Nombre de messages : 280 Âge : 129 Localisation : Clermont-Ferrand Pensée du jour : Mais je vous le demande : peut-on encore parler de police sans sérifs ? Date d'inscription : 11/11/2008 | Pyanepsion / Autostoppeur galactique Mar 23 Déc 2008 - 19:42 | |
| Les niveaux de langueEn linguistique, la rhétorique, la façon de parler, évolue selon le temps, les situations et les connaissances de chacun. Un mot va naître, se développer puis mourir.Les 3 styles principauxLa formulation change selon l’auteur des paroles prononcées ou la situation dans laquelle il se trouve. Exemple : On ne se représentera pas le personnage de la même façon bien que l'idée de base soit la même : • Soutenu : peu me chaut ! • Neutre : cela m'indiffère ! • Familier : je suis indifférent ! • Très Familier : je m’en fous ! • Trivial : j'en ai rien à battre ! Le niveau de langue soutenuCe style se retrouvera lorsque le contexte ou le personnage exige une attention extrême à la formulation utilisée. Il contribue à donner un aspect original et recherché au texte. Réciproquement, il peut rapidement devenir pédant et pénible. Tout est donc affaire de tact et de mesure.
On l’obtient en juxtaposant les éléments suivants : • Le vocabulaire doit être recherché, utilisant des… lemmes peu usités. • Les figures de style tiennent de la rhétorique, utilisant l’antithèse (les dégénérescences pullulaient) et l’hyperbole (la France entière avait les yeux braqués sur Chamalières). • L’inversion du sujet (disais-je). • La multiplication des modes et des temps insolites, et plus particulièrement du passé du subjonctif (car il fallût bien que je l’écrivisse). • La présence des euphonies (écrivissé-je) Le niveau de langue familierCe style correspond à la conversation débridée. Selon le niveau sociétal du personnage, ce style peut être simplement familier ou très familier.
On y retrouve pêle-mêle : • Un vocabulaire particulier (c’est complet louf ce truc) • Une multiplicité d’abréviation (ciné, téloche) • Une syntaxe modifiée (qu’est-ce que je disais !) • Une formulation directe des questions (tu vas quand même nous dire ça ?) • L’absence de négations (je suis sûr.) • Les élisions de voyelles (j’suis même pas sûr du tout.)
Lorsque le vocabulaire se manifeste principalement par l’utilisation de jurons ou d’expression à connotation sexuelle ou scatologique, il est généralement inapproprié, sauf dans une communication très libre, entre intimes (Et la tendresse, bordel ! Dites, la vieille, c’est pour aujourd’hui ou c’est pour demain ?) Le niveau de langue neutre Ce style est le style de l’écrit standard, le plus susceptible de convenir partout. Sans saveur, inodore et incolore, on ne le remarquera à vrai dire pas. Cela ne signifie pourtant pas qu'il faut l'éviter, car il devrait, à vrai dire, constituer l'essentiel du roman de façon à mieux faire remarquer le reste Les formulations particulièresÀ côté des niveaux de langue, le vocabulaire peut devenir complètement inadapté au contexte. Le langage péjoratifOn imaginera mal un juriste employer un langage châtié (la juge commence à me prendre la tronche grave), ou un syndicaliste en manif user de circonvolutions verbales (Ayez l’obligeance de bien vouloir accepter nos légitimes revendications). Le langage argotiqueL’argot constitue un code qui cible immédiatement celui qui l’emploie (C’est clair, elle est louf cette teuf) et risque d’amener une grave incompréhension. Le langage archaïqueCertains termes ont vieilli et soit n’existent plus soit ont changé de sens (plus j’y délibère et plus je conjecture, le talemelier) Le langage vulgaireC’est une formulation commune, vulgaire étant pris au sens de populaire (son job est prenant). Le langage trivialC’est une formulation très commune, à la limite de la grossièreté (Putain ! Je vais encore me faire torcher si je dis ça !) |
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Nombre de messages : 4420 Âge : 34 Localisation : Date d'inscription : 23/04/2008 | Kal' / Der grüne Fennek Mar 23 Déc 2008 - 21:11 | |
| Petit contre sens : "châtié" veut dire "pur, travaillé" et non "familier" |
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Nombre de messages : 280 Âge : 129 Localisation : Clermont-Ferrand Pensée du jour : Mais je vous le demande : peut-on encore parler de police sans sérifs ? Date d'inscription : 11/11/2008 | Pyanepsion / Autostoppeur galactique Mer 24 Déc 2008 - 8:48 | |
| Ha ! Tu as vu l'anomalie ! Mais ta définition est cependant incomplète. Châtié : adjectif, qui respecte les règles du bon langage. Une langue. (Un juriste utilise évidemment une langue châtiée puisque c'est son métier de faire attention à ce qu'il dit.) Par glissement successif de sens, le verbe a fini par signifier exactement le contraire : Châtier > bonifier > améliorer > corriger, voire punir (d'où le clin d'oeil). Châtié : participe passé de châtier, [Soutenu] Punir sévèrement quelqu'un pour quelque chose. [Figuré] Corriger quelque chose. (En punissant. L'impertinence de cet enfant a été châtiée. Ses défauts ont été châtiés par ses parents.) -- J'avais hésité avec un autre terme, mais c'était moins drôle. Prose : chant versifié souvent rimé et fortement rythmé chez les Romains >> Forme ordinaire du discours parlé, qui n’est pas assujetti aux règles prosodiques, rythmiques, euphoniques de la poésie formelle. |
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| Invité / Invité Sam 7 Fév 2009 - 18:50 | |
| Et l'art consiste, non pas a ne maitriser qu'un seul de ces langages, mais à tous les mêler en une belle et dissonante harmonie.... |
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Nombre de messages : 280 Âge : 129 Localisation : Clermont-Ferrand Pensée du jour : Mais je vous le demande : peut-on encore parler de police sans sérifs ? Date d'inscription : 11/11/2008 | Pyanepsion / Autostoppeur galactique Mer 11 Fév 2009 - 0:51 | |
| Je viens de réaliser un exercice intéressant. Il consiste à compiler bout à bout tous les dialogues et toutes les pensées d'un personnage, puis à recommencer de même avec chacun des autres protagonistes. On se rend alors compte de certaines petites incongruités. Une fois corrigé et réintégré dans le texte original, le tout devient alors bien plus vivant. |
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