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 L'édition peut aussi être un parcours de santé...

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Salut à tous,

bon, c'est vrai, sous ce titre provocateur se cache une leçon tirée de ma première expérience d'édition.

J'avais alors 24 ans, on se trouvait en 96. Depuis l'âge de 21 ans, j'avais décidé d'écrire des scénarios de films. Des scénarios que j'avais pondu tournaient dans les production, mais bon Dieu ! ce que ça peut être long le cinoche (plus tard je suis devenu producteur et j'ai compris l'envers du décor...).

Je faisais des petits boulots. Pour manger.  Celui-là était enquêteur chez Ipsos. Un soir qu'on menait une vaste razia d'enquêtes aux Galeries Lafayettes, mon chef d'équipe me dit qu'il va être publié au Serpent à Plumes, qu'ils lancent une collection de polars... et qu'ils cherchent de nouveaux auteurs.

L'idée de publier un roman sans qu'une batterie de personnes ne viennent mettre leur grain de sel dans mon histoire m'a bien plu.

Peu de temps avant, j'avais lu que James Hadley Chase écrivait ses polars en deux semaines. J'ai donc pensé que si lui en était capable, eh bien ! moi aussi.

Je me suis mis devant mon ordinateur et j'ai pondu mon premier roman en une semaine.
J'ai été le mettre directement dans la boite du Serpent à Plumes.
J'ai signé une semaine plus tard pour 3 romans.
Le pied.

Ça a été un gros tirage pour un jeune auteur : 5000 exemplaires.
Il y a eu de la presse (dont une excellente critique du Canard Enchaîné), de la promo (interview dans les fnacs, salon du livre de Paris Porte de Versailles, les 24h littéraire du Mans ; j'ai aussi été juré dans des concours de nouvelles), bref, c'était plutôt sympa.

Sauf... Sauf que ça rapporte que dalle. Un an plus tard, quand j'ai vu combien j'avais gagné, je suis passé à quelque chose d'autrement plus lucratif : la création et la gestion d'entreprises.

Quelques années plus tard, l'envie m'a repris (malgré tout). J'ai pondu un nouveau bouquin, qui lui aussi a été accepté. Mais le Serpent à Plumes a été racheté par Le Rocher et je n'ai pas fait parti des contrats qui étaient repris.

J'ai donc laissé tombé.

En août dernier, j'ai pris ma retraite du marketing et de la communication en quittant la présidence de l'agence que j'avais entre les mains. Et je me suis replongé dans l'écriture... et l'auto-édition (une envie, comme ça, alors même que ce deuxième roman avait été accepté chez un autre éditeur entre temps ; j'avais balancé le manuscrit deux ans plus tôt, pour voir ce que ça donnait).

Cette sortie a plutôt bien marché puisque j'ai vendu 400 exemplaires environ le mois de sa sortie en août dernier (le livre a été classé 17 jours dans la liste des Best-Sellers d'Amazon, catégorie Thriller).

Aujourd'hui, j'ai tout un tas de textes en négo chez qui de droit.

Alors, la leçon, c'est quoi ? J'ai la certitude qu'on écrit un livre pour un éditeur particulier. Chaque éditeur a une ligne éditoriale et si on écrit dans l'objectif d'être publié, c'est bon de connaître ça... et d'écrire en conséquence. D'après ce que je vois autour de moi, tout ceux qui appliquent cette méthode s'en sortent plutôt bien.

Voilà. J'espère ne pas vous avoir trop soulé avec mon histoire, mais je crois qu'il y a des "trucs" à connaître pour se faire éditer... et celui-ci est le truc n°1.

A plus tard.

Fred

PS : excusez les fautes. J'ai quitté l'école en troisième (par choix) et je m'améliore avec le temps. J'ai deux correctrices pour mes textes, mais elles ne s'occupent pas des posts pour les forum...
 
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Invité  /  Invité


T'excuse pas, c'est un post très intéressant. ET oui : c'est aussi la conclusion que j'ai tirée avec en filigrane, qu'il vaut mieux commencer par être lecteur d'une maison avant de prétendre être son auteur. J'y travaille depuis. C'est très récent mais à force d'envoyer mon dernier roman aux maisons et de m'instruire sur elles j'en suis arrivé au même résultat.

Bonne continuation
 
SergentMajor
   
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SergentMajor  /  Pour qui sonne Lestat


Non, tu ne saoules pas. Toute expérience d'édition nous fait mieux comprendre cet "univers impitoyaaaaable" (pour ceux qu'ont pas pigé, vous êtes trop jeunes, mais patience, Dallas revient! :mrgreen: ).

5000 exemplaires vendus, même si ça rapporte que dalle, à ta place j'aurais persévérer avec le même éditeur. C'est déjà pas facile d'en trouver un!

Je crois que si on arrive dans l'édition en espérant vivre de sa plume, on va tomber de trés haut. Un tout petit nombre peut prétendre au Graal et souvent pas avant trois ou quatre romans.

Maintenant si tu tires un revenu de l'auto-édition plus élevé qu'en édition classique, tu as eu raison de faire ce choix. Mais comment as-tu réussi?

Et une dernière question, c'est qui ce "Chez qui de droit"? Laughing



 
AbImoPectore
   
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AbImoPectore  /  Gloire de son pair


Un polar accepté tout de suite dont la rédaction s'est faite en une semaine, félicitations... drunken

Sinon, pour ta leçon, pourquoi s'encarter dès le départ à rester dans la ligne éditoriale d'untel éditeur qui ne t'acceptera peut-être pas ? Je crois qu'il vaut mieux écrire comme on le sent et rester le plus fidèle à ses idées quitte à passer par l'auto-édition si le manuscrit n'est pas accepté par des maisons à compte d'éditeur. Ou bien le remanier par la suite.
A moins qu'on veuille réécrire le nouveau Twilight pour se trouver immédiatement accepté et en tête des ventes...un bref moment pour ensuite être englouti par une autre vague.
Pour moi un livre doit refléter l'auteur et non la maison qui l'édite. Ceci dit, c'est le choix de chacun.

Encore une fois félicitations.
http://antifa-anticapitalisme.skyrock.com
 
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Ah ! il y a beaucoup de choses dans vos commentaires.

En vrac :

- je crois que c'est justement la fraîcheur d'un manuscrit écrit si vite qui a plu. Il y avait une faute par mots (sans blague !), mais le fait qu'il ne soit pas construit, qu'on ne devine pas ce qui va se passer (en me mettant devant la machine je ne savais absolument pas ce que j'allais écrire, les phrases se construisaient d'elle même), il s'en est dégagé un "truc" qui a plu.

- J'avais décidé de vivre de l'écriture. Recevoir un chèque par an qui ne dépassait pas le millier d'euros n'a pas convaincu ma femme que cette voie était géniale (on l'a comprend). Et puis j'avais dans le projet de diriger des entreprises, c'était mon deuxième objectif.

- Il y a deux chemins dans l'écriture : soit on écrit pour soi et on regarde ce qui se passe, soit on écrit pour le plus grand nombre et on bosse son plan de carrière (c'est ce que font tous les auteurs américain). Etant d'une culture marketing, ce deuxième chemin me convient. Mais je crois qu'il en faut pour tous les goûts. J'ai la chance d'écrire des histoires grand public, j'aime les structures de type pivots-évènements déclencheurs-climax-et compagnie, donc c'est vraiment adapté à mon style que de faire un Plan de Carrière.

- L'auto-édition est un choix pour tout un tas de raison, et j'ouvrirai un post là-dessus. Mais, en gros, je crois que chaque roman a un circuit de distribution qui lui est propre. Et puis pour différents projets que j'ai en ce moment, il me fallait cette compétence d'auto-éditeur. Par contre, pas d'auto-édition sans un plan marketing bien costaud : sinon ça foire.

Fred
 
Elenita
   
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   Pensée du jour  :  Tout bien considéré, il n'y a que deux sortes d'hommes dans ce monde, ceux qui restent chez eux et les autres. (R. Kipling)
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Elenita  /  Blanchisseur de campagnes


Intéressant ça, merci de partager ton expérience.
Et chapeau pour le polar d'une semaine publié direct.

Citation :
soit on écrit pour soi et on regarde ce qui se passe, soit on écrit pour le plus grand nombre et on bosse son plan de carrière (c'est ce que font tous les auteurs américain)
De plus en plus, je commence à croire que c'est ça. Ce qui, bien que moi aussi je fasse du marketing et autre commerce, ne me réjouit pas outre mesure. Mais ma foi, comme je n'ai pas l'ambition de vivre de ma plume, jm'en fous.

Citation :
L'auto-édition est un choix pour tout un tas de raison, et j'ouvrirai un post là-dessus.
Oui, fais donc. Il y a plusieurs personnes ici qui ont fait également ce choix, c'est toujours intéressant d'avoir des retours d'expérience avec des écrits et des méthodes différentes.
http://www.maviesousleau.net
 
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Merci pour ce témoignage que je trouve intéressant. Ca peut paraitre surprenant (voire énervant !) pour certains de voir que tu as écrit un roman en une semaine, sachant que certains affirment qu'il faut 1 an pour écrire quelque chose de "BIEN" ! Ca me rassure quelque part. lol
Bizarrement, mon premier livre a été écrit en 15 jours. Mais au moment où je l'écrivais, je ne pensais même pas le faire publier. J'ai envie de dire qu'il est resté à l'état de premier jet ; écrit comme je vous écris un post sur ce forum !
Le second, un roman noir, je l'ai bossé 6 mois !!! Relu, rééecrit, relu, rééecrit, etc. Bah non seulement; c'est pas pour ça qu'il a intéressé un éditeur (digne de ce nom j'entends) mais en plus, les gens préfèrent mon premier livre, qui se vend 3 fois plus.

Incompréhensible des fois.

Quand on dit qu'on a que ce qu'on mérite... qu'il faut travailler etc. C'est pas toujours vrai...

Je trouvais ton témoignage intéressant du coup.

 
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Salut à tous,

je crois qu'il y a deux types de romans :

- ceux qui se bossent durement, parce que l'intrigue ou le style le nécessite,
et
- ceux qui doivent garder une certaine fraîcheur.

Quand j'ai écrit ce premier livre, je me suis éclaté, vraiment. Je ne me suis pas du tout pris au sérieux, tout en sachant à chaque phrase que je tapais que mon objectif était d'être publié. Je me suis mis à la place de mes futurs lecteurs, et j'ai écrit exactement ce que j'aurais aimé trouver dans un polar de ce genre.

C'est Stephen King qui dit qu'il ne faut pas changer le premier jet, qu'il ne faut pas chercher à remplacer un mot par un autre mot plus savant ou plus compliqué. Bien sur, je suis d'accord avec ça.

Et puis il y avait, avant cette rédaction, 10 ans de travail dont 3 à temps complets exclusivement dédiés à l'écriture. Ce qui changeait : je savais qu'un éditeur cherchait des auteurs pour une nouvelle collection. Et je voulais en être ; je voulais être dans ce pool d'auteurs, et ça ne m'a jamais quitté, pas un instant, durant ces 7 jours ou je mangeais, buvais et parlais devant cet ordinateur.

C'était une sorte d'obsession sans prise de tête. Difficile à expliquer en réalité l'état d'esprit dans lequel je me trouvais. Mais bon : le principal, c'est que ça a marché et que ça m'a appris des tas de choses sur le processus d'écriture lui-même et l'état d'esprit dans lequel on doit l'aborder.

Fred
 
Papigeo
   
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"C'est Stephen King qui dit qu'il ne faut pas changer le premier jet, qu'il ne faut pas chercher à remplacer un mot par un autre mot plus savant ou plus compliqué. Bien sur, je suis d'accord avec ça."

King a écrit plusieurs livres en donnant des conseils d'écriture. Le problème c'est que
lui arrive souvent que son dernier livre contredit le précédent. Quand on étudie bien ses romans on constate qu'ils ont étaient, contrairement à ce qu'il dit, travaillé et retravaillé.
http://www.georges-hubel.com/
 
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Stephen King dit qu'il faut être fidèle à ce que l'on est, ne pas chercher à briller avec du vocabulaire recherché par exemple si ce n'est pas notre truc, pas qu'il ne faut pas retravailler son texte ( d'ailleurs il considère qu'il enlève à peu près 10 % du premier jet pour obtenir la version finale de ses textes.)
 
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Salut ilham,

ce n'est pas ce que j'ai dit. Moi aussi j'ai lu "Ecriture", et c'est bien entendu de ce livre que je tire cet exemple. Peut-être l'ai-je mal exprimé...

Fred

PS : Et effectivement, la formule est

Version 2 = Version 1 - 10%
 
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Et puis bon, Stephen King c'est mordant mais c'est pas de la (grande) littérature non plus...
 
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Ah ! L'éternel débat.

Déjà, je pense que quiconque aurait son talent serait publié sur le champs.

Ensuite, je vais vous raconter une anecdote. A l'époque où je faisais des signatures, on se retrouvait le soir pour discuter et faire la fête.

D'un côté, il y avait la "blanche" (les auteurs qui se targuent de faire de la "vraie" littérature), et de l'autre la "noire" (les auteurs qui font des livres de genre et des ouvrages dit "populaires"). On ne se mélangeait pas, vous rigolez ou quoi !

Eh bien, les auteurs pouet-pouet (comme on les appelait) allaient se coucher, les auteurs de la "noire" se retrouvait à faire la fête toute la nuit. Je me souviens d'une signature au Mans, sur deux jours, ou bien peu avaient fermé l’œil de la nuit.

J'avoue, je préfère -- et de très très loin --, être un auteur populaire qui ne se prend pas la tête et qui fait la fête.

Je n'ai jamais compris à quoi on jugeait de la (grande) littérature... Qui est-on pour décider que tel ou tel auteur publié fait de la bonne cuisine (la masse des auteurs à 300 exemplaires, d'ailleurs) alors que le voisin va pondre une cuisine infecte (mais que 2 millions de personnes vont lire). Non, vraiment, je ne comprend pas...

Fred

PS : c'est de la provoc. Je trouve juste que ce débat est dépassé depuis l'époque de Dumas père et fils (qu'on disait faire de la mauvaise littérature, au passage).
 
Gaufrette
   
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Gaufrette  /  Autostoppeur galactique


Fred, je t'approuve du début à la fin sur ton dernier post !
 
QuillQueen
   
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QuillQueen  /  Wallonne OUvreuse de LIttérateurs POstiches


moi j'aime pas les rencontres où on ne se mélange pas *schtroumpf grognon off*

perso je veux jamais me coucher super tard et je m'en fous de la grande littérature, je cherche encore le rapport...

Je suis du genre à me prendre la tête, du genre à bien travailler des années mon récit, pourtant ce n'est pas la quête de la grande littérature, juste du roman publiable et appréciable. Le premier jet, je le fais surtout pour moi. Les corrections, elles sont faites pour rendre le lecteur plus heureux.
 

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