Tu remarqueras, Groet, que le vinyle est devenu un luxe. Non par son coût (même si le prix des bonnes platines est substantiel) mais son usage même : sur une platine de salon, donc aucune mobilité et stockage conséquent. Le "on y est revenu" est donc à nuancer car il n'est pas revenu comme ce qu'il était jadis, c.a.d un support principal d'écoute.

Ce qui est probable c'est qu'il en advienne de même pour le livre. Au lieu de ranger ses centaines de Folio dans l'armoire qui a pile la bonne profondeur, on aurait une dizaine de bouquins à mettre en évidence comme autant de manifestations de ce vers quoi on tend ou qu'on aime.

Oui, j'ai bien peur qu'à  la quête incessante d'optimiser le temps ne s'y double la quête d'optimiser l'espace et le livre objet ne plaide pas en sa faveur...

Jo Ann v. a écrit:

Une réaction de plus en plus courante : « et ton livre (papier), il sort quand en numérique ? ».

Ben c'est ma réaction à moi. Perso, je ne lis plus de papier. Entre autre parce que je ne suis pas soigneux et que j'aime pas maltraiter les livres. (Contradictoire, c'est vrai).

Entre autre aussi parce que ça me permet d'acheter des livres à des prix sympas, sans léser les auteurs (j'achète surtout "indépendant/auto-publié/numérique pur").

Enfoin parce que c'est plus pratique pour les transports ou manger un sandwich, c'est moins fatiguant à la lecture (je lis des "pavés" en général)... Bref, je gagne en confort.

Je fais sans doute partie d'une toute petite minorité. Ce qui n'empêche que quand je vois un livre qui me plait, s'il n'est pas dispo en numérique, je passe.

David : Tout à fait d'accord. Le "on y est revenu" faisait très égoïstement référence à mon mari et moi même. Le soucis principal que je rencontre avec les livres papiers, c'est que je les lis une fois et c'est fini. Après ça part au stockage. Contrairement aux BD que je relis à chaque sortie de nouveau tome, et aux CD/Vinyles que j'écoute en boucle.

Ancien gros liseur, j'ai des centaines de livres à la cave que je ne désespère pas de mettre à la lumière dans une pièce dédiée. Nouvel amateur de BD (depuis un peu plus d'un an) la place est vraiment problématique mais quel plaisir de les relire ! Enfin, pour le vinyle, ancien DJ (ça remonte à 15 ans) j'ai un temps collectionné les vinyles, encore plus loin enfoncés dans la cave. J'attends que les enfants grandissent pour m'y remettre, et goûter au plaisir de voir un disque tourner dans le salon, précédé de son grésillement inimitable...

Groët a écrit:

Le soucis principal que je rencontre avec les livres papiers, c'est que je les lis une fois et c'est fini.

C'est marrant, moi c'est tout le contraire. J'adore relire les livres (enfin, ceux que que j'ai aimés), je les découvre à chaque fois avec un œil neuf. Je me force à attendre quelques années pour être sûre de les avoir plus ou moins oubliés. Et le fait que ce soient des livres papier qui me narguent - comme une invitation irrésistible - depuis les rayons de ma bibliothèque contribue à accentuer ce plaisir.

Avec le numérique... ça doit être possible aussi de relire les livres, mais l'attraction, l'impatience sont-elles les mêmes ?

En ce qui me concerne, le format papier me semble être primordial pour que je sois satisfaite de mon travail. Rien que d'un point de vue de lecteur, un livre en format numérique est moins impersonnel qu'un en format papier; il manque la sensation qu'il procure, autant par le toucher que par d'odeur. L'écran du format numérique semble faire office de barrière entre le monde créé par l'auteur et la réalité.

Et un aspect que personne ne cite; je ne dirai pas que livre numérique est un gage de mauvaise qualité; par contre, cela ne me met pas en confiance que la culture soit entre les mains de la grande production commerciale... En passant par les marchands de tablettes, Amazon et autres sites de vente, ainsi que les maisons d'édition qui détiennent un capital important que pour assurer un bon chiffre de ventes au format numérique, ne pourrait-on pas parler là d'un monopole de littérature ? 
Rien n'est ni tout blanc ni tout noir, je comprends le fait de vouloir concentrer toute la littérature en un aspace matériellement réduit, ça dépend du point de vue.

Molly a écrit:

Groët a écrit:

Le soucis principal que je rencontre avec les livres papiers, c'est que je les lis une fois et c'est fini.

C'est marrant, moi c'est tout le contraire. J'adore relire les livres (enfin, ceux que que j'ai aimés), je les découvre à chaque fois avec un œil neuf. Je me force à attendre quelques années pour être sûre de les avoir plus ou moins oubliés. Et le fait que ce soient des livres papier qui me narguent - comme une invitation irrésistible - depuis les rayons de ma bibliothèque contribue à accentuer ce plaisir.

Avec le numérique... ça doit être possible aussi de relire les livres, mais l'attraction, l'impatience sont-elles les mêmes ?

Moi aussi je suis un relecteur. Et j'apprécie d'autant plus ma liseuse que je n'ai pas de problème pour stocker ma bibliothèque, et encore moins pour en ressortir un volume apprécié des années plus tôt...

AbImoPectore a écrit:

En ce qui me concerne, le format papier me semble être primordial pour que je sois satisfaite de mon travail. Rien que d'un point de vue de lecteur, un livre en format numérique est moins impersonnel qu'un en format papier; il manque la sensation qu'il procure, autant par le toucher que par d'odeur. L'écran du format numérique semble faire office de barrière entre le monde créé par l'auteur et la réalité.

Et un aspect que personne ne cite; je ne dirai pas que livre numérique est un gage de mauvaise qualité; par contre, cela ne me met pas en confiance que la culture soit entre les mains de la grande production commerciale... En passant par les marchands de tablettes, Amazon et autres sites de vente, ainsi que les maisons d'édition qui détiennent un capital important que pour assurer un bon chiffre de ventes au format numérique, ne pourrait-on pas parler là d'un monopole de littérature ? 
Rien n'est ni tout blanc ni tout noir, je comprends le fait de vouloir concentrer toute la littérature en un aspace matériellement réduit, ça dépend du point de vue.

Pour la première partie, c'est clairement une question de goûts personnels. Je sais que quand j'ai sauté le pas, il y a 3 ans, de passer au numérique, j'ai hésité : allais-je retrouver la lecture avec un appareil. Et puis en fait c'est simple : mon activité, c'était la Lecture, pas la livrure ). Une fois dans le texte, peu importe les artifices, voir même la liseuse est moins "intrusive". Mais c'est très personnel.

Pour la seconde, passé le matériel, rien n'oblige de passer ni par les grands "e-libraires" (je les boycotte tous sauf Kobo, et encore), ni par les grosses maisons d'éditions. Au contraire, avec le numérique, ces dernières perdent leurs avantages au profit des plus petites qui ont beaucoup moins de mal à rentrer sur le marché et accéder aux lecteurs. A l'extrême, l'auto-publication. Tu trouveras difficilement plus petit comme structure ;P .

AbImoPectore a écrit:

Et un aspect que personne ne cite; je ne dirai pas que livre numérique est un gage de mauvaise qualité; par contre, cela ne me met pas en confiance que la culture soit entre les mains de la grande production commerciale...

Moui... en même temps une balade dans un centre culturel hier m'a permis de découvrir quelques tomes format papier : Ti pois, et Ti boudin entre autre qui mettent en scène un petit pois pour l'un et un boudin dans l'autre... Pour les enfants je suis aussi tombée sur un exemplaire dont le contenu était Carabistouille, la Cagouille, je t'écrabouille. Il est tout à fait possible que je n'ai pas pris l'édition papier pour un gage de qualité...

Citation :

La question étant : publication numérique pure, je dis oui. Sans hésiter. Ce sera le cas pour deux de mes romans. :-)

C'est une option possible... mais qui exclut ceux qui ne lisent pas de livres numériques.

e-bou a écrit:

Citation :

La question étant : publication numérique pure, je dis oui. Sans hésiter. Ce sera le cas pour deux de mes romans. :-)

C'est une option possible... mais qui exclut ceux qui ne lisent pas de livres numériques.

Mais n'exclus-tu pas les lecteurs numérique en attendant/espérant une réponse positive d'un éditeur ? ;P

TheSFReader a écrit:

e-bou a écrit:

Citation :

La question étant : publication numérique pure, je dis oui. Sans hésiter. Ce sera le cas pour deux de mes romans. :-)

C'est une option possible... mais qui exclut ceux qui ne lisent pas de livres numériques.

Mais n'exclus-tu pas les lecteurs numérique en attendant/espérant une réponse positive d'un éditeur ? ;P

Du papier uniquement exclut aussi des lecteurs. :-)


Il y a quelques semaines, j'ai dû lire un roman en service de presse. Bon sang, je n'étais plus habituée au *poids* d'un pavé en papier ! J'ai trouvé ça amusant, on s'habitue vite.
Autre chose, avec la liseuse, on a un dictionnaire à portée de clic. Et je trouve ça assez chouette (tant que je ne me mette pas à lire la page du dico entre deux chapitres...).

Kylie Ravera a écrit:

J'en ai déjà parlé à plusieurs reprises, mais le modèle économique qui aurait mes faveurs est celui que je m'applique: les formats numériques seraient offerts pour l'achat du format papier.

Les Roses Bleues (suisses) le proposent. :-) À quand les autres ?

Marrant, Kylie souhaite appliquer à la littérature ce qui se fait dans l'univers du 7eme art. Quand vous achetez certains DVD ou Blue-rays, une copie numérique du film vous est offerte. Pratique lorsqu'on se déplace avec sa tablette.

Pour répondre au sujet du topic, j'ai deux points de vue. Celui du lecteur, et celui de l'auteur.

Commençons par celui du lecteur : Je ne suis pas spécialement attaché au format papier. J'ai déjà lu quelques bouquins en numérique, et si l'interface (j'utilise Calibre pour lire un format epub) est plus agréable que pour lire un format pdf, la lecture sur pc portable reste plus fatigante à moyen terme (je n'ai pas encore fait l'acquisition d'une liseuse, dont la luminosité de l'écran est plus reposante pour les yeux). Il faut dire que je travaille déjà toute la journée sur PC, ceci expliquant peut-être cela. Par contre, mon rapport à l'oeuvre est le même que pour un livre papier. Manquant de place sur les étagère de ma bibliothèque, le numérique est plutôt intéressant en ce sens.

Du point de vue de l'auteur, l'édition en format numérique n'est pas à opposer au format papier. Je pense que les deux sont complémentaires, et que si le marché du numérique est encore aujourd'hui marginal, il n'est pas à négliger. En effet, il y a de plus en plus de personnes technophiles, accros aux nouvelles technologies, qui se ruent sur le dernier smartphone ou la dernière tablette tactile en vogue (un de mes collègues est comme ça), et c'est un public à ne pas négliger. De plus, pour les gens qui utilisent beaucoup les transports en commun, lire un bouquin sur un smartphone ou une liseuse est probablement plus aisé que de se trimballer avec un pavé de 500 pages.  Autre avantage pour l'auteur, l'édition numérique a souvent une ligne éditoriale moins classique et frileuse que les maisons d'édition traditionnelles; et comme le coût de production d'un ebook est moindre que celui d'un format papier, elle permet plus aisément la publication d'ouvrages courts ou plus décalés. L'édition numérique offre également des possibilités qu'un format papier ne permet pas, notamment en terme d'interactivité (epub enrichi), ce qui peut être très intéressant dans le cas de récits jeunesse : texte lu (pour ceux qui ne savent pas encore très bien lire ou pour les mal-voyants), musique d'accompagnement, jeux... Le boum des tablettes numériques pour enfants en décembre dernier est à ce titre un indicateur intéressant. Les minots, lecteurs de demain, trouveront peut-être le livres papiers aussi obsolètes qu'un vieux parchemin. A méditer donc...