J'ai un peu de mal avec la description des endroits abstraits, comme un salon, ou une chambre, c'est quelque chose que j'arrive à visualiser mais pas à décrire. Et même une ville.

Comment est ce que vous vous faites?

J'arrive à décrire mes personnages, mais pas toujours à bien décrire les endroits dans lesquelles ils se trouvent même ci je les visualise.

Pour décrire il faut du vocabulaire. Pour avoir du vocabulaire il faut lire. ^^

Dis-toi qu'un salon est justement un salon parce qu'il est la somme d'un canapé (qui sent le cuir ? troué par la cendre de cigarette ? lacéré par les griffes du chat ?), d'un tapis (persan ? taché ? dégueulasse ? sur lequel on n'ose marcher en chaussettes ?), d'une table (marquée de ronds de verres ? recouverte de magazines ? ikea ?...)...et d'autres objets/ odeurs/éléments qu'il t'appartient de sélectionner et de qualifier.

Bref, tu as compris. Une fois que tu connais l'atmosphère que tu souhaites donner à un lieu, caractérise là au travers des objets qui le compose. Mais SURTOUT ne va pas te lancer dans la description d'un salon en disant : bon ben y'a une table, un canapé devant la table, une télé face au canapé, on entre par la porte et on ouvre la fenêtre en oscillo-battant... C'est plat, creux, le lecteur s'en fout, car il sait à quoi ressemble un salon standard.

Essaye de penser en tant que lecteur a ce que tu aimerais avoir comme description dans un livre... et puis lit des descriptions des auteurs romantiques (nature état d'âme etc...) ça aide vachement.

ou encore, rends-toi dans un endroit qui te fait ressentir quelque chose, et reste là à écrire avec ta feuille et ton bic (ou ton pc portable et ton traitement de texte), en tentant par un simple tour du décor, de transmettre ce sentiment (t'es mal à l'aise, t'es serein, t'es anxieux...)

c'est un truc qu'on emploie beaucoup dans les ateliers d'écriture.

merci pour vos réponses, je vais suivre vos conseils et voir!

QuillQueen a écrit:

ou encore, rends-toi dans un endroit qui te fait ressentir quelque chose, et reste là à écrire avec ta feuille et ton bic (ou ton pc portable et ton traitement de texte), en tentant par un simple tour du décor, de transmettre ce sentiment (t'es mal à l'aise, t'es serein, t'es anxieux...)

c'est un truc qu'on emploie beaucoup dans les ateliers d'écriture.

Ah oui! c'est un super exercice ça!
ça marche aussi avec des films: tenter de décrire une scène qui te pousse a une émotion et discerner ce qui, dans le traitement de l'image, dans le décors etc te fait ressentir ces émotions.

Totalement d'accord avec Claireninou , le vocabulaire est la choses primordiale, apres cela viendra petit a petit

@Paisible nuit: Peut être mais c'est pas vraiment les mots qui me manquent, c'est juste comment les agencer pour décrire ce que je voudrais et que cela soit en accord avec ce que je pense ou ressens par rapport à un lieu précis.

Pour ce genre de description, je me glisse non seulement dans la peau du personnage mais aussi dans celle de l'objet à décrire, pour ensuite utiliser une description qui n'alourdira pas les yeux du lecteur. Qu'a-t-il vécu ? A quoi sert-il ? Quels sont ses traits particuliers.
On peu ainsi écrire "un meuble poli par les ans, jauni et zébré par les griffes d'un chat" ou encore "une porte qui avait subi des milliers de passages, la fatiguant autant les uns que les autres",... Une référence à un tableau ou à un style est également bien plus appréciée qu'une longue description n'apportant rien au récit.
Bref, concentrons-nous sur la fonction et l'allure générale de ces objets et non sur les adjectifs qui tendent à allonger inutilement les phrases et embêter le lecteur.

Ca peut être très intéressant de longue descriptions, mais il faut un sacré talent d'écrivain.
Regarde Xavier de Maistre: Voyage autour de ma Chambre.

J'ai le même problème, mais avec toute une ville, voire un pays !
En fait, l'action se déroule principalement dans un lieu difficile à décrire, un plateau rocheux en plein milieu du désert. Sur ce plateau, un amoncellement de constructions délabrées (enfin... pour un univers futuriste !) et parfaitement hétéroclites. on trouve un stand ridiculement petit mitoyen à une tour gigantesque et des stades sportifs côtoient des bunkers. La cité est arachnéenne avec des réseaux de routes faits au petit bonheur la chance. En fait, tout est fait pour signifier que la ville s'est développée un peu n'importe comment avec le temps et son mot d'ordre est HÉTÉROCLITE.

Je te dirais personnellement de laisser faire le boulot par le lecteur

Ce que tu veux traduire, c'est une atmosphère, une ambiance... Donc donner quelques éléments descriptifs, limite de l'ordre du détail, histoire d'appuyer le tout, ok, mais donne avant tout le ressenti, et décris l'ambiance plus que les éléments là composant.

Effectivement, se lancer dans une énumération totale tient uniquement de l'enquête policière menée conjointement par Sherlock Holmes et Hercule Poirot.
(Je rejoins Pêche-Melba en ce sens)


Par exemple :

Je me tiens à l'entrée de la pièce, dans une pénombre que ne fend qu'un rai de lumière filtrant par une fissure d'un volet. Je devine, plus que je ne vois l'agencement des meubles, et si ce n'était la présence du grand lit à baldaquin en perdition, j'aurais été bien incapable d'affirmer être dans une chambre.
La poussière omniprésente, l'obscurité ambiante, et les odeurs de moisissure m'évoqueraient plus un caveau oublié qu'une chambre habitée. Respirer m'est difficile, la puanteur qui en émane affecte même le goût de l'air. Les blattes et autres insectes, qui ont fait leurs nids ici, attirés par tout ce qui me rebute, fuient ironiquement à mon approche.
Comment un être humain peut il seulement songer à vivre ici ?


(C'est balancé comme ça, sans avoir été travaillé, ça vaut ce que ça vaut, hein, mais tu as juste quelques détails dedans, aucune notion de couleur, de matière, de taille, par contre, tu sens la crasse, la poussière, un truc sombre et glauque qui ressemble à l'antichambre du Blob )


EDIT : Tiens, une idée que je n'ai pas évoquée clairement :

On percoit au travers de nos sens. Donc le lecteur sera beaucoup plus proche et touché par ton texte a partir du moment ou tu le crées au travers des propres sensations du lecteur.
Pour la description que j'ai faite ci-dessus, tu as la vue, l'odorat, le goût.
Le toucher est absent, parce que perso, je rentre dans un truc comme ça, j'ose pas trop poser les mains quelque part, et l'ouie, bah on aurait facilement pu le mettre au travers du grincement du plancher, ou le crissement des insectes...

Je rejoins Konda

Je décris mes lieux essentiellement par des sensations, parce que j'écris "simplement". Simplement dans le sens où je ne vais pas contre ma nature. Pour moi les lieux sont un ensemble de sensations, donc c'est comme ça que je les décris, d'autres auront une vision plus graphique.

L'exercice proposé par QuillQueen me semble donc un départ. Va dans un endroit que tu sais te feras réagir, et écris ton vécu de l'endroit. Tu verras ce qu'il en ressort : des sons ? des mouvements ? des odeurs ? des couleurs ?

Je dis souvent, écrire, c'est apprendre à se connaître. Comprends comment tu perçois le monde et après tu pourras le peindre (ou l'écrire ou le dessiner)

kendall a écrit:

J'ai un peu de mal avec la description des endroits abstraits, comme un salon, ou une chambre, c'est quelque chose que j'arrive à visualiser mais pas à décrire.

Tout dépend de l'importance du lieux décrit dans ton histoire. S'il n'est pas indispensable à l'intrigue tu peux te contenter de quelques adjectifs, tout le monde sait ce qu'est un salon ou une chambre. Va au plus simple, parce que si c'est laborieux pour toi de l'écrire, ce sera tout aussi laborieux pour tes lecteurs de le lire.

"Il entra dans un salon confortable et chaleureux"

"La chambre était minuscule et les meubles vieillots. Les fenêtres auraient eu besoin d'un bon coup de chiffon. "

Quelques mots suffisent pour poser un décor ou une ambiance, pas besoin d'y consacrer tout un paragraphe descriptif et ennuyeux.

Pour décrire l'ameublement ou les dimensions, mieux vaut le faire en faisant évoluer les personnages dedans. C'est plus vivant et agréable de découvrir un endroit quand on accompagne les personnages en fur et à mesure qu'ils s'y déplacent, je trouve.

"Il entra dans un salon confortable et chaleureux. Il avança prudemment et aussi silencieux qu'un apache sur le sentier de la guerre. Malheureusement, son pied se prit dans le tapis persan et il s'étalla de tout son long entre le canapé et la table basse dans un grand boum! alertant au passage toute la maisonnée"