e-bou a écrit:

L'édition à compte d'éditeur, c'est intégrer l'équipe de France de football.

L'édition à compte d'auteur, c'est acheter une tenue de l'équipe de France chez Décathlon et parader avec à Eurodisney en se prenant pour Zidane. La classe.

J'aime beaucoup cette comparaison !

Sérieusement jeune homme, les prestataires de service (compte d'auteur) te demanderont très cher en comparaison du service qu'ils te rendront. Ils te demandent une somme phénoménale pour l'impression et si tu veux qu'un correcteur y jette un oeil, tu casqueras encore plus ! Et niveau promo... Niet, nada, néant. Au mieux, ils enverront un exemplaire au journaliste près de chez toi. Mais les salons, faut pas rêver, ils ne réserveront pas de stand pour toi.

Tu veux une preuve qu'ils ne sont pas bien considérés dans le milieu ? Sais-tu ce qu'est Electre ? C'est la base de données des libraires, tous les livres des éditeurs y sont référencés. Ebien bénévent et compagnie n'y sont pas répertoriés, ils se font refouler à l'entrée.

Tu veux dépenser l'argent de tes parents pour imprimer ton livre ? Alors il vaut mieux t'auto-éditer. Tu paieras moins cher et le boulot sera bien fait.

Il ne faut pas se fâcher, TaedR.

Les petits coups de griffes, c'est probablement car même si personne ici ne te connais (c'est l'intérêt d'un forum, la parole libre), car tu dis beaucoup de choses de toi.

1/ Ton âge. Évidement, la quasi-totalité des gens qui viennent ici ont un peu plus de 16 ans, mais ils ont eu cet âge-là un jour. Il arrive qu'un surdoué en mathématiques parvienne à l'excellence à cet âge. En connais-tu en littérature qui soit à maturité ? L'idée générale est que si tu es capable de produire un roman à 16 ans, c'est très prometteur, mais que tu as le temps pour l'édition de te travailler toi même, en tant que matériau.

2/ Ta localisation géographique. Le 6ème, ce n'est pas le 18ème.

3/ L'appui de ton père. C'est normal, quels parents ne feraient pas la même chose pour leur enfant ? Surtout s'il a le courage d'écrire. Il en faut beaucoup. Mais ça te pose comme un jeune homme qui habite Saint-Germain-des-prés et à qui son papa va offrir l'édition de son livre pour noël. C'est toi qui présente les choses comme ça. Les réactions sont réductrices, peut-être, forcément, mais elles ne viennent pas de nulle part.

En tout cas, au delà des métaphores qui ne sont là que pour mieux expliquer en décontextualisant (n'aimerais-tu pas le football ? Moi non plus ), ce que les JE veulent te dire, c'est que dans ton cas, le compte d'auteur n'est pas la bonne solution.

Elle dessert ton travail, car elle signifie que personne du métier n'y a apporté crédit. De plus, elle coûte de l'argent alors que le travail d'auteur doit être rémunéré, même mal. C'est alors la preuve que quelqu'un croit en ton travail. Le compte d'auteur est donc pour quelqu'un qui souhaite la reconnaissance la plus mauvaise des solutions, car au lieu d'apporter cette preuve-là, la seule importante, elle apporte celle qu'un commerçant s'intéresse à tes sous. Ce qui n'est une surprise pour personne.

Donc : dans l'ordre des préférences :

1/ L'édition à compte d'éditeur
2/ L'auto-édition, qui prouve une volonté, c'est tout à fait respecté dans le milieu.
3/ rien du tout

C'est l'idée. Mais bien entendu, si tu souhaite disposer d'exemplaires de ton livre pour les distribuer en direct dans ton entourage, c'est une autre histoire. Contacte un imprimeur et fais fabriquer tes livres.

Fiscalement, aussi, si tu es édité, ce sont des droits d'auteurs (qui font légalement de toi un auteur, avec cotisations agessa...), les autres formules relèvent des bénéfices industriels et commerciaux (BIC). C'est comme si on vendait du papier, sans reconnaissance de la valeur culturelle du bien.

À tes choix ? Prêt ? partez !

e-bou, je vais finir par faire un script qui ajoute +1 à tous tes posts
Très bonne synthèse, en tous cas.
(Et merci de ton respect pour l'autoédition.)

E-bou, pour ta médiation apaisante et constructive, je te nomme Pascal-le-grand-frère.

En bref, tu vas débourser pour qu’ils prennent possession de ton livre. En échange de quoi ? Tu devras te charger toi-même de la promo, de la distribution. Au bénéfice de la maison d’édition, puisque tu leur avais donné une somme considérable auparavant, que ton livre ait du succès ou non, qu’il soit juste potable ou très soigné.

Maintenant il faut voir quelles sont les raisons pour lesquelles tu souhaites publier, pour « te sentir écrivain » (un idéal dont on ne sait que se rapprocher vaguement ; dans ce cas, il faut avoir une grande expérience dans le monde de l’écriture et ne pas opter pour le compte d’auteur), pour partager ton histoire dans un cercle restreint (dans ce cas, il vaut mieux faire appel à un imprimeur), pour l’argent (très peu de gens savent vivre de la publication) ou bien pour partager un univers avec d’autres, récolter de nombreux retours, faire des rencontres et affirmer ta plume (pour cela, le compte d’éditeur qui t’offrira des opportunités et privilégie le contact entre l’auteur et la maison d’édition).

Peut-être devrais-tu attendre de mûrir un peu pour avoir un regard plus adulte/évolué sur ton roman... A moins d’être le fils de machin qui a publié dans une maison d’édition renommée.
D’ici-là, poster des extraits sur le forum permettrait d’obtenir des avis constructifs, des regards plus « littéraires » que ceux des potes ou de la prof et aboutiraient à un remaniement de ton roman (en estimant qu’aucune œuvre n’est parfaite ). La bêta-lecture du forum est très utile, des auteurs en passe de publier un nouveau roman sont passés par là (cf Quillqueen avec "Qu'Aeliga me soit rendue").

Reste également à savoir si tu juges qu’une œuvre a un prix ou bien qu’elle se situe au-dessus...

De toute façon, c'est assez simple : sortant plus d'une centaine de livres par an, ces maisons d'éditions à compte d'auteur n'ont absolument pas les moyens, ni le temps et ni d'ailleurs la volonté de les promouvoir tous.

Résultat : seule une infime minorité a droit à une promotion "normale" (salons, dédicaces, articles de presse...). La majorité écrasante aura payé pour que, finalement, cette minorité puisse être mise en avant. De ce que j'en ai vu, j'ai l’impression qu'on est dans des proportions de type 10%-90%.

Alors, le quidam qui fera parti des 10% chanceux que la maison à compte d'auteur mettra en avant bénéficiera d'un service normal et comparable à une maison d'édition classique, sauf qu'il aura payé de sa poche pour ça (ce qui n'est pas normal).
Par contre, le quidam qui fera parti des 90% pour qui la promotion, c'est aussi à sa charge, là, s'il ne sait pas à quoi s'attendre, bonjour la chute. Le réveil sera brutal : il se sera fait enflé de 2000€ (voir des fois plus) pour un livre imprimé à quelques centaines d'exemplaires et quasi-invendables...