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 Que doit être un livre ?

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Hoegaarden
   
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Hoegaarden  /  Bile au trésor


Alors voilà, sous cette question un peu barbare se cache en fait votre vision d'un livre, aussi bien lecteur qu'écrivain, à savoir ce que vous en attendez en tant que lecteur et ce que vous voulez faire en tant qu'écrivain,
C'est un sondage en quelques sortes
Croyez vous à une Littérature engagée ? (et si oui en quoi, en terme philosophique en terme linguistique ou politique, voire sociologique)
Attendez vous d'un livre qu'il "éveille" votre conscience sur la difficulté d'exprimer au choix, ses sentiments, ses perceptions, ses angoisses, etc
sur la difficulté de s'exprimer tout court, les travers de la pensée,
Ou bien qu'il soit une sorte de conte philosophique ou fable sociale, révélant en filigranes quelques imperfections de la société à travers un personnage qui passe parmi les aléas de la vie avec un degré plus ou moins fort de volonté et de persévérance.

(J'ai bien une question simple mais j'ai peur qu'elle soit mal-interprétée) :
Comment lisez-vous ?
(et son pendant,)
Comment écrivez vous ?
(ici il est évident qu'il ne s'agit pas d'un "comment" version "pratique" (à savoir à la main, le soir, en me grattant l'oreille, après m'être pris un râteau etc)

J'essayerai de répondre moi même à cette question mais je vous laisse tirer les premiers.
 
Nemesis
   
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Nemesis  /  Incoercible envie de bo bun


Quand tu dis livre, ça se rapporte à quoi exactement ? Tu ranges tout ensemble (romans, recueils, essais, traités de grammaire swahili), ou tu es plus centré sur la fiction - à te lire j'ai l'impression que c'est plutôt la deuxième solution.

Quand je lis, je suis un système digestif. D'un roman - on va commencer par là - j'attends qu'il developpe une vision particulière (la chose à digérer) de l'humain ou du concept de narration, l'idéal étant bien sur les deux. J'attends aussi de retrouver une certaine esthétique du langage (les mots comme médium indissociable du propos, pas de differentiation scolaire forme et fond, etc., on va pas réexpliquer, ces deux termes sont tout juste des idées-outils). Et surtout, surtout : que ce soit divertissant. Parce que bon, c'est bien joli de révolutionner la littérature, si c'est pour bailler au bout de 30 pages, l'intérêt est très limité.

Quand j'écris j'utilise tout ce que je digère, c'est du remachage à moitié inconscient, après j'essaie de me tenir aux aspects ci-dessus, évidemment.
 
Hoegaarden
   
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Hoegaarden  /  Bile au trésor


Alors quand je dis livre, ce devrait être idéalement tout ce qui s'écrit, aussi bien les cartes routières que les slogans publicitaires (ce qui me fait penser à un écrivain Dos Passos, qui reprenait le way of consciousness de Joyce mais en y intégrant les slogans publicitaires)
Je dis idéalement puisque la question "parfaite" devrait être :
comment lisez vous:
-la composition d'un paquet de chips
-un poème
-la description d'un poisson rouge

Car j'ai bien conscience qu'il y a différentes "intentions" dans l'écriture (et un deuxième mouvement avec la lecture donc)

On peut donc s'en tenir au roman.
(d'autant plus que même la, il peut y avoir certaines réticences, avec le style, le rythme, la syntaxe, le champs lexical, l'humour même, bref)

J'aime bien le principe du système de digestion (encore qu'il faudrait alors pousser la métaphore en disant ce que tu aimes manger)
Bon.

C'est pas la première fois que je pose cette question et on m'avait conseillé une autre approche, celle du roman policier (l'exemple même d'un texte où il y a quelque chose à chercher)
Serez vous donc du genre à
-à tout prix vouloir savoir qui est l'assassin avant la fin
-préférer vous laissez porter par l'intrigue et vous dire à la fin "oui c'était ça"
-en vouloir à l'auteur d'avoir créé une incohérence à la fin pour pouvoir dire que b était l'assassin alors qu'il était évident que c'était a

Finalement est-ce qu'une lecture "participative" vous ennuie ?

(Alors je suis navré d'être aussi pointilleux mais ces questions m'intéressent parce que je n'arrive pas, vis à vis de mes propres écrits à passer dans la relation lecteur-écrivain et non plus écrivain-lecteur, et que je me suis aperçu que mes propres lectures ne pouvaient me donner un recul suffisant puisqu'elles étaient elles mêmes très proches de ce que j'écrivais (c'est sans doute l'inverse). Je ne peux que vous donner le nom d'Artaud pour ceux qui connaisse à titre d'exemple.)

(Ai-je encore été trop long ?)
(D'ailleurs cela m'intéresserait aussi, à ceux qui ont lus mes précédents post, qu'ils m'adressent leurs reproches concernant le fait que je ne puisse pas poser une question simple, car j'ai trop conscience des différentes interprétations et donc des différentes directions que cela peut emmener. (Et par la même sur mon écriture faussement précise.))

Merci.
(J'ai un peu l'impression de me servir de vous là ?, mon intention n'était pas de monopoliser le topic...)

(J'aurais peut-être dû poster ce sujet dans la rubrique "à l'aide" en fin de compte.)

PS Merci à Nemesis, je peux avoir donné l'impression d'avoir survolé son post, mais ses impressions de lectrices m'aident beaucoup.
 
Lo.mel
   
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Lo.mel  /  Troll hunter un jour, troll hunter toujours


Je suis tout a fait d'accord avec Nemesis.


Et pour répondre sur ce que j'attends exactement d'un livre dans le sens "livre littéraire" je soulignerais juste :
Nemesis a écrit:
j'attends qu'il developpe une vision particulière
J'attends aussi de retrouver une certaine esthétique du langage
Et surtout, surtout : que ce soit divertissant.

En tant qu'auteur amateur, j'attends aussi de cerner plus ou moins inconsciemment les mécanismes de ce bouquin qui me plaît. Mais je me pose plutôt en tant que lecteur ici.

Je ne veux pas lire "pour lire" même si c'est un grand clasique très instructif. Je veux lire pour me divertir. J'ai l'audace de croire qu'un mec qui est assez intelligent pour instruire l'est assez pour divertir.

Ou sinon, je lis des articles de Nature.
 
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Pour moi, lire a toujours été un moment de détente et d'évasion. Et ceci marche également pour les livres imposés en classe.
Pendant longtemps, je commençais par lire le dernier chapitre du livre, je ne sais pas si c'était pour assouvir ma curiosité ou simplement chercher à comprendre au fil de la lecture, comment l'auteur parvenait à une telle fin.

Donc pour résumer, lire est un plaisir avant tout, plaisir que je prends dès que l'occasion se présente (romans, affiches publicitaires,...)

En espérant ne pas avoir répondu à côté Smile
 
Hoegaarden
   
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Hoegaarden  /  Bile au trésor


A Shayna, on ne peux pas "répondre" à coté, navré si mon style "pointilleux" peut faire peser le contraire, mais il n'y a pas de "mauvaises réponses"

Merci.

(D'un autre coté Chateaubriand c'est pas très facile à lire non plus.
D'ailleurs je dirais même que si tu prend tu plaisir à lire Chateaubriand (qui est plutôt du style imposé en classe) c'est vachement bien.)
 
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J'veux du rêve, j'veux du Vian !
 
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C'est drôle car ta question est difficile. En effet, je crois que j'ai toujours évité ce questionnement. Peut-être par orgueil, voulais-je, simplement croire que l'écriture était un processus à ce point inné et naturel en moi qu'il devait s"imposer à moi comme l'oxigène que je respire...

Ce procédé est faux car l'oxigène elle-même demande un effort des voies respiratoires pour parachever son travail sur notre organisme.

Je crois que la littérature ( l'écriture ou la lecture) sont aussi proche de nous que ne l'est l'oxigène près de nos narines. Elle ne demande qu'un effort, une habitude. ELle désire que l'on s'accoutume à l'employer et à la faire travailler. Cependant, jamais elle ne se soumet.

C'est un travail proche de la folie, l'écriture.
Un travail qui rend, au début, un peu associal.

Mais, pour répondre à ta question, pour l'instant je travaille l'écriture en utilisant des carnets que je noircis, après avoir lu un article de presse. Ou bien j'écris une pensée qui me vient après une lecture. Et puis, vient alors cette voix qui nous incite à écrire.

Je ne pense pas que ce que j'écris puisse changer la face du monde. J'écris pour me faire du bien. Et pour me faire du bien, j'ai besoin d'en faire aux autres. Et pour faire du bien aux autres, j'ai besoin de l'assurance que me donne le travail d'écriture.

⭐
 
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Si je veux apprendre quelque chose, je suis ( de suivre ) Valery à fond, il faut qu'un livre soit difficile à lire pour qu'il m'oblige à en tirer l'essence par ma participation, sinon je passe au dessus sans faire attention à rien.

Les livres qui me plaisent vraiment sont ceux dans lesquelles je me retrouve, c'est un peu la phrase de Stendhal, le roman doit être un miroir qu'on balade au bord des routes. C'est un élément important. Proust, Malraux, Gary, c'est pour ça que j'ai aimé les lire. Pas que, évidement ( voir après ).

L'ambiance, qui pour moi et la base de toute chose, est ce qu'il y a de plus important. Sans aller en profondeur sur cette notion ( que je développe dans mon roman ), l'ambiance comme on l'entend de base, l'atmosphère, c'est ce qui va me faire aimer un roman, mais aussi un film, et surtout un jeu vidéo.

Je n'aime pas les romans policier mais on m'a fait lire un Sepulveda et j'ai adoré, par exemple. Je lis surement pour rentrer dans un univers au final, pas simplement pour le dépaysement, mais aussi pour en tirer toutes les sensations, pour m'y retrouver différemment, pour retrouver l'être humain différemment.

Ça se traduit évidement par le style, ou son absence ( l'ambiance de l'Étranger est une de mes favorites ), et puis par le décor, par tout. L'ambiance est dans tout de toute façon, la moindre phrase porte sur elle l'ambiance qui s'émane du moment.

Et en tant qu'écrivain ça se retrouve, le Blob est un mélange d'ambiance, j'essaye de dérouter le lecteur en l'envoyant du plus sombre au plus décontracté, j'essaye de jouer avec les sensations des gens ( et avec les miennes ). Et puis je suis un écrivain qui se fait plaisir aussi, j'écris ce que j'aimerais lire.
 
Pravda
   
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Pravda  /  Bile au trésor


Pour la lecture... Si je disais que Les justes (pièce de théâtre) m'a beaucoup plus marqué que l'Étranger, de Camus, je pense que tout le monde va comprendre pourquoi j'estime autant le théâtre.
Comment dire simplement ? Je déteste la littérature sans idées, elle est dénuée d'intérêts. C'est pour quoi je m'efforce de faire de la littérature d'idées. Existentialiste, absurde. Comment ne pas frémir à chaque ligne de Ionesco, de Beckett et de Sartre ?
Un texte qui porte de belles phrases, de nobles idées, comme Jean Racine et Corneille. C'est avant tout (le théâtre) pour le plaisir des yeux et des oreilles. Pour le reste et définir ce qui me plaît dans un bon roman, je vais piquer la description de Ma.
http://depravation.over-blog.com/
 
Hoegaarden
   
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Hoegaarden  /  Bile au trésor


Alors, bon je viens de poster l'un de mes écrits alors je me permet de faire un peu ma pub (promis c'est la seul et unique fois),
à Ma, coté ambiance c'est pas trop mon truc je serais plutôt coté Blanchot et Bataille,
par contre sur quelque chose de difficile à lire je crois m'en sortir pas trop mal. De plus Ferré est à peu près omniprésent dans mes écrits et je lui pique pas mal de citations (mais son dû lui est rendu à la fin)

à Prav, (une petite remarque entre parenthèse, j'ai beaucoup aimé les Justes mais les Mains Sales de Sartre ne le l'envoie-t-il pas un petit peu balader ?)
En revanche je n'ai jamais adhéré à Ioncesco (à part le Roi se meurt)
Et sur Beckett enfin, je dirais que ces romans m'ont plus inspiré que ces pièces notamment sa trilogie avec, principalement L'Innommable, que j'ai détesté au moment de le lire et dont j'ai mesuré la puissance de l'espace ouvert par ce livre que bien plus tard.

à Nevada, et j'en aurais fini avec ma récup de propagande, on doit pouvoir dire que j'écris du rêve mais au sens sur-réaliste, écriture "paranoiaque-critique" de Dali.

Bon sinon il faudra vraiment que je m'attèle à la rédaction d'une réponse correct (quand je dis correct je veux dire : que je réussisse à faire quelque chose de correct (pour moi hun, je fais attention maintenant)) à cette question qui est je dois bien l'avouer (avec Fred Jean Gilles) loin d'être évident.

Merci pour vos réponses.
(Sur ce topic dans un premier temps et puis sur mon texte dans un second.)

Ah oui aussi PS, j'ai bien conscience que le rapprochement avec Beckett peut paraitre pour : je fais du beckett je suis beckett (en mieux),
Or c'est juste une façon de dire que je m'en suis inspiré (et peut être même à tort.)
 
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Citation :
j'écris ce que j'aimerais lire.

Non, juste pour citer ce bout de phrase simple et parfait.

Un livre pour moi doit me couper de la réalité et du monde. C'est essentiel pour que je le lise jusqu'au bout. Je ne dois plus voir le papier mais les images et les idées et réflexions dans ma tête. Bref, être sur le petit bout d'île où se trouve le livre et ne plus pouvoir en sortir que par la fatigue ou la douleur.

Si un petit bruit ou autre me coupe, c'est mauvais signe pour mon avis sur l'œuvre.

La littérature n'est pas faite que d'idée ou d'engagement. J'ai eu plaisir à lire Werber ou Tolkien, et ce ne sont pas des auteurs dirigés par une réflexion précise.

Je crois aussi que la littérature engagée ou réflexive n'est pas ce qu'on cherche à lire 100% du temps, moi pas en tout cas. Par contre, ce que j'adore, ce sont des romans qui en même temps permettent l'évasion sans la lourdeur de la réflexion, et je me vois bien lire l'Etranger sur la plage, l'Etre et le Neant non. après c'est selon chacun.

J'essaye d'écrire comme j'aimerais lire, comme l'a justement dit Ma. Faire s'envoler le lecteur tout en montrant une réflexion, avec un goût pour les formules loufoques, contrastées et simplement poétiques.
 
Pravda
   
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Pravda  /  Bile au trésor


Citation :
La littérature n'est pas faite que d'idée ou d'engagement. J'ai eu plaisir à lire Werber ou Tolkien, et ce ne sont pas des auteurs dirigés par une réflexion précise.

Détrompe toi. Tolkien comme le mec qui a écrit narnya truc. Ont bourré leurs livres de références religieuses. La Fantaisy est un récipient pour propagande chrétienne. Le peuple élu des elfes néo-nazis avec leurs cheveux blonds ça m'a toujours fait peur...
http://depravation.over-blog.com/
 
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Invité  /  Invité


Citation :
Le peuple élu des elfes néo-nazis avec leurs cheveux blonds ça m'a toujours fait peur...

Pour narnia je savais. Au bout du premier on comprend que le Lion Aslan c'est Dieu...le sept j'ai détesté, jusqu'au six c'était bien.

Pour Tolkien tu m'apprend un truc. On peut voir les nazis dès qu'il y a manichéisme aussi...
 
Kid
   
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Kid  /  Un talent FOU


Sauf que dans les bouquins de Tolkinou les elfes c'est des grands cons, toute "race" a son défaut, c'est ce que Tolkien essayait de montrer: "je ne nie pas avoir été influencé par la noirceur ambiante" disait-il, le SDA ayant été écrit en tre 34 et 47 si mes souvenirs sont bons.
Lewis par contre mettait beaucoup plus de références religieuses dans ses Chroniques de Narnia: Aslan = Dieu, ce genre de trucs (fils d'Adam et filles d'Eve) alors que Tolkien était surtout inspiré par les vieux mythes anglo-saxon style Beowulf ou l'Anneau du Nibelung.
http://jackspirou.wordpress.com/
 

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