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| Romans historiques et leurs problèmes.. | |
| | Nombre de messages : 62 Âge : 28 Localisation : Beyrouth, Liban Pensée du jour : Are you my nightmare... Or is mine, yours? Date d'inscription : 30/07/2012 | Hussein Berjaoui / Clochard céleste Sam 4 Aoû 2012 - 17:05 | |
| Salut Si je veux écrire un roman a propos d’un personnage historique (disons Cléopâtre, un Sultan, n’importe…) est-il permit d’inventer leurs paroles ? D’où je veux prendre alors les répliques du dialogue ? Je n’aurais pas de problème après invention des paroles, des complaintes, et ces trucs là ?
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| | | Invité / Invité Sam 4 Aoû 2012 - 17:14 | |
| Salut à toi.
Je pense que le problème du roman historique ne se pose pas tant sur le contenu des dialogues. Tout est permis tant que le fait est historique. Si tu sais que telle et telle personne se sont rencontrées un matin de 1196 et que deux mois plus tard ils se tapaient dessus, tu peux te permettre, je pense, de broder.
Un roman historique n'est pas une biographie ni une analyse. On te jugera moins que si tu faisais cela dans un livre à vocation documentaire. Tout dépend de si tu veux inscrire ton ouvrage dans une tradition proche de l'histoire ou plus romancée. Si par la suite tu veux vraiment que tes dialogues soient vrais, alors il te faut effectuer un travail de documentation plus profond.
D'une manière générale, l'on a toujours des témoignages de paroles dites que tu pourras distiller dans ton récit en même temps que les dialogues que tu auras inventé. Le problème après reste la notoriété de ton personnage. Si tu as choisi d'écrire un roman historique sur le troisième Roi du Pont, je pense que tu n'auras pas vraiment le choix. |
| | Nombre de messages : 421 Âge : 30 Pensée du jour : Allons bon. Date d'inscription : 23/07/2012 | McSley / Pour qui sonne Lestat Sam 4 Aoû 2012 - 17:18 | |
| Vu ton âge tu ne dois pas être historien, donc je suppose que tu dois vouloir écrire un roman dans une époque passée où pourraient intervenir des personnages historiques. Je pense que tu peux tout à fait inventer les dialogues (je pense notamment à la bande-dessinée Astérix qui tourne un peu Jules César au ridicule et qui fait même intervenir Cléopâtre pour reprendre ton exemple) sans que cela ne pose de problème. Par contre si ton but n'est pas de divertir mais de réellement créer une oeuvre historique, mieux vaut réellement étudier le sujet et ne pas inventer du tout.
Dans le cas d'un roman, je ne pense pas que tu puisses avoir des problèmes, tâche seulement à ne faire dire des choses à l'opposé de la personnalité de ces personnages au risque de faire mal au coeur des puristes (à moins que cela ne soit justifié, par exemple un complot où on aurait menti au monde entier, et ceatera). |
| | Nombre de messages : 62 Âge : 28 Localisation : Beyrouth, Liban Pensée du jour : Are you my nightmare... Or is mine, yours? Date d'inscription : 30/07/2012 | Hussein Berjaoui / Clochard céleste Sam 4 Aoû 2012 - 20:30 | |
| Bon voyez, moi j’avais regarde deux séries télévisé de Cléopâtre et du Sultan Soliman, j’avais bien aimé ces époques, la façon dont ils mènent leur vie, la vie du peuple… J’aimerais bien montrer que même les monarques ont de souci plus ou moins grave, malgré les puissances et les fortunes… Je crois qu’inventer une époque et des personnages est meilleur que raconter la vie de quelqu’un, n’est ce pas ? Ca serait vraiment dur mais après tout je ne serais pas limité.. |
| | | Invité / Invité Dim 5 Aoû 2012 - 1:01 | |
| Disons que si tu écris dans un but historique ( peu importe le thème, l'histoire des petites cuillères, ça reste de l'histoire), il faut faire un véritable de travail de recherche quasi équivalent à un travail universitaire pour être crédible... Je dis but historique, pas dans le sens d'écrire un ouvrage universitaire, mais en annonçant que tu situes ton roman dans telle période et que ce romans e veut le reflet d'une réalité de cette période. Genre le nom de la rose d'umberto eco, samarcande, d 'amin malouf... Et c'est d'autant plus vrai si tu utilises des personnages connus. bien sur, tu peux romancer autour, mais faut que ça reste " crédible" historiquement. Sauf si tu te tombes dans l'uchronie, la satire, le texte humoristique ou ce genre de choses. Avec des personnages inconnus, au moins t'es libre de leur construire leur histoire personnelle, mais tu es tout aussi contraint de respecter les réalités historiques de leur époque . Rien de plus énervant que de coller par exemple des concepts du 21e siècle au moyen-age... |
| | Nombre de messages : 62 Âge : 28 Localisation : Beyrouth, Liban Pensée du jour : Are you my nightmare... Or is mine, yours? Date d'inscription : 30/07/2012 | Hussein Berjaoui / Clochard céleste Dim 5 Aoû 2012 - 1:17 | |
| Il y a aussi le problème des noms, des locations, explications de traditions… C’est vraiment difficile. Je dois commencer a lire des romans historique avant de décider s’il faut démarrer ou non..
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| | | Invité / Invité Dim 5 Aoû 2012 - 1:27 | |
| Ca demande énormément de recherches oui... Je te dis un travail quasi universitaire ( j'ai fait des études d'histoires et les recherches que j'ai du faire pour certains de mes romans ça vaut un travail de master en lectures au moins...) Donc je te conseillerais de lire un maximum avant de te lancer ( ceci dit, moi je l'ai fait avant et j'ai corrigé les erreurs ensuite mais tant qu'à faire, je crois que c'est à éviter car ça peut être décourageant si ça remet en cause une grande partie de ton histoire.) ouvrages historiques, films, documentaires sur l'époque si ça existe, autres romans déjà écrits sur le sujet. |
| | Nombre de messages : 62 Âge : 28 Localisation : Beyrouth, Liban Pensée du jour : Are you my nightmare... Or is mine, yours? Date d'inscription : 30/07/2012 | Hussein Berjaoui / Clochard céleste Dim 5 Aoû 2012 - 1:44 | |
| Oui c'est ceci que je veux faire, mais il faut que je termine mon roman actuel premierement.. Merci a tous! |
| | | Invité / Invité Dim 5 Aoû 2012 - 10:27 | |
| Hum, je ne suis pas d'accord. Déjà, l'uchronie nécessite autant de travail de recherche qu'un roman historique. Rien que pour rendre le point de divergence crédible. J'avais consulté un site sur lequel l'auteur s'amusait à faire des uchronies et les faisait à vivre à travers des cartes. La plupart de ces histoires n'étaient absolument pas crédibles : pas de point de divergence suffisamment travaillé pour m'apparaître comme crédible. Personnellement, quand j'écris une uchronie, je fais de sacrés recherches sur la période et l'évènement. Sur Rome, j'avais imaginé que Claudius Pompeanus, le général de Marc Aurèle, remplace Commode selon les rites de la dynastie de l'époque, parce qu'il avait vécu quelques années de plus et n'était pas mort de la peste antonine. Pour un autre projet, j'ai dû lie la biographie de Manstein pour avoir un point de divergence à peu près crédible. Donc, non, l'uchronie nécessite au moins autant de recherches que le roman historique, et je n'ai parlé que du point de divergence. Après, il faut revoir tous les évènements historiques à travers le prisme du point de divergence. Créer une fausse histoire, avec une fausse chronologie, mais qui reste crédible aux yeux du lecteur. Et ce n'est pas une mince affaire.
Pour ta question initiale, pas besoin de connaître exactement les paroles d'un personnage célèbre. Je connais un peu le sultan Soliman, et par exemple, tu te doutes qu'il ne devait pas être très content d'être battu par les Habsbourgs devant Vienne. Tu peux donc te glisser dans la peau du personnage et imaginer ce qu'il ressentait à cet instant. L'Europe lui échappe, les Autrichiens et Allemands le mettent en déroute. Sa longue succession de victoires s'arrête devant une ville aux immenses remparts édifiée par les Romains, où Marc Aurèle était mort. (Les sultans turcs se voient comme les successeurs des Byzantins et donc des Romains). Bref, l'imagination a encore toute sa place. Un autre exemple : après la bataille et la victoire décisive qui décima la noblesse hongroise, Soliman s'était lamenté de la mort du roi de Hongrie, âgé d'à peine vingt ans. Si tu décides d'écrire sur ce passage, tu sais qu'il s'est lamenté, mais tu ne connais pas les paroles exactes : tant pis, tu inventes. C'est un roman, pas un ouvrage scientifique et historique de premier ordre. Dans la série Rome, je suppose que ce ne sont pas les dialogues exacts des personnages historiques. Pour la mort de César, ça l'est sans doute (C'est un moment tellement important que tout le monde connaît les derniers mots du dictateur romain). Mais pour les autres, non. D'ailleurs, la série Rome que bon nombre de personnes considère comme historique et crédible ne l'est pas aux yeux des historiens et connaisseurs de la Rome antique. Beaucoup d'évènements diffèrent de l'Histoire. (Le Sénat romain n'a jamais été un hémicycle par exemple).Donc, voilà, on peut commettre des erreurs sans pour autant être lynché en place publique.
Après, c'est clair que la documentation risque d'être très conséquente. Pour les romans qui essaient de peindre un tableau réaliste, c'est toujours le cas. Et il faut faire attention de ne pas faire d'anachronismes, le pire ennemi des romans historiques. Donc voilà la documentation est primordiale, mais tu es loin d'être obligé de faire comme dans l'Histoire, tu as quelques libertés dû au format que tu utilises. Tout dépend de ce que tu souhaites transmettre.
Une astuce des romans historiques. En général, ils évitent les grandes figures de l'Histoire et se concentrent sur des personnages inventés de toute pièce qui évoluent aux côtés des noms retenus par l'Histoire. Très pratique si on veut faire de la focalisation interne sans connaître intimement les personnages historiques qu'on évoque. Par exemple, tu pourrais écrire sur l'histoire d'un janissaire qui appartient à l'armée de Soliman. Ce n'est qu'un exemple pour illustrer hein, et tu es libre de faire comme tu veux.
Voilà, bon courage ! |
| | | Invité / Invité Dim 5 Aoû 2012 - 10:37 | |
| Je me suis mal exprimée... Je ne voulais pas dire que l'uchronie ne nécessitait aucune recherche ou moindre. Je disais juste que ça exonérait de respecter les "réalités" historiques de la période donnée ( puisqu'à un moment on fait diverger l'histoire, non ? ) dans une certaine mesure bien sur. Et ça n'exonère pas de les connaitre, pour mieux les transformer, je pense. bon, après je ne suis pas spécialiste du genre...
Edit : par contre, tu as tort, énormément de romans historiques ( ceux qui se vendent surtout d'ailleurs) prennent des personnages connus (plus ou moins, ça peut être des personnages très locaux) Bon à côté, y'en a sans doute autant à prendre en effet des personnages de fiction. |
| | Nombre de messages : 62 Âge : 28 Localisation : Beyrouth, Liban Pensée du jour : Are you my nightmare... Or is mine, yours? Date d'inscription : 30/07/2012 | Hussein Berjaoui / Clochard céleste Dim 5 Aoû 2012 - 17:36 | |
| Moi je ne pensais pas à l'uchronie, je voulais juste créer un monde et les personnages historiques convenables.. Mais maintenant, l'uchronie me semble très adéquate. Uhmm puisse avoir les noms de quelques roman d'uchronie? Quelque chose en relation avec le Monde Arabe, parceque ben je vis là c'est plus facil de comprendre ce qu'on a changé |
| | Nombre de messages : 478 Âge : 43 Pensée du jour : Je crois qu'il est temps de remettre les pendules à leur place (Johnny Hallyday) Date d'inscription : 15/08/2012 | SergentMajor / Pour qui sonne Lestat Sam 25 Aoû 2012 - 10:35 | |
| Il y a deux écoles. Soit, t'en tenir au faits historiques et là, bien que tu inventes les dialogues, tu dois les faires correspondre aux événements. Comme dans les Rois maudits de Maurice Druon, par exemple. Soit, comme Alexandre Dumas, tu te sers de l'histoire et de ses personnages réels pour inventer tes propres histoires. Comme disait l'autre: Dumas viole l'histoire de France, mais c'est pour lui faire de beaux enfants! Mais que tu fasses l'un ou l'autre, il te faudra connaître tes personnages et leur époque sur le bout des doigts. Ca demande énormément de recherches. |
| | | Invité / Invité Mer 5 Sep 2012 - 17:41 | |
| Je n'écris pas de roman historique mais, selon moi, la pire difficulté ne doit pas tant provenir de l'originalité des dialogues que des risques d'anachronismes ou d'invraissemblances historiques, comme par exemple cultivateurs de tomates équipés de fusils au Moyen-Âge ou l'imprimerie du temps de Robin des Bois! Qu'ils soient inventés ou non, les propos d'un personnage historique sont forcément sujets à caution et interprétation, pour la simple et bonne raison qu'ils sont retranscrits dans notre Français Moderne pour des raisons de commodités (ma mère a déjà étudié le Français Médiéval: il parait que c'est une véritable langue étrangère)! De plus, il n'y avait pas de dictaphones ou de caméras dans l'ancien temps, seuls les écrits ont perduré jusqu'à nous donc, à mon avis, tu peux te permettre quelques libertés... En tant que diariste amateur du quotidien, je suis sûr d'une chose: les historiens qui me liront ne risquent pas de déceler d'anachronismes puisque je décris ma réalité du quotidien de façon la plus objective possible! mais ceci est une autre histoire.... Marmouscule |
| | Nombre de messages : 248 Âge : 32 Date d'inscription : 22/08/2012 | Otsu / Autostoppeur galactique Dim 9 Sep 2012 - 23:13 | |
| - Marmouscule a écrit:
- Je n'écris pas de roman historique mais, selon moi, la pire difficulté ne doit pas tant provenir de l'originalité des dialogues que des risques d'anachronismes ou d'invraissemblances historiques, comme par exemple cultivateurs de tomates équipés de fusils au Moyen-Âge ou l'imprimerie du temps de Robin des Bois!
Je suis d'accord et je dirais même plus ; la difficulté peut venir de l'écriture elle-même. Par exemple, écrivant un roman dont l'action se déroule sous la Rome Antique, j'ai proscris les expressions du type "avoir dans le collimateur", "être canon"... à titre d'anecdote. En outre tu vas tout de même devoir faire des choix. Par exemple sous l'époque qui me concerne, les rapports entre adultes et enfants étaient tout à fait différents de ceux tolérés de nos jours. Les jeunes enfants avaient affaire à des professeurs qui pouvaient entretenir des relations sexuelles avec eux or de nos jours, cette situation est profondément choquante. A l'époque, elle ne l'était pas. Mais si tu choisis d'être totalement historique, tu pourras parfois choquer les contemporains ! Et ça, c'est une chose à laquelle on ne s'attend pas en écrivant un roman de ce type. Au début je pensais aussi que mon plus gros soucis serait du point de vue de la cohérence, mais au final c'est plutôt la manière de raconter le passé, de faire des choix arbitraire mettant en valeur certaines choses pour en taire d'autres. Autre exemple pour une texte court sous le XVIIème ; la notion d'esclavage était alors parfaitement admise et les traitements infligés aux esclaves étaient monnaie courante. Or les raconter dans une histoires qui est lue par des contemporains peut s'avérer délicat si l'on veut coller à l'Histoire. Les exemples sont infinis... rien n'est insurmontable mais c'est un problème auquel on ne s'attend pas forcément ^^ |
| | | Invité / Invité Dim 9 Sep 2012 - 23:43 | |
| Surtout éviter les clichés qu'on a de l'époque en question. Le Moyen-Age par exemple. Sur cette période historique, nous avons bon nombre d'a-priori. Le Moyen-Age n'était pas une période "dark ages". Le monde mérovingien n'est pas en rupture avec l'Empire romain, mais est en continuité avec lui. Autre exemple, la notion de nation comme on la décrit aujourd'hui n'existe pas. Les "nations" représentaient des groupes d'étudiants venant d'une région précise d'Europe. Et à l'époque, parler d'Allemands ou d'Italiens comme un groupe homogène est une véritable aberration. Déjà, les Anglais et Français de l'époque ne se sont jamais définis comme tels ; c'est une construction qui a largement été construite par la Guerre de Cents Ans. Et ce n'est que le début. Il y a bon nombre de choses qu'on ignore ou qu'on passe sous silence. D'autres sur lesquels on a des a-priori. Les Croisades, l'Inquisition, la Reconquista, la place de l'Eglise et de la papauté, le Saint Empire. Le droit et son développement au Moyen Age sur les bases du droit romain. Les universités, les tentatives de réglementer la guerre (l'idéal était même d'empêcher la guerre entre les chrétiens), ... Notre vision de l'histoire est souvent déformée et parcellaire. D'où l'importance des recherches. Et il faut adapter ses personnages à l'époque qu'on cible. Un colon anglais du XVIIIème siècle ne se comportera pas comme un Américain au XXème siècle (quoique ) - Citation :
- les traitements infligés aux esclaves étaient monnaie courante.
Le droit romain a fini par empêcher les mauvais traitements infligés aux esclaves. Je ne me souviens plus de l'époque par contre. - Citation :
- es professeurs qui pouvaient entretenir des relations sexuelles avec eux or de nos jours, cette situation est profondément choquante.
C'est plutôt en Grèce, cette pratique, non ? A Athènes d'ailleurs. Les Romains n'avaient pas le même rapport à l'homosexualité que les Grecs. Enfin, il me semble. |
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