Bien le bonjour,

Bon... 100% ce sujet est un doublon hein... disons que je n'ai pas vraiment le temps aujourd'hui de parcourir les abîmes du forum. De plus certains pourraient dire que je devrai chercher la réponse que je veux ailleurs mais... ici je suis sur d'avoir de bonnes propositions pour contrer ce fichu problème. Merci de me comprendre!


Je suis toujours dans mes réécritures plus ou moins chaotiques et j'ai remarqué une chose d'horrible dans mon histoire:

Le syndrome du sujet verbe complément hyper redondant.

Merde... il n'y a que ça! J'ai essayé d'éliminer les structures indésirables mais il n'y a rien à faire, je n'y arrive pas... j'ai l'impression de faire des trucs pas français, ou de revenir au point de départ >.<

Help! J'ai besoin d'aide!   Merci!

Ça va alors, tu trouveras un contrat rapidement
Plus sérieusement, c'est toujours un problème d'équilibrer un texte entre l'artistique et le "commercial"/accessible. J'avais eu le problème inverse pour ma part, à faire des phrases avec une forme très poussée, même pour exprimer la chose la plus simple. Je me suis pas mal fait violence, et encore aujourd'hui je reçois des messages comme quoi c'est trop complexe, riche, ou, pour aller dans les termes négatifs, pompeux et pédant. Il y aura toujours des gens pour critiquer et d'autres, au contraire, pour t'encourager sur cette voie.
Après, si ton style ne te convient pas à toi (ce qui est le plus important), alors je peux te conseiller l'exercice inverse du mien.
Pendant un temps, j'écrivais comme d'habitude, avant de revenir sur chaque phrase. Je m'obligeai à supprimer des éléments. Peut-être qu'en revenant sur une phrase, et en te forçant à changer des formulations, les développer, tu trouveras la mesure qui te plait le mieux.
Tu peux aussi lire des auteurs modernes, les contemporains ayant tendance à aller vers la simplification. Soit tu passes par les réalistes, soit par les romantiques (les gothiques, surtout, qui ont une esthétique de la forme très développée). Sinon, il y a des auteurs qui allient la langue et une forme très orale, comme Voltaire. Commence par analyser leurs constructions, leur rhétorique, pour en apprendre plus sur cette manière d'écrire.

C'est vrai que le fait de me servir des livres que j'ai lu n'est étrangement... pas une solution que j'ai envisagé O.o Disons que je ne lis plus beaucoup en ce moment ça doit être ça x)


Merci de ta réponse, je vais appliquer tes conseils =)

Tu peux commencer tes phrases par des compléments circonstanciels comme "sur la route", "en ce premier lundi de mai", ... C'est vrai que dernière, tu auras souvent le sujet-verbe-complément mais ton sujet ne sera pas en tête de phrase.

Quand bien même, il répétera la même structure. Il a besoin surtout de voir ce que la langue peut offrir et diversifier ses phrases. La monotonie est possible à tout moment, même dans un texte complexe. Aligner une phrase simple, puis une phrase avec énumération, puis une phrase avec métaphore. Utiliser la rhétorique, mais aussi les multiples effets de style. Pour les dialogues, c'est la même chose : si un auteur n'utilise que le discours direct, c'est franchement mauvais, alors qu'il existe le discours indirect et l'indirect libre.
Il faut varier les formes, les effets, les mots. Maestrum ne parle ici que de la forme, mais avec son développement, il faudra bien utiliser davantage de procédés littéraires. Faire tenir un sens et une fluidité sur une phrase longue avec de nombreux éléments, c'est évidemment un exercice difficile. Mais le jeu en vaut la chandelle, puisque la plume pourra décrire plus aisément des choses complexes : choses sur lesquelles des plumes plus simplistes butteront.
Pour ça, soit on plonge le nez dans un manuel littéraire (ce qui n'est pas très gai), soit on rencontre ces formes directement dans un texte. Je ne vois pas comment écrire littéraire sans lire des auteurs avec un style fort.

Sinon tu peux faire un atelier sur ce sujet, et voir avec des commentateurs, à partir de ton texte, quelles astuces ils ont développé pour résoudre ce problème.

On apprend beaucoup en mettant les mains dans le cambouis avec d'autres passionnés.

En quoi est-ce un problème, sujet-verbe-complément ?

Merci à tous pour vos réponses.

O> Plume d'elle j'ai déjà fait ça, mais bon deux ''styles'' de phrase de me suffisent pas.

O> Nordgia tu me fais bien de me faire rappeler que les différents discours dans un dialogue existent. xD J'en ai tellement peu fait que j'ai tout oublié.

O> Mikaroman j'aime pas vraiment faire ce genre de truc pour des raisons que j'ignore x) mais si le "problème" s'intensifie ou est tenace, alors je songerai à le faire. Merci.

O> Geadore c'est un problème quand il n'y a que ça tout le long d'un bouquin par exemple, genre on écrit en français et cette langue c'est l'une des plus complexes. Ce qui veut dire que c'est avec ce genre de langue qu'on peut faire le plus de chose, c'est dommage de pas utiliser ne serait-ce qu'un petit bout de leur potentiel. C'est comme si t'avais une voiture qui peut monter jusqu'à 500 km/h et bah... que tu roules qu'à 50km/h c'est dommage ^^

Pourquoi pas lire des auteurs classiques ? Ils utilisent dans leurs pièces de théâtre une métrique parfaite, avec des jeux sur les sonorités et tout le tralala. Et puis, si c'est lire qui te gêne, tu peux toujours choper quelques quatrains sur le net et étudier leur structure.

Lire ne me gêne pas du tout ^^ je ne suis pas là pour rien.

Je compte sérieusement me mettre à la lecture des classiques, histoire de remédier à mes lacunes grammaticales. Peut être pas Molière et ceux de son temps car le style ne me correspond pas vraiment, je pense plutôt m'orienter vers du Jules Verne, quoi de mieux?

Maestrum a écrit:

C'est comme si t'avais une voiture qui peut monter jusqu'à 500 km/h et bah... que tu roules qu'à 50km/h c'est dommage ^^

Si tu es en centre-ville, non, ce n'est pas dommage.

Personnellement, j'ai construit ma plume sur les gothiques... qui sont anglais (et un peu américains). Les traductions sont néanmoins très bonnes et conservent l'esthétisme lugubre des originaux.
Hop, voilà du Mary Shelley, notamment connue pour son oeuvre Frankenstein ou le Prométhée moderne :
http://www.la-pleiade.fr/La-vie-de-la-Pleiade/L-actualite-de-la-Pleiade/Mary-Shelley-Frankenstein-ou-le-Promethee-moderne-chapitre-V-extrait
Si ce genre de plume te plait, alors tu peux explorer plus en détail ce mouvement, qui utilise les formes classiques tout en ne sacrifiant pas les émotions négatives (comme le faisait le classicisme).
Mary Shelley, Edgard Poe sont des classiques dans leur mouvement, même si tu peux aller sur les romantiques de la dernière génération : Bram Stoker ou Oscar Wilde. H.P. Lovecraft a écrit quelques décennies après la fin du mouvement, mais il a grandi avec lui et, plus tard, on retrouve une grande part de cette esthétique dans ses œuvres. En cela, Lovecraft est un auteur charnière : une passerelle entre le mouvement gothique et la période classique, et l'ère contemporaine. Des auteurs comme Stephen King se sont très inspirés de ses travaux.

Evidemment, tu peux te diriger vers ce mouvement si l'horreur ne te dérange pas. Autrement, les classiques sont une bonne alternative

Un conseil que je trouve fondamental mais qui n'est, à mon sens, pas assez donné :
Lis-toi à haute voix. Ecoute tes pauses, tes sons, les tons de ton texte. S'ils transmettent l'essence du récit, l'ambiance, alors la phrase est bonne, et peu importe qu'elle soit simple. Plus qu'au de fait de varier pour varier, c'est au rythme qu'il faut être attentif. Le rythme est le pouls de ton histoire.

Le rythme, c'est la rhétorique : choisir tel mot, à tel endroit, faire que les sonorités s'accordent et que le récit coule de lui-même. Savoir qu'en cas d'actions rapides, on ne va pas sortir une longue phrase, ou de courts éléments mis bout à bout par exemple. Le récit est comme une symphonie. Lire à voix haute, peut-être. Je relis plusieurs fois chaque phrase, chaque fois en changeant un mot ou un groupe, la relis avec la phrase précédente et la suivante. C'est un travail de longue haleine. La rhétorique suffit à casser un texte, à faire sortir le lecteur. Cela dit, c'est applicable à n'importe quel récit. Si on souhaite écrire de manière littéraire, il faut maîtriser la rhétorique mais aussi les nombreux outils à disposition. Et c'est là que viennent le vocabulaire riche, les procédés littéraires, etc.
Bien sûr, dans un texte jeunesse, ces procédés seront présents, mais de manière plus éparse, et moins poussée.

Tu peux varier les structures, introduire des relatives (sans tomber dans l'excès inverse), varier les conjonctions, inverser, etc. Faire des phrases nominales (sans abus).
Sème-Lys et Nordgia ont raison : essaie de lire à haute voix. (Je n'y arrive pas du tout...) C'est un excellent conseil.