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| Est-ce qu'une école de création littéraire peut être utile ? | |
| | Nombre de messages : 85 Âge : 29 Date d'inscription : 01/07/2013 | Blanche / Pippin le Bref Ven 12 Juil 2013 - 17:34 | |
| J'aimerais bien aller dans la nouvelle école qui a ouverte au Havre , cette école apprendrait à être écrivain, ou orienterait vers les métiers de l'édition, des critiques littéraires... Est-ce que vous connaissez? Si oui Vous savez si c'est réputé? Aussi je me demande si c'est bien d'apprendre à écrire ou si au final ça ne s'apprend pas et il faut mieux conserver sa liberté... Et aussi connaissez vous le fonctionnement des facs création littéraires au Québec, parcequ' elles sont nombreuses? Merci pour vos précieux renseignements et avis !!! |
| | Nombre de messages : 1833 Âge : 27 Date d'inscription : 11/07/2012 | Guardian of the Moon / Journal du posteur Ven 12 Juil 2013 - 18:10 | |
| Selon moi, on n'apprend pas à "devenir écrivain". Après, pour les maisons d'édition peut-être mais pas pour devenir écrivain. |
| | Nombre de messages : 2612 Âge : 45 Localisation : Nord Pensée du jour : "Les mômes maintenant, ils lisent, ils lisent, ils lisent et résultat...ils sont encore puceaux à 10 ans..." Date d'inscription : 17/09/2008 | Marc Anciel / Sous-chef de projet démoniaque chez Édilivre Ven 12 Juil 2013 - 18:30 | |
| Est-ce que c'est utile? Forcément, oui. Est-ce que c'est nécessaire? Ca dépend. En France, on est encore très réfractaires aux ateliers d'écriture et autres formations au "métier" d'écrivain. Aux Etats-Unis, c'est normal. Les écoles formatent. Elles apprennent à écrire des best sellers, parce qu'il y a des techniques, des recettes. Elles n'apprennent pas à écrire des chefs-d'oeuvre. Cela dit, les écoles d'art existent et on peut très bien en sortir et produire des chefs-d'oeuvre, simplement en sortant du carcan qu'on nous a inculqué. C'est un outil, après on en fait ce qu'on veut. |
| | Nombre de messages : 54 Âge : 34 Localisation : Dans une autre saison en enfer Date d'inscription : 16/11/2008 | misia / Clochard céleste Ven 12 Juil 2013 - 23:11 | |
| Chez moi, au Québec, nous pouvons recevoir la formation en création littéraire depuis je crois une trentaine d'années. Personnellement, je ne l'ai pas fait car je crois que la meilleure façon d'apprendre à écrire, c'est de lire. Du reste, j'ai pris quelques cours en complémentaire, et je pense que ça a un potentiel, du moins dans la propositon d'ateliers exploratoires et pour nous aider à sortir de notre zone de confort. On n'apprend pas à écrire, mais se faire critiquer par un professeur et auteur publié qui a réfléchi à sa création et son art, c'est plutôt constructif en général. Enfin, selon moi ! Ça a quand même ses limites, dans le sens où la création c'est très très très subjectif (genre que je fais dans la prose parfois poétique, et j'ai eu un prof qui a commencé son cours par « j'aime pas la poésie, mettez-en pas dans votre prose », un idiot bref - pour plusieurs raisons), mais les ateliers proposés sont souvent très formateurs. (Un gros bémol pour la formation chez moi, c'est le manque de contringement : tout le monde peut s'inscrire, alors on se retrouve avec des auteurs qui écrivent depuis des années et des touristes qui veulent s'essayer à la création. Selon moi, ça devrait être comme tous les arts et demander un genre de port-folio... mais bon, ça c'est ici.) Perso, je pense que ça peut être très formateur. Et ça créée des réseaux d'écrivains en herbe avec qui discuter de littérature, d'écriture et même, partager ses écrits. À toi de voir ce qu'offre la formation au Havre. |
| | Nombre de messages : 34 Âge : 28 Date d'inscription : 01/04/2013 | Eleonora P. / Petit chose Sam 13 Juil 2013 - 5:49 | |
| Je pense qu'on peut apprendre à écrire dans le sens où on peut apprendre la conjugaison, la grammaire, la valeur des temps, l'orthographe, etc, etc, etc. Mais la sensibilité d'un auteur ça ne s'apprend pas, chaque auteur a sa vision des choses, va inventer ses propres métaphores, ses propres termes, ses propres personnages et ses propres histoires... Je pense qu'on ne peut pas apprendre à devenir écrivain. |
| | Nombre de messages : 257 Âge : 37 Localisation : Chatellerault, ou Paris Pensée du jour : La culture, c'est comme la confiture : ça se partage. Date d'inscription : 20/05/2013 | L'Arbre / Autostoppeur galactique Sam 13 Juil 2013 - 6:08 | |
| Chez moi, c'est le contraire : je pense qu'on apprend à devenir écrivain. Il y a souvent un talent préliminaire certes, une facilité de départ plus ou moins prononcée, reste que je ne pense pas qu'il y ait un seul écrivain pour prétendre avoir écrit aussi bien la première fois qu'actuellement. Un peu partout, y compris sur ce forum, on conseille d'écrire, d'écrire et d'écrire encore, pour s'améliorer, pour s'entraîner. Lisez votre premier poème/nouvelle, et le dernier en date, et revenez nous dire qu'entre temps, vous n'avez rien appris sur la manière d'enchaîner les mots et les phrases. Quasiment toute la scolarité est basée sur ce même principe. On apprend une chose, puis on fait des exercices sur le sujet, encore, et encore, pour apprendre par la pratique à appliquer ce qu'on nous a enseigné. Et ce tout autant dans les matières scientifiques que littéraires. Et quand on fait ça dans notre coin, à réessayer encore et encore, ce n'est plus de l'apprentissage ?
Quant à savoir si cette école est utile, je n'en ai aucune idée. Il faut d'abord connaitre son ouverture d'esprit vis-à-vis des différentes méthodes d'écriture. Reste qu'apprendre la théorie du métier, et être de temps en temps forcé à écrire d'une autre manière que celle dans laquelle on s'est fait notre petit nid, cela pourrait être formateur. |
| | Nombre de messages : 34 Âge : 28 Date d'inscription : 01/04/2013 | Eleonora P. / Petit chose Sam 13 Juil 2013 - 7:58 | |
| Oui mais il y a une différence entre apprendre à écrire, à bien écrire, à écrire français, à savoir enchaîner les mots, et être écrivain. La sensibilité d'un écrivain ça ne s'apprend pas... la vision d'un écrivain ça ne s'apprend pas... Puis Baudelaire, Hugo, Rimbault, et les autres n'ont pas appris à être écrivain, ils ne sont pas allés dans des écoles pour apprendre à écrire. Bien sûr c'était des érudits, ça ça serait difficile à contredire, mais ils n'ont pas appris à devenir écrivain comme on apprend les maths. |
| | Nombre de messages : 5431 Âge : 29 Localisation : L'Essone résonne, vide de ma Normandie natale... Date d'inscription : 30/05/2012 | Duvodas / Buffalo Bic Sam 13 Juil 2013 - 8:48 | |
| Oui, je pense comme Eleonora. En fait, on ne peut apprendre à être un écrivain (on l'est à partir du moment ou on écrit son histoire), mais on peut toujours apprendre à devenir un bon écrivain, a travers des forums comme JE, des techniques, le peaufinage de son style, etc. Donc ces écoles permettraient (probablement) d'acquérir des procédés pour améliorer son niveau d'écriture. |
| | Nombre de messages : 392 Âge : 28 Date d'inscription : 18/03/2013 | Float / Tapage au bout de la nuit Sam 13 Juil 2013 - 9:01 | |
| - Eleonora P. a écrit:
Oui mais il y a une différence entre apprendre à écrire, à bien écrire, à écrire français, à savoir enchaîner les mots, et être écrivain. La sensibilité d'un écrivain ça ne s'apprend pas... la vision d'un écrivain ça ne s'apprend pas... Puis Baudelaire, Hugo, Rimbault, et les autres n'ont pas appris à être écrivain, ils ne sont pas allés dans des écoles pour apprendre à écrire. Bien sûr c'était des érudits, ça ça serait difficile à contredire, mais ils n'ont pas appris à devenir écrivain comme on apprend les maths. Sauf qu'être érudit ça te sert justement à connaître un certain nombre de principes étudiés depuis l'antiquité et depuis qu'on se questionne sur la structure d'une histoire, sur la forme d'un récit. Un auteur qui néglige toutes ces connaissances, qu'il les détienne des Grecs ou du plus mauvais manuel du type "comment écrire une histoire", il aura quand même peut de chance d'exposer ce que tu appelles "vision" ou "sensibilité". La vision, la sensibilité, l'imagination, la personnalité, tout ça c'est personnel, et c'est bien pour ça que tout le monde en a. Le talent, ce n'est pas d'en avoir, mais de le faire partager à travers une histoire, un poème, qu'il saura, grâce à certaines techniques, rendre intéressant pour un lecteur... qui pourra alors voir derrière la technique "la vision" ou la "sensibilité" de l'auteur. Tu n'entres certes pas dans une école pour te découvrir entant qu'être humain, et "travailler", découvrir, ta "sensibilité" ou ta "vision"... mais tu y vas pour te confronter à certains principes, certaines méthodes, certaines approches. Je dis bien confronter. Ca reste une technique... d'art. Ce n'est pas de la science où un consensus est obligatoire. Ici, certains principes font quand même consensus, et il faut les connaître, quitte à jouer avec, le reste est libre, et parfois certaines méthodes ou approches sont mêmes contradictoires. A chacun de se forger sa propre "école". Mais se confronter à celle des autres, à travers une école, un forum, des lectures, c'est quand même le meilleur moyen pour apprendre à écrire. On ne devient pas écrivain en se contemplant le nombril, ou en travaillant sa "sensibilité" ou sa "vision". Pour un Kerouac, t'as mille écrivains beatniks qui sont incapables de présenter une oeuvre qui "tient la route" (et là on peut féliciter l'éditeur de Kerouac qui a dû déchiffrer les beat-papyrus de l'auteur^^ ). |
| | | Invité / Invité Sam 13 Juil 2013 - 9:43 | |
| | Nombre de messages : 355 Âge : 32 Date d'inscription : 27/09/2012 | Taliesin / Tapage au bout de la nuit Sam 13 Juil 2013 - 10:28 | |
| Je suis de l'avis de Marc Anciel: apprendre a faire des best seller on peut le faire dans un cadre universitaire. Mais cela dit on peut aussi apprendre à faire ça chez soi, au chaud, en lisant "fifty shades of grey" et le cycle de l'héritage (le truc de Paolini qui pompe sur Star Wars)...
On peut aussi apprendre à travailler son style, sa conjugaison, sa grammaire en allant en cours de français et en lisant beaucoup...
Si on additionne les deux on arrivera a devenir "écrivain"... mais pour écrire quoi? Les aventures du Prince Malno Linke, l'agent secret bien connu qui se tape trois gonzesses dans chaque bouquin et règle ses soucis à la grenade?
Si tu n'as pas envie de devenir un professionnel stéréotypé à la Marc Levy le meilleur conseil qu'on puisse te donner c'est de commencer à écrire et de te lire avec un œil critique. Au fil du temps tu arriveras surement à devenir "écrivain"... peut être. |
| | Nombre de messages : 1040 Pensée du jour : Qui es-tu, noble bipède? Date d'inscription : 14/10/2012 | Suspiria / Effleure du mal Sam 13 Juil 2013 - 17:51 | |
| J'ai l'impression que ma pensée à ce sujet a déjà été dite donc je vais juste la résumer :
ça peut être utile MAIS nécessite de garder son originalité, de savoir ressortir du carcan (ce n'est qu'un outil). Avantage sérieux (supposé, mais si ces écoles marches je ne vois pas pourquoi au fur et à mesure du temps il n'en serait pas ainsi) : un jeu de relation permettant une plus grande facilité à se faire édité, avec une bonne visibilité (couverture par des amis critiques?). Bref. (supposé pour le moment). |
| | Nombre de messages : 186 Âge : 44 Localisation : Le libournais, ses vignobles... Date d'inscription : 25/03/2013 | Jérôme HURSTEL / Tycho l'homoncule Jeu 18 Juil 2013 - 13:24 | |
| Oh mon Dieu, j'imagine avec horreur que d'ici quelques années il faudra justifier d'un diplôme pour se revendiquer "romancier", sans même parler d'"écrivain"! Les maisons d'éditions le demanderont, et au lieu de mettre en avant leur talent et leur originalité, leur sensibilité et leur maitrise, les futurs premiers souligneront au rouge la mention obtenue! Cauchemar, que j'espère sincèrement fantasque...ou raison personnelle supplémentaire pour quitter la France (c'est vrai, quoi, bientôt pour dire bonjour il faudra être inscrit à l'ordre des météorologues ou des astrologues ) |
| | Nombre de messages : 2612 Âge : 45 Localisation : Nord Pensée du jour : "Les mômes maintenant, ils lisent, ils lisent, ils lisent et résultat...ils sont encore puceaux à 10 ans..." Date d'inscription : 17/09/2008 | Marc Anciel / Sous-chef de projet démoniaque chez Édilivre Jeu 18 Juil 2013 - 15:55 | |
| Pas sûr que ce soit mieux ailleurs. L'exception culturelle... Et puis c'est pas forcément cauchemardesque. A l'heure actuelle, n'importe qui se croit écrivain (même moi, c'est dire...) et envoie n'importe quoi aux éditeurs qui du coup sont submergés de bouses. Pas sûr que ça les rende plus enthousiastes à l'idée de nous lire que si n'importe qui pouvait suivre une formation. Ca ne les empêcherait pas non plus de s'intéresser aux textes sortant des sentiers battus, comme ils le font aujourd'hui. |
| | Nombre de messages : 392 Âge : 28 Date d'inscription : 18/03/2013 | Float / Tapage au bout de la nuit Jeu 18 Juil 2013 - 20:24 | |
| - Jérôme HURSTEL a écrit:
- Oh mon Dieu, j'imagine avec horreur que d'ici quelques années il faudra justifier d'un diplôme pour se revendiquer "romancier", sans même parler d'"écrivain"! Les maisons d'éditions le demanderont, et au lieu de mettre en avant leur talent et leur originalité, leur sensibilité et leur maitrise, les futurs premiers souligneront au rouge la mention obtenue!
Cauchemar, que j'espère sincèrement fantasque...ou raison personnelle supplémentaire pour quitter la France (c'est vrai, quoi, bientôt pour dire bonjour il faudra être inscrit à l'ordre des météorologues ou des astrologues ) L'écriture est un art... qui peut s'apprendre. Exemple : tu rentres dans l'école d'écriture, ça n'a jamais fait de mal à personne.
Dernière édition par Float le Dim 28 Juil 2013 - 17:50, édité 1 fois |
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