Comment est-ce que je fais ? ... Mais tout dépend de mon objectif. Si je veux faire du réalisme zolien, je vais prendre le temps de tout décrire. Volume, luminosité, tapisseries, mobilier... Si je veux faire du réalisme postmoderne, peut-être vais-je accompagner ce que voit mon personnage, décrire d'après sa focale... Etc. Mais il peut aussi arriver que la description ne soit pas utile. Par exemple : "Jean marchait dans la rue." Décrire la rue n'est nécessaire que si ç'aurait un impact que les réflexions, le moral de mon personnage, ou bien sur le cours des événements. Ou bien veux-je souligner son aspect terne, ou vivant ? Comme pour poser un décor, une tonalité, une ambiance, aux événements pour mon personnage. A moins que je ne fasse de la description-pour-la-description, afin de faire dans un réalisme intégral. Décrire la rue juste pour décrire la rue, avoir du volume textuel. Mais alors, il faut pour que ce soit intéressant que je le fasse avec mon style, que ça ait un certain caractère qui rende l'ensemble désirable à lire. Bref, tout dépend de tes intentions artistiques.

archangel a écrit:

J'ai le même problème, mais avec toute une ville, voire un pays !
En fait, l'action se déroule principalement dans un lieu difficile à décrire, un plateau rocheux en plein milieu du désert. Sur ce plateau, un amoncellement de constructions délabrées (enfin... pour un univers futuriste !) et parfaitement hétéroclites. on trouve un stand ridiculement petit mitoyen à une tour gigantesque et des stades sportifs côtoient des bunkers. La cité est arachnéenne avec des réseaux de routes faits au petit bonheur la chance. En fait, tout est fait pour signifier que la ville s'est développée un peu n'importe comment avec le temps et son mot d'ordre est HÉTÉROCLITE.

Alors si j'étais toi j'abandonnerai pour le temps de la description le point de vue du narrateur pour faire parler un personnage.

exemple:

Sur son plateau rocheux la cité dressait anarchiquement ses constructions miteuses et grandioses, le vent balayait des trottoirs de marbre, puis des plaques de béton, passait entre les immeubles aux rambardes dorés et s'infiltrait dans le coeur des abris nucléaires en béton armés. Une poussière fine voletait de rue en rue, se perdait dans un méandre de voies agitées par une curieuse frénésie. Le réseau labyrinthique des rues s'étendait a perte de vue, perdant les voyageurs dans des coupes gorges obscurs, entre des ascenseurs hors d'usage et des escaliers en colimaçon éclairés par des diodes lumineuses.

Clairement c'est la description la plus chiante qui soit...

Vaut peut être mieux que le lecteur découvre avec le héros, ça fait plus travailler son imagination:

"Machin entra dans la ville et se sentit tout petit.
Si je n'y prend pas garde je vais me perdre, pensa t il en scrutant les rues qui se croisaient, formait anarchiquement des places, délimitaient des immeubles ridiculement étroit et incroyablement haut.
C'est assez angoissant ce mélange, dit Truc en gratant un peu le béton d'un bunker anachronique et désignant de sa main libre un immeuble haussmanien.
On dirait une folie.
Si le soleil continue de baisser nous allons nous retrouver a l'ombre de ce building! marmonna machin, on devrait aller dans le jardin de ce pavillons."

C'est plus dynamique, le lecteur fait galoper son imagination car tu ne décris pas les bâtiments mais des types de bâtiments... ce qui fait une différence, il est obligé de mobiliser son imagination pour faire une image, beaucoup plus que dans la première description. En plus c'est plus flexible: tu ne seras pas bloqué trois pages après en voulant faire apparaître un élément de décor auquel tu n'avais pas pensé dés le début.
C'est une question de gout et de dynamisme.

Merci du renseignement, je vais donc essayer de changer de point de vue pour dynamiser la progression. Ça m'évitera aussi de décrire des lieux inutiles pour l'instant.