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 [Nuit 22 Aout] Extraits

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QuillQueen
   
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   Pensée du jour  :  La "recherche d'équilibre" sur JE est interrompue, ça manque de mécènes en temps de crise.
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QuillQueen  /  Wallonne OUvreuse de LIttérateurs POstiches


bon ben, troisième nuit, troisième extraits de Souvenirs d'une Rose. Mais là, c'est plus détendu que les deux autres, la phase ouin ouin est finie Laughing

Spoiler:
 
Pomcassis
   
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Pomcassis  /  Tentatrice chauve


Un extrait de mon roman Trafiquants d'âmes, 512 mots non retouchés ni même relus d'ailleurs.

Citation :
Un couloir mène vers un salon dont l'espace est en partie mangé par un canapé gris aux coussins élimés qui regarde l'écran cathodique sans avenir. Des étagères couvertes de centaines de livres recouvrent les murs de la tête au pied. Toutes dépareillées, elles témoignent, avec la complicité de la table aux quatre chaises et du meuble télé, d'une récupération de meubles abandonnés car trop vieux, trop moches, trop usés. Quelques plantes égayent la pièce dans des pots aux motifs faussement incas ou usurpant l'Egypte antique. De longs rideaux assombrissent la fenêtre et la lumière qui en découle est orange, presque rouge. Sur la table basse en fer forgé, dont la plaque en verre a été remplacé par une planche en bois brut, se dore au milieu de revues plus ou moins culturelles un verre de whisky.
Un homme apparaît sous l'arcade qui sépare la pièce à vivre de la cuisine, toute blanche et suintant la peinture fraîche. Il engloutit un sandwich de pain de mie et de fromage en quelques secondes, le temps qu'il lui faut pour attraper la télécommande de la chaîne. Son index presse le bouton play, le CD s'affole puis la musique danse.
Il se vautre dans le canapé, le verre à la main, ferme les yeux et laisse Tom Waits le mener en bateau entre les vagues de son âme, où sa voix est l'écume, ses histoires l'océan et sa musique le sel.
A l'autre bout du corridor des pas grimpent les escaliers menant à la cave puis courent se planter devant la télévision.
-Tom !
Il s'est endormi et la musique couvre la voix grave mais féminine.
-Tom !
De son pied elle secoue son genou. Il tressaute, marmonne un petit «hein quoi» qui se perd au milieu des mots de Tom Waits, ouvre les yeux et pousse un hurlement.
-Ça va, c'est pas si terrible, s'excuse la voix.
Il bondit hors du canapé et se frotte les yeux. La femme qui se cache derrière une blouse blanche couverte de coulée visqueuse, un masque de charbon et des cheveux couverts de cendres est bien la sienne. Il reconnaîtrait ses yeux bleus au sourire enfantin n'importe où.
-Camille ! Ça va ?
Il veut la toucher, mais sa main reste en suspend au dessus de la blouse qui dégouline et dont l'odeur lui donne la nausée.
-Tout va bien, t'inquiète pas. Je ne t'avais pas entendu entrer.
Elle tend ses lèvres pour un baiser, comme si son visage n'était pas souillé de suie, puis se ravise et lui demande de l'aider à se nettoyer. Sa voix grave, qu'il trouve toujours aussi sexy après quelques années de mariage, siffle dans ses oreilles comme le chant d'une sirène et la seconde d'après le voilà ligoter à sa bouche et enchaîner à sa langue.
Une plume bleue s'échappe de la cage ronde qui retient prisonnière l'ampoule du plafond. Doucement elle bat de l'aile et trace dans son sillon des auréoles au dessus de leur tête, puis elle frissonne, prise dans un courant d'air, tourbillonne et s'échoue dans le verre de whisky.
 
Nywth
   
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Nywth  /  Ex-Ombre passée du côté encore plus obscur.


Mon passage préféré de ce que j'ai écrit cette nuit, 317 mots. Ni relus ni rien du tout.

Citation :
Son visage, inondé de larmes, luisait faiblement à la lueur des torches. Elle pleurait depuis le départ de Rïgt, il y a bien quinze minutes déjà. Une petite flaque se formait déjà sur le sol. Caïnoscope, assis sur le sol, lui tenait la main, et se taisait. Elle n’aimait pas qu’on lui murmure des paroles réconfortantes à ses oreilles, cela ne faisait qu’aggraver son chagrin. Si un enfant de son âge habitait au moins dans le camp, il pourrait sans doute le réconforter. Mais elle était seule parmi des adultes, orpheline et pour ne rien arranger, demi-Impétueuse.
Ses sanglots se tarirent peu à peu, et bientôt ses gémissements de détresse se transformèrent en reniflements. Elle serra plus fort la main de l’adulte et s’y accrocha à une bouée de sauvetage, et entreprit de se hisser jusqu’à la lumière qu’elle entrevoyait au loin. Toujours plus près, plus près, et soudain, elle ouvrit les yeux et respira comme une noyée qui venait d’émerger à la surface de l’océan. Sauvée. Elle s’était extirpée de l’étreinte mortelle de son chagrin.
Un sourire triste tordit ses lèvres délicates, et elle tendit le bras. Caïnoscope attrapa la bouteille d’eau qui était posée sur la commode avant elle et la lui donna. Elle but goulument, assoiffée par ses pleurs, et vida la bouteille, qu’elle reposa près d’elle. Puis elle sortit un mouchoir de la poche de son pantalon et essuya ses dernières larmes.
Caïnoscope attendit avec patience que la fillette finisse, puis demanda :
- Alors ?
Le regard de Hiendiän se fit soudain plus froid, et plus dur. Elle retira sa main, et lâcha :
- Je pense l’avoir convaincu. Son regard ne trompe pas. J’espère que tu te rends compte de ce que tu as déclenché. Il n’a pas une seule chance de survivre, et tu le sais. Maintenant, laisse-moi.
Elle se détourna. L’homme la regarda, s’approcha d’elle en hésitant, puis s’arrêta. Elle avait raison. Elle l’avait manipulé pour lui, pour leur cause, mais elle lui en voulait, et c’était justifié. La pauvre petite détestait faire valoir son côté d’Impétueuse pour envoyer des gens à la mort.
Il sortit et referma la porte derrière lui. Alors qu’il s’éloignait dans le couloir, il entendit quelques sanglots ténus.
 
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Bon, je ne suis pas très satisfait de ce que j'ai écris. Sans doute, demain, j'écrirais quelque chose de plus exploitable. M'enfin, lâchez vous Smile

Citation :
Des aboiements le firent sursauter.
Les yeux grands ouverts, il balaya les alentours du regard ; son champ de vision se réduisait à quelques mètres et la végétation brouillait sa vue. À nouveau, des aboiements retentirent, plus menaçants, plus proches. Pour le jeune homme, ces hurlements semblaient surgir du plus profond des entrailles de cette contrée, et amenaient avec eux quantité de souvenirs, des souvenirs qu’il aurait souhaité enfouir.
Alors que les aboiements redoublaient d’intensité, Dean les comparaient aux complaintes des enfers, à celles de Cerbère, le gardien du monde souterrain. Invisible, le chien dégageait une véritable agressivité, une soif de sang, perceptible à travers le vacarme qu’il produisait. Il pouvait sentir le souffle chaud, son haleine putride le poursuivre inlassablement, jusque dans ces rizières, loin de toute civilisation.
Il déglutit et tenta de chasser ces pensées de son esprit.
Comment l’avait-il flairé ? Il l’ignorait et n’en avait cure désormais. Toute son attention se reporta sur la confrontation imminente.
Sa main se porta à son couteau, attachée le long de la cuisse. Il dégaina la lame de vingt centimètres et s’accroupit. Malgré la peur, la tension dans ses muscles, sa respiration demeura régulière, à mesure que les secondes s’écoulaient, que les aboiements se rapprochaient. Dean pouvait désormais entendre les cris du maître qui encourageaient son molosse, autant d’incitations à la violence qui amplifiaient les réactions du chien. Le frottement du pelage contre les plantes lui parvint également, et résonnaient à ses oreilles comme les tambours du Colisée juste avant la confrontation.
En trois sauts, le chien fut sur lui et dans un grognement, le renversa. Un long hurlement jaillit de sa gueule, d’où émergeaient des crocs dégoulinants de bave.
L’instant d’après, du sang lui macula les canines ; rendu fou par l’odeur et le goût du liquide écarlate, il accentua la pression de sa mâchoire sur l’avant bras de Dean. Ce dernier négligea la douleur, serra les dents et propulsa de toutes ses forces le poignard dans le flanc du chien. Le molosse émit un curieux glapissement mais ne relâcha pas sa prise. L’ivoire et acier ferraillèrent un instant, l’homme et la bête luttèrent sur le sol boueux, teinté de rouge. Les tiges remuèrent, se brisèrent sous le poids des deux corps en lutte pour leur survie. Dean gémit sous l’effet de la morsure : il avait l’impression qu’un dard chauffé à blanc trifouillait ses chairs pour les extirper de son corps.
Accablé par la douleur, il rassembla ses forces et frappa une nouvelle fois, plus haut. La lame s’enfonça entre deux côtes ; il retourna le couteau dans la plaie. L’effet fut immédiat : il sentit la créature se raidir. Après quelques coups de griffes faiblards, le molosse s’effondra sur le sol. Le pelage en sang, il essayait d’inspirer en vain de l’air. Dean retira sa lame, ce qui occasionna aussitôt une plainte aigue de l’animal. Il crut entendre des pleurs, et l’agonie se prolongea encore quelques secondes avant que sa poitrine ne s’immobilise.
Dean n’eut même pas le temps de constater l’état de sa blessure. Les gardes s'approchaient.

 
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Je n'ai pas écrit grand chose cette nuit, clouée au lit par un mal de dos plutôt atroce...
Mais voilà quand même un extrait ( moins sanglant que le précédent, mais toujours pas très drôle. Va falloir que j'allège un peu le récit quand même, je me rends compte !) :

Citation :

Une jeune femme, très brune, se félicite des morts palestiniens, avec un rire de casserole. Je me retourne ou plutôt me contorsionne pour la dévisager. Sans rien dire. Surprise et interloquée, elle s’interrompt et me fixe :
« Il comprend l’hébreu, le macaque ? »
Sa voix est différente de celle qui m’a fouillé tout à l’heure, mais le même mépris hautain lui donne un accent insupportable. En jupe longue fendue jusqu’à mi-cuisses, elle doit passer ses journées à allumer ses collègues masculins. Ceux-ci remarquent mon regard insistant sur ces courbes à peine dissimulées sous le tissu noir.
« Eh ! Tu mates quoi comme ça, le clebs ?
– Le cul d’une pute. Ca te gêne ? »
Les mots sont sortis avant que je n’y réfléchisse et les yeux verts du jeune homme me promettent une raclée. Je baisse déjà la tête, prêt à encaisser les coups, mais la putain intervient et retient le bras vengeur de son compatriote.
« Laisse ! Qu’il en profite, le pauvre ! C’est pas en tôle qu’il pourra mater des filles…
– Tu fais dans l’humanitaire, maintenant ?
– Plutôt dans la protection animale. Parait que les singes en ont une toute petite… »
J’ai toujours détesté les filles qui se croyaient autorisées à me mettre la main à la braguette. Je ne la leur mettais pas aux fesses, j’attendais donc la réciproque de leur part. Mais les excitées que tu me mettais dans les pattes oubliaient toutes cette politesse élémentaire.
Je sursautais à chacune de ces approches peu civilisées.
Tu n’avais pas manqué de les informer de mon manque d’expérience et je comprenais à leur regard, un brin apitoyé après m’avoir vu bondir en arrière, qu’en plus de puceau, elles m’étiquetaient aussitôt comme éjaculateur précoce.
Être tâté comme du bétail ne m’a jamais excité.
Encore moins quand je suis ligoté à une chaise et qu’une envie de pisser rend la chose un peu plus désagréable.
« Te fatigue pas, il est pédé comme un phoque ! »
Le gardien est de retour, avec sa poésie. La fille se redresse, ricane et retire sa main. Elle écarte le pouce de l’index de quelques centimètres en direction de ses collègues.
« Ouais, en tout cas c’est bien ce que je pensais ! Petite bite ! »
Les soldats males ne sont guère agréables à la base, mais je trouve les filles pire encore. Plus vicieuses, plus promptes à chercher la faille pour t’humilier. Quand les mecs cognent, les nanas te rabaissent. Mais cette fois-ci, l’insulte est facile, sans grande imagination. J’en ai connue de plus inspirées.
« T’es peut-être pas assez douée pour faire bander un mec ! »
Je fanfaronne : elle a ce qu’il faut où il faut pour réveiller le male lambda en manque de fesses. Mais après tout, si j’ai arrêté de mesurer mon pénis il y a des années, je sais que sans rivaliser avec Rocco Sifridi, je ne suis pas si mal équipé. Le crachat qui atterrit entre mes yeux et dégouline le long de mon arête nasale, m’indique que j’ai visé juste. Elle aussi.
Le gardien ricane.
« Chacun son tour, hein ? »
 
Hiendi Mond
   
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Hiendi Mond  /  Maîtrise en tropes


Extrait de la fin de nouvelle que j'ai recopié ce soir (483 mots en partant de la fin quoi Razz) Enjoy ! (PS : si besoin, j'vous fais un résumé Wink

Citation :
         - Je n’ai rien à y gagner… A part peut-être le sentiment d’avoir fait quelque chose de bien en vous permettant de sortir d’ici. Je sais ce que je risque, madame, mais je suis prêt.
         - Et je suis sûre qu’Elle penserait de même. Alors maintenant… Donnez-moi votre pistolet, maintenant. Et sortons d’ici.

          Elle se leva, s’avança vers lui, et lui tendit la main. Il y glissa le pistolet. Elle le saisit d’une main ferme et acquiesça en lui souriant faiblement. Il fit quelques pas puis s’effondra à genoux, à côté du vieil homme, en sanglotant.

***

         On enfonça la porte.

         - Police ! Les mains en l’air, immédiatement, ou je tire !

         Elle se retourna, incrédule, le pistolet toujours à la main. Le coup partit.

***

         Le corps était étendu au sol ; la plaie commençait à saigner. Le liquide rougeâtre commença par imbiber ses habits puis coula sur le sol. Ses yeux étaient encore figés de cette même stupeur que l’on retrouvait sur le visage des deux hommes.

         L’inspecteur Carvet arriva, l’air sérieux mais tout de même souriant.

         - Soyez tranquilles, messieurs, c’est terminé. Nous ignorions que le preneur d’otages était une femme, mais peu importe. C’est terminé.

         Le vieil homme, encore sous le choc, secoua la tête, peiné. L’autre, le visage défiguré par une peine immense, prit le pistolet, encore dans la main de la morte, le leva vers lui et tira, directement, une balle droit dans la tête.

         L’inspecteur les regarda tous trois tour à tour, médusé. Son regard se dirigea ensuite vers ses deux subalternes en charge de l’opération.

         - Que s’est-il passé ? Pourquoi cet homme a-t-il fait ça ?

         Le regard perdu, ils haussèrent les épaules..

         - Je pense, monsieur, intervient le vieil homme, la voix s’emplissant de sanglots, qu’il y a eu… Erreur sur la personne.

***

         Ils étaient deux dans le couloir de l’hôpital : une jeune fille, la vingtaine, et un jeune garçon, d’environ cinq ans son cadet.

         Elle était seule dans sa chambre d’hôpital, la tête appuyée contre l’oreiller, le regard dans le vide.

         - Tatie ! s’exclamèrent-ils en entrant. Comment va… Ta jambe ?
         - Merci d’être venus, vous deux ! Je vais m’en remettre, ça ira. Mais dites-moi, puisque personne ne veut me le dire, ici… Comment va ma sœur ? Et le bouquiniste ? Et l’homme ?
         - L’homme est mort, tatie. Le bouquiniste s’en est sortie indemne… Et maman… Maman est partie.

***

Faits divers : Braquage d’une bouquinerie
         Hier, en toute fin d’après-midi, un homme armé a pris en otage quatre personnes, dont un bouquiniste, dans le magasin de celui-ci.
         « Au moment où nous sommes intervenus, il venait de tirer sur la femme, une balle en plein cœur. En nous voyant, il a retourné son arme contre lui et s’est tiré une balle dans la tête » témoigne l’inspecteur Carvet, qui eut en charge cette affaire.
http://diane-mond.kazeo.com/
 
Mitsu
   
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Mitsu  /  Powerpuff girl


Quelques mots du même roman que la dernière fois, Scalpel. Pas relu, pas corrigé, pardonnez-moi s'il y a des fautes !

Citation :
La perspective de voir son nez – cet appendice si caractéristique, souvent marque d’appartenance à une famille au même titre que les yeux – changer de manière si radicale la paralysa. Et si elle ne se reconnaissait plus en découvrant son visage dans un miroir ? Et si dans la rue les gens se retournaient sur son passage, remarquant qu’un tel nez n’avait rien de naturel ? Et si un jour elle changeait d’avis, pourrait-elle retrouver son nez d’origine, ce nez trop droit, trop sévère que ses parents lui avaient donné ? Toutes ces questions se bousculaient et s’entrechoquaient dans son esprit, sans qu’elle sache laquelle poser en premier, si bien qu’elle resta silencieuse, les yeux écarquillés.

— Je vous avais bien dit que trop de détails vous effraieraient, dit le chirurgien avec un air complice.

Elle lui assura qu’il n’en était rien, mais sentait que la peur transparaissait sur son visage.

— C’est juste que je ne suis pas sûre de me sentir prête pour une modification… Aussi importante. Peut-être devrais-je attendre quelques mois pour peser le pour et le contre.
— Attendre, mais vous n’y pensez pas ! Ne rejoignez pas le rang des oubliés de l’Histoire qui, à force de remettre leurs rêves et leurs devoirs à demain, finissent par mourir sans n’avoir jamais rien accompli. Chaque seconde qui passe nous rapproche un peu plus de la fin, du Jugement. Nul besoin d’être chrétien pour comprendre qu’une fois sur votre lit de mort, une seule question vous hantera : qu’ai-je fais ? Que suis-je devenue ? Tout cela valait-il le coup d’être vécu ? Ma vie avait-elle un sens ? À défaut de sens, donnez-lui une direction, et ne restez pas immobile à attendre la vieillesse alors que tout vous est encore possible.

Ces paroles la touchèrent profondément. Comme la grande majorité de l’Humanité, Mélie s’était toujours demandé quel était le sens de sa vie. Chez elle, cette interrogation était d’autant plus aigüe qu’elle n’avait jamais eu personne à aimer ni à protéger, et qu’elle était certaine que personne ne remarquerait sa disparition si un jour elle mourrait. Plusieurs fois, elle s’était surprise en prenant le train à hésiter à sauter du quai pour s’écraser sur les rails. Non pas qu’elle souffrait à en mourir, mais elle aurait juste voulu découvrir la réaction de sa famille, de sa patronne, de ses voisins. Allaient-ils pleurer ? Allaient-ils réaliser à quel point ils l’avaient ignorée toute sa vie durant ?

S’il avait été possible de mourir pour quelques jours et d’observer la scène, cachée derrière un nuage ou transformée en insecte minuscule, elle aurait sauté. Mais à chaque fois, le train arrivait, et comme des milliers de personnes chaque matin, passait les portes automatiques et se rendait au travail, sa routine réconfortante annihilant toute faculté de penser.

Le Docteur Malyon avait raison : pourquoi attendre qu’on la remarque ? Elle pouvait, grâce à lui, exercer une attraction si forte que personne ne pourrait détourner son regard. Le chirurgien lui promettait un monde où elle ne serait plus invisible, mais éblouissante. Ce monde était à sa portée. Elle voulait y entrer.
http://anthilemoon.net/
 
Skaar
   
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C'est un début de chapitre. Comme d'hab, c'est un premier jet qui devra être retravaillé.

Citation :
La Planète Oubliée

Krya. Jade avait essayé d’imaginer à quoi pouvait ressembler la planète. Malgré un climat propice à la colonisation, elle n’avait été découverte qu’au siècle précédent. Une seule ville avait été fondée, au cœur de l’épaisse jungle qui couvrait le continent le plus grand. Elle avait été construite pour accueillir plusieurs dizaines de millions d’habitants, et devait servir de base pour étendre la colonisation au reste de la planète.

Motivées par d’alléchantes prospections minières, les sociétés industrielles avaient construit la cité en un temps record. Mais elle n’avait pas rencontré le succès escompté, et le coût d’entretien, additionné à l’absence de la main d’œuvre espérée et à des difficultés techniques imprévues dans le raffinage du minerai, avaient fini par couper court à l’aventure.

La planète était restée un temps considérée comme un avant poste de l’Union Impériale, jusqu’à ce que sa position sur les cartes stellaires lui donne un regain d’importance stratégique lors de la guerre contre Sallast.

Le spatioport, jusque là inutilisé, avait alors servi de base avancée, d’abord aux sallastiens, puis aux impériaux, qui l’avaient durement gagné après une longue bataille spatiale entrecoupées d’escarmouches au sol.

Puis, la paix signée, Krya avait été considérée comme une zone démilitarisée et les derniers colons avaient été évacués. Seules les ruines de la cité témoignaient du passage de l’homme sur la planète.
Tout cela, c’était ce qui était écrit dans les encyclopédies. Krya s’y résumait à un court article agrémenté d’une vue depuis l’espace. Voilà à quoi se résumait une planète pleine de vie et qui avait vu se dérouler dans ses cieux l’une des plus sanglantes batailles spatiales du siècle passé.

[...]

Ils avaient continué leur vol en silence, et à quelques kilomètres devant eux, ils avaient fini par distinguer la ville, avec ses tours fièrement dressées vers le ciel, telle un phare menant vers la civilisation.

La jungle avait été superbe, mais la vision de la ville avait été autrement plus surprenante.
Ils avaient vu les tours en ruine, leurs murs éventrés et leurs squelettes nus laissés à l’appétit insatiable de la jungle qui s’était empressée de reconquérir son territoire.

Partout des arbres avaient pris racine, déchiré les épaisses couches de béton de leurs puissantes racines, recouvert les rues de feuillages envahissants. Les lierres de toutes sortes avaient escaladés les gratte-ciels comme pour mieux se rapprocher du ciel.

Quand ils frôlèrent la plus haute construction encore debout, une tour à base hexagonale sur laquelle subsistaient quelques parois de verre et qui supportait le poids d’une sœur effondrée, une nuée de volatiles s’en échappa et se dispersa dans la ville oubliée.

Leur survol de la ville s’était achevé par le spatioport. La vaste étendue artificielle, autrefois lisse et propre, était à présent fissurée et parsemée d’arbres biscornus. Seul le centre l'aire centrale semblait encore en bon état.
 
Lo.mel
   
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Lo.mel  /  Troll hunter un jour, troll hunter toujours


Je continue peut-être, ça va dépendre.

C'est un extrait du milieu, donc je remets dans le contexte : un peintre malade mental. Ici, il se souvient.
Premier jet.

Citation :
J'ai aimé un oiseau tombé du nid, nu comme un poulet, avec un bec en fleur de primevère. Je l'avais mis dans une capsule de Kinder et je l'appelais « Ma Conscience », comme Jiminy Cricket dans Pinocchio. La nuit qui a suivi, Ma Conscience est morte dans son œuf. De faim, de soif, mais plus probablement étouffée. J'ai scellé l'œuf avec du gros scotch et je l'ai baptisé « Mon Inspiration ». Je l'ai gardé sur moi jusqu'à mon entrée à l'internat, où une sœur l'a ouvert puis me l'a confisqué en priant les saints. La nuit qui a suivi notre séparation, Mon Inspiration est venu me voir et m'a dit « Je rentre en toi ». Depuis, j'ai de très bonnes idées, mais une sacrée boule au ventre.
A l'internat, il était interdit de peindre. Il était aussi interdit de faire plein d'autres choses, comme emporter ses dessins sous la douche, ou plus globalement, mouiller ses cahiers. J'ai quand même trempé un autoportrait de moi à l'encre, format A5, dans un bénitier après la messe. Ça m'a donné un air triste. Les sœurs ne m'aimaient pas, elles me disaient possédé par le Diable. Sœur Marie-France m'a même promis l'enfer. J'ai eu un châtiment corporel quand je lui ai répondu que ça n'existait plus, puisque Jésus était mort pour sauver tous les hommes.
Mon Inspiration était fier de ma répartie mais mes joues me l'ont reprochée longtemps.
Pendant cette période, j'ai peint avec de l'encre et de la sauce de viande et mon chef-d'œuvre s'est appelé « Brume sur le Golgotha ». Un père mariste me trouvait quand même un certain talent et m'avait retenu dans la sacristie pour en parler. Ce jour là, il a pu tremper son pinceau plein de merde et je n'ai jamais plus été comme avant. Mon Inspiration avait gonflé et pesait sur mon estomac. J'ai vomi mon déjeuner et j'ai peint « La passion du mariste », de mémoire.
 

 [Nuit 22 Aout] Extraits

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