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 La place des dialogues dans les romans

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Géronimo
   
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Géronimo  /  Tapage au bout de la nuit


D'après vous, peut-il y avoir "trop" de dialogues dans un récit, par exemple pour les romans quasi basés sur les discussions entre personnages ?

Personnellement j'apprécie cette forme d'écriture ; mais parfois on a l'impression que les dialogues servent plus à meubler qu'autre chose, comme s'ils n'avaient pas de fonction précise dans le récit et qu'ils n'apportaient rien d'autre à l'auteur que quelques lignes supplémentaires. Pourtant s'ils sont bien menés, ils peuvent jouer un rôle central dans une intrigue.
 
Vidali
   
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Vidali  /  Clochard céleste


Salut mdg.

Trop de dialogues? Perso, je pense que oui, c'est possible. Surtout quand ceux ci ne servent à rien et ne font pas progresser l'histoire. Par contre, si les dialogues sont indispensables à l'évolution de ton texte, met les. Tu pourra toujours les retravailler pour les réduire et enlever les mots (ou phrases) inutiles. Après, ce n'est que mon avis.

En espérant t'avoir aider.

 
Géronimo
   
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Géronimo  /  Tapage au bout de la nuit


En l'occurrence, ils sont nécessaires si je ne veux pas tomber dans l'enchaînement plat de "Ils ont fait ceci et puis ensuite ils ont fait cela". Mais je me demande seulement si les dialogues n'ennuient pas les lecteurs. Ceci dit, il y a de romans qui seraient vraiment lésés s'ils étaient dépourvus de dialogues. J'imagine que, comme tu dis, il faut doser et savoir rendre les dialogues indispensables.
 
Oakira
   
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Oakira  /  Tycho l'homoncule


Je pense que les dialogues sont importants dans un roman, au même titre que la narration et la description. Après, oui, je pense qu'il peut y avoir trop de dialogues, tout comme pas assez d'ailleurs. Je les utilise pour "casser" un peu la narration, pour apporter un peu de rythme.
 
Vidali
   
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Vidali  /  Clochard céleste


Comme dis Oakira, ça peux te permettre de varier le rythme que tu met dans ton texte. Accélérer lors d'une dispute ou calmer lors d'une scène d'action.
 
Bliz
   
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Pour ma part, les dialogues viennent exclusivement quand j'en vois la nécessité. Ca ne signifie pas que je n'en ai pas, ou peu, mais s'ils ne me paraissent pas essentiels, si je peux résumer la situation par de la narration sans qu'elle fasse répétitive, je ne les mets pas. Après, pour voir où et quand en ajouter, je me suis toujours dit qu'il fallait se représenter la scène dans le réel.
 
Géronimo
   
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Géronimo  /  Tapage au bout de la nuit


Oakira : "les dialogues sont importants dans un roman, au même titre que la narration et la description", c'est très juste. De même qu'il peut il y avoir trop de narration ou de description. Il faut réussir à jongler entre tous les modes pour ne pas endormir le lecteur.

En fait sans les dialogues, j'ai l'impression de rapidement sombrer dans le racontage sans intérêt. C'est-à-dire que je raconte au lieu de montrer directement ce qu'il se passe. C'est intéressant ce que tu dis Bliz, parce qu'au contraire tu sembles plutôt préférer la narration au dialogue.
 
Olivia Lecartti
   
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Olivia Lecartti  /  Gloire de son pair



Personnellement je pense que cela dépendra vraiment de la nature de l'histoire. Certaines peuvent se faire presque sans dialogues, alors que pour d'autres, ils vont être les 2/3 du texte.

Le dialogue peut apporter de l'humour, de la légèreté, et des informations non négligeables qui vont permettre aux passages narratifs d'être un peu moins lourds  Razz 
 
léona
   
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léona  /  Tycho l'homoncule


Bonjour,

Je pense que les dialogues sont indispensables, car ils donnent du rythme au récit. Néanmoins, trop de dialogue tue le dialogue. Il doit être utile à l’histoire pour la développer et non pour boucher les trous. Le dialogue est pour moi ce qui fait qu’on s’attache aux personnages, c’est leur façon de parler de réagir qui nous attire.
 
Aventador
   
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Aventador  /  Iphigénie in a bottle


Hello.

Oui, les dialogues me paraissent nécessaires dans le sens où ils reflètent la personnalité des personnages sans avoir à expliciter de façon laborieuse cette personnalité. Ils permettent aussi de mettre en exergue les relations entre les personnages. De les rendre plus proches, plus attachants (et/ou énervants, adorables, détestables...).
Idem pour la progression narrative, ça permet d'alléger certains passages tout en donnant des informations-clés. Ca dynamise considérablement un roman.

Mais oui, trop de dialogues tuent le dialogue. Il faut qu'il soit "utile", apporte quelque chose et surtout ne soit pas du bavardage ennuyeux et plat, juste pour meubler. Le superflu est à bannir (même dans les parties narratives d'ailleurs). Il faut que ces dialogues soient le plus réaliste possible pour être crédibles (c'est souvent là que pêchent de nombreux écrivains). Car à trop vouloir écrire du littéraire pour faire joli dans les parties dialoguées, on perd en naturel et crédibilité.

Les dialogues se travaillent, au moins autant que les parties plus narratives. Parce qu'il faut qu'ils claquent, qu'ils rythment le récit, qu'ils fassent sourire, qu'ils émeuvent à la lecture. Pour réussir à les ciseler, je me nourris principalement de films très bien dialogués.
Mais le théâtre peut également être une bonne source d'inspiration puisque tout ou presque passe par les répliques.
Et puis, plus généralement, le théâtre de la vie. Observer les gens autour de soi, comment ils se comportent, écouter comment ils parlent, le vocabulaire qu'ils utilisent. C'est très important, notamment si nos personnages sont très éloignés de nous (ce n'est pas évident de se mettre dans la peau d'un enfant par exemple. L'observation des rapports qu'ils entretiennent entre eux ou avec les adultes, l'écoute de leur langage permet de mieux s'immerger dans leur univers).

Voilà, voilà...
http://raphaelcoleman.canalblog.com/
 
Seb17
   
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Seb17  /  Tycho l'homoncule


Sujet intéressant, car en ce moment, a chaque fois que j'écris, c'est 80% des dialogues.

Dans la première partie de mon roman, c'était moins le cas, car je racontais, je plantais le décors. Mais quand arrive l'action, la problématique, je trouve le dialogue plus intéressant.

Par exemple. Prenons deux personnes qui se disputaient avec leur voisin et qui d'un coup de pelle l'ont tué. Ils ne savent pas quoi faire du corps.

Narration : ( excusez moi, c'est fait à la volée comme ça vient )

Au plus fort de la dispute, Paul se saisi de la pelle qui était à portée de main et frappa directement à la tête. Mr Marchan s’effondra net, l'orbite oculaire enfoncée. Le sang coulait fortement et décolorait la pelouse.
Paul et Céline se regardèrent. Ils étaient comme abasourdis, assommés par ce silence inattendu. La panique les gagna. Ils ne savaient plus comment agir. Il se demandaient ce qu'ils allaient faire du corps, ce qu'ils allaient inventer comme excuse. Céline lui reprocha son impulsivité. Elle parti en courant, l'abandonnant au pied du cadavre.

Avec dialogue :

Au plus fort de la dispute, Paul se saisi de la pelle qui était à portée de main et frappa directement à la tête. Mr Marchan s’effondra net, l'orbite oculaire enfoncée. Le sang coulait fortement et décolorait la pelouse.
Paul et Céline se regardèrent. Ils étaient comme abasourdis, assommés par ce silence inattendu.

- Merde, qu'est ce que t'as fait ?
- Je ne sais pas, j'en pouvais plus de l'entendre. J'ai perdu le contrôle.
- Merde...merde. Il est mort tu crois ?
- Je ne sais pas, mais vu le sang, j'ai bien peur.
- Qu'est ce qu'on fait ? On appelle les secours ?
Paul restait figé à regarder le corps.
- Paul ? Qu'est ce qu'on fait.
- Je ne sais pas. On est mal. Si on appelle les secours, qu'est ce qu'on va leur dire ?
- J'en sais rien. Légitime défense ?
- Une pelle contre des insultes ?
- Non, on invente. Il m'a giflé, t'as réagis.
- Il a 75 ans voyons, soit pas bête.
Céline ne supporta pas la remarque et monta en pression
- Oh tu fais chier, j’essaie de trouver une solution pour réparer tes conneries. T'es trop impulsif, tu sais pas te contrôler. Merde, tu fais chier. Démerde-toi.
Elle partit, le laissant sans voix au pied du cadavre.


Je trouve que le dialogue nous place plus prêt des personnage. J'ai l’impression qu'on est juste à côté d'eux. On ressent plus leur embarra. On cherche avec eux une solution.

En tout cas, c'est mon ressentie

Qu'en pensez vous ?

PS : c'est juste écris à la volée, comme ça, ce n'est pas un passage de mon roman, donc ne jugeons pas le fond Embarassed
 
dunca-ju
   
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Personnellement j'ai toujours trouvé que la narration apportait bien plus de poids dans le récit (roman attention) puisqu'elle permet également de créer un style hors avec les dialogues c'est moins évident. Il y a des livres comme ça ou l'auteur écrit tellement bien qu'il vous transporte et vous stresse et vous émeut et vous fais rire et tout et tout. Puis la bim d'un coup on sait pas pourquoi il nous colle un dialogue.

- tu veux de la chantilly sur tes fraises ?
- Ouais.
- Ok.

Nothomb par exemple a écrit Hygiène de l'assassin avec allez 90% de dialogue eh bé on a plus l'impression d'assister à une représentation que d'être vraiment plongé dans le bouquin. On n'a pas vraiment l'impression d'en faire partie et d'être capable de se mettre à place des personnages ou de s'amuser à deviner la suite. Après si on parle théâtre c'est différent forcément mais pour ce qui est des "romans" je trouve les dialogues souvent dommage.
 
QuillQueen
   
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moi c'est l'inverse, pas de dialogues ça me lourde... c'est pas vivant ! Et puis si on reste toujours sur le perso et seulement sa perception à lui sans les comportements des autres ça devient vite chiant ("le vieil homme et la mer" m'a gêné à la lecture pour ça, pourtant il est court. Mais j'aurais voulu aller plus loin dans la relation au gamin qui l'aide ou aux autres pêcheurs). Y a rien de plus spontané que le dialogue, c'est là que les persos se révèlent dans toutes leurs spécificités.

Je n'ai jamais lu de dialogues comme ceux que tu cites dunca, ça peut jouer sur ma perception, mais pour moi le dialogue apporte toujours quelque chose, si ce n'est pour le fil rouge, c'est pour saisir le coeur des personnages. Pourquoi uniquement du fil rouge, fil rouge, l'épic a ses limites aussi, je veux découvrir mon perso aussi bien en combat que sirotant un verre de vin en plaisantant avec son meilleur pote, c'est un bout de sa vie que je découvre, l'art étant de trouver l'équilibre entre les dialogues au quotidien et ceux qui servent (aussi pour perdre le lecteur dans ceux qui vont servir et ceux qui ne seront pas utiles pour la suite) J'ai beaucoup de scènes écrite avec l'objectif "qu'à tel moment, untel informe unetelle de ça". Mais avant d'en arriver à cette info, la scène va peut=être prendre deux pages, parce que la façon qu'à ce perso de donner cette info, donne des indices sur sa manière d'aborder des sujets graves, sa manière d'approcher la personne qui doit la recevoir,et son rapport avec elle, et aussi s'il l'annonce avec tact ou brutalité. Comment lui perçoit l'importance de cette information ? ce sont des choses qu'on peut difficilement mettre dans une forme narrative. Ca rend plus humain les personnages. parce que l'Homme est un être de communication complexe. Non-verbal ou verbal, il est important pour lui de développer des contacts directs, combien de temps passons-nous à dialoguer avec les gens chaque jour ? Et si on ne le fait pas, qu'on est associal, est-ce qu'on se sent bien ? C'est naturel, le dialogue. je ne pourrais pas trouver crédible un récit sans dialogues fréquents.

Reposer uniquement dessus je ne le ferais pas non plus. Mais personnellement je refuse de voir leur "fonction dans le récit" se résumer à un fil rouge à respecter. Leur faire parler du beau temps, ce n'est pas "meubler". c'est montrer que l'un se réjouit de la pluie sur les plantes sèches quand l'autre boude de ne plus bronzer tranquille.
 
Thomas
   
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   Pensée du jour  :  "Le génie de Mozart, de Picasso, de Joyce, d'Einstein réside dans la multiplication d'une manie, l'amplification d'une tare." ANISSA CORTO - YANN MOIX
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Thomas  /  Sang-Chaud Panza


Les bouquins où il y a plus de dialogues que de narration (outre romans épistolaires) sont selon moi de mauvais romans. Enfin plutôt des romans trop faciles. Le dialogue souvent c'est du relâchement dans l'écriture pour certain : puisqu'il faut écrire le dialogue comme on le parle. Et ça tombe souvent dans les banalités (cf réponse de dunca-ju : entièrement d'accord avec toi)

Je pense vraiment qu'il y faut savoir doser. Personnellement, je n'ai quasiment papas de dialogues dans mon roman. Je n'ai jamais eu trop de remarques là dessus, comme quoi ça manquait ou quoique ce soit. Mes dialogues sont même plutôt de courts monologues puisque jamais personnes ne se répond. Il n'y a quasiment jamais d'interactions. Et la narration est toujours la plus présente.

C'est comme ça que j'aime le roman.
https://debordements.wordpress.com/
 
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Je ne me demande jamais si j'ai trop ou pas assez de dialogues. A chaque fois qu'un dialogue me vient, je l'écris. Puis je le relis, réplique par réplique. Et si une réplique est inutile (dans le sens où elle ne fait pas avancer l'action, ne permet pas de mieux comprendre un personnage, typiquement les "Oui", "D'accord", "Non", "Ok"...) bam, je l'enlève. J'ai souvent procédé comme ça.
 

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