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| De l'escrime et des épées | |
| | Nombre de messages : 181 Âge : 130 Pensée du jour : Abi! Apage! Confestim! Date d'inscription : 26/05/2013 | Aldav Euin / Pastille Vadla Mer 24 Sep 2014 - 23:14 | |
| Précision : Je ne compte ici traiter que de l'escrime, c'est à dire l'utilisation des épées et des armes à simple-tranchant dans un contexte de défense personnelle, de guerre ou de duel. Je laisse le loisir aux pratiquants et amateurs (ou experts !) d'escrime sportive et d'escrime de spectacle de parler de leurs arts respectifs dans d'autres sujets.
En lisant des conversations concernant les épées (ici ou ailleurs), j'ai souvent l'impression que les gens ont une idée très abstraite de la façon dont on utilise ces armes. N'étant pas adepte de spéculations, j'ai commencé à pratiquer il y a deux ans quatre ans l'escrime médiévale et ai fait quelques recherches pour ne pas dire n'importe quoi dans mes récits. Je propose donc ici de faire part de mon expérience et de mes diverses trouvailles.
Pour commencer, il y a plusieurs clichés et/ou spéculations dans les livres, films, séries et autres médias qui m'agacent souvent :
L'épée n'est pas une arme principale en temps de guerre. Les armes principales en guerre sont les piques (à pieds), les lances (à cheval) et les arcs. L'épée peut servir d'arme secondaire, si l'arme principale est brisée ou perdue, et on s'en sert également si l'ennemi est trop proche (ou si on combat dans un lieu confiné). C'est en revanche une arme pratique pour voyager ou se défendre en temps de paix (dans un cadre urbain, par exemple).
L'épée médiévale n'est pas lourde. Elle est équilibrée pour permettre au combattant un certain confort durant le combat et pèse rarement plus de deux kilos. La moyenne étant d'un kilo environ.
L'épée médiévale n'est pas émoussée. Son tranchant est le plus souvent entièrement aiguisé et elle reste une arme de taille (frappes avec le tranchant). 1 Edit : Cependant durant un combat, le tranchant ne fait pas seul la force de l'arme. Très fin, il permet une coupe plus profonde (et donc des blessures plus graves), mais au cours d'un combat on ne cherche pas forcément à amputer une partie du corps de l'adversaire. D'ailleurs une épée trop aiguisée est plus facilement endommagée.
L'épée à une main est plus répandue que l'épée longue. Son coût et son format font de l'épée à une main une arme plus accessible et plus pratique pour la majorité des gens, l'épée longue étant plus populaire chez les chevaliers et les mercenaires.
L'épée longue et l'épée bâtarde sont deux appellations pour une même arme. Elles se manient généralement à deux mains ou à une main et demi (main non-directrice sur le pommeau) et peuvent, dans certaines techniques, s'utiliser à une main (pour agripper le poignet ou la main d'un adversaire et l'empêcher d'attaquer, par exemple).
La rapière n'est pas la version militaire du fleuret. Une rapière n'est pas si différente d'une épée médiévale, leurs poids sont approximativement identiques, malgré la lame étroite de la rapière. Cette lame, d'ailleurs, sert aussi bien à trancher qu'à planter et pouvait être utilisée contre des épées longues ou même des hallebardes (!).
L'épée longue n'est pas immense et immaniable. Posée droite elle se termine à mi-torse de son porteur, environ. Son pommeau fait contrepoids pour permettre une très grande mobilité et équilibrer l'arme.
L'espadon n'est pas l'épée longue. Tandis que l'épée longue (aussi appelée bâtarde) peut se manier, selon les situations, à deux mains, une main et demi ou une seule main, se manie généralement à deux mains, tout en permettant quelques techniques à une main, l'espadon, plus grand, nécessite l'usage systématique des deux mains. Il s'utilise pour briser les défenses de piquiers grâce à des mouvements de moulinet ou pour incapaciter les chevaux (en visant les pattes).
Les combats étaient courts. Un affrontement durant cinq minutes est très long, et un épéiste, même bon, a tendance à ressentir la fatigue au bout de moins d'une minute de combat. La durée des combats est variable Mais combattre à l'épée est fatiguant, et il est rare de combattre plus de cinq minutes sans pause.
Une dague est généralement en lourd désavantage contre une épée. Une dague, à cause de sa courte taille, oblige son porteur à se rapprocher davantage de son adversaire pour frapper ; l'exposant à davantage de risques de mourir ou d'être blessé.
Je compte ajouter à cette liste les réponses aux éventuelles questions qui me seront posées (ou posées à d'autres amateurs d'épées et d'AMHE ^^).
A noter : je ne suis d'aucune manière un expert en AMHE ni même en épées, mais mon activité en club et les recherches effectuées pour mes livres me permettent d'accéder facilement et rapidement à beaucoup d'informations, et de porter un regard critique sur les sources que je trouve - ainsi que d'expérimenter. Le but de ce post n'est pas d'être un sermon aux écrivains de fantasy ou d'historique, mais au contraire de les aider.
1. Il existait des armes dont tout le tranchant n'était pas aiguisé. L'Encyclopédie Médiévale (rassemblant les travaux d'Eugène Viollet-le-Duc sur le moyen-âge) contient un exemple d'épée dont la moitié de la lame est de section rectangulaire, qu'il défini comme une arme de guerre ou de chasse (ce qui m'amène à penser qu'elle était un cas rare d'armes à deux mains utilisée à dos de cheval) et diverses techniques de prise en main de la lame nécessitent un tranchant émoussé. Cependant ces armes sont des cas très rares, on aiguisait en général toute la lame (à l'exception d'un potentiel ricasso, partie à la base de la lame qui permettait de poser un doigt au dessus de la garde pour avoir une plus grande stabilité dans les attaques d'estoc).
Dernière édition par Aldav Euin le Lun 11 Jan 2016 - 18:10, édité 10 fois |
| | Nombre de messages : 344 Âge : 43 Localisation : Entre la chaise et mon écran Pensée du jour : Ϸú ert dóttirin af ljósinu, ljósit fylg ! Date d'inscription : 10/11/2012 | Manduleen / Tapage au bout de la nuit Mer 24 Sep 2014 - 23:32 | |
| Intéressant Moi ce sont les arcs qui ont porté toute mon attention |
| | Nombre de messages : 181 Âge : 130 Pensée du jour : Abi! Apage! Confestim! Date d'inscription : 26/05/2013 | Aldav Euin / Pastille Vadla Mer 24 Sep 2014 - 23:35 | |
| Les arcs sont un autre domaine, cela dit je suis sûr qu'ils souffrent tout autant que les épées dans leurs représentations dans la fiction ^^ |
| | Nombre de messages : 344 Âge : 43 Localisation : Entre la chaise et mon écran Pensée du jour : Ϸú ert dóttirin af ljósinu, ljósit fylg ! Date d'inscription : 10/11/2012 | Manduleen / Tapage au bout de la nuit Jeu 25 Sep 2014 - 0:05 | |
| J'avoue que je cherche plus à avoir un récit cohérent et juste que de relever les erreurs chez les autres Et puis rien de tel que de tester soi-même pour se faire une idée et écrire des choses sensées (bon ok, il y a des choses qui ne peuvent pas se tester mais quand faisable, autant ne pas s'en priver). Pour la théorie j'ai passé de très longues heures sur un forum dédié à l'archerie, l'archerie médiévale, et la reconstitution historique. On y parle aussi arbalète, forge du métal et travail du cuir, armes préhistoriques... Bref, un petit mine d'infos Pour la pratique, et bien j'ai acheté un arc et je m'y suis mis... Tu finis par savoir décrire comment te poster, comment verrouiller ta cible, mais aussi les courbatures que ça peut provoquer |
| | Nombre de messages : 181 Âge : 130 Pensée du jour : Abi! Apage! Confestim! Date d'inscription : 26/05/2013 | Aldav Euin / Pastille Vadla Jeu 25 Sep 2014 - 18:17 | |
| Mon but n'est pas tant de relever les erreurs qu'aider à les empêcher d'arriver ^^ (D'ailleurs, le but de ce sujet est de répondre aux questions des auteurs) Cela dit, je suis d'accord avec toi, la pratique est très utile pour transférer l'expérience au récit. Et pour se faire des courbatures. |
| | Nombre de messages : 756 Âge : 42 Localisation : Rennes Pensée du jour : Le doute m'habite... Date d'inscription : 13/08/2014 | yaksha / Blanchisseur de campagnes Jeu 25 Sep 2014 - 18:31 | |
| Sujet fort intéressant lorsqu’on écrit de la fantasy. le question que je me pose est d'ordre pratique. Une épée longue n'est, j’imagine, pas très maniable. A ton avis, quelle taille doit faire le combattant pour la manier avec dextérité? |
| | Nombre de messages : 475 Âge : 38 Date d'inscription : 08/05/2014 | amysdream / Pour qui sonne Lestat Jeu 25 Sep 2014 - 20:51 | |
| Alors là ! J'adhére à ce sujet écrivant moi même de la fantasy !
D'ailleurs j'ai un peu de mal à décrire des scènes de combat. De là j'admire Salvatore pour ses livres les scène de bataille sont juste géniales !
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| | Nombre de messages : 117 Âge : 28 Date d'inscription : 09/09/2013 | Ju'w / Barge de Radetzky Jeu 25 Sep 2014 - 22:07 | |
| Superbe initiative ! Il y a pas longtemps, j'ai décrit plusieurs scènes de batailles dans l'un de mes romans. J'avais fait de petites recherches internet pour enrichir mon vocabulaire. Je vous partage deux sites qui m'avaient beaucoup aidés. http://medieval.mrugala.net/Armes/Glossaire%20des%20armes.htm : celui concerne plutôt tout ce qui est arme, il me semble http://jeanmichel.rouand.free.fr/chateaux/glossarmes.htm : celui couvre également les armures, je crois Voilà, si ça peut aider certains, moi je m'en était beaucoup inspirée. Après, n'étant pas une grande connaisseuse, je ne sais pas si tout est fiable. PS : il y a ce site aussi qui traite de l'escrime en règle générale, mais qui est inutile pour décrire les mouvements d'un personnage pendant les batailles (contre-parade, coup d'estoc...) : http://www.handiescrime-pollestres.fr/glossaire.html Bon courage dans vos batailles, les amis |
| | Nombre de messages : 344 Âge : 43 Localisation : Entre la chaise et mon écran Pensée du jour : Ϸú ert dóttirin af ljósinu, ljósit fylg ! Date d'inscription : 10/11/2012 | Manduleen / Tapage au bout de la nuit Jeu 25 Sep 2014 - 23:04 | |
| Pour ma part, je fouine ici : Webarcherie |
| | Nombre de messages : 181 Âge : 130 Pensée du jour : Abi! Apage! Confestim! Date d'inscription : 26/05/2013 | Aldav Euin / Pastille Vadla Ven 26 Sep 2014 - 9:22 | |
| Yaksha => En réalité une épée longue est très maniable, elle est équilibrée grâce au contrepoids fourni par le pommeau et sa poignée est longue, ce qui permet un meilleur contrôle que pour les armes à une main (grâce à l'effet de levier). Question taille, c'est l'épée qui s'adapte à son porteur plutôt que le contraire : idéalement, elle fait la taille qui sépare les pieds et le nombril de celui qui la manie.
amysdream => Je n'ai pas (encore) lu Salvatore, mais si tu as des exemples sans spoiler de scènes de batailles, combats ou duels que tu estime bien faites, les poster ici peut être intéressant ^^
Ju'w => Il y a quelques petites erreurs dans le premier Glossaire des Armes (une "épée courte" n'existe pas, par exemple) et c'est dommage qu'il manque un texte explicatif à de nombreuses armes. Cela dit, il permet de se faire une idée de la forme des armes, c'est un début ^^ Le deuxième me paraît plus précis, malheureusement il y a peu d'images. J'y jetterais un coup d'oeil plus en détail ce soir ^^ Le dernier lien traite d'escrime sportive. Le terme "tirer", dans le sens de combattre est un terme plutôt récent (XVIe siècle, le début de l'escrime sportive, pour être plus précis), par exemple. Il n'a pas vraiment sa place dans un sujet sur l'escrime historique ^^
Manduleen => Bonne initiative ^^
Dernière édition par Aldav Euin le Mer 1 Oct 2014 - 9:47, édité 1 fois |
| | Nombre de messages : 117 Âge : 28 Date d'inscription : 09/09/2013 | Ju'w / Barge de Radetzky Ven 26 Sep 2014 - 9:51 | |
| Je le disais aussi que ce dernier site comportait beaucoup de termes plutôt moderne. Comme quoi, il ne faut pas toujours se fier aux informations internet ! Je me disais bien qu'il devait y avoir quelques petites erreurs. Merci pour ton aide ^^ |
| | Nombre de messages : 181 Âge : 130 Pensée du jour : Abi! Apage! Confestim! Date d'inscription : 26/05/2013 | Aldav Euin / Pastille Vadla Ven 26 Sep 2014 - 12:16 | |
| La modernité n'est pas toujours dérangeante. Les archéologues et historiens qui ont fait la classification des armes de l'âge du bronze ont emprunté au vocabulaire moderne pour faciliter le repérage terminologique, par exemple. Cela dit, on a des tas de termes issus de médias populaires concernant les épées (et l'armement médiéval en général) qui induisent en erreur. Par exemple parler d'un grand bouclier médiéval comme d'un "Tour" est une erreur et une appellation superflue, vu qu'il existe déjà le terme "Pavois". |
| | Nombre de messages : 1290 Âge : 37 Date d'inscription : 05/12/2013 | Inigo / La fantasy, c'est pas de la littérature Ven 26 Sep 2014 - 12:22 | |
| Merci Aldav Euin pour cette bonne initiative ! Je garde ce sujet sous le coude. Je n'écris pas de la fantasy mais du fantastique où mon héroïne se bat avec 2 épées à une main (type épée légère, inspirée par mon expérience des épées courtes et autres cimeterres dans du Jdr). |
| | | Invité / Invité Ven 26 Sep 2014 - 12:38 | |
| Quel que soit la forme, ou le poids : je prends et j’embroche, je perfore, j’empale !
Excuse le trollage Aldav, je me suis senti obligé d’intervenir :-)
Mousquetairement votre
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| | Nombre de messages : 2501 Âge : 44 Date d'inscription : 30/04/2014 | boblafrite / Constance winner Ven 26 Sep 2014 - 14:52 | |
| je fais de l'escrime (fleuret, épée et sabre), mais les armes pratiquées n'ont pas grand chose à voir avec l'escrime médiévale. du coup je suis pas sûr d'être d'une grande aide... au demeurant, si vous avez des questions, je suis dispo. |
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