Dernière édition par Nalfeinn le Jeu 23 Aoû 2018 - 18:55, édité 1 fois
Nombre de messages : 6087 Âge : 35 Localisation : Liège Pensée du jour : La "recherche d'équilibre" sur JE est interrompue, ça manque de mécènes en temps de crise. Date d'inscription : 11/01/2010
QuillQueen/ Wallonne OUvreuse de LIttérateurs POstiches Dim 18 Jan 2015 - 18:46
J'aime les méchants qui sont faibles et ne le montrent pas nécessairement. Ceux qui sont humains par leur façon d'être, pas leurs aspects, parce qu'eux, j'arrive même parfois à les comprendre, du coup, ils en jettent encore plus. Le fou juste fou me séduit moins
Les grands criminels ont comme unique point commun d'avoir eu de graves difficultés, surtout familiales, dans leur enfance. Mon méchant est comme mon héros : un personnage avec un passé et des objectifs clairs par rapport à ce que ce vécu a développé en lui.
Invité/ Invité Dim 18 Jan 2015 - 19:20
"Méchant charismatique" suppose clairement un méchant qui prend ascendant sur les autres, les convainc ou les séduit. Donc, le Joker me semble un peu trop ouvertement fou pour cela. L'archétype du méchant charismatique me semble en effet être Hannibal Lecter, spécialement sous son aspect télévisé actuel.
Moi j'aime les méchants qui n'en n'ont pas l'air, les bons psychopathes séduisants, les êtres doubles, ambigus. Ceux que leur maman n'aimait pas et que leur papa méprisait et battait comme plâtre. Ceux qui font horreur, mais qu'on aimerait tant sauver.
Dernière édition par Héliotrope le Dim 18 Jan 2015 - 19:39, édité 1 fois
Invité/ Invité Dim 18 Jan 2015 - 19:35
lllllll
Dernière édition par Nalfeinn le Jeu 23 Aoû 2018 - 18:56, édité 1 fois
Invité/ Invité Dim 18 Jan 2015 - 19:40
Sans cette condition, le méchant n'est pas charismatique, il me semble.
Nombre de messages : 1329 Âge : 36 Date d'inscription : 20/09/2013
L'Elfe/ « On le sait que t'es nyctalope » Dim 18 Jan 2015 - 19:46
Pour avoir une méchante qui est plus aimée que mes héroïnes, je me devais d'intervenir !
Bref, les méchants je les aime avec de vrais objectifs. Et pas seulement "oulalala je vais conquérir le monde!" Pourquoi ? "Parce que." Il me semble qu'en fait leur création ne doit pas différer de celles des héros : passé, présent, envies, goûts, dégoûts, sentiments, réflexion, valeurs... Ainsi vous avez un personnage aussi charismatique que vos héros, un méchant "à la hauteur".
Et puis la grande question : qu'est-ce qui fait un méchant ? et y a-t-il finalement besoin d'un méchant ? (ce qui fait 2 questions oui bon :razz:) Si on prend GoT par exemple, qui est vraiment méchant ? Qui est vraiment gentil ? Chacun a sa personnalité, ses buts, son histoire, ses valeurs et suit son bonhomme de chemin avec des hésitations, des choix, des peurs. Et parfois il meurt.
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QuillQueen/ Wallonne OUvreuse de LIttérateurs POstiches Dim 18 Jan 2015 - 20:05
Quand on peut mettre une touche d'ambiguité entre le "gentil" et le "méchant", ça les rend plus attachants tous les deux et donnent de l'intensité à leur confrontation, je trouve. Le manichéisme, dans les contes c'est sympa, mais dans les romans pour adultes, moins, je trouve. Comme dit elfou, ça les met "au même niveau".
je ne parle pas vraiment de méchant moi d'ailleurs, mais d'antagoniste. Celui qui fait obstacle. Ce n'est pas parce qu'il est nécessairement méchant. Il peut aussi y être forcé, de faire chier le héros, sinon il ne reverra pas ses mômes (exemple con mais ça illustre bien).
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Wise-wolves/ Tapage au bout de la nuit Dim 18 Jan 2015 - 20:33
Il y a forcément pléiade de types de méchants charismatiques. Mon ressenti est qu'un (type de) méchant charismatique ne recherche pas directement à faire le mal (ou du moins pas uniquement). Sa motivation première doit être applicable à un être bon (recherche d'esthétisme, de justice, pour plaire à quelqu'un d'autre, créer un monde meilleur, etc...). Il existe alors un espoir de le raisonner, de tenter de comprendre comment et quand il s'est fourvoyé dans sa démarche d'homme normal. Cela crée de l'empathie et le lecteur peut parfois s'identifier au méchant (nous avons tous un jour ou l'autre fait de mauvais choix aux lourdes conséquences).
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Manduleen/ Tapage au bout de la nuit Dim 18 Jan 2015 - 22:37
Pour moi, un méchant charismatique va être un méchant qui va nous embarquer dans sa logique, un méchant que l'on va même apprécier... un méchant que l'on inviterait à prendre le thé pour discuter, tout en connaissant les atrocités qu'il est capable de faire, car sa personnalité est au-delà de ses actes.
Hannibal Lecter est un bon exemple, Dexter aussi.
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Nillac/ Sam Carter Lun 19 Jan 2015 - 23:07
Quand on me dit "méchant charismatique", je pense tout de suite à Gustavo Fring, de Breaking Bad. Pour ceux qui ne connaissent pas (rassurez vous, aucun spoiler ^^) il s'agit d'un trafiquant de drogue qui n'est en aucun "bon" mais qui n'est pas non plus un monstre sanguinaire. C'est quelqu'un avec des sentiments, une histoire et des motivations.
Pour moi c'est ça un méchant charismatique, un personnage qui s'oppose au héros mais qui a des raisons profondes et une personnalité.
Un homme pense pouvoir utiliser le spiritisme pour s'enrichir. Mais ce qui n'était que mise en scène finit par échapper à son contrôle tandis que les morts s'accumulent.
Nombre de messages : 1687 Âge : 13 Date d'inscription : 21/11/2011
Lohengrin/ Chevalier au Pancréas Lun 19 Jan 2015 - 23:25
Pour moi, un méchant charismatique est un méchant caustique, un personnage aux attitudes/répliques prétentieuses et cinglantes qui va me faire rire, typiquement Draco Malfoy ou Severus Snape dans Harry Potter. Bref, un faux vrai méchant, quelqu'un qu'on a envie de gifler/humilier plutôt que quelqu'un qu'on craint ou qu'on abhorre. Si en plus il est sexy et qu'il le sait, c'est tout bon.
Dernière édition par Lohengrin le Lun 19 Jan 2015 - 23:35, édité 1 fois
Nombre de messages : 2567 Âge : 27 Pensée du jour : [citation de merde] Date d'inscription : 25/10/2014
Trench/ Le bruit et la pudeur Lun 19 Jan 2015 - 23:26
Un bon méchant est un méchant qui n'en est pas un. Ou qui a ses (bonnes) raisons de s'opposer au protagoniste.
Nombre de messages : 1477 Âge : 39 Pensée du jour : Non. Date d'inscription : 18/01/2015
Reka/ Barbare en mousse Lun 19 Jan 2015 - 23:38
Avant de vous lire, j'ai spontanément pensé à Big Brother en guise de méchant charismatique (et pour cause, il est non seulement surpuissant mais surtout partout et nulle part à la fois)...
Mais clairement, comme le soulignent Héliotrope, QuillQueen et d'autres, j'apprécie que les personnages soient ambigus. Et ça vaut tant pour les bons que les mauvais, d'ailleurs.
Le méchant foncièrement et gratuitement mauvais n'a aucun intérêt à mon sens. Idem pour le parfait gentil.
Plus on est amené à (vouloir) comprendre un perso voire à le pardonner en dépit de ses erreurs, plus il est brillant. C'est de loin la complexité psychologique d'un protagoniste qui participe à son charisme, je trouve...
Exemple:
Grâce dans le roman Captive de Margaret Atwood.
Nombre de messages : 7925 Âge : 86 Date d'inscription : 21/11/2014
Pangolin/ Très premier degré Lun 19 Jan 2015 - 23:50
Pour tout ramener à moi...
Je préfère éviter le méchant du genre à pousser un rire sadique en se frisant la moustache pendant que le héros est (momentanément) sous son emprise, ligoté à une chaise suspendue au-dessus d'une cuve d'acide.
Un méchant charismatique, tel que j'ai voulu le créer, n'est pas méchant par nature. (Hé oui c'est bête.) Il n'est même pas méchant par conviction. Je le vois plus comme un type poussé par des idées/idéaux tels qu'ils en viennent à bousculer les schémas classiques du bien et du mal. Il va se retrouver opposé à mes héros presque par ricochet : il ne leur veut pas du mal, c'est juste que les actions qu'il mène vont entrer en conflit direct avec leurs intérêts. Ajoutons à cela une histoire familiale chaotique et le mot "paria" écrit sur son front (chassé de sa communauté), plus une équipe soudée autour de lui en mode Ligue des Gentlemen Extraordinaires (ou Expendables - le deuxième), sans compter qu'il masque son ambition sous des attraits attirants et une personnalité charmante, voire charmeuse. Pour finir, j'ai déjà imaginé dans ma tête sa fin en apothéose (un méchant doit toujours partir avec style), qui sera déchirante, dotée du budget effets spéciaux du troisième Hobbit, émouvante et cliffangherisante, tout ça en même temps!
Nombre de messages : 3872 Âge : 119 Pensée du jour : ;gloireàmay; Date d'inscription : 24/01/2009
Le Condor des Andes/ Rapace du monde Mar 20 Jan 2015 - 6:58
Optus Warhole, de la Trilogie du Monstre de Enki Bilal, est l'un des meilleurs exemples - sinon "le" meilleur exemple - de personnages de "méchant charismatique" que j'ai pu lire. Pourtant, il ne correspond pas vraiment aux critères que vous avez donnés : il n'a pas de raison particulière d'être méchant. Il n'a pas de motivation profonde et complexe ("conquérir le monde" ou "sauver la vie de son amante"), ce n'est pas non plus un "idéaliste égaré", ayant une vision biaisée du bien et du mal. Il n'a pas souffert d'une enfance triste, de traumatisme, d'exclusion ou d'autre excuse de ce genre. Et ce n'est même pas un fou sanguinaire qui aurait pété une durite et agirait sous l'effet de pulsions de mort et de violence. Non, il est méchant pour être méchant. Il appelle même ça l'"absolute evil art". Et comme en plus il est un peu tout-puissant, qu'il ne montre aucune faille, ne fait aucune erreur et ne manque jamais sa cible...
Justement, ce qui le rend original, ce personnage, c'est qu'il est absolu, il est total. Il est le mal incarné. Il est très difficile de saisir à quel point il est mauvais, à quel point un personnage peut être à ce point étranger à toute nuance, à toute perspective, à tout relativisme. On a du mal à se le représenter, à s'en faire un concept, tant on n'est pas habitué à un tel personnage. Et même si le personnage est bien plus complexe qu'il n'apparaît de prime abord, d'une part cette complexité n'est révélée que vers la fin du dernier volume, et d'autre part elle ne remet pas en question le jugement qu'on se fait du personnage dès les premières pages.
Une des choses qui rendent également ce personnage si particulier, c'est l'absence de "gentil absolu" pour lui faire contrepoids : les "héros" de l'histoire ne s'opposent pas à ses desseins, ne se dressent pas contre sa tyrannie ou ne se battent pas pour leur survie (c'est même difficile de leur appliquer les catégories de "protagoniste" ou "antagoniste"). Ils sont ses victimes impuissantes, prises dans ses filets par pur hasard, des jouets avec lesquels il s'amuse un temps. Ils ne sont pas particulièrement bons : ils sont humains, complexes, changeants, influençables, égoïstes, ils essaient péniblement de suivre leurs projets malgré les incursions de Warhole dans leur vie. Leur destinée, en fait, exprime la toute-puissance de Warhole, ils sont une partie de son mal. Ils sont définis en fonction de Warhole, par degré de proximité, en quelque sorte.
C'est justement ce qui rend tout ça si intéressant : on a ce point d'une noirceur absolue, un point fixe dans un monde en nuances de gris, en marées, en mutations. C'est aussi le centre de gravité de l'histoire, car celle-ci nous amène progressivement à saisir toute l'ampleur du mal d'Optus Warhole, puis à s'interroger sur sa nature. Car malgré tout, ce personnage, dans sa simple et terrifiante méchanceté, n'est a priori pas cohérent avec l'univers, avec l'écriture et le dessin. Il y a une sorte de décalage, quelque chose dans sa méchanceté simpliste qui "ne colle pas". Toute l'histoire est en fait une énigme qu'on essaie de résoudre, pour comprendre. C'est cette envie du lecteur, son obsession de comprendre, qui créé un véritable mythe autour du personnage d'Optus Warhole.
Donc, je dirais, un méchant charismatique, c'est un personnage qu'on ne comprend pas, qui tranche avec son environnement, dont l'existence et les actes posent une énigme, de sorte que le lecteur goûte avec la plus grande attention chaque ligne qui permet de s'en faire une idée ou un avis. Les personnages absents, à ce titre, peuvent être bien plus charismatiques que des personnages bien décrits, régulièrement placés au centre de chapitres. La puissance d'un personnage dépend aussi de celle des autres personnages, des autres éléments de l'histoire.
Et puis, il faut à la fin que le lecteur en ait pour son argent, évidemment.