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| Le regard des gens sur la misère | |
| | Nombre de messages : 253 Âge : 33 Pensée du jour : Longues agonies d'un hiver trop tardif Date d'inscription : 10/06/2012 | Natanaël Esykie / Autostoppeur galactique Ven 15 Juin 2012 - 20:13 | |
| Hello ! Bon, j'ai un problème. Je cherche à décrire un regard particulier pour mon roman. Essayez d'imaginer le regard qu'on les gens dans une situation "confortable" sur ceux qui n'ont pas leur chance. Vous le connaissez sûrement, ce regard, celui qui montre la tristesse que ressentent les gens en voyant la misère d'autrui, mais sans pouvoir rien y faire qui ne les dérange pas dans leur confort. Voilà ce que j'ai écris, mais c'est moche et pas assez détaillé. Je suis en rade :/ - Citation :
- Leïane ne connaissait que trop cette réalité. Elle se remémora son enfance orpheline. [...] Et le regard des gens, surtout. Un mélange d’indifférence et de tristesse. Celui qui dit : “Je t’aiderais bien mais je tiens à mon confort.” Elle frissonna.
Est-ce que vous auriez des idées, des pistes à proposer ? Je prends tout ! - Des mots épars qui vous viennent à l'esprit dans ce contexte - Des extraits d'écrits - Des descriptions détaillées créées pour l'occasion - Les sentiments qui vous viennent quand vous avez ce regard - ou quand vous voyez ce regard chez les autres- ... Je vous remercie d'avance ! |
| | Nombre de messages : 94 Âge : 35 Date d'inscription : 15/06/2012 | Jokerman / Pippin le Bref Sam 16 Juin 2012 - 18:30 | |
| Indifférence, condescendance, pitié, miséricorde, commisération, compassion... Autant de mots assez indigestes à mon goût. A utiliser avec parcimonie. Je pense que tu gagnerais en force dramatique si tu décrivais une action plutôt qu'un sentiment. Fais en sorte que l'action traduise le sentiment que tu cherches à véhiculer. La puissance narrative sera ainsi décuplée et tu évitera les grands mots trop abstraits. Si tu veux donner de la consistance à ton sentiment, évite de le décortiquer et de l'expliciter comme un sociologue. Traduis plutôt ce sentiment en geste, en action concrète. Imagine une femme élégante qui donne une pièce à un mendiant dans la rue. Il la remercie chaleureusement en lui prenant la main entre ses deux paumes. Elle lui sourie chaleureusement et s'éloigne en s'essuyant la main sur les revers de son manteau. Dans le cas de ton orpheline, elle pourrait se remémorer un souvenir d'enfance : Note : écriture à l'arrache juste pour que tu visualises l'idée. - Citation :
- Nadège, c'était sa meilleure amie en dehors de l'orphelinat. Elle l'invitait souvent chez elle, dans la grande maison de ses parents. L'été, quand elles revenaient du jardin les bras chargés de pommes, la mère de Nadège leur faisait une tarte qu'elles dégustaient avec un grand verre de lait. Une fois, Nadège avait demandé à ses parents si Leïane pouvait venir avec eux en vacances dans le Sud. Sa mère a répondu qu'elle aimerait beaucoup, mais qu'il n'y avait pas assez de place dans la voiture à cause du matelas de plage.
Mets en avant les contrastes misère/confort. Plus l'action (ou plutôt la réaction) est brève et quasi-imperceptible, plus l'effet sera fort. |
| | | Invité / Invité Sam 16 Juin 2012 - 18:31 | |
| Salut, Natanaël ! ^^ Tu parles en effet d'un sujet dont nous sommes témoins quotidiennement. J'espère juste bien répondre. ^^" Déjà, j'aimerais savoir si tu nous situe dans le présent, la réalité, ou dans une société qui coupe les riches des pauvres. Si c'est cela, je dirais que “Je t’aiderais bien mais je tiens à mon confort.” est un peu caricatural. Je doute que donner juste une obole puisse ruiner un homme aisé. Mais après tout, tu peux avoir raison, le confort et l'égocentrisme peuvent parfois mener à l'égoïsme et au mépris. Ça peut être le cas pour des personnages de ton histoire. Moi aussi, je tiens à mon confort et je ne suis peut être pas prêt d'héberger un SDF chez moi, mais je veux bien prêter un peu de monnaie à certaines personnes dans la rue. J'en reconnais assises, devant les Supermarchés, les boulangeries ou autres places. J'ai pitié d'eux et je regrette à certains moments de ne pas pouvoir leur donner de l'argent et je n'ose affronter leur regard. C'est de la pitié que j'éprouve, donc de l'humanité. Après, mon père me mets en garde en me disant que certains de ces individus ne veulent juste pas travailler. Il y en a qui pourraient le dire. Ce serait un autre point de vue. Grosso modo, c'est normal mais il ne faut pas rentrer dans le cliché ni dans le stéréotype. Il peut y avoir les riches obséquieux, les riches normaux et les riches qui ont pitié des gens défavorisés. J'espère avoir pu t'aider et je te souhaite bonne chance pour ton roman ! |
| | | Invité / Invité Sam 16 Juin 2012 - 19:01 | |
| C'est le regard qu'on porte qu'on en veut aider quelqu'un, mais qu'on sait que cette aide sera inutile. on donnera quelques pièces, 2€... on se dit qu'on fait une bonne action... mais en même temps on sait qu'on aurait pu donner plus... on sait que ce qu'on a donné est absolument inutile - l'autre ne vivra pas beaucoup mieux... L'alternative est ne peut satisfaire personne: donner, mais se sentir coupable de ne pas donner assez. Ne rien donner, et se sentir coupable. Dans le premier cas on ne peut être content de soi, on se dit qu'on est hypocrite, qu'on donne pour le paraître, qu'au fond on aurait pu faire plus. Dans le second cas, on est hypocrite en se disant qu'on ne donne rien parce que ce que l'on peut donner est trop peu, mais après tout ce trop peu est mieux que rien. Wilde disait que les riches qui faisaient la charité aux pauvres au XIXème étaient les pires : ils donnaient et donc empêchaient les plus démunis de comprendre l'inhumanité du système, le fait que lui aussi devrait profiter de cette richesse, et qu'il n'y a aucune raison que l'autre soit riche et pas lui. Le problème c'est que dans nos sociétés capitalistes, la pauvreté est une obligation. Tout seul, on ne peut rien faire de réellement efficace. - Citation :
- C'est de la pitié que j'éprouve, donc de l'humanité. Après, mon père me mets en garde en me disant que certains de ces individus ne veulent juste pas travailler. Il y en a qui pourraient le dire. Ce serait un autre point de vu
C'est tout de même loin d'être la majorité. Souvent, ils ne peuvent pas travailler, pour que le système marche il faut des chômeurs... Bien sur qu'il y des cons qui vont faire semblant, mais faut mieux partir du principe qu'ils sont très peu nombreux, et qu'on s'en fout au fond qu'il y ait des resquilleurs, l'important c'est les autres. Surtout que faire la manche dans la rue, c'est je pense très loin d'être agréable. C'est très loin d'être facile. (je mets un smiley gentil parce que je trouvais mon message un peu sec, dont un zoulie sourire ça change la vie, youplaboum) |
| | | Invité / Invité Sam 16 Juin 2012 - 22:28 | |
| On est en France, il y a tout ce qu'il faut. On est pas clochard de père en fils. On tue pas un homme d'un coup, on l'use. Quand on regarde un sdf, c'est la fin d'une lutte où l'homme a fini par flancher.
Quand je vois un sdf, je suis en colère. J'me dis qu'il a du en bouffer. Je compare sa fierté et la mienne. Je me dis que je suis con. J'me dis aussi que c'est surement sa sensibilité qui à contribué a creuser le gouffre. J'me surprends à espérer que l'alcool qu'il a dans ses mains fait bien son travail, que sa sensibilité s'est perdue dans le gouleau de sa bouteille, parce que c'est pas la place d'un homme.
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| | Nombre de messages : 5732 Âge : 35 Localisation : Oxfordshire Pensée du jour : Oui, je connais cette théorie. Date d'inscription : 23/12/2007 | Tim / Morceau de musique survitaminé Sam 16 Juin 2012 - 22:37 | |
| | | Invité / Invité Mar 19 Juin 2012 - 10:30 | |
| Imagine une femme élégante qui donne une pièce à un mendiant dans la rue. Il la remercie chaleureusement en lui prenant la main entre ses deux paumes. |
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