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| | | Invité / Invité Ven 8 Avr 2016 - 14:44 | |
| - Alphonsine a écrit:
- A mon sens, écrire s'apprend, car c'est un art et que tous les arts sont issus de techniques. Je pense qu'avec une méthode, on peut tous faire un texte correct.
Quelles techniques ? Le meilleur moyen d'apprendre, c'est de lire. Mais écrire ne nécessite aucune technique. Ce qui touche à la structure, etc, relève du style propre à chacun. |
| | Nombre de messages : 1375 Âge : 35 Localisation : Paris / Chartres Date d'inscription : 29/03/2014 | Alphonsine / Tentatrice chauve Ven 8 Avr 2016 - 16:42 | |
| Justement : pourquoi le meilleur moyen d'apprendre à écrire est de lire ? Parce qu'on voit justement à l'oeuvre toutes les techniques que les écrivains ont mis en oeuvre avant nous. (D'ailleurs pour avoir regardé le programme d'un des Masters de création littéraire, les cours de littérature y ont une part non négligeable).
Pour avoir assez longuement étudié l'histoire littéraire, j'ai tout de même l'impression qu'à chaque génération, à chaque école ses techniques, ses codes, ses façons de représenter le monde, de mettre en forme un récit. Alors oui, il y a des techniques, des schémas narratifs que l'on peut repérer, apprendre à construire. La structure du récit relève bien sûr du choix de l'écrivain, même de son style propre en partie, mais aussi d'une infinité de codes plus ou moins implicites qui se sont formés au cours de l'histoire littéraire, du parcours propre de l'auteur (l'étude de ses influences n'aurait sinon pas autant d'importance). Les techniques, ce sont des outils, qui seront autant de richesses pour que l'écrivain révèle justement son propre style. Ado, je dessinais. Je faisais des trucs pas mal, mais je ne savais dessiner que les animaux et les gens de face. Eh bien, je n'ai jamais pu représenter au mieux ce que j'imaginais comme un potentiel chef d'oeuvre, alors qu'une pote qui a pris son mal en patience, qui a bossé sur des manuels de dessin, s'est entraînée à représenter les parties du corps plus difficiles comme les mains, etc. en a peut-être la capacité aujourd'hui. Pourquoi en écriture on ne pourrait pas travailler également sa palette ? Cela n'aidera pas quelqu'un qui n'a pas un projet fort ou n'a rien à dire, mais la personne qui renferme quelque chose n'a-t-elle pas une chance de pouvoir mieux l'exprimer ?
En fait, plus j'y réfléchis, plus je pense qu'on surestime beaucoup la part personnelle de l'écrivain dans son processus créateur.
Au fond, on est peut-être d'accord, ce serait juste que, selon toi, la théorie (tirée de l'expérience de lecture) pourrait suffire, tandis que pour les tenants d'une formation d'écriture créative, cela passerait par le fait de mettre la main à la pâte ? |
| | Nombre de messages : 10 Âge : 29 Date d'inscription : 24/03/2016 | Mahonne / Homme invisible Sam 9 Avr 2016 - 12:11 | |
| | Nombre de messages : 479 Âge : 31 Date d'inscription : 21/02/2016 | Livia K. / Pour qui sonne Lestat Sam 9 Avr 2016 - 12:17 | |
| Résultats intéressants ! C'est même dommage de n'avoir si peu de questions, il y aurait matière à creuser. J'ai répondu en tout cas ! Je dois dire que je partage l'avis d'Alphonsine. Pour moi, il existe des techniques, des codes, donc une formation serait utile. On peut être plus ou moins doué, mais c'est comme tout : il y a le "don naturel" et le travail. Voilà voilà |
| | Nombre de messages : 345 Âge : 31 Pensée du jour : Ferme les yeux juste une seconde et tu verras qu'en fait, tu n'en as rien à faire. Date d'inscription : 07/12/2015 | Gemili / Tapage au bout de la nuit Sam 9 Avr 2016 - 13:36 | |
| Je trouve le sondage assez mince. Par exemple, j'ai répondu "non" à "voudriez vous suivre une de ces formations ?" parce que je les trouve mal faites.
L'idée est louable mais, de ce que j'ai vu (à l'université du mirail qui avait le premier master de ce genre en france), le résultat n'est pas là. Un gros manque de rigueur dans le travail, pas assez d'heures, des profs en roue libre, etc. De plus, il conduit directement à la case chômage, en France, car devenir écrivains en ce moment relève plus de la loterie que du métier.
Je prends exemple des états-unis qui ont des formations de ce genre depuis plus longtemps. 1- ils pratiquent plus facilement l'écriture sur commande 2 - les écrivaillons savent qu'ils y a des coins sombres de l'écriture à base de "rédaction de carte de voeux" et s'y sont préparés
et à chaud c'est le plus flagrant à mes yeux. voilà. |
| | Nombre de messages : 542 Âge : 48 Localisation : Morbihan Date d'inscription : 16/01/2014 | Kamandi / Gloire de son pair Sam 9 Avr 2016 - 14:56 | |
| De mon point de vue, écrire est un art comme les autres donc oui, on peut surement s'améliorer par des techniques, des astuces, du travail, comme dans la musique, le chant, la danse, la peinture... Je ne pense pas que tout cela impacte la créativité qui, elle, relève à la limite plus de l'improvisation propre à chacun.
Mais ce qui est sûr (toujours de mon point de vue), c'est qu'énormément de gens écrivent bien voire très bien. Je pense par exemple à des personnes de ma famille très intellectuelles, très littéraires, férues de lecture en tout genre, et qui ont du coup développé une expression écrite "bien supérieure à la moyenne" si j'ose dire. Mais pour autant, elles ne se lanceront jamais dans l'écriture. Donc on peut absorber énormément de livres et ne pas pouvoir cultiver l'écriture comme un mode d'expression créatif. |
| | | Invité / Invité Sam 9 Avr 2016 - 18:48 | |
| - Alphonsine a écrit:
- Justement : pourquoi le meilleur moyen d'apprendre à écrire est de lire ? Parce qu'on voit justement à l'oeuvre toutes les techniques que les écrivains ont mis en oeuvre avant nous. (D'ailleurs pour avoir regardé le programme d'un des Masters de création littéraire, les cours de littérature y ont une part non négligeable).
Dans ce cas, nul besoin d'un master. Le meilleur moyen de tirer un enseignement d'un auteur, c'est de lire l'auteur lui-même, pas d'écouter pas un énième parleur à son sujet. En lisant, on tisse une relation propre avec un auteur, une relation personnelle dont la singularité va permettre l'affirmation de celui qui lit. Pourquoi des universiteux ou autres auraient-ils la légitimité de s'immiscer dans cette relation, ou de décider de son orientation ? |
| | Nombre de messages : 411 Âge : 40 Localisation : Entre relecture et correction Pensée du jour : Après une semaine vivifiante à la neige : me voilà replongée dans ma relecture ! Date d'inscription : 21/01/2016 | Eylia / Pour qui sonne Lestat Dim 10 Avr 2016 - 10:43 | |
| Bonjour,
Par curiosité j'ai répondu à ce "tout petit" sondage ! C'est intéressant comme sujet mais je trouve le sondage vraiment très court ! Il aurait fallu le détailler davantage et aller plus loin dans la réflexion !
J'ai hâte de voir les résultats finaux.
Pour ma part, je pense qu'on peux apprendre la langue française et ses subtilités mais l'imagination ne s'apprend pas. |
| | Nombre de messages : 223 Âge : 39 Date d'inscription : 13/12/2014 | Ombelle / Autostoppeur galactique Dim 10 Avr 2016 - 21:55 | |
| - Elma_ a écrit:
- Alphonsine a écrit:
- Justement : pourquoi le meilleur moyen d'apprendre à écrire est de lire ? Parce qu'on voit justement à l'oeuvre toutes les techniques que les écrivains ont mis en oeuvre avant nous. (D'ailleurs pour avoir regardé le programme d'un des Masters de création littéraire, les cours de littérature y ont une part non négligeable).
Dans ce cas, nul besoin d'un master. Le meilleur moyen de tirer un enseignement d'un auteur, c'est de lire l'auteur lui-même, pas d'écouter pas un énième parleur à son sujet. En lisant, on tisse une relation propre avec un auteur, une relation personnelle dont la singularité va permettre l'affirmation de celui qui lit. Pourquoi des universiteux ou autres auraient-ils la légitimité de s'immiscer dans cette relation, ou de décider de son orientation ? Dans ce cas le même raisonnement s'applique au dessin: tu apprends mieux en reproduisant les oeuvres d'un artiste qui t'inspire. Idem pour la musique. Sauf que si tu as quelqu'un à côté pour t'expliquer comment l'artiste (peintre, chanteur, écrivain) est arrivé au résultat que tu as sous les yeux (les oreilles) tu gagnes un temps précieux par rapport à la méthode "autodidacte". Mais bon, en France le mythe du génie solitaire a encore de beaux jours devant lui |
| | | Invité / Invité Dim 10 Avr 2016 - 22:55 | |
| - Ombelle a écrit:
- Dans ce cas le même raisonnement s'applique au dessin: tu apprends mieux en reproduisant les oeuvres d'un artiste qui t'inspire. Idem pour la musique. Sauf que si tu as quelqu'un à côté pour t'expliquer comment l'artiste (peintre, chanteur, écrivain) est arrivé au résultat que tu as sous les yeux (les oreilles) tu gagnes un temps précieux par rapport à la méthode "autodidacte".
Non, le but n'est jamais de reproduire les œuvres d'un artiste. Et je fustige l'intrusion d'un tiers qui très probablement n’offrira qu'une explication inintéressante ; pour s'inspirer d'un auteur, autant aller voir directement chez lui. |
| | Nombre de messages : 46 Âge : 33 Localisation : Paris Date d'inscription : 19/09/2015 | Vieux Drissa / Petit chose Lun 11 Avr 2016 - 0:45 | |
| - Elma_ a écrit:
- Ombelle a écrit:
- Dans ce cas le même raisonnement s'applique au dessin: tu apprends mieux en reproduisant les oeuvres d'un artiste qui t'inspire. Idem pour la musique. Sauf que si tu as quelqu'un à côté pour t'expliquer comment l'artiste (peintre, chanteur, écrivain) est arrivé au résultat que tu as sous les yeux (les oreilles) tu gagnes un temps précieux par rapport à la méthode "autodidacte".
Non, le but n'est jamais de reproduire les œuvres d'un artiste. Et je fustige l'intrusion d'un tiers qui très probablement n’offrira qu'une explication inintéressante ; pour s'inspirer d'un auteur, autant aller voir directement chez lui. C'est être un petit peu prétentieux de penser qu'on peut tout seul apprécier tous les éléments d'une oeuvre. Sans le tiers, il y a certes une relation très personnelle qui s'installe mais personne pour te faire remarquer ce que tu n'avais pas vu. Sans condamner la méthode autodidacte il y a aussi des désavantages non négligeables. Le talent et l'inspiration on l'a ou on l'a pas oui, mais dans tous les cas je pense que c'est quand on connaît les règles et les codes (pas seulement celles qui nous intéressent mais aussi (surtout) celles qui ne nous intéressent pas) qu'on peut se permettre de les briser de les contourner et de faire sortir "son style". Et les règles ça s'apprend difficilement tout seul à moins d'avoir une capacité de lecture et de synthèse hors norme. (dans le cas de la littérature) Donc d'être un génie, ce qui est rare, et on a tendance à confondre le génie et l'acharné. Surtout que souvent le génie est un acharné. Je me suis perdu sur la fin non? |
| | Nombre de messages : 411 Âge : 40 Localisation : Entre relecture et correction Pensée du jour : Après une semaine vivifiante à la neige : me voilà replongée dans ma relecture ! Date d'inscription : 21/01/2016 | Eylia / Pour qui sonne Lestat Lun 11 Avr 2016 - 15:43 | |
| Bonjour, - Vieux Drissa a écrit:
- Je me suis perdu sur la fin non?
Non, nous avons bien compris ton raisonnement ! La méthode autodidacte est une solution pour apprendre de nouvelle chose ou se perfectionner, mais elle a des limites. Parfois, l'aide fait avancer plus vite ! Et c'est le cas dans beaucoup de domaines. Etre un acharné, ne suffit pas non plus. Quand on bloque, si on est tout seul, c'est souvent difficile de trouver les bonnes réponses. Il faut peut-être un peu de tout ça, pour être un bon écrivain ! Ecrire, c'est aussi de la sensibilité et de la subjectivité ! Et ça, c'est très personnel. Etre un grand technicien de la langue française ne signifie pas qu'on va être un bon écrivain. C'est un ensemble. Et dans tous les cas, on ne peut pas plaire à tout le monde. (Bon je sais, c'est un peu stéréotypé dit comme ça, mais c'est quand même un peu vrai). |
| | | Invité / Invité Lun 11 Avr 2016 - 17:22 | |
| Il faut surtout différencier le génie, qu'on a ou qu'on n'a pas, et le talent, qui s'acquiert, qui se travaille, qui s'entretient...
Tout art mérite et requiert une formation, une initiation, puis l'artiste fait le reste. L'artiste est donc un élève qui continue sa route, de façon "professionnelle". Car l'artiste vit de et par son art.
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| | Nombre de messages : 6 Âge : 43 Date d'inscription : 11/04/2016 | Elenya / Magicien d'Oz Lun 11 Avr 2016 - 23:56 | |
| Intéressant comme quizz ! Je viens également d'y répondre. - Eylia a écrit:
- Ecrire, c'est aussi de la sensibilité et de la subjectivité ! Et ça, c'est très personnel. Etre un grand technicien de la langue française ne signifie pas qu'on va être un bon écrivain. C'est un ensemble.
Exactement. La technique, c'est bien, mais la sensibilité de l'écrivain est aussi importante. De mon point de vue, c'est un peu cela qui va donner une âme au texte. Le rendre vivant. Et plus agréable à lire surtout. |
| | Nombre de messages : 1375 Âge : 35 Localisation : Paris / Chartres Date d'inscription : 29/03/2014 | Alphonsine / Tentatrice chauve Mar 12 Avr 2016 - 9:45 | |
| Ce qui est étrange, c'est pourquoi on se sent tous obligés de préciser ça, en soulignant bien (peut-être même deux fois pour être sûrs), alors que pour le dessin, la peinture, la danse, la sculpture, et tout le reste, où cela va de soi également, l'apprentissage des techniques apparaît bien plus comme un passage obligé. A nous lire, j'ai parfois l'impression que l'apprentissage apparaît comme une menace, et c'est très troublant. - Spoiler:
Qui sommes-nous pour penser que notre art fonctionne différemment que tous les autres ?
D'ailleurs, pour parler de ma propre expérience, si aujourd'hui, je ne suis pas certaine qu'une telle formation m'apporterait quelque chose, je pense que j'en aurais eu bien besoin plus tôt, que ça m'aurait peut-être aidée à sortir de mes blocages et, surtout, que ça m'aurait fait gagner du temps. Peut-être aussi ma palette serait-elle plus diversifiée aujourd'hui si j'avais pu bénéficier d'une telle formation. Étrangement, pourtant, j'ai l'impression aujourd'hui qu'il est trop tard (je suis déjà en thèse, je languis d'avoir un vrai boulot un jour, alors je ne vais pas me relancer dans des études de quelque type que ce soit... surtout que maintenant, ça y est, j'ai plusieurs projets d'écriture en tête). Mais du temps où je tâtonnais encore complètement, je me dis que ça m'aurait peut-être canalisée. D'autant plus qu'à ma grande surprise, je me suis rendue compte que même l'imagination, ça pouvait se travailler. Mes triturations méningiques à l'occasion de la RR en sont la preuve
Dernière édition par Alphonsine le Mar 12 Avr 2016 - 11:10, édité 1 fois |
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