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 Sezième concours : les poèmes

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Typhon
   
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   Date d'inscription  :  02/08/2023
    
                         
Typhon  /  Barge de Radetzky


Bonsoir tout le monde !

Bienvenue sur le concours poésie JE pour les arrivants !

Je tiens à répéter que participant moi-même au concours je cligne des yeux en ouvrant vos messages privés contenant vos participations pour ne pas être influencée, donc bien souvent je ne vois vos mots doux qu'aprés... Merci en tous cas, c'est trés sympathique de vos parts ! Smile

Je nous laisse jusqu'au 1er décembre pour envoyer nos classements sur la messagerie privée de Typhon, la mienne, du concours, juste les classements ; vous gardez vos commentaires pour le jour où je créerai le post des résultats ! En vrai, les votes et les commentaires ne sont pas obligatoires mais bon, si on veut un classement c'est mieux et deux trois petits mots sur les participations font toujours plaisir...


Le thème était conversation et voici les poèmes :


1.


Converse à Sion

Nous y gravissions
Le mont Sion
Chaussés que de
Converses bleues

Les glissades
Y sont nombreuses
A semelle plate
L'entorse qui gratte

Bravades hébreuses
Arabesques et cavalcades
S'y croisaient sans croisade
Même en rondes moqueuses

Se traversent le front fier
Les frontières vaporeuses
De raison terreuse.
Converses-y on oblige.


2.


Dialogue au Bord du Silence


Le 20ème siècle
J'ai mille rêves, dix mille écrans,
Des lumières qui dansent, des objets flambants.
Un fracas de bruits comme des trésors amassés,
La paix, dis-moi, tu la cherches ici, dans l’excès?
Entre ces champs d’acier et d’ombre empilée,
Peut-elle se cultiver comme une forêt enchantée?

Thoreau
Paix… Je la trouve dans le souffle d’un arbre,
Dans la mousse douce où mes pieds se cabrent.
La forêt ne cherche rien, elle est tout simplement,
Un battement sans attente, une main, doucement.
Peut-être ne l’entends-tu pas, dans ton éclat frénétique?
Ce qu’on cherche, vois-tu, n’est qu’un instant magique.

Le 20ème siècle
Mais tout brûle, tout s'effrite en un élan,
Je suis avide de vastes horizons, d’or étincelant!
Là-bas, la ville m'appelle avec ses charmes fulgurants;
Comment peut-on, dis-moi, s’enraciner dans la solitude,
Quand mille mains tendues m’emplissent de certitude?

Thoreau
Ce que tu appelles solitude, c’est un miroir sans fin,
Une lumière claire où les heures prennent soin.
Écoute le lac dans son murmure si pur,
La nature n’a besoin de rien, son chant est sûr.
Elle chante pour les rares, ceux qui savent entendre,
Ce n’est pas vide, mais un silence à rendre.

Le 20ème siècle
Et si je renonce, si je plonge dans ce souffle immense,
Que restera-t-il de moi, de ma course et ma danse?
Que deviendra le feu de ma quête insatiable,
Serai-je une braise, ou bien l’éternel instable?

Thoreau
Tu seras toi-même, comme l’arbre, racine et feuille,
Ni plus, ni moins, sans masque ni deuil.
Apprends à laisser tomber l’inutile, deviens vent,
Le feu dont tu parles est une lueur qui ment.
La paix, vois-tu, c’est être sans attente, sans course,
Tout te reviendra, mais jamais dans la bourse.

Le 20ème siècle
Alors, nature étrange, parole muette,
Prends mes mots, mes rêves, et mon âme inquiète.
J’écouterai, peut-être, si l’écho m’enveloppe,
Le murmure des sapins, le secret que le ruisseau adopte.
Et moi, simple passager dans leur symphonie,
Trouverai la paix sans la chercher plus avant, infinie.

Thoreau
Alors viens, sans bagage, sans désir d’autre chose,
Que d’écouter la lente cadence des choses.
Plonge tes mains dans la terre, comme un retour,
Laisse le temps te traverser, sans détour.
Tu verras, la nature n’a ni fin ni début;
Elle n’attend rien, et c’est là sa vertu.
Être là, c’est tout, c’est assez,
Un instant suspendu dans l’infini, apaisé.
Regarde, écoute, et sois simplement vivant,
Comme un souffle, léger et confiant.

Le vent passa, les arbres frémirent.
Le monde, alors, devint un simple chant.




3.


Misérable

Le silence te boude chaque soir
Sous la vaste chappe de tes idées
Ton gouffre immonde

Ta vie creuse
Dans ses rêves
Une conversation avec toi-même
Chaque question de toi reste à toi
Misérable, dans ce peu de drap propre qui tire
Ces allers-retours à soi
D'un givre gâté où pullule
Une gelée écarlate des vaisseaux de ton âme.



4.


J'ai ce rêve récurrent où nous sommes assis ensemble
Cafés, restaurants, fleurs qui tremblent

Parfois c’est une nuit d’hiver, sertie de rosée

L’éclat des lampes affûte vos iris d’épée

Parfois il pleut au printemps sur la terrasse
Ou les serveurs défilent dans le doré palace

Certaines choses restent les mêmes

Vos yeux qui luisent, sertis de gemmes
La cave sombre se creusant dans mes flancs

L’angoisse qui s’allonge, le silence terrifiant
J’écoute vos bénédictions qui ne viennent pas

Je soupire, je vous implore tout bas
M’aimez-vous, rien qu’un peu, parfois
Quand la nuit effile sa pelote de soie
À quoi songez-vous sous les éthers du soir
Que trouvez-vous dans les grands miroirs
Entendez-vous les cris rauques des loups
Les souffles sauvages dans les prés andalous
Dites-moi que vous avez ce voile au cœur

Ce mors à la bouche, qui bave de rancœur
Certaines choses restent les mêmes
Au matin je vous écris des poèmes
Je repeins nos nocturnes conversations
Vous surgissez à midi, les doigts vermillon

Repu d’un mystérieux festin funeste
Vous voilà venu m’accorder les restes.




5.


"Perdue encore ?"
Elle me regarde, muette,
Une seule, déchirée,
Elle sait bien que je l'ai oubliée.
"Tu n’as pas honte ?"
Je murmure, fatigué.
Elle, silencieuse,
Béante aux extrémités...

(Dialogue avec ma chaussette)



6.


Conversation :

« Comment vas-tu ? » M’a t’elle dit,
« Tout va bien, comme tous les jours »
Toujours le même refrain le même discours,
Qui se répète encore comme un lundi,
Qui se répète encore et continu...
C’est ce discours qu’elle m’a tenu.

« Pourquoi ne me parles tu pas,
Je ne sais pas, d’un peu du monde d’un peu de toi ? »
« Pourquoi tu ne parles plus,
Des rêves, des cauchemars, des idées que tu as eu ? »

Je me rappelle de cette époque,
Nous enfants, cachés dans les châteaux
Que nous avions fait de draps et de grelots.

Je me rappelle de cette époque,
Où nous défions l’horloge qui filait,
Juste à deux, nous avouant tous nos secrets.

Je me souviens de tes espoirs,
De tes peurs, de tes déboires
Que tu m’avais confiés alors,
Comme les plus beau des trésors.




 

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