K. Dick, un de mes auteurs préféré.

A scanner Darkly (ou Substance mort) : Mon livre préféré de lui, et un de mes livres préféré en général. Impeccable en tout point, les sujets de la drogue et de la schizophrénie y sont bien traités.
Le pire étant sans doute d’apprendre que le roman est inspiré de sa vie (en réadapté pour devenir SF, bien entendu)

J’ai aussi lu Ubik, Blade runner, Le maître du haut château et un recueil de nouvelle. Tout cela son géniaux.
Un mauvais point sur « A rebrousse temps » : même si l’histoire intéressante et cohérente dans l’ensemble, l’attitude des personnages et le style d’écriture mon vraiment déçu (pour le style : peut-être cela vient-il de la traduction : je l’ai aussi lu dans l’édition « J’ai «lu »)

J'ai lu "Au bout du labyrinthe" ce mois-ci. Très sympa et déroutant, mais il m'a laissé un peu sur ma faim. L'avant-propos fait vraiment comprendre à quel point ces délires font partie de la vie de Dick... et la table des chapitres me laisse perplexe et fasciné ^^. On y trouve un petit descriptif de chacun des chapitres, mais qui n'a absolument aucun rapport avec ce qui s'y passe vraiment.

Quand on y lit un voyage vers une autre planète, la table nous dit "Untel gagne un lapin à la loterie".

Un de plus: j'ai lu Blade Runner.

Ça aurait pu n'être qu'une banale histoire de SF, mais avec le Mercerisme et autres détails chers à Dick, ça devient quelque chose de grand.

Ouais, Blade Runner, sacré chef-d'oeuvre =) Tant en film qu'en bouquin.

J'aime beaucoup les romans de Dick. La première fois que je l'ai lu, ça devait être Le maître du Haut Chateau et, comme j'adore ce genre d'histoire, j'ai évidemment continué dans la série Dick : Minority Report, Substance M (= A scanner darkly si je me souviens bien), entre autres. Je ne les compte plus !

Par contre j'ai vraiment été déçue par ses recueils de nouvelles. Moi qui adore ce format, je n'ai pas trop vu l'intérêt des textes de Dick. Soit j'accroche pas, soit je n'ai rien compris. Cette dernière hypothèse n'est pas à rejeter. Quelqu'un a déjà lu les recueils tels que Immunité ou Dans le jardin?

Je déterre peut-être un topic, mais bon...

J'ai lu il y a quelques temps l'Oeil de la Sybille, recueil de nouvelles de PK. Dick, qui m'avait marqué par la diversité des écrits et le "portrait" de l'auteur qui se composait en filigrane. On y trouve plusieurs textes très personnels qui renseignent sur la façon dont PK Dick concevait l'écriture t la science fiction. Je vous en fais la description en appuyant ma mémoire défaillante de ce site.

Les deux premiers textes ne sont pas des nouvelles, mais plutôt des commentaires de Dick sur la science fiction américaine, ses auteurs (R. Heinlein notamment), ses obsessions, son échec. Il y a parle aussi de sa vie, de son parcours, de son écriture (notamment sous acide, je crois). Certains choses édifiantes, Dick fait en plus preuve d'un certain humour bienvenu.
"La bombe atomique sera-t-elle jamais mise au point et, si oui, qu'adviendra-t-il de Robert Heinlein ?"
"Notes rédigées tard le soir par un écrivain de science-fiction fatigué"

La première nouvelle est un modèle du genre selon moi, et de la pure science-fiction. En tant que lecteur, on est balloté au fil des développements de Dick sur le changement, l'évolution, le temps. A la fin de la nouvelle, de nombreuses questions se posent d'elle-mêmes, et on est forcé à l'abstraction. Ca reste quand même une nouvelle très conventionnelle, au regard de ce qui se trouve ailleurs dans le recueil.
"Stabilité"

La deuxième nouvelle est aussi une nouvelle de science-fiction, basée sur une idée originale : dans le futur, l'un des moyens de prendre des vacances est de se projeter dans le passé, par exemple pour être la "muse" d'un auteur disparu. Un aperçut sur la conception que Dick a de sa propre condition d'écrivain.
"L'Orphée aux pieds d'argile"

La nouvelle suivante est la plus longue. Elle décrit la vie (la survie) après une apocalypse nucléaire. Quelques délires, quelques surprises, l'ambiance est parfaitement rendue, on s'y croirait. J'ai été captivé par cette nouvelle.
"Une odyssée terrienne"

Puis, vient une nouvelle véritablement originale. Les déboires conjugaux et amoureux d'un castor collectionneur de jetons. Plus ça va, moins ça tiens, on se demande où Dick trouve tout ça. Certains passages sont très drôles.
"Cadbury, le castor à la traîne"

La cinquième nouvelle est une sorte de monologue, Dick à la première personne raconte une histoire de femme et de poupée. Dans mon souvenir, c'est nouvelle assez triste et assez mélancolique, que je crois très "personnelle".
"Au revoir, Vincent"

La nouvelle qui donne son titre au recueil n'est à première vue pas une nouvelle de science-fiction : elle débute il y a plus de 2000 ans, en Italie, alors que la Sybille est un oracle reconnu et respecté. Mais on est obligé de s'interroger quand on lit que cette Sybille envoie des songes à un enfant d'aujourd'hui, prénommé Phil, qui veut devenir écrivain.
"L'oeil de la sibylle"

L'avant dernière nouvelle est étrange, et plutôt amusante. Elle nous parle d'un bug qui affecterait l'ordinateur central qui gère tous les aspects de la vie de tout un chacun. Malheureusement, j'ai trop peu de souvenirs de cette nouvelle pour en dire plus...
"Le jour où Mr Ordinateur perdit les pédales"

Pour la dernière nouvelle aussi, j'ai peu de souvenirs, mais il me semble qu'elle ressemble fortement à un témoignage de Dick. Le ton y est, en tout cas.
"Étranges souvenirs de la mort"

Voilà pour ce recueil que j'ai vraiment apprécié. Il démontre, je pense, à quel point il est illusoire de se restreindre à un seul genre de littérature, et idiot de cataloguer les bons auteurs car ceux-ci seront souvent à l'aise quel que soit le genre.
(en réponse à un certain "J'aime pas la science fiction", plus haut)

Caliméro a écrit:

J'ai entendu parler (en très très bien) du Maître du Haut-Chateau et j'ai très envie de m'y mettre d'ailleurs.

Le Maître de Haut-Chateau est un chef-d'oeuvre d'anticipation. C'est symbolique avant tout. En fait, le livre lui-même est un symbole, et la fin, très énigmatique, presque onirique, est excellente. Je le recommande vivement.

J'ai lu le Maître du haut-château ce mois-ci, et je pense que c'est un des plus abouti. Il va loin dans la création de l'autre réalité, il creuse une fausse histoire, et pour les détails et l'ambiance, c'est du bon Dick.

C'est malin, je veux un livre du Yi-King, maintenant.

Ah ah ! J'ai acheté un Yi Jing après la lecture de ce livre, moi aussi.
C'est intéressant, mais je m'en suis lassé à force. Ca me reprendra peut-être un jour.

J'ai tenté deux fois, les mots sortis concordaient de façon troublante avec ceux de ma question... T_T

A l'occasion des 40 ans de sa mort, France Culture a réalisé les mises en voix de 4 nouvelles de Philip K. Dick. Superbe travail à écouter ici.