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| Décomposition d'un cadavre | |
| | | Invité / Invité Dim 14 Juil 2013 - 21:12 | |
| Bonjour, Je suis en pleine écriture de mon second roman et il me manque quelques connaissances en sciences. J'aimerais savoir dans quel état se trouverait le cadavre d'un chat environ 5 jours après avoir enterré ? Je cherche sur internet et je ne trouve pas ma réponse... (vous aurez compris que j'écris de l'horreur et non des romans à l'eau de rose ) Merci d'avance pour votre aide |
| | Nombre de messages : 5395 Âge : 32 Date d'inscription : 15/12/2011 | Hiver / La Papesse Dim 14 Juil 2013 - 21:16 | |
| (pardon) |
| | Nombre de messages : 5431 Âge : 29 Localisation : L'Essone résonne, vide de ma Normandie natale... Date d'inscription : 30/05/2012 | Duvodas / Buffalo Bic Dim 14 Juil 2013 - 21:20 | |
| S'lut. Ce post aurait peut-être plus sa place dans la section entraide, mais c'est pas grave. Je te répond quand même. à mon avis, tu vois, si tu écris dans l’horreur, il ne faut pas trop se soucier du fait qu'un stade de décomposition décrit ne soit pas approprié pile à 5 jours après la mort. Si c'est un peu exagéré, c'est pas grave, puisque l'effet angoissant est là. Sinon, je dirais que la carcasse devrait déjà être dans un état de putréfaction avancé. D'autant plus que s'il est sous terre, son corps doit déjà être bien entamé par les vers et autres bestioles ragoûtante. Les dents se déchaussent des gencives, l'odeur est méphitique. D'après ce que j'ai pu lire (j'ai des lectures très enrichissantes, haha.) les yeux sont mangés en premier, si ça peut t'aider. Et puis le poil se détache de l'épiderme, il tombe par touffes et la peau se parchemine. Enfin bref, voilà si tu fais vraiment dans l'horreur, faut pas trop lésiner sur ce genre de détail et SURTOUT ne pas oublier les asticots ! J'aime parler de ce genre de chose. Youpi. Vive la vie, quoi. |
| | Nombre de messages : 3363 Âge : 33 Date d'inscription : 31/10/2008 | Hobbes / Attention : chat méchant Dim 14 Juil 2013 - 21:26 | |
| - Duvodas a écrit:
- Ce post aurait peut-être plus sa place dans la section entraide, mais c'est pas grave.
Oui. En voiture, Simone. |
| | | Invité / Invité Dim 14 Juil 2013 - 21:27 | |
| Non, 5 jours ce n'est pas tellement avancé, m'est avis. Ça doit être comme pour les humains, non ? |
| | | Invité / Invité Dim 14 Juil 2013 - 21:28 | |
| D'accord, merci ! J'avoue que je suis mieux de mettre ça plus "dégueu" que réel mais en même temps, je ne veux pas exagérer car dans mon premier roman, je recevais beaucoup de commentaires de gens qui me disaient: "ça se peut pas ça, quelques minutes après un coup, l'enflure n'a pas encore débuté" et des choses comme ça alors je voulais être plus réaliste ce coup-ci. Mais à ce que j'ai compris, ça dépend vraiment des conditions dans lesquels repose le cadavre (un cadavre à l'air libre va se décomposer beaucoup plus rapidement qu'un inhumé). Je suis surprise de voir que tu me décrives un tel état de décomposition seulement après 5 jours car j'ai compris à travers mes recherches que parfois, un corps qui est enterré, parce qu'il est loin de la surface, peut prendre vraiment beaucoup de temps à se décomposer... J'ai regardé des vidéos de rat et de porc qui se décomposent sur Internet et ça me semblait rapide. En tout cas, je crois que je vais suivre ton conseil et y aller avec mon intuition et mettre le paquet ! Après tout, on écrit pas de l'horreur pour que ce soit chouchou et charmant ! Vives les asticots ! Merci |
| | Nombre de messages : 5431 Âge : 29 Localisation : L'Essone résonne, vide de ma Normandie natale... Date d'inscription : 30/05/2012 | Duvodas / Buffalo Bic Dim 14 Juil 2013 - 21:35 | |
| Ahah, je ne m'y connais pas extrêmement en décomposition, en embaumement, tout ça, mais j'aime bien quand ça pullule de bêbêtes? Après, le lecteur, en se retrouvant face à ton cadavre de chat, il aura peut-être d'autres préoccupations que de se poser de telles questions, hein.
Mais si tu veux garder un côté réaliste, alors tu n'as qu'à axer l'angoisse que sur les impressions et les ressentis du personnage qui découvre le chat. Tu peux faire en sorte que celui qui découvre le chat aperçoive les premiers signes de décomposition et que son esprit les accentue, du fait de son profond dégoût. Il peut s'imaginer des choses, le personnage, quand il est angoissé, comme nous tous et ça permettrait de pas rendre le passage trop incohérent sur le plan du stade de décomposition en fonction du temps. De plus, moi ça me fait plus flipper un romand'horreur basé sur les perceptions des persos que sur des descriptions trop gores. Le gore me fait marrer, plutôt.
Content de t'avoir aidé ! ^^ |
| | | Invité / Invité Dim 14 Juil 2013 - 21:45 | |
| C'est une bonne idée... Le sous-entendu frappe toujours plus que le trop-décrit. J'écris ça et je reviens avec le résultat final. Merci d'ailleurs à tous pour vos conseils et merci à celui qui a déménagé ma question dans le sujet approprié |
| | Nombre de messages : 271 Âge : 32 Pensée du jour : "Au revoir !" dit l'aveugle. (Prévert) Date d'inscription : 29/06/2013 | Gaitay / Autostoppeur galactique Dim 14 Juil 2013 - 22:11 | |
| Je n'aurais pas pu mieux répondre à ta question que ce qui a été dit au-dessus, d'ailleurs j'en sais rien Mais je te conseille la lecture de deux poèmes très connus sur la décomposition : - Une charogne, Baudelaire:
Une charogne
Rappelez-vous l'objet que nous vîmes, mon âme, Ce beau matin d'été si doux : Au détour d'un sentier une charogne infâme Sur un lit semé de cailloux,
Les jambes en l'air, comme une femme lubrique, Brûlante et suant les poisons, Ouvrait d'une façon nonchalante et cynique Son ventre plein d'exhalaisons.
Le soleil rayonnait sur cette pourriture, Comme afin de la cuire à point, Et de rendre au centuple à la grande Nature Tout ce qu'ensemble elle avait joint ;
Et le ciel regardait la carcasse superbe Comme une fleur s'épanouir. La puanteur était si forte, que sur l'herbe Vous crûtes vous évanouir.
Les mouches bourdonnaient sur ce ventre putride, D'où sortaient de noirs bataillons De larves, qui coulaient comme un épais liquide Le long de ces vivants haillons.
Tout cela descendait, montait comme une vague, Ou s'élançait en pétillant ; On eût dit que le corps, enflé d'un souffle vague, Vivait en se multipliant.
Et ce monde rendait une étrange musique, Comme l'eau courante et le vent, Ou le grain qu'un vanneur d'un mouvement rythmique Agite et tourne dans son van.
Les formes s'effaçaient et n'étaient plus qu'un rêve, Une ébauche lente à venir, Sur la toile oubliée, et que l'artiste achève Seulement par le souvenir.
Derrière les rochers une chienne inquiète Nous regardait d'un oeil fâché, Epiant le moment de reprendre au squelette Le morceau qu'elle avait lâché.
- Et pourtant vous serez semblable à cette ordure, A cette horrible infection, Etoile de mes yeux, soleil de ma nature, Vous, mon ange et ma passion !
Oui ! telle vous serez, ô la reine des grâces, Après les derniers sacrements, Quand vous irez, sous l'herbe et les floraisons grasses, Moisir parmi les ossements.
Alors, ô ma beauté ! dites à la vermine Qui vous mangera de baisers, Que j'ai gardé la forme et l'essence divine De mes amours décomposés !
et - Jean de Sponde, Le ventre déchiré cornant de puanteur...:
Mortel pense quel est dessous la couverture D’un charnier mortuaire un corps mangé de vers, Décharné, dénervé, où les os découverts, Dépoulpés, dénoués, délaissent leur jointure :
Ici l’une des mains tombe de pourriture, Les yeux d’autre côté détournés à l’envers Se distillent en glaire, et les muscles divers Servent aux vers goulus d’ordinaire pâture :
Le ventre déchiré cornant de puanteur Infecte l’air voisin de mauvaise senteur, Et le nez mi-rongé difforme le visage ;
Puis connaissant l’état de ta fragilité, Fonde en Dieu seulement, estimant vanité Tout ce qui ne te rend plus savant et plus sage.
Bon, je sais pas si ça t'aidera, mais il y a pas mal de vocabulaire utile, et des idées bien sympa concernant le macabre. Désolé si je suis trop HS... ^^' |
| | | Invité / Invité Mar 16 Juil 2013 - 21:12 | |
| Merci à toi Gaitay pour ces deux poèmes :)Ils sont bien dégueux, comme je les aime Voici le premier jet de ce que j'ai écrit (à retravailler bien sûr). Je veux juste préciser qu'il s'agit de la découverte d'un chat très aimé par son maître en plein deuil. Alors voici: Rassemblant ce qui lui reste de courage, Thomas se penche sur le cadavre et, avec précaution, il retire la couverture qui enveloppe le corps. Au premier coup d’œil, Thomas manque de vomir. Le corps du pauvre animal n’a pas retardé à regagner la terre. Son poil, autrefois éclatant, parfaitement entretenu, est gras, sale, et tient désormais à peine sur la peau à demi-ingurgité par les vers, laissant paraître ici et là des vertèbres, des côtes, des bouts de crâne et de pattes. Ses yeux, autrefois si pétillant de vie, sont complètement éteints, vides, bouffés en entier par les asticots. Le bout blanc de ses oreilles n’existe plus. En fait, ses oreilles entières n’existent plus. Sa bouche, sa belle bouche d’où sortaient des « miaous »¸ de la musique aux oreilles de Thomas, n’est désormais qu’une cave vide d’où quelques dents déchaussées pointent vers l’extérieur, comme si elles voulaient le quitter au plus vite. Son ventre est creux, la peau s’est retirée, et on ne voit plus que les trippes – ou peut-être est-ce de gloutons vers de terre – qui pendent lourdement. Mais l’apparence du cadavre n’est rien. Rien d’horrible à comparer de l’odeur infecte de putréfaction qui se dégage du corps. Une odeur pestilentielle qui pourrait facilement rendre malade un oiseau charognard. Une odeur de mort. Une lugubre et répugnante exhalation. D’abord dégoûté, Thomas regarde tristement le félin éteint. Puis, il se met à le trouver beau. Beau comme dans ses souvenirs, beau comme il a toujours été. Avec son élégant poil roux et ses petits yeux brillants (de larves désormais). Thomas essuie une larme sur sa joue et embrasse la petite tête rousse, enfin ce qu’il en reste. Alors, qu'en pensez-vous ? Merci ! |
| | Nombre de messages : 646 Âge : 43 Localisation : Liège Pensée du jour : L'illogisme lui-même est empreint d'une certaine logique Date d'inscription : 02/07/2013 | Cassis / Hé ! Makarénine Mar 16 Juil 2013 - 21:41 | |
| Beurk, il a l'air sacrément bien ravagé le chat... Et en plus il l'embrassa Je vois bien le chat décomposé, les yeux bouffés, à moitié édenté... Re-beurk, c'est pas très ragoûtant. Je suis pas spécialiste à l'écrit (l'horreur, je la préfère en film), mais ça me semble franchement bien. |
| | Nombre de messages : 197 Âge : 27 Date d'inscription : 05/04/2013 | Eclipse Totale / Tycho l'homoncule Mar 16 Juil 2013 - 21:56 | |
| Comme Cassis, ces scènes là ne me parlent pas vraiment, je ne suis pas spécialiste en la matière. Mais je vais quand même donner un petit commentaire. Je trouve ça assez réaliste, c'est bien décrit, on s'image le scène. - Citation :
- Le corps du pauvre animal n’a pas retardé à regagner la terre.
J'ai juste un peu de mal avec cette phrase là, je ne la saisis pas vraiment. ça veut dire qu'il est recouvert de terre ? - Citation :
- sa belle bouche d’où sortaient des « miaous »¸ de la musique aux oreilles de Thomas,
Je trouve que mettre : "d'où sortaient des mious, cette douce musique que Thomas avait tant entendue" sonnerait mieux, mais c'est juste un avis personnel. - Citation :
- Mais l’apparence du cadavre n’est rien. Rien d’horrible à comparer de l’odeur infecte de putréfaction qui se dégage du corps.
Je dirais plutôt : n'est rien comparé à l'odeur infecte [...] - Citation :
- Avec son élégant poil roux et ses petits yeux brillants (de larves désormais).
J'enlèverai la phrase entre parenthèse. Ton but là était de décrire le félin avant cette mort macabre, donc tu casse un peu le truc en ramenant les larves sur le tapis, mais ça peut donner un effet. Sinon c'est bien écrit, je vois bien le corps de cette pauvre petite bête ... |
| | | Invité / Invité Mer 17 Juil 2013 - 1:50 | |
| Merci de vos commentaires à vous deux. Je vais sans doute suivre tes quelques conseils Eclipse. En effet, la partie entre parenthèse me semble de trop en en faisant la relecture. Merci encore et si vous avez d'autres commentaires et suggestions, ne vous gênez surtout pas |
| | | Invité / Invité Mer 17 Juil 2013 - 2:08 | |
| Salut Oslo, J'aime particulièrement le coup de Thomas qui trouve le cadavre beau malgré son état. On sent bien qu'il l'aime, malgré tout. Avec un petit côté malsain, macabre... Remplacer le cadavre de chat par un cadavre humain et cela donne un hommage à la nécrophilie J'exagère bien sur. Cela dit, je suis particulièrement dérangé par trois phrases : "Une odeur pestilentielle qui pourrait facilement rendre malade un oiseau charognard." => Je n'aime pas trop cette exagération. C'est du genre "c'était à faire peur à la peur elle-même" vois-tu. Après, je ne sais pas si c'est une exagération commune dans le genre Horreur. "Une odeur de mort. => Je ne sais pas trop quoi dire. On a déjà compris que ça sent la mort "enfin ce qu’il en reste. " J'accorde particulièrement d'importance à la chute d'une histoire, d'un chapitre, ou ici d'un paragraphe. Et cette chute me donne l'impression de détendre l'atmosphère, ça ne fait pas "sérieux", j'ai l'impression que c'est de l'humour, noir, mais de l'humour. Je verrais plutôt "et embrasse les restes de la petite tête rousse", tout simplement. |
| | Nombre de messages : 646 Âge : 43 Localisation : Liège Pensée du jour : L'illogisme lui-même est empreint d'une certaine logique Date d'inscription : 02/07/2013 | Cassis / Hé ! Makarénine Mer 17 Juil 2013 - 4:02 | |
| - Citation :
- Je verrais plutôt "et embrasse les restes de la petite tête rousse", tout simplement.
Je pense que l'effet recherché par Oslo est de détendre l'atmosphère : "Thomas essuie une larme sur sa joue et embrasse la petite tête rousse..." pour ensuite rechuter dans l'horreur : "...enfin ce qu’il en reste." Je l'ai pris dans ce sens à la première lecture, mais avec le recul (et surtout maintenant que tu le dis), c'est vrai que d'autres pourraient y voir de l'humour noir. |
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