Nombre de messages : 201 Âge : 38 Localisation : Lyon Pensée du jour : Lièvre ou tortue ? Date d'inscription : 19/08/2014 | DameSilwek / Autostoppeur galactique Lun 27 Oct 2014 - 10:43 | |
| Mon récit prend forme, les choses se connectent de mieux en mieux mais il me reste toujours un énorme point noir : la motivation de l'héroine ! Mon héroine a pris une décision un peu étrange par rapport à son passif, pourtant elle doit se trouver là où elle est. Si l'intervention divine fonctionne dans un premier temps, ça me chiffonne de plus en plus et ça devient bancal au fur et à mesure que je suis moins convaincu. J'ai donc besoin de trouver de nouvelles pistes et je fais appel à vous ! - Attention, mega-spoiled !:
Le pitch (c'est pour que ça donne faim) Mon héroine a de puissants pouvoirs mais en tant que femme elle est considéré comme démoniaque (rapport à un passage sombre de l'histoire de son peuple). Après le meurtre accidentel de ses parents, elle voulait se suicider mais n'y est pas arrivé. Elle s'est déguisée en homme depuis toute petite pour échapper à une sorte d'inquisition et se retrouve dans un monastère où elle devient moine (magie et religion ne font qu'un). Elle cache son sexe et une grande partie de ses pouvoirs pour ne pas attirer l'attention des autres moines, elle devient une très fervente croyante, notamment pour se repentir de sa propre existence. Elle se fait découvrir en tant que femme par un des patriarches du monastère, mais celui garde son secret en échange de faveurs sexuelles (elle se fait violer quoi...) et cela pendant toute son adolescence. A la fin de son apprentissage, elle quitte enfin le monastère pour un pèlerinage dans tout le pays qui lui permettrait de rejoindre une plus haute fonction dans l'Ordre (le clergé local). Mais elle choisit de rejoindre une des nombreuses compagnies de mercenaires du pays, le début de mon récit en tant que tel.
Pourquoi quitter l'Ordre ? Trop de mauvais souvenirs, des doutes se sont installés parmi ses anciens professeurs et son violeur pourrait parler.
Quelles sont les options pour un moine/mage dans cet univers ? Elle aurait pu devenir moine itinérant et continuer ses bonnes actions sans rester longtemps au même endroit. Elle aurait pu renier ses pouvoirs et faire tout autre chose, mais son manque de contrôle pourrait la trahir. Elle aurait pu offrir ses services, de la même manière qu'un électricien ou un plombier, en tant que mage itinérant ou au service d'un riche personnage. Les plus puissants mages deviennent en général de renommés technomages (des ingénieurs magiques) ou des mages de combats (l'option choisit par l'heroine).
Pourquoi choisir de se battre aux côtés d'une compagnie de mercenaires ? Elle qui a choisit la non-violence depuis son entrée au monastère comme choix de redemption (elle aurait pu tuer son violeur des centaines de fois), choisit de devenir un assassin au service de mercenaires. Elle doit passer par cette épreuve pour se trouver au bon moment, au bon endroit et dans le bon état d'esprit. Etant très croyante, la stratégie de la destinée annoncée par un messager divin était plausible. Mais c'est justement le côté "destin" qui m'embête. L'orgueil ? Une envie de déployer toute sa puissance ? Un idéal ? Envie d'utiliser ses pouvoirs pour stopper le cercle vicieux des guerres ? Pour quelqu'un ? Contre quelqu'un ?
Après avoir passé des années à se cacher, elle choisit de se montrer (en tant qu'homme toujours), pourquoi ?
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Nombre de messages : 2537 Âge : 36 Pensée du jour : Accueille Date d'inscription : 12/01/2014 | Rulae / Le bruit et la pudeur Lun 27 Oct 2014 - 11:05 | |
| Histoire vraiment intéressante ! Ça donne envie d'aller en lire plus (même si je me suis légèrement fait spoiler, là ^^). Tu dis que ton héroïne a choisi la non-violence depuis son entrée au monastère, comme choix de rédemption : rédemption de quoi ? Quelle est la faute qu'elle a commise, quel est son "péché originel" ? À moins que ce ne soit elle qui ait tué, par accident, ses parents ? Il faut donc qu'elle quitte le monastère et il te faut une raison pour ça. Étant donné qu'elle se fait allègrement violer depuis des années par un moine pervers, j'ai envie de te dire que le prétexte est tout trouvé : elle pourrait le tuer, au cours d'une crise de colère incontrôlable ? Cela la pousserait à se demander si elle n'est pas faite pour la violence au final et lui donner l'idée d'essayer les compagnie de mercenaires... Grosse remise en question, gros dégoût d'elle-même, grosse crise psychologique, en somme. |
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Nombre de messages : 307 Âge : 38 Localisation : Londres ou Avignon Pensée du jour : "Vox Clamabat in Deserto" V.H Date d'inscription : 15/10/2014 | Jasy-Santo / Tapage au bout de la nuit Lun 27 Oct 2014 - 11:08 | |
| pourqoi? peut-etre l'amour?
Il n'y a pas beaucoup de choses qui motivent les gens. Ces trois-la le sexe, la faim, la peur de mourir.
Mais tu peux les décliner a l'infini: le sexe amene l'amour la faim amene l'argent la peur de mourir peut faire appel a plein de chose: la quete de la jeunesse eternelle, le regret etc
a toi de voir |
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Nombre de messages : 201 Âge : 38 Localisation : Lyon Pensée du jour : Lièvre ou tortue ? Date d'inscription : 19/08/2014 | DameSilwek / Autostoppeur galactique Lun 27 Oct 2014 - 11:21 | |
| C'est bien elle qui a tuer ses parents par accident quand son pouvoir s'est réveillé, ce qui la conforte dans son idée d'être mauvaise par essence. Elle ne veut plus tuer personne avec son pouvoir pour ne plus souiller ce don des dieux (la magie étant pour elle d'origine divine). Je réserve déjà un petit quelque chose au fameux moine Après une grosse remise en question un peu forcée, elle se demandera justement si elle n'est pas née pour tuer (mais pas n'importe qui), mais ça se passe justement parce qu'elle est entrée dans une compagnie bien précise. L'amour ou le sexe, c'est quelque chose qu'elle laisse aux autres (négation de son propre corps, souillé à maintes reprises), pour l'instant |
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Nombre de messages : 138 Âge : 25 Localisation : Normandie Date d'inscription : 18/10/2014 | Signe / Barge de Radetzky Lun 27 Oct 2014 - 11:23 | |
| "Pourquoi choisir de se battre aux côtés d'une compagnie de mercenaires ?" Je pense que la solution la plus facile pour toi serait de la faire vivre toute seule pendant un premier temps, jusqu'à ce que la compagnie passe pas très loin de chez elle. Tu peux alors écrire une scène où un mercenaire l'observe pendant qu'elle montre toute sa puissance magique, et il la pousse à rejoindre le camp des mercenaires. Sinon tu peux également la faire vivre dans une ville qui se fait attaquer par les mercenaires, elle refuse d'utiliser sa magie destructrice et se retrouve prise en otage par les mercenaires, petit à petit elle s'habitue à eux...
"Après avoir passé des années à se cacher, elle choisit de se montrer (en tant qu'homme toujours), pourquoi ?" Elle a découvert un secret qu'elle tient à dénoncer lors de ses nombreuses batailles auprès des mercenaires, et elle décide de s'afficher publiquement pour pousser les autres humains à se mobiliser et à se révolter ? |
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Nombre de messages : 1403 Âge : 32 Localisation : La deuxième étoile à droite, et tout droit jusqu'au matin Pensée du jour : "Tu es complètement fou, mais je t'aime beaucoup" Date d'inscription : 12/06/2014 | Esmé / Roland curieux Lun 27 Oct 2014 - 11:40 | |
| Ce qui est plausible également d'un point de vue psychologique, après tout ce qu'elle a vécu (notamment cette histoire de viol), c'est qu'elle change complètement de morale et que tuer ne la dérange plus, mais pas n'importe qui. Elle peut avoir un nouveau but, qui est de faire la justice elle-même.
Et dans ce cas, apprendre à se battre pourrait lui être utile (d'où les mercenaires). Donc pour elle, du moins au départ, rejoindre la compagnie de mercenaires ne pourrait être qu'une étape pour elle (du moins au début, elle va peut-être changer d'avis en cours de route ^^) |
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Nombre de messages : 307 Âge : 38 Localisation : Londres ou Avignon Pensée du jour : "Vox Clamabat in Deserto" V.H Date d'inscription : 15/10/2014 | Jasy-Santo / Tapage au bout de la nuit Lun 27 Oct 2014 - 11:41 | |
| Au niveau psychologique aussi, souvent, dans des cas de dangers imminents et répétés (viol enlevement etc), une personne peut développer une personnalité sociopathe: la survie devient tellement le but premier que tout obstacle se voit éliminé sans remords |
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Nombre de messages : 2944 Âge : 120 Localisation : À l'Ouest mais sans rien de nouveau Pensée du jour : Aller cueillir les escargots nu sur les baobabs Date d'inscription : 12/09/2013 | Shub / Roberto Bel-Agneau Lun 27 Oct 2014 - 12:43 | |
| Attention à ne pas plonger dans un travers qui serait celui de de l'écrivain, celui qui invente des personnages ou les situe les évènements dans univers hors-normes: l'explication psychologique des motivations du personnage. J'ai -ou ai eu- le même problème dans mon roman: un des personnages est un serial killer et expliquer "trop" revient à déflorer le sujet dans le sens où tu risques de couper l'imaginaire du lecteur à sa base. Sans compter que tes explications (ou les miennes) peuvent être fausses: c'est le cas d'American Psycho de Brett Ellis. On ne comprend jamais pourquoi Patrick Bateman commet tous ces meurtres sur des femmes; par contre Brett trace et délimite un univers social et psychologique (les golden boys et Wall Street) qui peut être matière à explication aux questions que se pose le lecteur sinon une critique du système. Evidemment dans les cas de SF et fantasy, la question est un peu différente car l'univers inventé est partiellement sinon totalement imaginaire. |
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Nombre de messages : 307 Âge : 38 Localisation : Londres ou Avignon Pensée du jour : "Vox Clamabat in Deserto" V.H Date d'inscription : 15/10/2014 | Jasy-Santo / Tapage au bout de la nuit Lun 27 Oct 2014 - 12:48 | |
| Je suis d'accord avec toi, Shub. Il ne faut pas tout expliquer.
Mais je pense que meme dans un univers hors normes (et je suis pas du tout spécialiste SFF), il s'agit aussi de montrer des personnages crédibles humainement. Donc si les motivations des personnages (meme pas expliquée pleinement)sont pas des motivations qui pourraient etre transposables dans le monde réel, alors c'est qu'il y a un probleme. On tombe facilement dans un monde simpliste ou les mechants sont mechants pour le plaisir d'etre mechant et les gentils sont gentils parce qu'ils sont gentils, si tu vois ce que je veux dire? Moi personnellement, si je lis un livre comme ca j'irai jamais au bout. |
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Nombre de messages : 201 Âge : 38 Localisation : Lyon Pensée du jour : Lièvre ou tortue ? Date d'inscription : 19/08/2014 | DameSilwek / Autostoppeur galactique Lun 27 Oct 2014 - 13:32 | |
| Je ne compte pas tout expliquer, une bonne partie de ce que j'ai écrit dans mon premier message ne sera jamais dit clairement. Mais pour faire un récit cohérent, il faut au moins que moi je connaisse mon personnage sur le bout des doigts Et comme tu dis Jasy-Santo, je ne veux pas de personnages manichéens, tout blanc ou tout noir. En lisant vos propositions j'ai ébauché une motivation plausible : - Citation :
- Pendant son pèlerinage, elle aura pu se rendre compte que les gens sont bien plus ouvert que ce qu’elle croit, ce qui lui fait penser que les choses peuvent changer et qu'elle n'est pas condamné à se cacher éternellement.
Elle aura entendu parler de quelques compagnies honorables, ce qui lui aura inspiré ce moyen pour acquérir assez de renommée pour, un jour, pouvoir se révéler. Si elle arrivait à joindre une compagnie à sa cause, elle aurait plus d’impact. Ceux que les simples citoyens cotoient le plus, c'est bien les mercenaires. Les ingénieurs qui ne quittent pas les grandes villes et Les simples mages itinérants n’ont aucune chance d’impacter les puissants, alors que les mages de combats sont reconnu par tous. Bref, si elle ne peut pas choisir la mort, elle doit accepter ce qu’elle est, car les dieux l'ont voulu ainsi.
Naïvement, elle espère pouvoir utiliser ses pouvoirs sans avoir à tuer quiconque, en servant de soutien ou dans la logistique. Malgré la rudesse de son enfance, elle a choisit d'occulter une partie de la réalité en quittant le monastère. Dans ce monde, vouloir être mercenaire c'est un peu comme vouloir devenir footballeur dans notre monde : c'est la notoriété, l'argent et les femmes. On oublie souvent le travail que ça demande et les défaites que ça entraine. Elle a gardé cette vision un peu simplette mais déchantera bien vite (d'où le début d'une grosse remise en question). En me relisant, ça parait presque trop doux, mais d'un autre côté elle n'est pas foncièrement mauvaise, en plus d'avoir des convictions religieuses poussant à la générosité et à l'altruisme. C'est justement la confrontation entre sa vision du monde et la réalité de la vie de mercenaire qui rendra la claque encore plus impressionnante, j'espère, en faisant notamment remonter une partie de son passé. Ça parait logique ? |
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Nombre de messages : 307 Âge : 38 Localisation : Londres ou Avignon Pensée du jour : "Vox Clamabat in Deserto" V.H Date d'inscription : 15/10/2014 | Jasy-Santo / Tapage au bout de la nuit Lun 27 Oct 2014 - 13:43 | |
| Pas tellement, il manque en effet quelque chose. Je pense que la raison pour laquelle elle se retrouve dans le monastere est la culpabilité non? Puis la certitude que ses pouvoirs sont mauvais non? Le viol est-il percu comme une punition de cette nature ressentie comme mauvaise ? Je propose une transition un peu clichée mais qui a fait ses preuves: elle tue accidentellement le violeur lors d'une visite nocturne. Elle s'enfuit. erre dans les bois ou elle se sent quand meme coupable. et la elle tombe sur les mercenaires qui lui apprennent a se deculpabiliser, a pouvoir faire le mal sans se sentir coupable et aussi a s'accepter telle qu'elle est... au final évolution du personnage apres maintes affaires un peu glauques re vers le bien? tu en penses quoi? |
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Nombre de messages : 201 Âge : 38 Localisation : Lyon Pensée du jour : Lièvre ou tortue ? Date d'inscription : 19/08/2014 | DameSilwek / Autostoppeur galactique Lun 27 Oct 2014 - 14:07 | |
| Pour le coup, l'histoire va plutôt dans le sens inverse. Elle devient prête à renier son humanité pour une plus grande cause. On assiste à son effondrement psychique puis à sa renaissance sombre ; il doit lui rester encore un peu d'estime de soi avant d'entrer chez les mercenaires. |
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Nombre de messages : 2944 Âge : 120 Localisation : À l'Ouest mais sans rien de nouveau Pensée du jour : Aller cueillir les escargots nu sur les baobabs Date d'inscription : 12/09/2013 | Shub / Roberto Bel-Agneau Lun 27 Oct 2014 - 14:17 | |
| C'est sûr que le manichéisme semble le premier piège à éviter. Le méchant absolu (Hitler?) n'existe pas n'est-ce pas, sauf dans l'Histoire voire la "réalité" ? Là où on peut trouver une ou des pistes intéressantes c'est dans un didactisme et une distanciation comme inspirée de Brecht. Malgré ses travers peut-on pardonner à ce personnage ? Qu'est-ce qui fait qu'il ou elle commet de tels actes ? Que cherche-t-on à montrer au travers de ces personnages qui semblent assez voire totalement hors-normes? Ça n'est pas une nécessité absolue de comprendre les motivations du personnage: enfance malheureuse, soif de pouvoir, volonté de puissance, volonté d'affirmer un ego même s'il est en dehors de toute considération ou interrogation morale même éthique sur le sens et la portée de nos ou de ses actions. Mu par des pulsions incontrôlables et qui peut aussi en souffrir... Les exemples dans la vie réelle et l'Histoire ne manquent pas. Malheureusement aurais-je tendance à dire... C'est peut-être là au travers de nos expériences et réflexions que nous écrivains (es) avons qq chose à dire ou à apporter. On peut formuler cela en se disant qu'écrire des personnages de "méchant", c'est partiellement pour essayer de répondre à des questions philosophiques comme "Pourquoi le Mal existe-t-il ". Mais on peut poser la question paradoxalement -et scandaleusement % à notre morale judéo-chrétienne- de "Pourquoi le Bien existe-t-il ?". Ça peut en choquer certains, cette symétrie ou pseudo-symétrie. Ça peut faire réfléchir aussi. |
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Nombre de messages : 2537 Âge : 36 Pensée du jour : Accueille Date d'inscription : 12/01/2014 | Rulae / Le bruit et la pudeur Lun 27 Oct 2014 - 17:59 | |
| Je trouve la question du "Pourquoi le Bien existe-t-il ?" vraiment intéressante Mais on s'éloigne un tout petit peu du sujet. Sans vouloir tout expliquer non plus, je préfère avoir une base solide pour la psychologie de mes personnages. Après, chacun fait comme il veut. D'après ce que tu dis, Dame Silwek, tu voudrais faire de ton héroïne une sorte d'ange de la mort, qui sacrifie sa propre existence à une sorte de "but sacré" : tuer (mais pas n'importe qui), punir. En gros, accepter d'être damné pour une "noble cause". Pour ça, il faut que tu bosses à fond l'aspect religieux de ton roman, je pense : on accepte de sacrifier sa propre vie que pour une cause comme celle-là. |
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Nombre de messages : 2944 Âge : 120 Localisation : À l'Ouest mais sans rien de nouveau Pensée du jour : Aller cueillir les escargots nu sur les baobabs Date d'inscription : 12/09/2013 | Shub / Roberto Bel-Agneau Lun 27 Oct 2014 - 18:35 | |
| On pourrait -ou je pourrais!!! - ouvrir un topic avec ce sujet "Pourquoi le Bien existe-t-il?". J'ai pas les réponses, surtout pas de réponses sans quoi on pourrait me prendre pour un gourou ou un fêlé qui se prend pour un Messie. Il y en a déjà eu des messies dans le passé, surtout un. Bon mais si vous voulez ouvrir un topic comme ça, je le lirai avec intérêt. bonne soirée |
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