Bonjour à vous.
Aujourd’hui, je viens vers vous afin de vous partager mon dilemme.
Depuis hier soir, je me pose la question quant à savoir à qui mon roman s’adresse et s’adressera dans le futur. Pour ma part, mon public visé est les adolescents ainsi que les jeunes adultes. Le roman pourrait être apprécié par les plus (adultes) également. Cependant, divers commentaires me signalent que mon roman n’est pas un roman jeunesse et que j’ai mal ciblé ma catégorie de lectorat.
Je voudrais donc savoir, comment parvenir à savoir à quel public est adressé notre récit ?
Peut-être avez vous besoin de plus d'information afin de pouvoir m'apporter réponse ?

J'ai envie de dire = "c'est le public qui te choisira"

Mais ça serait une erreur
ou une demi-erreur

Il ne faut pas te contraindre à écrire gamin si tu n'y arrive pas
ni à écrire adulte-only (sous-entendu sexe et violence) si tu ne le sens pas

Adolescent et jeunes adultes est une catégorie qui peut sembler intermédiaire
mais la catégorie de public ne se jugera pas seulement au fait qu'il y ait du sexe, de la violence ou que le vocabulaire soit simple ou compliqué.
Chaque âge a ses préoccupations.

Si ton héros part toutes les trois pages dans de grandes considérations philosophiques en regardant le paysage, ça n'intéressera pas les ados (quoique... sait-on jamais?). Inversement, si les personnages ont tous quinze ans et se demandent tous pourquoi leurs parents veulent les empêcher de partir à la chasse au dragon, tu peux parier qu'ils vont s'y retrouver.

C'est une question assez complexe, j'ai eu le même soucis : je pensais que parce que mes héroïnes étaient adolescentes, c'était forcément un roman pour les jeunes ->  faux ! En fait, j'ai même fait peur à une lectrice, ce qui m'a poussée à ajouter un petit [16+]

Je pense que ça dépend principalement des thèmes abordés. Si tu y vas avec le fameux duo "parents qui interdisent quelque chose  + histoire d'amour clichée" ça va être difficile de faire en sorte que les adultes l'apprécient. Au contraire, si tu parles de philosophie, de violence physique ou psychologique, de sexualité très explicite ou de choses très abstraites, tu risques de perdre/choquer ton jeune public.

Je remarque aussi que la littérature jeunesse a tendance à être plus directe, tandis que les romans adultes suggèrent davantage. Bien sûr, il ne faut pas généraliser ^^

Salut Kaïna !

Hum... Je rejoins Citron rose, c'est vrai que la littérature jeunesse a tendance à être plus cash, même si j'ai l'impression que c'est assez récent (cf dystopies).

Je ne sais pas trop comment tu fonctionnes, mais pour moi ça a été de l'ordre de "tiens, j'ai envie d'écrire un truc "jeunesse". Si je commence avec un premier livre au ton plutôt enjoué, assez bon enfant, je glisse doucement des scènes parfois violentes (via des passages où le narrateur est absent, donc une violence qui ne le touche pas directement, si tu veux, même si elle impacte le déroulement de l'histoire).
De ce côté je suis peut-être un peu old-school, même si je ne m'interdis de traiter aucun sujet, que ce soit violence, sexe, racisme...

Après, plus tu écris, plus tu as l'impression de pouvoir "sentir" les orientations de tes personnages, les réactions qu'ils pourraient avoir face à telle situation. Moi-même j'y croyais moyen avant d'écrire, mais en fait c'est pas des cracks !

Tout d’abord, merci à vous trois de m’avoir aiguillée. Je pense que mon roman correspond en partie à l’ensemble des points que vous avez cités. Je vais donc retirer la mention jeunesse et la remplacer par : A statuer ? Puis, choisir en fonction des avis reçus ?
Il n’y a pas de romance pour le tome 1, mais bien des violences physiques, comme mentales.
Les scènes sont décrites de façon à être suggestives, sans l’être trop non plus. Moi, comme je le ressens, c’est un roman jeunesse — Ado Young.
Je vais donc retirer le public et patienter afin de voir à qui il semble plaire ?
Cela vous semble-t-elle être une bonne idée ?

Jeunesse, c'est "jeunesse"...
Peut-être que ton roman est seulement "adolescents & jeunes adultes"
(ça dépend parfois des éditeurs jeunesse, mais ce n'est pas à proprement parler de la littérature "jeunesse")

Retirer la mention "jeunesse" et voir à qui il plait = disons que tu vas voir qui il touche...
mais ça me semlble une bonne idée. le lecteur ne sera pas influencé et abordera le texte sans a priori

J'ai eu un peu le même questionnement, l'héroïne de mon roman ayant 13 ans (bien qu'en fait ce soit elle adulte qui se souvient) Une amie et une connaissance bossant dans l'édition jeunesse, après l'avoir lu,  m'ont dit qu'elles le voyaient plutôt à destination des ados/jeunes adultes. Or j'ai eu un retour très positif d'une maison d'édition pour ados mais cela ne correspondait pas à leur collection et ils m'ont dit que pour eux c'était plus un roman SUR l'adolescence que POUR les adolescents. Et en effet c'est au final une ME "adulte" qui le publiera.
Parfois la frontière est mince, on a tous lu ados des romans "adultes" et je connais pleins d'adultes qui kiffent lire des romans classés ados/jeunes adultes. Quand ça nous parle et que c'est bien écrit, finalement peu importe.
Sinon j'aurais tendance à te dire de regarder à qui sont adressés les romans un peu dans le même genre que le tien, ceux qui t'ont inspiré, ou quelle maison d'édition tu penserais parfaite pour ton roman etc...pour t'aider à définir un peu mieux le "public" auquel il s'adresse ?

J'ai lu, voilà longtemps, un petit roman qui racontait l'histoire d'une petite fille de 11 ans...
J'avais 13 ou 14 ans. J'avais trouvé les références dans la revue "je bouquine".
C'était un livre très court, mais très difficile à "avaler"
Une gamine de 11 ans qui vole une grenade et s'en sert pour sauver sa famille, au risque de sa propre vie. C'est rude. Et le coup de théâtre qui veut que justement, soit là un journaliste qui les a photographiés, quelques années plus tôt, et se démène pour sauver la petite, ne change rien à l'affaire.
>>>>>>>>>>> ceci pour dire que ce n'est pas parce qu'un livre met en scène des enfants qu'il est destiné aux enfants.
Ce livre était lisible par des ados, d'accord, mais il y a "ado" et "ado". Tous n'ont pas les mêmes sensibilités. Je pense avoir plutôt bien réagi. J'ai enchaîné sur un roman plus gros, portant sur le même thème, dans la même région. Puis sur un troisième. Ceux-là étaient moins rudes, sur l'ensemble, mais ils m'ont permis d'approfondir le sujet.

Tout simplement, ça n'est qu'une question de distance vis-à-vis de l'adolescence.

Les enjeux du livre (ceux qui seront présentés au public, in fine) ne sont pas forcément ceux des personnages. C'est comme ça qu'on peut avoir des romans pour ados avec des personnages adultes (plutôt jeunes quand même, identification oblige) et des romans pour adultes parlant d'adolescents.
A mon avis, un bon révélateur serait de présenter les enjeux du livre à des représentants du public visé, puis à des plus grands, pour voir lesquels se montrent les plus intéressés.

Merci à tous pour vos messages ainsi que les guides que vous m’avez apportés.