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 [Autopublication] Serge Brussolo Le début de la fin ?

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Kylie Ravera
   
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Kylie Ravera  /  Hé ! Makarénine


Ou plus exactement: "Sortie de route annoncée ?", qui sont les mots utilisés par l'auteur de "Peggy Sue" (et de bien d'autres livres) pour déclarer... qu'il opte pour l'autoédition.
Ca se passe ici: http://brussolo.serge.pagesperso-orange.fr/whatsupdoc.pdf, sur son site officiel.
On y lit notamment: "En effet, lassé du formatage et des caprices de l'édition commerciale, j'ai décidé de devenir mon propre éditeur, ce qui me permettra enfin d'écrire ce qui me fait envie sans avoir à subir la tyrannie des études de marché et le rouleau compresseur des modes éphémères."
Voilà, c'est dit.
Je ne connais M. Brussolo que via une dizaine de bouquins de lui que j'ai pu lire - essentiellement du policier et du fantastique - et je ne sais donc pas dans quelle mesure il s'agit là d'une décision mûrement réfléchie, et non d'un "pétage de plombs" (à moins qu'il ne se soit fait pirater son site  scratch ).
Mais ce constat, sous la plume d'un auteur reconnu et que j'aurais affublé du qualificatif "à succès", donne quand même à... réfléchir.
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Aaron Spencer
   
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Aaron Spencer  /  Autostoppeur galactique


Constat constat, si le système était si horrible que ça pour tout ces auteurs à succès, pourquoi 95% sont dans les maisons d'éditions ?

Faut arrêter de diaboliser avec le formatage et les caprices. Un Lévy ou un Musso, pour le chiffre d'affaire que ça représente à la maison d'édition, c'est traité comme une princesse et ça fait plus ou moins ce qu'il veut.
 
Deborah-G
   
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Deborah-G  /  Tycho l'homoncule


En attendant c'est ce formatage des maisons d'éditions qui leur a permis d'être connu donc bon... Ce n'est pas avec l'auto-édition qu'on devient connu. C'est encore plus rare que d'être accepté chez Gallimard, mais on peut s'en sortir sans problème ! Quand un auteur est déjà connu, partir en auto-édition paraît quand même plus facile !

En revanche, si de grands auteurs à succès commencent à partir, les éditeurs vont devoir sérieusement se remettre en question. Le changement de l'édition est en marche les amis.
 
Aaron Spencer
   
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Aaron Spencer  /  Autostoppeur galactique


Faut pas oublier quand même que auto-édition = pas d'à-valoir.

Quand tu t'appelles Lévy est que ton à-valoir doit avoir de nombreux 0, tu prends pas le risque de bider en auto-édition..
 
Deborah-G
   
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Deborah-G  /  Tycho l'homoncule


Pas faux !
 
Aaron Spencer
   
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Aaron Spencer  /  Autostoppeur galactique


Après c'est le questionnement de l'argent ou l'art..
 
Kylie Ravera
   
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Kylie Ravera  /  Hé ! Makarénine


Je pense qu'on peut parler de trois familles de plaisir susceptibles de nous concerner en tant qu'auteur:

- le plaisir d'écrire, de raconter une histoire qui nous tient à coeur, d'expérimenter une forme d'écriture particulière, de "produire" quelque chose de personnel

- le plaisir de la reconnaissance, à quelle qu'échelle que ce soit: depuis votre maman qui vous regarde avec des yeux tout humides de fierté jusqu'à votre trogne sur 12m2 dans les couloirs du métro, en passant par la "sélection" par un éditeur, les bonnes critiques de lecteurs, les séances de dédicace, les prix littéraires, les interviews, les articles, l'adaptation de votre oeuvre au cinéma, l'adaptation de votre oeuvre au cinéma avec Di Caprio dans le rôle titre... Ma gloire personnelle s'est hissée à une hauteur inédite ce week-end quand j'ai croisé dans la bibliothèque de mon village une inconnue qui rapportait mon tome I et qui a emprunté mon tome II. (J'étais en train de fourrer "Jacques le petit lézard géant" dans ma besace, et je me suis liquéfiée sur place.)

- l'argent. Oui, ne pas se prendre le chou sur les fins de mois et avoir un toit assuré au-dessus de sa tête, ça fait plaisir. Quand même.

J'ai l'impression qu'on a surtout parlé du point 3 jusqu'ici, (chiffre d'affaire, succès, à-valoir...) mais ce qui me (choque?) surprend surtout dans le petit pamphlet de Brussolo, c'est cette notion de: à cause du "monde de l'édition classique", qui m'a valu de connaître les plaisirs 2) et 3), j'ai perdu l'accès au plaisir 1).
L'éditeur qui a choisi cet auteur au départ (parce qu'il aimait ce qu'il faisait, quoi que ce ne soit pas obligatoire, ET parce qu'il jugeait que cela allait lui rapporter de l'argent - normal, c'est son boulot) ne lui fait plus assez confiance pour se fier à sa sensibilité d'écrivain. Si c'est bien ce qui s'est passé, ça doit faire mal.

Est-ce quelque chose de courant, cette "crise de l'auteur édité"? Brussolo est-il un cas isolé? Y a-t-il une omerta sur le sujet (dur de dire que la relation avec l'éditeur n'est pas rose bonbon alors que "tout le monde il voudrait être à ta place"?) La très grande majorité des auteurs sont-ils laissés "libres" par leurs éditeurs? Ca dépend de sa taille, à l'éditeur? Du montant de l'à-valoir?
Que de questions Smile
(Auxquelles je n'aurai sans doute jamais de réponse  :mrgreen: )
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Aaron Spencer
   
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Aaron Spencer  /  Autostoppeur galactique


Sauf que le point 3 amène le point 1.

Comme je l'ai dis plus haut, un éditeur ne prendra pas le risque de perdre une superstar qui lui fait gagner des milles et des cents. Puis paye ta mauvaise pub si l'auteur se barre. Je pense, légitimement, que si un jour Lévy veut écrire un roman sur la reproduction des pingouins au pôle nord, son éditeur le laissera faire ( Avec un à-valoir moins élevé peut-être )
 
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J'ai cru entendre que JK Rowling s'auto-publiait en numérique (ce qui a fait perdre un petit peu d'argent à ses éditeurs). Mais je ne suis pas sûre de l'information.
 
Kylie Ravera
   
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Kylie Ravera  /  Hé ! Makarénine


Aaron Spencer a écrit:
Sauf que le point 3 amène le point 1.
Pour le coup, pas d'accord.
Je pourrais parler de tous ces grands auteurs classiques qui ont vécu dans la dèche, là où ils ont extrait le charbon qui alimenterait leurs plus beaux écrits, avant de connaître une gloire tardive, voire posthume. Je pourrais parler d'Oscar Wilde. Je pourrais parler de JK Rowling  What a Face 
Heureusement que le confort financier n'est pas un pré-requis à l'écriture!
Et puis la grande majorité des écrivains (Lévy - Musso sont des exceptions) comptent sur autre chose que la vente de leurs livres et leurs à-valoir pour assurer leur quotidien.

Aaron Spencer a écrit:
Comme je l'ai dis plus haut, un éditeur ne prendra pas le risque de perdre une superstar qui lui fait gagner des milles et des cents. Puis paye ta mauvaise pub si l'auteur se barre. Je pense, légitimement, que si un jour Lévy veut écrire un roman sur la reproduction des pingouins au pôle nord, son éditeur le laissera faire ( Avec un à-valoir moins élevé peut-être )

Je ne parierais pas là-dessus.
J'ai ouï dire une autre histoire concernant un autre écrivain: Bernard Werber, l'auteur génial des fourmis et de plein d'autres bouquins (à mon humble avis) largement oubliables. Sa source est une de mes copines d'enfance qui s'est retrouvée à faire les fiches de lecture de FOG pour son émission littéraire il y a quelques années - une excellente occasion de taper la discute avec des auteurs célèbres. BW lui aurait confié sa frustration d'avoir à livrer un roman par an à son éditeur, lui qui aime prendre son temps, qui a mis 20 ans à accoucher des fourmis, et qui est désolé d'avoir dû commettre le reste avec le "couteau sous la gorge". Les bonnes idées sont toujours là, la réalisation est bâclée - de son propre aveu.

Je me doute bien que ça ne se passe pas toujours comme ça, qu'il existe des relations idylliques entre auteur et éditeur. Mais le pire qu'il puisse arriver à un auteur, à mon sens, serait de sacrifier 1) à 2) et 3).
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Aaron Spencer
   
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Aaron Spencer  /  Autostoppeur galactique


Rowling gloire tardive ?  Shocked 

Moi aussi je veux avoir la gloire tardivement, si c'est pour être millionnaire à 35 ans  :mrgreen:
 
Kylie Ravera
   
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Kylie Ravera  /  Hé ! Makarénine


Rho, mais non: je voulais dire qu'elle a écrit les premiers tomes (les deux premiers je crois) de HP alors qu'elle était sans le sou. C'est à ce moment-là qu'elle a créé son univers, ses personnages. Le "besoin" n'a pas bridé sa créativité, au contraire!
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Aaron Spencer
   
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Aaron Spencer  /  Autostoppeur galactique


Mais j'ai jamais dis qu'il fallait être riche pour créer.
Encore moins qu'être pauvre aide à créer, ce serait idiot de dire ça. Simple exemple, King malgré sa richesse énorme, continue à pondre des romans géniaux.

Je disais juste, que dans la situation d'un auteur confirmé, engendrer des millions à sa maison d'édition lui permet d'écrire ce qu'il veut.
 
Kylie Ravera
   
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Kylie Ravera  /  Hé ! Makarénine


Je pense au contraire qu'un auteur qui n'a pas la pression d'une multinationale sur le dos a plus de liberté pour écrire ce qu'il veut. Brasser des millions induit nécessairement des dépendances et des relations particulières avec la masse de ceux qui gravitent autour du brasseur. (Au fait, on parle de combien d'écrivains français, là? 2? 3?)
Mais ce raisonnement est certainement biaisé par mon propre rapport à l'écriture - et des angoisses toute personnelles (cf: http://kylieravera.fr/les-joies-de-lautoedition-phase-v-ce-qui-nest-pas-encore-arrive/)
Et je peux comprendre que ce soit une ambition de "vivre de sa plume", au sens être débarrassé de ces chronophages contingences matérielles qui empêchent tout bêtement de trouver du temps pour écrire quand on doit bosser à côté.

Et peut-être bien qu'on peut écrire la même chose, avec la même inventivité, la même créativité, qu'on appartienne à une catégorie ou à une autre Wink
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Aaron Spencer  /  Autostoppeur galactique


2-3 auteurs français ?

Il y en a un paquet qui gagnent très bien leur vie.

Sans réfléchir : BHL, Soral, Lévy, Musso, Gavalda, Nothomb, Pancol, Schmitt, Houellebecq..
 

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