Nombre de messages : 41 Âge : 43 Date d'inscription : 14/03/2014 | Spoonky / Petit chose Sam 15 Mar 2014 - 0:52 | |
| - Pêche Melba a écrit:
1) Ecrire un passage indispensable et délicat le jour où on a l'impression d'avoir enfilé ses moufles littéraires : ça rame, ça pédale, et donc ça stagne (phase "j'arrache mes mots à la tenaille")
2) Passer trois heures à corriger deux paragraphes, rouvrir le fichier le lendemain pour recommencer avec les mêmes paragraphes (phase "un jour sans fin")
3) Penser à cette intrigue géniale, à ces persos hauts en couleurs, à ce cliffhanger parfaitement ficelé au milieu du livre, se comparer à des écrivains reconnus...avant de comprendre que tout est convenu, que le suspense mis en place ne trompe personne, qu'un enfant de dix ans pourrait écrire lui-même la fin du bouquin et qu'il aurait mieux valu que j'emploie ces centaines d'heures à faire le ménage chez moi (phase "bipolaire"). Ecrire c'est un plaisir mais j'pense que ces trois petits démons là, on les a tous eu à un moment ou un autre et heureusement! Dans un sens c'est qu'on arrive à se remettre en question et chercher à perfectionner notre travail. Au final, c'est bon signe. Ca démontre juste que l'on ne se dit pas "Ouais j'suis trop doué!". Non, on doute parce que ça nous tient à coeur de bien faire les choses. J'aime beaucoup ce forum, finalement il n'y a vraiment qu'ici que j'ai lu un topic pareil, qui touche finalement pas mal d'entre nous. C'est rassurant ! |
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| Invité / Invité Sam 15 Mar 2014 - 2:30 | |
| Faites comme si je n'étais pas là. Je remplace les boules à mites et je repars. |
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Nombre de messages : 184 Âge : 25 Localisation : Tout en haut d'un chêne centenaire. Date d'inscription : 09/02/2014 | Oakira / Tycho l'homoncule Sam 15 Mar 2014 - 13:54 | |
| Je pense que tout les écrivains font face à ces problèmes, à cette souffrance. On a tous des périodes de doute. Mais, je pense que le plus important est qu'écrire reste un plaisir. Pour ma part, je pense que le bonheur et la difficulté d'écrire sont liés et complémentaires. Quelle horreur de rester bloquer sur son texte, de s'arracher les cheveux sur un paragraphe, mais quel plaisir d'arriver à dépasser tout cela, à se dépasser soi même ! |
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Nombre de messages : 39 Âge : 36 Date d'inscription : 24/12/2013 | Mr. Jack / Petit chose Dim 16 Mar 2014 - 7:14 | |
| Je pense qu'en matière de littérature ou de cinéma, un bon drame bien ficelé, shakespearien et tragique à souhait nous prend quelque part + aux tripes parce qu'on aime se rappeler qu'il y a toujours pire condition que soi (même si ce n'est que de la fiction, l'histoire prend l'empreinte de la réalité) et donc qu'il y a qqch de thérapeutique. En même temps, l'introspection littéraire aide à expurger certaines choses enfouies à moindre frais qu'un psychanalyste Je ne crois fondamentalement pas que l'inspiration doit être animée par une sorte de mélancolie ou d'angoisse existentielle. L'écriture peut fonctionnellement être une composante du bonheur sans qu'on se perde forcément en niaiseries. Il faut un vécu d'ailleurs, des choses à dire, des conflits à exprimer, des contradictions, des dilemmes, sans se perdre en parades dramatiques, surtout quand l'humeur de ses personnages déteint sur soi (ce qui finit par arriver parfois, au même titre que le transfert/contre-transfert psychanalytique !). Je ne crois pas qu'il faille enterrer tous ses personnages six pieds sous terre ou conclure leurs histoires avec 4 enfants et deux saint-bernard pour résoudre à bien ces conflits. C'est comme ces discours de parents qui disent "je veux que mon enfant réussisse là où j'ai échoué, et contourne les étapes de la déception." Il ne faut ni forcer le malheur ni le bonheur de ses personnages, mais les conséquences doivent résulter de leurs choix et actions, positives ou négatives. D'où le fait que beaucoup plus d'auteurs parlent de fin "douce-amer" (GRR Martin...), qqch qui contrebalance entre des résolutions heureuses et d'autres moins. D'ailleurs le happy-end n'est plus très à la mode, à Hollywood du moins. |
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Nombre de messages : 26 Âge : 42 Localisation : Val d'Oise Date d'inscription : 09/03/2014 | TheWolf / Petit chose Dim 16 Mar 2014 - 9:39 | |
| le mot "souffrance"' est peu fort je trouve mais je suppose que cela dépend de chacun et de sa relation à l'écriture, pourquoi écrivons-nous... pour ma part, je ne souffre à aucun moment dans le processus d'écriture. Je me casse la tête souvent pour donner à mes personnages et aux situations de la consistance mais cela n'est pas de la souffrance, mais un plaisir énorme de créer de ses propres mains des personnages et de leur donner vie. pour reprendre un peu les 3 points évoqués : - des fois les mots viennent facilement, des fois j'écris un pauvre paragraphe que je trouve médiocre... pas grave, je bosse sur autre chose... - je ne corrige rien (hormis les petites incohérences qui me sautent à la rétine, mais je tiens mon plan toujours ouvert pour ne pas trop m'écarter) tant que je n'ai pas fini le premier jet que je laisserai reposer quelques semaines avant de le relire avec du recul. - chercher à être 100 % original ce n'est pas ce qui m'intéresse... j'écris ce que j'aimerai lire et si cela peut plaire à d'autre tant mieux. Après, convenu ou pas, si c'est suffisamment bien écrit, moi ça me va... |
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