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 Pourquoi écrire ?

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Hoegaarden
   
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Hoegaarden  /  Bile au trésor


Alors, ce sujet à surement était déjà traité mais comme je n'ai pas trouvé de débat correspondant je me lance.

Tout d'abord je n'attend pas de réponses genre "j'écris parce que ça me fait du bien /plaisir/marrer etc etc." Et je pense que personne n'attend ce genre de réponses.
Ces réflexions oui, si vous nous dites pourquoi ça vous fait du bien/plaisir etc.

Il ne s'agit pas non plus de dire quand et comment vous avez gribouiller pour la première fois quelque chose de potable sur vos feuilles de cours mais bien de dire pourquoi est-ce que vous vous êtes pris à vouloir devenir "écrivain" (du moins écrire de la façon la plus sérieuse/complète possible), et surtout pourquoi est-ce que vous avez continué.
Sans vouloir offenser personne, il me semble que ce sujet n'est ouvert qu'aux personnes ayant un jour envoyé, ou ayant l'intention de le faire, (au moins) un manuscrit à un éditeur.

Pour ma part, j'ai cru un jour que l'écrit était la forme de réflexion/d'expression la plus aboutie. Je n'y crois plus aujourd'hui ("ce que je dois montrer je ne peux pas le dire" Wittgenstein) et j'ai donc continué, comme une forme d'auto-critique, afin d'essayer de prolonger/porter "mon" écriture/expression, quitte à l'expérimenter, à la "mécaniser" parfois, pour "étudier" en fait.

Et la forme figé de l'écrit m'apparait encore comme un sujet de réflexion sans fin.

Et vous ?
 
Arcturus
   
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Arcturus  /  Double assassiné dans la rue Morgue


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Dernière édition par Arcturus le Lun 21 Jan 2013 - 17:34, édité 1 fois
 
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Honnêtement, ce sujet est fait pour ceux qui veulent écrire en tant que passe-temps principal ou se faire éditer. Parce que personnellement, je ne trouve rien d'important à l'écriture, même si j'aime bien, et je ne pourrais pas répondre à la question.

Mais je serais curieux de voir les réponses des gens qui appartiennent à la caste concernée, si on peut utiliser ce terme.
 
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La caste ! Hahahaha Laughing En voilà une bonne !

Bon. Pourquoi écrire ? ... Je n'en sais rien. "Parce que écrire" j'ai envie de dire, même si "parce que" n'est pas une réponse, dixit papa-maman. C'est un peu comme demander à un judoka : pourquoi faire du judo ? Ou à un ingénieur des ponts passionné : pourquoi faire des ponts ?

Évidemment, on trouvera des réponses du genre : parce que ça me fait du bien, parce que j'aime ça, parce que ça permet de se dépenser, parce que j'aime la technique, parce que j'aime me sentir utile à la société, etc. ad lib. mais en fin de compte, je crois assez radicalement que ces réponses sont des raisons a posteriori qu'on se trouve.

Par exemple, pour se dépenser, on peut pratiquer le jogging, le football, la danse, etc. mais à chaque fois l'esprit est différent. On est seul au jogging, on rêvasse, on se détend ; on est en équipe au foot, on se concentre, on fonce, on se vend ; on prend plaisir à l'esthétique du corps, et à son propre corps, dans la danse. C'est bien une question d'affinité.

Alors pourquoi avoir choisi l'écriture pour s'exprimer ? ... On aurait pu choisir la peinture, la politique même. Mais la peinture est visuelle, et nécessite tout un matériel technique, tandis que la politique implique l'engagement public, l'oratorium, l'émotion des foules.

L'écrivain écrit dans le secret de son bureau ou l'anonymat des foules, pour faire simple. Il est toujours méconnu, même quand il est célèbre. Il a besoin de quoi écrire (papier-stylo, écran-clavier). Il emploie une matière première commune, vulgaire, vernaculaire. Tout le monde parle, tout le monde écrit. Mais tout le monde ne travaille pas son style.

Donc il y a du style. Écrire est question de style. Mais cela ne fait pas un pourquoi. Roland Barthes définit le style de cette sorte : la croisée d'un langage et d'un individu. Le langage est public, l'individu est personnel. La rencontre du public langagier et du personnel individuel produit une singularité, que l'écrivain exploite, développe et cultive. Il a la prétention d'avoir de la valeur.

Il se valorise. On écrit, je pense donc, pour valoriser cette singularité qu'on estime remarquable. C'est une sacrée témérité, que d'estimer notre singularité valeureuse. Il faut être téméraire, audacieux, dans cet ordre d'idée, pour prétendre avoir quelque valeur à ce niveau.

Certains s'obstinent en vanité, d'autres en orgueil, d'autres en morosité par désillusion, d'autres en fantasmes par idéalisme, etc. Mais mon avis est qu'on ne peut jamais savoir. Certains y ont cru et ça a marché de façon posthume. D'autres se sont plantés lamentablement et on ne les connait plus. La majorité ne sera jamais reconnue, même pas à peine. Il y a là une combinatoire impossible à gérer, tout éditeur en a conscience : il sélectionne un texte, mais c'est jouer aux dés.

Bref, on écrit par prétention, et ce n'est pas un mal a priori : celui qui ne prétend à rien en littérature n'arrive à rien. Or celui qui arrive à quelque chose en littérature, donne à lire quelque chose qui ne communique pas rien. La communication littéraire est exceptionnelle par rapport aux autres : elle communique un style, elle communique une singularité, une exception. Or cette exception (qui n'a rien d'une supériorité à mes yeux, mais tout d'un heureux hasard : Montaigne, Zola, Proust, Camus, sont de ces heureux hasards) eh bien cette exception, elle a l'intérêt de véhiculer un imaginaire, donc des valeurs, des visions du monde, des richesses esthétiques, etc.

On écrit pour donner à vivre.

Du moins c'est ainsi que je le vis.

Sincèrement,

Jem
 
Charivari
   
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Charivari  /  Crime et boniment


pblegion a écrit:
Pour laisser une œuvre.

ouaip. Pour la postérité. Parce que les paroles s'envolent et que les écrits restent. Et quand je dis postérité, c'est pas forcément le monde entier. C'est mon gosse quand je serai mort, qui se mettra à lire un truc ou deux de moi. Ou pas.
 
Kami
   
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Kami  /  Pour qui sonne Lestat


En fait, c'est la peur de la mort et de l'oubli qui en fait écrire certain?

Moi, je ne sais pas pourquoi j'écris. D'autant que je n'y prend aucun plaisir.
 
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Vincent,

On dirait que nos avis se recoupent, au niveau de la prétention (en ce qui te concerne, prétention à la postérité).

---------------------------------------------

Kami,

Je n'y prends aucun plaisir non plus (m'est d'avis que ce sont des besoins d'expression, de reconnaissance et de valorisation quasi-physiques - dont on s'accommode grâce à l'écrire). Mais tu vois, dans cet ordre d'idées, je conçois que certains viennent à dire que c'est "la peur de la mort et de l'oubli" qui les pousse : en fin de compte, c'est la projection fantasmatique de celui qui recherche à combler les besoins dont je parle.

Reste qu'écrire est bien pour moi une expérience sensuelle, ou disons sensitive pour les âmes pudibondes.

---------------------------------------------

Amicalement,

Jem
 
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Ecrire ? Pour célébrer l'être.
 
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kindan
   
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Autant répondre à cette question sans hypocrisie.

Pour le moment j'écris parce que ça me fait du bien, parce que j'aime créer des histoire (et je pense que quoiqu'il arrive à l'avenir ça sera toujours le cas).

Sinon le but serait de pouvoir en vivre, donc gagner de l'argent. Etre connu, reconnu, faire partager mes histoires, pouvoir "échanger" avec mes lecteurs et avec d'autres écrivains.
 
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Citation :
Tout d'abord je n'attend pas de réponses genre "j'écris parce que ça me fait du bien /plaisir/marrer etc etc." Et je pense que personne n'attend ce genre de réponses.
Ces réflexions oui, si vous nous dites pourquoi ça vous fait du bien/plaisir etc.
Désolée, si j'écris, c'est d'abord parce que je prends mon pied à le faire... y'en a c'est le footing qui leur fait cette sensation, moi c'est l'écriture...

ensuite, pourquoi essayer de se faire publier ( parce qu'au fond, c'est ça la question, non ? Plutôt que pourquoi écrit-on ?) Sans doute une recher de reconnaissance de son "talent"... et une envie de partager, d'être lue...
Ca a p'tre un petit coté existentiel aussi, je me sens une petite capacité dans ça, donc c'est un ressort dans ma vie, l'écriture ( rien que par le boulot)...

Sur le coté posthume, non aucune motivation de ce coté là; quand t'es mort, t'es mort, tu t'en fiches de que pensent les autres de ce que tu as fait. Par contre, il m'arrive de penser que le jour où ça a rrivera, qu'il faudra ranger mes affaires, ben ils tomberont sur de sacrées archives. et là c'est l'historienne qui parle e tqui connait l'émotion que ça fait d elire de vieux écrits d'une personne disparue... Mais je n'écris pas pour créer cet effet : c'est un dommage collatéral, on va dire !

 
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kindan a écrit:
Sinon le but serait de pouvoir en vivre, donc gagner de l'argent. Etre connu, reconnu, faire partager mes histoires, pouvoir "échanger" avec mes lecteurs et avec d'autres écrivains.

Il y a aussi une dimension importante, bien plus puissante, à mon avis, que le partage. On peut écrire pour faire voir le monde : celui qui écrit soupèse, analyse, ou bien au contraire livre des visions ou intuitions fulgurantes. Alors que le quotidien nous rabaisse à l'immédiat, aux ustensiles, l'écriture demande un minimum de retrait même au milieu du bruit.
Lorsque ceux qui me lisent me disent "en vous lisant, j'ai vu quelque chose" ou " je me suis aperçu de" ou "j'ai senti que" alors c'est gagné. En ce qui me concerne, écrire, c'est produire des épiphanies ; offrir ce que le quotidien ne cesse de voiler à cause de l'urgence qui le caractérise.
 
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La réponse la plus pertinente à une question en "pourquoi ?" est bien souvent : Pourquoi pas ?

Sinon, je suis assez horrifié par vos réponses. Pour laisser une oeuvre, par prétention ou (ha !) pour célébrer l'être... A vous lire, il suffirait de se poser devant une feuille, de bander un peu le muscle cérébrale pour accoucher de grandes vérités transcendantales sur la vie, sur l'univers et sur tout le reste. Ou du moins, il est nécessaire de le croire pour se dire écrivain. Vous trouver vraiment qu'écrire vous valorise particulièrement en tant que personne ?

Quant à l'écrivain bien au chaud dans son bureau qui compose son texte en autarcie, ermite intellectuel, excusez-moi, c'est une belle connerie. L'écrit se nourrit de vie, d'expérience, de savoirs (savoir-faire, savoir-vivre, savoir tout court), de rencontres, du regard et de l'écoute du monde. Il prend ses racines dans la réalité la plus commune et y retourne irrémédiablement.

Ou sinon, on parle d'Eragon.

En ce qui me concerne, j'écris parce que j'aime ça, j'aime les challenges personnels, j'aime composer des ensembles logiques (des histoires, des sociétés utopique ou non, des réflexions générales ou particulières), et je serai publié si un jour un éditeur tombe sur mes écrits et dit "Oui, c'est intéressant, ça pourrait plaire, tu vois, mais faudrait que tu travailles ceci d'abord, et cela...".
 
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Scutigère Véloce volante a écrit:
La réponse la plus pertinente à une question en "pourquoi ?" est bien souvent : Pourquoi pas ?

Sinon, je suis assez horrifié par vos réponses. Pour laisser une oeuvre, par prétention ou (ha !) pour célébrer l'être... A vous lire, il suffirait de se poser devant une feuille, de bander un peu le muscle cérébrale pour accoucher de grandes vérités transcendantales sur la vie, sur l'univers et sur tout le reste. Ou du moins, il est nécessaire de le croire pour se dire écrivain. Vous trouver vraiment qu'écrire vous valorise particulièrement en tant que personne ?

Quant à l'écrivain bien au chaud dans son bureau qui compose son texte en autarcie, ermite intellectuel, excusez-moi, c'est une belle connerie. L'écrit se nourrit de vie, d'expérience, de savoirs (savoir-faire, savoir-vivre, savoir tout court), de rencontres, du regard et de l'écoute du monde. Il prend ses racines dans la réalité la plus commune et y retourne irrémédiablement.

Il ne s'agit pas de délivrer des vérités sur le monde (qui aurait cette prétention ?), mais de faire voir le monde selon la perspective que vous choisissez, devrais-je dire. Il me semble que l'erreur fondamentale serait de prôner de manière illusoire une écriture incapable de s'élever par rapport au monde ou de l'approfondir. Dès qu'il y a écriture, il y a élévation ou approfondissement : prôner le contraire est dire que l'écriture équivaut à une posologie ou à une recette de cuisine. Ce qui empêche de confondre écriture et posologie, c'est la recherche du style. De cela seul, l'écriture prend sans doute sa source dans le réel, mais n'y retourne jamais.
Si l'écriture se nourrit de vie et d'expériences, de regards et de rencontres, ceux-ci se rassemblent sous votre propre regard pour en nourrir la page.
Vous dites que l'autarcie est "une belle connerie" : je suis pleinement d'accord avec vous mais seulement dans la mesure où vous entendez une autarcie radicale (ce qui n'est guère possible puisque l'altérité - par les objets ou les souvenirs notamment - est toujours présente). Je crois que la solitude est avant tout une puissance du moi, et qu'elle n'appartient pas exclusivement à l'environnement : j'espère que vous en conviendrez.
Enfin vous demandez si l'écriture valorise la personne ? Très franchement, je n'en sais fichtre rien.
 
kindan
   
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kindan  /  Fiancée roide


Je ne cherche absolument pas à délivrer une quelconque vérité sur le monde. A la limite si je peux délivrer une petite morale qui fait un peu réfléchir à la fin, t'en mieux. Je vois avant tout l'écriture comment un moyen de faire passer un bon moment à mes lecteurs.

C'est du pur divertissement pour moi en premier lieu. Mon idée est que le lecteur vibre, ressente des émotions.

Après, l'idéal serait pour moi de construire un roman avec plusieurs niveaux de lecture (Divertissement avant tout, après quelques références (mythes, culture générale...) et enfin une reflexion plus profonde en toile de fond.)

C'est d'ailleurs ce que j'essai de faire sur mon roman actuel.
 

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