Citation :

Le deuxième point que j'aborde pour contrecarrer ton propos — non moins pertinent, hein, ça fait partie d'une conception personnelle de l'écriture : C'est la subtilité, au sens le moins noble.
C'est-à-dire qu'au lieu de débarquer et lancer l'idée au visage du lecteur, on la distille.

On peut très bien être subtil et sobre. Faire des phrases courtes, choisir attentivement ses mots, ce n'est pas faire moins de phrases. L'implicite, par ailleurs, amène souvent de la subtilité. Et l'implicite est généralement taiseux.

Coline a écrit:

Citation :

Le deuxième point que j'aborde pour contrecarrer ton propos — non moins pertinent, hein, ça fait partie d'une conception personnelle de l'écriture : C'est la subtilité, au sens le moins noble.
C'est-à-dire qu'au lieu de débarquer et lancer l'idée au visage du lecteur, on la distille.

On peut très bien être subtil et sobre. Faire des phrases courtes, choisir attentivement ses mots, ce n'est pas faire moins de phrases.

Je suis d'accord. Je dirais même que le subtil est sobre.
L'idée à contrecarrer était celle de "ne pas s'étaler" ou d'être "direct."
Je pense que c'est une question de conception personnelle ou à minima, d'intention à un moment clé. Les vérités générales ont des cas particuliers. C'était ça mon propos.  

Coline a écrit:

L'implicite, par ailleurs, amène souvent de la subtilité. Et l'implicite est généralement taiseux.

Effectivement, mais alors tu comptes sur le lecteur pour développer ton idée.
Ça aussi, c'est une question conception personnelle ou d'intention à un moment clé.

Je n'ai jamais compris le problème du trop de mots ou du pas assez.

Il me semble (mais je me trompe peut-être) que tout dépend de l'intention de l'auteur, c'est-à-dire du besoin qu'il a d'exprimer ou non telle ou telle chose. Il n'y a pas UNE vérité universelle en littérature, sinon cette dernière serait bien fade.

Proust fait de longues phrases, pour autant, il n'y a rien à jeter. D'autres sont adeptes du langage épuré notamment en descriptions.

Maspalio (et Prat puisque vous êtes sur la même longueur d'ondes) : Oui, en effet, c'est au départ une question d'intention. Mais une fois que l'on a dit cela, on ne peut mettre de côté la part d'amélioration toujours possible. Avant que chez Proust il n'y ait rien à jeter, il y avait sûrement beaucoup à jeter, comme chez tout le monde.

Moi j'ai tendance à mettre des adverbes partout, par exemple, et quand je me relis, je m'aperçois qu'ils sont souvent inutiles.

En fait, il y a à distinguer style et tics de langage.

Coline a écrit:

En fait, il y a distinguer style et tics de langage.

Je crois que tu as tout dit avec cette phrase.