L’intérêt d'être modérément bon.

Reste qu'écrire est une forme de communication. Les autres sont impliqués dans le processus, avant, pendant, après... Forcément, ils nous teintent ainsi que ce qu'on écrit. Exemple, je sais que mon style et mes histoires ne cadrent vraiment pas dans la SF québécoise. Ce qui réduit mes chances de publication... Mais je le fais quand même, parce que pour moi, c'est ça. Sinon ça perdrait tout son sens si je tentais désespérément d'entrer dans les cadres. Mais bon. Il m'arrive de tomber sur des nœuds de syndrome de la page blanche en angoissant parce que je voudrais écrire comme les autres-pour-que-les-autres-ils-m'aiment.

J'ai toujours considéré que lire était une sorte de manière d'entrer en contact avec l'esprit des autres. Et ce qui a de magnifique là-dedans, c'est qu'on peut entrer en contact avec Dostoïevski qui a vécu en Russie y'a cent ans et tout de même comprendre, reconnaître et s'approprier ce qu'il écrit. Donc l'autre pour lequel on écrit n'est peut-être pas celui qu'on pense, dépendamment du style d'écriture et de ce qu'on recherche via nos histoires. Il faut écrire pour soi au sens où il faut avoir une certaine autonomie de pensée. Savoir ce qu'on veut transmettre, ce qu'on cherche à communiquer à soi-même ou aux autres. Donc, se connaître et, pour le mieux, avoir un certain regard ou expérience de la vie. Parce qu'un récit sans essence, ça peut être amusant sans marquer quelqu'un. Écrire est une activité solitaire et introspective, mais en même temps pas tellement si solitaire, quand on pense au nombre d'écrivains.

Mais... je m'écarte du sujet!  

Pour ma part, si j'avais trop tenu compte des autres, j'aurais un style radicalement différent. Je dirais que les critiques sont à faire attention à ce niveau. On m'a conseillé de faire dans le «moderne» et de ne pas me forcer à écrire «littéraire». On m'a aussi reproché de faire «de l'écriture du 19e siècle»... Sans jamais de renforcement positif, jamais de personne qui s'intéresse malgré que je parle de mes projets (un vrai amateur-écrivain maudit, faites de la place) mais j'avais une intuition et je l'ai suivie. Je suis satisfaite, donc si personne ne me lit, ce serait triste, mais je vais mourir en paix. Écrire pour soi avant tout et écrire l'histoire qu'on voudrait lire, oui. Si j'avais trop écouté ces commentaires, je n'écrirais plus naturellement et je n'aurais aucun plaisir à le faire. Comme quoi faut s'écouter... et doser. Les commentaires sont toujours intéressants toutefois, n'ayez pas peur de me répéter ceux listés plus haut, j'ai fait mes preuves