). Un abattement de 34% est pratiqué pour le calcul du bénéfice des impôts, et ce montant est majoré de 15% pour le calcul des cotisations.
Vous avez vendu pour 1000 € HT de livres : bravo, votre bénéfice est de 660 € pour les impôts et de 765,90 € pour l'URSSAF !
Ce montant de bénéfice sera utilisé pour le calcul des impôts (vous ajoutez 660 € à vos autres revenus et l'impôt est calculé au barème) et pour le calcul des cotisations (voir simulateur :
https://www.mda-securitesociale.org/declaration-en-ligne/calculator
)
[edit] Attention : pour KDP, il ne faut pas compter les ventes mais les redevances versées (c'est-à-dire les virements qui vous ont été faits au cours de l'année).
A voir avec les autres plateformes si elles délivrent un papier (facture, formulaire, attestation...) qui contient les informations utiles.
Avantage du régime micro : c'est simple (oui, vraiment très simple). Il n'y a que les factures de revenus (ventes ou équivalent) à conserver.
Ce régime peut être utilisé jusqu'à un CA de 77 700 € (il faut le dépasser 2 années civiles de suite pour basculer automatiquement au régime réel la 3e année).
Inconvénient : vous paierez sûrement plus d'impôts et de cotisations qu'au régime réel (surtout si vous avez une diffusion papier).
b. le régime réel : l'auteur doit tenir une comptabilité et calculer son bénéfice (revenus - charges). Il dépose ensuite 3 déclarations :
- une déclaration auprès du service des impôts des entreprises : bilan + compte de résultat, pour le calcul de son bénéfice
- une déclaration de revenus normale, avec tous ses revenus et son bénéfice reporté à l'identique de la première déclaration
- une déclaration URSSAF, faite en même temps que la déclaration de revenus, pour ses cotisations URSSAF.
L'impôt est calculé sur le bénéfice réalisé (il s'agit d'un bénéfice comptable, qui peut donc être un peu différent du bénéfice financier) et les cotisations URSSAF sont calculés sur le bénéfice majoré de 15%.
Si vous avez gagné 1000 € (après déduction de vos charges), vous payez de l'impôt sur 1000 € et des cotisations sur 1150 € (voir simulateur : https://www.mda-securitesociale.org/declaration-en-ligne/calculator)
Avantages : vous ne payez pas plus d'impôt et de cotisations que vous ne gagnez réellement d'argent.
Si vous perdez de l'argent sur votre activité (oui, ça arrive), ce déficit s'impute sur vos autres revenus (salaires, chômage), baissant le montant de votre impôt ou votre revenu fiscal de référence (ce qui peut vous ouvrir droit à des aides). Dans ce cas, vous ne payez pas non plus de cotisations sociales.
Inconvénients : il faut tenir une comptabilité... mais si vous n'êtes pas très doué et que vous faites appel à un expert-comptable, sachez que les frais de tenue de comptabilité peuvent ouvrir droit à une réduction d'impôt (si vous êtes imposable) de 2/3 des frais engagés (ou être déduite de vos charges si vous n'êtes pas imposable).
4/ La première année :
- sur le site des impôts, il faut aller dans "Prélèvement à la source" et modifier les revenus pour anticiper les impôts à venir (attention selon le régime réel / micro, la ligne à remplir n'est pas la même) > déclarer tous les revenus du foyer fiscal, y compris ceux déjà connus (salaires, chômage) et ceux à venir (BNC d'auteur)
- l'URSSAF prélève les cotisations sur un taux forfaitaire de 600h de smic par an (montant annuel par défaut : 1288 €, ou sinon il faut moduler les cotisations dès réception de l'échéancier)
5/ Les années suivantes :
- les impôts se paient par prélèvement mensuel le 15 de chaque mois
- l'URSSAF se paie par trimestre : 15 janvier, 15 avril, 15 juillet, 15 octobre
Dans les deux cas, une régularisation et une actualisation des prélèvements est réalisée après la déclaration de revenus/de cotisation. Il est aussi possible de le moduler à condition de ne pas s'y prendre la veille (sinon tant pis, ça sera pour le prélèvement suivant).