Pas de diffuseur signifie vente exclusive aux proches ou à l'auteur lui-même!
Je viens de voir le site de Chloé des Lys, ils font payer les exemplaires commandés par l'auteur! c'est de ça qu'ils vivent?

Avec si peu de ventes et aucune diffusion auprés du grand public, je comprends qu'ils n'exigent pas l'exclusivité du roman. Ils se priveraient de beaucoup d'auteurs qui sont en même temps leurs clients!

Mais un éditeur qui va faire corriger, illustrer, mettre en page et imprimer 2000 exemplaires et les diffuser dans les librairies (tout ça à ses frais), lui, tu peux être sûr qu'il va avant tout s'assurer que le roman est introuvable chez ses concurrents.
D'où la clause d'excusivité!...et c'est normal, mets-toi à sa place!

Tous les editeurs font payer les exemplaires commandés par l'auteur avec une remise de 30 à 40%, en général (Chloé des lys, c'est un peu plus.
L'exclusivité pour un livre est toujours acquise et demandée, c'est le bon sens : la clause d'exclusivité concerne les (autres) productions de l'auteur (4 autres livres ou 5 ans à partir du 1er, dont on est délié si l'éditeur refuse 3 textes).
Et CDL ne "vit" pas de ça : c'est une association animée par 13 ou 14 bénévoles qui n'ont pas 10 euros par mois en dédommagement ; tous les bénéfices sont investis dans la production, sauf juqu'à 40% qui reviennent à l'auteur si le livre est bénéficiaire.

L'éditeur envoie quelques exemplaires gratuits à l'auteur, pour lui et ses proches, sans qu'il ait besoin de les commander.
Ca fait parti des frais de production comme les exemplaires envoyés pour le dépot légal et aux journalistes. C'est prévu dans les charges. De son côté, l'auteur renonce à ses droits d'auteur sur ces exemplaires, c'est tout.

Quand je dis que CDL vit des exemplaires achetés par l'auteur, je veux dire qu'ils arrivent à faire tourner leur petite structure avec ça.
Je pense que ceux sont avant tout des auteurs qui ont monté leur petite maison d'édition entre potes, pour s'auto-éditer.
Comme tu l'as dit, ceux sont des bénévoles, ils ne touchent pas de salaires, mais ont quand même des frais de production...alors ils demandent à chaque auteurs de payer la production des exemplaires qu'il commande.
C'est trés bien si ça suffit au bonheur de l'auteur, mais ça reste intimiste, faut pas y chercher une édition diffusée auprés du grand public.

Pour l'exclusivité d'un auteur pendant cinq ans ou pour quatre autres titres, au bon vouloir et sans engagement de l'éditeur, ça me parait tarabiscoté, cette histoire! C'est en tout cas, une clause abusive si l'éditeur ne s'engage pas à éditer!
Tu imagines? Tu n'es pas sûr que tes romans seront édités, mais tu dois quand même rester cinq ans chez cet éditeur? Pourquoi pas dix ou vingt ans pendant qu'on y est !

Dans les contrats des écrivains-stars, je veux bien, mais si la star s'engage à écrire plusieurs romans dans une période donnée, l'éditeur, lui, s'engage à les éditer!
Ca se signe à deux un contrat! les deux parties ont des obligations mais doivent aussi y trouver leur compte.

Ce droit de préférence est tout simplement prévu comme ça par la loi. c'est 5 ans ou 5 livres au premier ds deux tremes atteints.
Si tu parlais des exemplaires auteur, sûr que CDL n'en prévoitque 2, service de presse compris,(compensé par une remise d'environ 45% sur le prix des livres, en général c'est souvent 30).
Et ces exemplaires cadeau sont (ou étaient) souvent de 10 : il n'est pas rare qu'ils se réduisent à 5 de nos jours pour les petits, moyens, voire quelques gros éditeurs : les temps sont durs.

monilet a écrit:

ces exemplaires cadeau sont (ou étaient) souvent de 10 : il n'est pas rare qu'ils se réduisent à 5 de nos jours pour les petits, moyens, voire quelques gros éditeurs : les temps sont durs.

Quand je dis quelques exemplaires gratuits, oui, je veux dire entre 5 et 10.

Par contre, les temps sont durs...pour les structures bénévoles comme CDL, certes, mais pas pour les gros!

Je parle en jeunesse parce que c'est ma partie (je ressors mon étude de marché! )

5% de croissance par an, 76 millions d'exemplaires vendus pour 656 millions d'euros de CA en 2011. (sources ministère de la culture)...et le marché jeunesse est le second secteur aprés l'édition adulte...on imagine les chiffres chez les adultes!

Y'en a du pognon, va! Faut pas pleurer sur leur sort, ils peuvent se permettre de les offrir les 5 exemplaires gratuits! Surtout que c'est prévu dans le budget et que ce sera remboursé par les ventes, t'en fait pas...

Maintenant chez les éditeurs fauchés qui vont te faire payer tes exemplaires, est-ce que ça vaut vraiment la peine de s'engager sur cinq ans ou pour quatre titres qui ne seront pas diffusés?...et même pas imprimés, je suppose, sinon où les stockent-ils puisqu'ils ne les mettent pas en librairies?

Justement, chez les "fauchés" - comme tu dis - il n'y a bien souvent pas cet engagement, cf. les 3 miens.
Maintenant, c'est sûr qu'il vaut mieux être beau, riche et bien portant que laid, pauvre et malade.

Citation :

Là, on a des éditeurs qui ne dépensent pas un centime, qui n'impriment pas le livre,

En fait, SergentMajor, c'est plus compliqué que ça.

Pour ma part, j'ai signé avec Kiro, en juin 2011, du temps où ils semblaient encore "clean".
J'ai eu une directrice d'ouvrage avec qui j'ai retravaillé mon texte (sans rien débourser bien sûr). Mon livre est sorti en mars 2012, un peu en retard mais pas tant que ça. On m'a envoyé 10 exemplaires gratuits (plus 5 autres par la suite, comme SP supplémentaires). J'ai fait une commande auteur avec 35% de réduc (plus déduction de mes droits d'auteur sur ceux que j'avais déjà vendus), j'ai pu faire des salons, des dépôts en librairie, etc... Bon, il n'y avait pas de promo ni de diffusion, principal défaut, mais sinon, ce n'était pas si mal pour un petit roman dans lequel je n'avais pas eu envie de m'investir plus que ça, et dont je n'avais même pas fait de tirage papier pour l'envoyer aux gros, aux "vrais" éditeurs.

Les choses se sont gâtées ensuite avec Kiro, parce qu'ils ont vu trop gros et ont géré leur affaire comme des branques, sans payer leurs employés ni les imprimeurs etc., mais au départ, leur idée n'était pas si mauvaise. De plus, ils n'exigeaient aucune pré-vente pour sortir le livre, c'était juste un "plus" si on en faisait quelques unes.

Je pense qu'il y a des petits éditeurs plus honnêtes que Kiro avec qui il est possible de travailler, même si le tirage n'est pas énorme et les conditions modestes.

Eh oui, ces petites maisons, quand elles sont honnêtes (CDL par exemple) ont leur utilité. Voici ce que CDl écrit : "Les Editions Chloé des Lys ont été créées en 1999. Elles ont pour objectif de permettre aux auteurs qui la contactent d'éditer leur livre (à compte d'éditeur, le compte d'auteur ne servant... à rien), mais également de se faire connaître par le biais des revues littéraires, par les librairies, par les salons et foires...


En quelque sorte les Editions Chloé des Lys ont pour objectif de servir de tremplin aux auteurs qui signent chez elle."
Et le contrat est rempli. Bon, inconvénient :maintenant ils leur faut 2 ans pour sortir un livre et pb pour la diffusion, comme beaucoup de petites maisons.
Ah, si on pouvait tous être édité par une grosse boîte friquée... !

Petite question, comment arrive t'on à vendre un livre (en dehors de ses proches), si la maison d'édition n'a pas de diffuseur?
Parce que même avec un superbe ouvrage, sans pub c'est quasi nul.

Même pas d'envoie à des critiques, ou blogs spécialisés. Comment peut on se dire éditeur et ne pas faire la promo de ses auteurs, sinon à ce compte là, ils ont le même travaille que Lulu ou thebookedition, non?

C'est difficile : on fait sa pub sur le net, on fait des signatures dans les librairies et grands surfaces, on fait des salons du livre.
Ce petits éditeurs font quand même des services de presse, ont leur blog, site et parfois leur émission de net-télé.

Une maison d'édition à compte d'éditeur, ça fait plus pro : de plus en plus de salons, voire librairies, refusent les comptes d'auteur et les auto-édités. mais je suis d'accord, ce n'est pas le Pérou !

Ah oui quand même, il y a un accompagnement.
Ben c'est sûr qu'en France l'auto-édition a mauvaise presse, parfois à tord ou à raison...
Mais je ne suis pas étonnée de ce que tu dis sur les refus, alors avoir un éditeur même petit, ça donne une impression plus "pro".
Mais j'espère que les mentalités vont changer quand même pour l'auto-édition, parce que parfois un auteur tout seul a autant la niaque qu'un gros editeur pour promouvoir son livre.