Alors voilà, vous venez d'avoir cette idée géniale    et vous êtes certain que vous pouvez en faire un bouquin ! Vous savez déjà comment cela va commencer ! Et votre héros est vraiment badass  ! Vous imaginez déjà les réactions des gens lorsqu'ils vont découvrir le dénouement de votre histoire. Parce que tout cela, vous l'avez.
Ça y est, c'est le moment d'attraper le stylo, vous avez même peut-être déjà écrit en haut un super titre qui le ferait grave ! C'est parti pour le grand plongeon et plouf...


Après avoir discuté avec pas mal de monde (sur ce forum et ailleurs), il semble que le moment fatidique où il faut organiser son récit et lui donner une structure est un calvaire pour beaucoup.

J'ouvre donc un post pour exposer vos expériences en la matière, de la façon dont vous vous organisez pour relever ce défi. Il doit y avoir autant de façons de faire que d'écrivain, mais c'est très certainement enrichissant de voir comment les autres procèdent.
J'ouvre le bal ! Privilège du portier !

Voici donc ma méthode pour construire le plan de mes romans. Pour info, j'écris surtout de la SF mélangée avec du fantastique, donc je ne sais pas si mon cheminement est adapté aux autres styles.

Bien entendu, il faut des prérequis avant de commencer. Avant de m'y mettre, je dispose de quelques éléments que j'ai constitués depuis que « cette fameuse idée géniale » a émergé de mes méninges.
-L'intrigue : le point de départ de mon histoire, les quelques rebondissements majeurs qui me sont venus en même temps et le dénouement.
-Mon/mes héros/héroïne et les quelques personnages que j'ai tout de suite vus.
-Les grandes caractéristiques de mon univers.

Cela permet de rédiger un synopsis très léger du projet (pour idée, mon tout premier faisait environ 1300 caractères).
OK ! Et maintenant ?

Je n'aime pas travailler directement sur une chronologie et lorsque je le fais, je vais dans le mur. Donc j'aborde les choses de façon thématique. C'est le moment de passer au brainstorming en jetant sur le papier toutes idées répondant à ces questions :

-Quels détails de mon monde seraient vraiment sympa à exploiter ? Quels éléments seraient secondaires ? Quels en sont les avantages et les contraintes majeurs ?
-Mon héros/héroïnes va devoir affronter ce monde, suivant son caractère, il va falloir qu'il s'entoure ou à défaut, qu'il s'oppose à d'autres personnages. Lesquels ? Qui est un ami, qui est un ennemi, cela évolue ? Pourquoi ? Quels sont les fondements de mon personnage (je m'en fiche si je ne le raconte jamais, mais il doit en avoir, sinon il sera creux !) ? À quoi ressemble-t-il (pareil, le décrire ne sera pas une obligation, mais je dois savoir précisément à quoi il ressemble) ? Je répète l'opération avec chaque personnage qui semble important, je me contente d'une description très succincte pour les personnages que j'estime secondaires pour le moment.
-Qu'est ce que mon intrigue implique ? Quels sont les prérequis pour la mener ? Les étapes ? Quel rythme elle aura à première vue ? C'est important le rythme, cela se présente-t-il de façon chronologique ? Je vais devoir faire des flash-back ? L'action devra être divisée entre plusieurs personnages ? À plusieurs endroits différents ?

Bon, une fois que j'ai terminé cela, une trame émerge, les liens de causalité se forment. Je peux essayer de rédiger à nouveau un petit synopsis (3000 caractères).

Laissez reposer (quelques jours, c'est important!).

En général, c'est le moment où me viennent plusieurs choses :

-Des minirebondissements que je trouverais sympa !
-Des détails de mon univers qu'il faudrait que je puisse insérer quelque part.
-Des rencontres.


Et en général, il m'apparait très vite que certains de ces détails sont galères à caser parce qu'ils sont cool, mais pas bien liés à la trame que j'ai conçue et déjà validée. Mais ce n'est pas grave, je les rédige brièvement et les mets de côté pour plus tard !

Pour pouvoir maintenant commencer à faire un chapitrage, il me faut une dernière chose. J'aime diviser mon récit en plusieurs grandes parties (oui je suis très plan...) pas forcément égales, mais assez identifiables. Donc je découpe mon second synopsis. Une fois cela fait, on peut commencer.

Partie 1 :

-Le petit bout de synopsis correspondant.
-Je pioche dans les lieux où elle se situe.
-je pioche dans les détails de l'univers correspondant à cette partie
-Je pioche dans les personnages en présence.
-Je pioche dans les goodies que j'avais trouvée qui colleraient bien ici.

Bien, maintenant voyons donc la chronologie de cette partie. Il faut mettre les événements bout à bout et considérer la teneur de chaque événement pour découper l'action. Les premiers chapitres vont émerger (attention, pas forcement dans le bon ordre).
J'ai le début de la partie et la fin et j'ai plus d'inspiration pour étoffer ce qu'il y a entre. Je passe à la partie 2.
Très souvent, lorsque je travaille sur la partie suivante, je trouve des idées de chapitre pour la partie précédente, car des événements qui s'enchainent nécessitent plus d'éléments en amont.

Et je continue jusqu'à la fin.    

Au final, j'ai un story-board (oui j'aime bien l'appeler comme ça même s’il n'y a pas le moindre dessin !) avec un petit synopsis de chaque chapitre (de 500 à 800 caractères suivant la teneur du chapitre, ce n'est pas grave si certains semblent faibles à première vue).

Le boulot sur le plan est terminé.    


Attention, il n'est pas immuable, je rajoute toujours un ou deux chapitres à mesure que j'écris et très souvent, je redécoupe certains en plusieurs pour le rythme et le suspens.

Je sais, quand on regarde cette organisation, on se dit qu'avec ça, on sait ensuite forcément ou l'on va à chaque étape...
Ce n'est pas le cas, car ce n'est pas parce que le plan est bon qu'il va se dérouler comme prévu... Ce que vous allez créer va prendre vie et parfois vous prendre de court, surprendre votre belle architecture et c'est (putain de bordel de merde il était beau mon plan !) génial ! Mais ça, c'est une autre histoire !

Hello!

Sujet très sympa!

Je m'y mets! J'écris des romans réalistes.

Une fois l'idée géniale en tête, je cherche à envisager 4 parties, se terminant chacune par un rebondissement qui marque un tournant dans l'action. Je n'ai alors qu'une très vague idée du plan concret et ne sait souvent pas comment va se finir le roman.

Ensuite, je me dis qu'une partie va faire entre 6 et 8 chapitres (entre 24 et 32 au total me semble pas mal), je me concentre uniquement sur la première et fais une liste de tout ce qui devrait s'y trouver (je note les autres idées ailleurs, pour plus tard) et essaye de structurer ça en chapitres.

Après, je commence direct à écrire la partie 1. En parallèle, je note les éléments que j'introduis et que je devrai développer aussi dans d'autres parties. Par exemple, si j'écris que mon héros est musicien, je note qu'il faudra recaser son violon quelque part dans la suite (pour éviter que des éléments ne se perdent). Souvent, ça me donne direct des idées de scènes pour la suite, voire de noeuds narratifs que cela pourrait susciter. Pendant mes moments de manque d'inspiration ou d'envie, je planifie la partie 2.

Ainsi, une fois la partie 1 écrite, j'enchaîne direct avec la partie 2 et planifie déjà la 3. Plus j'avance, plus ça devient facile car le récit se conditionne.

Donc très peu de planification, pas de schéma, de fiches de personnages, de lignes du temps...

Pour le moment, c'est efficace! J'avais fonctionné comme ça aussi pour mon roman de fantasy, dans le sens où je structurais partie par partie en parallèle de l'écriture, mais j'avais fait des fiches sur le monde et tout ça.

Ahah, chouette idée ce partage ! Et je me reconnais pas mal dans ce que t'écris. Sans doute que certains auteurs bossent sans le moindre plan mais pour moi c'est vraiment une étape importante, même s'il vient souvent après le début du récit. (Je vais vous raconter tout ça) Il faut au moins une ligne directrice, une fin définitive ou non, mais pour commencer ça me suffit d'avoir une idée claire dans ma p'tite caboche. Par contre, passé un moment, j'ai vraiment besoin de le coucher sur papier pour voir si tout fonctionne, et où je vais. (Visualiser le volume, en quelque sorte.)

Je veux bien donner mon mode opératoire sur mon manuscrit en cours mais je promets pas de ne pas enfoncer de portes ouvertes !

1. La carte au trésor
Évidemment, il faut l'idée de départ, l'élément déclencheur. Qui n'est pas obligé d'être dans le prologue ou le chapitre 1, mais il me faut cet élément qui sera l'enjeu de l'histoire, la quête, et également son dénouement. Ce sont les deux points d'ancrages de la structure. Et encore ! Autant, le début, s'il change, la résolution n'a plus de raison d'être puisque l'élément qu'elle doit résoudre n'existe plus, mais la fin peut changer en cours de route !

Donc, il faut que je sache de quoi je pars, et où je vais. Je vous avais dit que j'enfonçais des portes ouvertes !

Sachant que, je pense, dans le cadre d'une saga, il faut faire ce travail avec l'histoire complète et celle du tome en cours. En général, à ce stade, on a déjà une vague idée des éléments importants de l'histoire. (Je veux dire, si tu sais d'où partent tes héros, et où ils finissent, dans quel état, tu dois avoir une idée d'un ou deux gros trucs qu'ils ont vécu en route !)
Du coup, je pioche dans cette liste la conclusion d'un arc narratif important et je sais que mon tome, qu'il soit le premier ou le deuxième, ou le [insérer un nombre entre 3 et 33)ème, il se finit sur cet événement.
Et, je radote, ça c'est juste pour commencer à écrire. Comme le dit Mai'hem, le joli plan, les persos le foutent en l'air rapidement ! C'est une carte au trésor en fait. Parfois, ils prennent un raccourci, des fois ils se paument, et finalement ils arrivent complètement autre part. Un arc narratif a pris une plus grosse place que prévu ? Tant pis, on finit plus tôt, sur un autre événement majeur qui laisse une tension.

Bref !

2. La jolie boîte
À ce stade, je me retrouve avec une joli boîte. J'ai le fond et le couvercle. Je peux pas enlever le fond parce que sinon tout se casse la gueule, mais si je trouve un meilleur couvercle, je peux le changer par contre.
Mais comme un coffre vide, ça prend juste de la place pour pas grand-chose, j'ai envie de le remplir un peu !
C'est pas trop dur, en général, au début. On a plein d'idées, l'élément déclencheur vient pas tout seul, il est accompagné de plein de trucs (trop cools, évidemment) qui s'enchaînent vite, s'emboîtent bien. À ce stade, j'écris. Je couche mes premiers chapitres les uns après les autres. J'ai le cerveau en effervescence et, plus j'écris, plus j'imagine de nouvelles choses ! C'est le début du voyage, en suivant la carte au trésor, et tu ramasses de jolis bidules sur le chemin. Il faut tous les noter, quelque part. Je note les trucs utiles, presque indispensables, mais surtout je note tous les trucs cools qui me passent par la tête. Juste parce que je me dis "Ohlala c'est génial ! Ça serait super !".

3. Trier les babioles
Là j'en suis à une étape où je commence un peu à ramer en écrivant. Je sais pas si ça vous arrive, mais parfois je suis au milieu d'un chapitre et... Pfou, ça me dit plus rien ! L'idée avait l'air super cool, et là j'en fais rien, et ça m'ennuie. (C'est le moment où je me dis que je suis une sombre bouse et que je devrais me jeter par la fenêtre après avoir fait des funérailles à mon histoire)
Du coup, mon vrai plan, je le fais par-là. Je note ce que j'ai déjà écrit.

Chez moi, ça a cette gueule:

Et en dessous, j'ai mes trouzemilles idées. Alors je fais le tri, y a celle que j'aime vraiment et que je sais où mettre. Y a celle qui est importante et que je vais devoir mettre quelque part. Y a celle qui est sympa, que je sais pas trop où ficher, mais elle vachement bien avec telle autre, et ce personnage etc... Pareil avec les persos du coup. Je sais que pour tel événement je vais avoir besoin de tel personnage, donc l'arrivée de mon personnage et l'évolution de sa relation avec les autres deviennent des marqueurs temporels. Là c'est un peu magique, comme si j'avais fini par tout penser inconsciemment, ça s'emboîte.
Et puis y a les pièces qui avaient rien à faire là, qui étaient chouettes, et que je laisse sur place. Mais rien n'est jamais perdu, parce que je sais où je les ai laissées. Et si j'en ai besoin, je peux m'en resservir. Pour cette histoire, ou pour une autre, si ça se trouve.

Et puis, finalement, je refais un peu ça tout le temps. Au fur et à mesure. J'écris, j'ai des idées, j'ai un coup de mou, etc... Et c'est pour ça que je trouve le plan motivant, très bénéfique, c'est qu'il motive. Déjà, voir une histoire qui ne reste qu'à être écrite, je trouve ça excitant ! Et puis y a cet événement. Si si, tu sais, cet événement. Y a ce chapitre, là, perdu au milieu de nulle part, presque à la fin que j'ai trop hâte de gribouiller. Et je l'ai déjà imaginé deux cents fois. Je me dis presque "Allez, je sais ce qui se passe devant et derrière, je sais tout ce qui se passe dedans, je peux l'écrire non-chronologiquement.".
Bah non, je le fais pas. Parce que même si mon chapitre en cours il me gave parce que je veux passer à la suite, je vais le finir avant de passer à la suite sinon je le ferai pas. Et surtout, en laissant cet événement mijoter, je vais le voir encore mieux, et à l'écriture je vais avoir une immense satisfaction et le sentiment que c'est la plus belle chose que j'ai jamais faite !
(Et puis à la relecture je vais faire "Hé, c'était mieux dans mes souvenirs !" mais c'est juste pour mieux le réécrire !)

Et puis je vis à fond les chapitres que j'ai envie d'écrire ! Je les imagine, j'ai des frissons, je me parle tout seul, je fais les dialogues, je saute dans toute ma chambre, je pleure comme une Madeleine ! Et cet événement, que j'ai joué plein de fois, que je connais par cœur, bah j'ai quand-même hâte de le redécouvrir, en temps et en heure !

Et c'est vrai que rien n'est immuable. J'ai déjà changé l'identité d'un perso, d'un twist, etc... Je sais comment mon élément déclencheur à la toute fin est résolu, mais les conséquences sur les personnages, l'épilogue, il a changé quatre fois. Y a des idées d'arcs narratifs que j'ai jetées à la poubelle, ou bien qui ont muté pour garder la même essence, ou la même idée d'origine, mais devenir autre chose.

Après, on pourrait imaginer mille façons de faire différentes en effet. Parce qu'il y a une façon de faire pour chaque auteur, mais aussi une façon de faire pour chaque histoire.
Dans les grandes lignes, je dirais que faire un plan, c'est planifier, construire, improviser, changer d'avis et continuer, encore et encore. Pour ma part en tout cas !

Voilà voilà ! Faut pas prendre tout ça trop au sérieux, évidemment. Je me suis un peu éparpillé, je suis partie dans tous les sens. Je crois que j'avais surtout envie d'écrire beaucoup de trucs parce que j'aime raconter ma vie !
Mais si des gens se retrouvent là-dedans ou sont inspirés, tant mieux !

Hmmm...
D'abord y a un personnage. Il surgit et en général il amène des amis avec lui voir sa famille et souvent ceux qu'il peut pas blairer non plus. Ils commencent tous à parler dans ma tête, à me montrer leur passé et parfois leur avenir... Au début je les écoute pas trop mais quand ils prennent trop de place, alors je décide d'organiser un peu tout ça.

1. Les personnages.
Ce sont toujours eux qui me donnent envie d'écrire une histoire donc je dois savoir qui ils sont, ce vers quoi ils tendent avant de me plonger réellement dans le 2.

2. L'univers
En général, ça ne me prends pas 7 jours personnellement. Mais vraiment un peu plus longtemps que ça... Parce que souvent je pense aussi aux moeurs, aux religions, plus encore qu'à la simple géographie. Et encore si j'étais linguiste, ce serait sûrement pire...

3. La genèse
La plus grosse partie car celle que le lecteur ne doit pas forcément connaitre mais sur lequel tout le récit actuel repose.

4. Le début, le milieu et la fin
Au crayon papier.

5. Ensuite les personnages en cours d'écriture changent une bonne partie du récit et régulièrement je revois absolument tous les points cités plus haut !!

Avant l'histoire et comme pour Amayaga, il y a toujours pour moi les personnages qui trainent dans ma tête. Je les laisse se balader pendant quelques jours/semaines/mois, et lorsque ça commence à m'encombrer, j'attaque direct l'écriture du récit. Je sais déjà à l'avance ce qui m'intéresse dans leur personnalité, je ne fais aucune fiche perso.

Je choisis très rapidement l'élément déclencheur à mon histoire. Le plus souvent, il s'agit d'un mot entendu à la télé, ou lors d'une conversation sur lequel j'ai envie de rebondir.

Dans la foulée, je décide de ce que je veux dire, de comment je vais le dire, et de par quoi je veux finir mon récit.

Et après, j'écris de manière automatique. Dès que je sens que je m'ennuie, je prends un virage, je crée un rebondissement. Je ne veux surtout pas savoir à l'avance ce qui va arriver à mes persos, sinon ça me coupe l'envie d'écrire. Je préfère avoir des surprises, bonnes ou mauvaises.

Je définis l'univers et le contexte au fur et à mesure de l'écriture. Ça m'oblige à faire des retours en arrière fréquents pour compléter les premiers chapitres.

Quand l'intrigue se complique, il m'arrive de faire des schémas sur feuille, avec des grandes flèches qui partent dans tous les sens. En général, passés trois jours, je n'arrive plus à me relire.

Le tout se lisse lorsque j'arrive au terme du récit, j'arrive à un résultat à peu près cohérent.

Les derniers problèmes scénaristiques se résolvent au moment de la béta-lecture, lorsqu'on me dit ce qui fonctionne et ce qui ne fonctionne pas.

Je fais de la fantasy, donc mes histoires attachent une importance considérable à l'univers, ce n'est pas forcément le cas de tout le monde.

Généralement, je commence avec une idée de personnage qui fait une action dans un univers. Puis, si ça m'intrigue et me plaît, je travaille les personnages principaux et l'univers. J'adore construire les univers. Ca me prend un peu de temps mais j'essaye de faire des univers bien complets, avec création de monde, de mythologie, de toute une histoire derrière, car c'est ce qui va sous-tendre mon récit et va entraîner les réactions de mes personnages. Pendant ce temps, mes personnages vont évoluer dans ce cadre et vont fatalement faire certaines actions. Et mon plan va petit à petit prendre forme.

Une fois que j'ai mes idées, je vais les mettre en ordre pour former un plan d'histoire dans les grandes lignes. Il va y avoir quelques détails qui traînent mais généralement, je ne les prévois pas, ils me viennent au fur et à mesure de l'écriture. Comme normalement, mes personnages et mon background sont bien travaillés, les détails s'intègrent naturellement et ne se contredisent pas.

Après, j'écris, en rajoutant des détails, parfois en précisant des points de mon univers (même si normalement, de ce côté là, tout passe). J'ai parfois besoin de revenir en arrière pour corriger certains points qui deviennent contradictoires, mais c'est rare.

Les dernières incohérences sont corrigées après une phase de bêta-lecture, quand on me dit ce qui ne va pas.

En même temps Nyumé je crois que quand on est passionné d'Histoire, on ne peut qu'adorer construire le monde ! C'est limite une forme de déformation Non ?

Oui, c'est tellement intéressant de créer un monde et d'essayer de penser à tous les détails, de la chronologie des différentes nations, de l'art et des techniques qui évoluent, etc. Sans compter qu'il faut une géographie plausible et ce genre de détails.
Etre passionnée d'Histoire doit bien aider et influencer, je pense. XD

J'adore ce topic ! c'est très intéressant de voir tous les procédés que vous avez ! Je posterai bientôt ma méthode, quand je l'aurais bien couché sur papier.

Je note des similitudes entre les personnes écrivant de la fantasy, notamment sur l'idée que l'univers est l'élément central. J’ai aussi une formation d'historien (il doit y avoir une prédisposition...) et lorsque j'ai commencé à écrire (ou même réfléchi à l'envisager), l'univers est aussi la première chose qui m'est venue.
Conceptualiser cet univers m'est apparu comme essentiel, comme la chose la plus importante. C'est là que je pense avoir eu de la chance, car on m'a très rapidement détourné de cette certitude.
J’ai discuté avec plusieurs amis (aimant eux aussi les univers fantastiques) de mes idées d'univers. Dans un premier temps, ils ont adoré ! Genre "Ah ouais, c'est original ça". Mais très rapidement, ils m'ont demandé : "Et alors, c'est qui ton héros ? Il va se passer quoi ?" et il y en a même un qui m'a carrément dit : "tu sais, c'est bien beau d'avoir un univers génial, mais si l'histoire qui s'y déroule n'est pas top, ben ça ne sert à rien !".
Tout cela pour dire qu'il est à mon sens mauvais de se focaliser sur l'univers sans avoir avant cela une bonne histoire à y installer.
En revanche, ensuite, je rejoins l'idée d'avoir un monde aux petits oignons ! Je suis un chasseur d'incohérences (et d'invraisemblances) invétéré. Je les pourchasse sans merci et dès que j'en trouve une, elle a tendance à me gâcher toute la lecture (ou le visionnage si c'est un film). Pour pallier à cela, avoir un univers très bien construit me semble essentiel (même si encore une fois, il ne faut pas en exposer tous les détails, juste ce qui est nécessaire et lorsque cela est nécessaire).

En tout cas, j'adore vous lire. Chaque démarche est remarquable et montre des façons de fonctionner parfois très différentes, parfois convergentes, mais toutes extrêmement enrichissantes !

j'ai LXXXI notes annotées sur mon portable classées en chiffre romain pour mon roman fantasy

En effet, un univers superbe qu'on visite en mauvaise compagnie, ça gâche un peu le voyage. Un bon roman c'est avant tout une alchimie. Je crois que ce qui m'est le plus pénible en lecture chez les autres est aussi mon self-garde. Si je vois que tel est élément est vu et revu, un sorte de mécanisme narratif que j'aurais placé parce que ça fait parti de ma culture, je ferai en sorte de le contourner, de le retourner ou de l'abandonner tout simplement.

Par exemple, j'ai un mal fou à prendre un livre de fantasy brut avec des elfes, un royaume en danger, le prince, la princesse, le magicien ou au contraire l'univers moderne avec le vampire, la nana, le trio amoureux et surtout qu'on m'impose d'office "il était beau, irrésistible, elle le détestait mais ne pouvait pas résister etc". Peut être que l'histoire, les personnages, le ton seront différents mais de base j'ai un apriori certain pour ce type d'univers. Et pour le coup l'univers englobe aussi la "mentalité" de l'histoire.

Sympa ce topic !

J'écris de la SF et des choses plus réalistes, mais mon procédé reste le même :

- dans un premier temps j'écris quelques scènes qui servent de base à l'histoire (tout ne sera pas forcément gardé, mais cela devrait figurer au début du récit). Pendant ce temps je laisse mijoter et je commence à tirer des fils par rapport à ça, jusqu'à la fin du récit
- bien souvent j'écris la fin, soit la scène finale (qui sera par la suite retouchée), soit quelques bribes qui décrivent comment ça se termine
- en continuant d'écrire les scènes qui se passent au début, je réfléchis à leurs conséquences et donc aux scènes intermédiaires qui doivent en découler, en me posant des pièges pour corser un peu le scénario
- à force de noter des idées de scènes intermédiaires j'écris un plan complet, du début à la fin, qui rappelle les grandes lignes et reste susceptible d'être modifié en cas de besoin
- une fois que mon plan est clair, j'écris des scènes dans l'ordre dans lequel elles me viennent à l'esprit, selon ma motivation, et sans un regard pour leur ordre final

Personnellement, je pars sur des pitchs :
- une fillette cache une bulle temporelle sous un saule pleureur
- un groupe d'amis se retrouvent dans un monde parallèle
- des meurtres mystérieux en chambre close

Je laisse mijoter tout ça des années tandis que mon cerveau ordonne ces pitchs, trouve un début et des fois une fin (mais généralement une situation de fin, les persos sont à tel endroit et pourront faire ça ou ça).
Ensuite j'essaie de relier tout ce foutoir. Ce qui est mon passage préféré : essayer de créer des liens logiques d'un point à un autre. C'est un peu comme une énigme.

Et je commence à écrire.
Et je pars à 90° de ce que j'avais prévu donc je pioche de nouveaux pitchs.
Éventuellement à un moment je me dis que ce serait bien de définir des personnages.

Et après, je donne à lire à quelqu'un, qui me dit de modifier des trucs, j'ai la flemme et je m'arrête.

En revanche, personnellement je respecte le plan dans l'ordre d'écriture. Même si j'ai une scène de fin ou de milieu en tête, je la garde au chaud pour suivre la chronologie de mon récit.