Dans un premier dialogue, celle-ci (un peu mélangée français)
– No parece soldado... Pero no claro ! Hay que entender ! Faut comprendre !
Plus loin, il parle un peu plus
– No moves.
– Gina...
D'une main, l'Espagnol souleva la tête de Martin, et de l'autre prit la cuillère dans le bol qu'il venait de poser.
– Es tu novia ?
Et une cuillerée... Puis une autre... Martin songeait à ces moments où c'était lui qui faisait manger la petite sorcière. S'il n'avait pas été immobilisé, il se serait recroquevillé pour pleurer plus à son aise.
– Doloroso para tu corazón...
– Surtout qu'il était plutôt beau... L'a pas tour perdu... Lui reste le principal...
– Ta gueule, René ! L'Espagnol a raison... Et pis, t'es ridicule, à la fin !
Martin ferma les yeux. Mal à la tête. Qu'est-ce qu'ils avaient donc, tous, à brailler comme ça ?
Dans la pièce, les notes d'une guitare. Il écouta un moment, puis se laissa ouvrir la bouche à nouveau.
– Muy bien, chico. Debes comer, para sanar.
– Sanar...
Il aurait ri, s'il avait pu remuer la bouche plus fort.
– Entiendes español ?
Puis (la dernière, ce n'est pas l'Espagnol, c'est le blessé)
– Gina...
– Desees ecribirla ?
– Hélà ? Qu'est-ce que tu racontes, l'Espagnol ? On va pas prendre des risques pour faire le courrier du cœur !
– T'en as donc pas, toi, l'Intello, un cœur ? Il va peut-être mourir ! Et c'est presque un gosse !
– No deseo...