Lo.mel a écrit:

Avant, Grasset avait Radiguet, 17 ans. Maintenant il a deux falzards, ça nous fait une belle jambe.

<3

Ce weekend, j'ai enchaîné les premiers livres des Confessions de Rousseau & des Mémoires d'Outre-Tombe de Chateaubriand, et à ma grande surprise, j'ai aimé. Rousseau m'a beaucoup fait rire, et plus attendrie que réellement énervée, même si l'agacement était souvent présent. Mais il me faisait plus l'effet d'un gamin turbulant que d'un salaud prétentieux ( après, j'ai lu les livres concernant sa jeunesse, hein ).
Quant à Chateaubriand, je l'abordai avec beaucoup d'appréhension ( Souvenirs peu folichons de l'Itinéraire de Paris à Jérusalem ), or j'ai beaucoup aimé son écriture, et sa jeunesse m'a intéressée. Il m'a souvent émue, et j'ai trouvé de belles images.
De quoi me réconcilier avec les lectures scolaires.

Proust était peut-être gay mais Marien a deux falzards.

C'est nul Radiguet. Je préfère Deux falzards.

Sinon, je lis Gilles de Drieu la Rochelle et c'est absolument fameux. On dirait moi. En moins bien évidemment.

Récemment,

La Symphonie pastorale, qui met en scène un pasteur à la conscience malheureuse dont je ne sais pas très bien quoi tirer ;

Le Livre de sable, où je n'ai pas retrouvé le brio de Fictions, même si la rencontre entre Borges et son moi-même, mais différent, à l'âge déclinant, est terriblement mélancolique, tout comme sa projection dans le futur éthéré ;

Tandis que j'agonise (ou As I Lay Dying, bande de puristes), qui est franchement impeccable. Il rappelle Le Bruit et la fureur à bien des égards, mais le brouillard y est nettement plus dégagé.

Faulkner. Faulkner. Faulkner. Faulkner. Coeurs.

J'ai commencé Adieu Gary Cooper de Romain Gary, la deuxième partie de La comédie américaine. Ce qui est étonnant et que j'ignorais, c'est que ça a été écrit en anglais et publié en 1964 puis en 1969 en français — je suppose qu'il l'a traduit lui-même, je trouve ça impressionnant. Les premières pages ont un style très proche d'Ajar, c'est assez étrange...

Un extrait que je trouve rigolo, barjo et poétique :

Citation :

L.S.D., un sale truc, Lenny s'était embarqué là-dedans une fois, mais tout ce qu'il avait vu, c'était la même chose, seulement en technicolor, et le seul moment différent fut lorsque sa verge s'était détachée de lui, avait mis son anorak et pris ses skis, et il s'était mis à hurler et à courir pour les rattraper, il tenait à ses skis comme à la prunelle de ses yeux. Se faire voler comme ça par un des siens... On ne peut vraiment plus compter sur personne. Le L.S.D., le haschisch, tout ça, c'est du yoga. C'est bon pour les paumés. Lenny, lui, n'était pas un paumé. Il avait les pieds solidement plantés sur les skis, quant à la terre dessous, il s'en foutait, c'était tout juste quelque chose qui soutenait la neige. Malheureusement, l'été était là, et la terre se rappelait à votre bon souvenir, salut les copains, on en avait plein les yeux, de la croûte terrestre, dès qu'on mettait le nez dehors. Lenny ne quittait plus le chalet. Bug, qui était très instruit, lui avait fait son horoscope, tout ce qu'il y avait de plus scientifique, et il lui avait dit qu'il y avait du vilain, il devait se méfier des scorpions et des vierges, ce que Lenny savait déjà, mais que, par contre, il allait avoir de la chance, à condition d'être extrêment prudent et, surtout, de ne pas aller à Madagascar.

Coeur.

Je me suis enfin acheté un exemplaire des Paroles de Prévert. Ce qui m'embête c'est qu'il est pas abîmé-jauni-sentbon, contrairement aux exemplaires que j'avais parcourus jusqu'alors. Mais le bon côté c'est que cette fois c'est moi qui vais l'user de mes yeux.

About a écrit:

Récemment,

La Symphonie pastorale, qui met en scène un pasteur à la conscience malheureuse dont je ne sais pas très bien quoi tirer ;

Le Livre de sable, où je n'ai pas retrouvé le brio de Fictions, même si la rencontre entre Borges et son moi-même, mais différent, à l'âge déclinant, est terriblement mélancolique, tout comme sa projection dans le futur éthéré ;

Tandis que j'agonise (ou As I Lay Dying, bande de puristes), qui est franchement impeccable. Il rappelle Le Bruit et la fureur à bien des égards, mais le brouillard y est nettement plus dégagé.

Faulkner. Faulkner. Faulkner. Faulkner. Coeurs.

Je hais comme tu lis vite. JNIPTL

Ni père ni mère, Histoire des enfants de l'Assistance publique, (1874-1939), Ivan Jablonka j'ai eu une jolie intuition en choisissant, parmi une colossale liste de divers bouquins historiques, ce truc à présenter à ma classe, parce que c'est passionnant, bien écrit (pour un historien ) et que le monsieur est visiblement fan de Genet et en fait un exemple omniprésent, et du coup ça rend très vivant le truc, et c'est triste, et et et

Le città invisibili, Italo Calvino: je n'en peux plus de Kublai Khan et Marco Polo mais comme je le lis à haute voix et que c'est joli ça passe mieux enfin je comprends les grandes lignes, Calvino utilise des mots bizarres

J'ai acheté deux bande-dessinées. Une de Bilal, une de Moebius. Chaos de Moebius et Animal'z de Bilal plus précisément.

C'est un mec qui s'y connaît qui m'a conseillé vu que ma culture B-D frôle le néant. Je voulais savoir s'il m'avait eu ou non et si vous aviez d'autres choses dans ce domaine à me proposer. Parce que j'ai un vide à combler. Voilà.

Edit : Je viens de parcourir le sous-forum dédié à la bande-dessinée. Pas super fourni donc les conseils sont toujours les bienvenus.

Sinon, je me tape du Fuentes. J'ai lu pas mal de ses nouvelles dans les recueils L'oranger et La frontière de verre. J'ai du mal. C'est pas trop ma came.

Si tu as aimé Animal'z de Bilal ben tu peux lire le reste : Julia & Roem, Le sommeil du monstre, la trilogie Nikopol, et j'en oublie.

Dans un genre différent, tu peux essayer Légendes des Contrées Oubliées, une histoire de dark fantasy sur un scènar de Bruno Chevalier et des dessins (très très beaux) de Thierry Ségur. Ça date déjà de 1987 mais c'est culte donc fréquemment réédité (à l'origine il y a 3 tomes, les rééditions les regroupent souvent en un seul gros volume).

Et dès que tu peux, lis tout Franquin.

Il faut aussi lire es citées obscures de Peeters et Schuiten, les dessins superbes et c'est vraiment de la SF de haute volée (surtout si on s'intéresse un peu à l'architecture). Et comme je pense que quelques images seront plus efficaces que toute autre tentative de promotion:

Spoiler:

Sinon en SF, bien sûr Moebius ( ), le manga de Nausicaa, Druillet (un peu le même genre qu'Enki Bilal)...
Puis tous les autres trucs que tout le monde va avoir raison de te conseiller, comme Maus ( et tout Art Spiegelman), Wathmen, Calvin et Hobbes, Little Nemo...

Dans un tout autre genre, tu peux aussi jeter un coup d'oeil aux passagers du vents de Bourgeon, si tu aimes les machins historiques, c'est extrêmement bien foutu. Ou Corto Maltes évidemment.

C'est vrai que la partie BD est particulièrement peu fourni, c'est un peu triste (mais en tout cas je ravie que l'expression "littérature illustrée" ait été abandonné, je trouvais ça on ne peut plus faux).


Voilà c'est un peu fouilli.


Puis pour revenir un peu au sujet, je lis:

Les larmes d'Eros de Bataille et Les âmes mortes de Gogol.


Je n'ai pas le temps d'insister ni rien mais c'est bien. Genre pfiou.

Merci pour vos conseils. Je vais essayer de m'en procurer d'autres très bientôt.

Reçu par la poste aujourd'hui comme cadeau d'anniversaire en retard : un recueil de poésies et nouvelles de Poe édité par Canterbury Classics, 700 pages et des poussières, couverture en cuir bleu nuit, bordure des pages dorée, petit ruban rouge cousu pour faire marque-page.
Me cherchez pas ce soir, je serai dans Four Beasts in One; The Homocameleopard, The Thousand-and-second Tale of Scheherazade, ou The Duc de L'Omelette (sic).

Dernièrement, L'insoutenable légèreté de l'être, inutile de revenir dessus (ou de s'y appesantir), dual, carré, plus lourd que léger ;

Je suis en plein dans La Ville et les chiens, il y a ce brouillard dans les voix qui est coriace à s'estomper ;

Et puis Le rire. J'ai cédé à une pulsion en le voyant en rayon. M'est avis que la principale charge philosophique provient des remarques jetées ça et là ; le reste me fait plutôt penser à de la sociologie. Plus généralement, c'est assez chiant.

Jours effeuillés de Arp se love (se colle) dans mes mains ces derniers temps, il y a des sphinx des fleurs des ciels des frémissements des machins fanés et puis sa chère Sophie un peu partout, c'est vraiment de la très belle poésie. Enfin bref, Art is Arp et inversement.