Caius Pertinax a écrit:

Jimilie Croquette a écrit:

Je proteste, il y a des tas de fanfictions publiées !

Mea maxima culpa, je croyais que ça n'intéressait aucune ME.

Si si, certaines sont clairement intéressées et pas que de petites ME inconnues ! Le gros exemple qui me vient c'est Harlequin, qui est quand même une ME d'une certaine taille avec quelques années au compteur. Leur ligne éditoriale accepte clairement la fanfiction.

Il me semble néanmoins que pour publier des fanfictions, les ME qui s'y intéressent exigent un certain retravail afin, justement, d'éviter les problèmes de droits avec les auteurs/éditeurs/ayants-droits/autres de l'oeuvre originale.

Et puis, un des cas les plus tristement célèbres de fanfictions publiées, c'est 50 nuances de Grey, qui était à l'origine une fanfiction de Twilight. C'est pas forcément l'exemple le plus qualitatif qu'on puisse trouver, mais c'est bien la preuve que ça se pratique (au moins aux Etats-Unis).

Une fanfiction est publiable oui, mais en général que si l'auteur·ice change tous les noms et appellations qui pourraient directement faire référence au roman.  Dans des cas très restraints des fanfics peuvent être publiées dans le cadre de franchises (très) connues qui ont des livres dérivés : romans, anthologies, etc. assermentés par la marque (ou pas, d'ailleurs) en général ce sont des projets collectifs et des AT qui sont faits en amont (si AT il y a).

Toutes les fanfictions ne sont pas publiables non plus, même avec un coup de peinture, même si elles sont bien écrites. Il faut que la fanfiction suive bien la structure d'un roman — ce qui n'est pas toujours le cas dans le milieu, question de rythme, longueur, péripéties — et qu'elle se détache assez du matériel de base pour passer outre les problèmes juridiques ; même si, maintenant, une partie de la promo autour de ce genre de livres, c'est "C'était une fanfiction de X !" On s'en cache, mais pas trop.

Beaucoup de livres aujourd'hui assez connus sont en fait des fanfictions, beaucoup d'auteurices ont fait leurs armes comme ça.

Pour ce qui est du premier roman : mes premiers romans, à 14 ans, étaient une saga interminable de fantasy, dont les tomes étaient énormes. J'avais tenté, après relectures intensives, de l'envoyer à quelques maisons. J'ai failli l'autopublier. J'avais 14 ans. C'est rigolo, mais ne faites pas ça. Il faut du recul pour s'engager dans cette voie et on en a jamais assez avec son premier roman.

Concernant les fanfictions, il faut prendre en compte l'âge de l'oeuvre originale.
Arsène Lupin, Sherlock Holmes ou le Capitaine Nemo sont des personnages tombés dans le domaine public et que chacun peut utiliser à sa guise. Aucun problème pour les mettre en fanfic et publier.
Par contre Harry Potter en a encore pour quelques décennies où il faudra s'assurer que l'auteure, puis ses ayant-droits et au passage l'editeur soient d'accord.

The love hypothesis est une fanfiction qui ne se cache pas, best seller international.
La couverture reprend le portrait (dessiné) des acteurs de l’œuvre originale.
Le texte de fanfiction est encore disponible sur AO3.

Ah oui, j'avais oublié les fanfics du domaine public ! Je pensais surtout à des grandes et vieilles franchises, de tête, Doctor Who, Star Wars, Star Trek. Et oui je savais pas que quelques livres d'Ali Hazelwood étaient des fanfics ReyLo, c'est rigolo.

Certaines franchises, comme Star Wars ou les Marvel, encouragent les fanfics... en le contrôlant toutefois.

Les fanfics de personnages anciens sont devenues courantes, en particulier en bande dessinée (mais pas que).

Une de mes premières scribouilles (jamais sortie de son cahier de brouillon) était une fanfic de Sherlock Holmes. Si je me sentais capable de faire du polar, je pourrais la reprendre (ou plutôt reprendre l'idée).
Une autre avait des airs de X-mens (que je n'ai pourtant découverts que plus tard), et là : inutile d'y songer. Aucune envie de me casser la tête avec les autorisations.
La toute première démarrait en "mystères de l'Ouest" mais dérivait ensuite vers "capitaine Apache" puis vers "Bluberrie", etc. Pour un résultat somme toute sans véritable cassure, pour autant que je me souvienne. Une fanfic tellement multiple qu'un lecteur ne l'aurait sans pas remarqué, une fois le patronyme de James West changé (en plus le malheureux a glissé en personnage secondaire très vite).
Inversement, il n'y a aucune reprise de personnage, même modifié, dans mon "Howahkan", mais c'est pour moi une sorte de fanfic, inspirée non d'un roman ou film particulier, mais de la mythologie western en son ensemble.

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Des fanfictions publiées, il y en a vraiment plein ! Je pense aussi à Mareva sur le forum, qui a publié chez Nisha (après retravail évidemment pour effacer les références à Star Wars) et une des fanfictions Harry Potter les plus célèbres "Manacled" qui doit être publiée bientôt également.

Mon roman publié est le premier roman que j'ai écrit seule, j'ai commencé la rédaction à 29 ans, donc c'est assez tard. Petite, j'ai écrit des tas de début de roman, mais ça ne compte pas. J'ai aussi écrit des fanfictions mais je ne crois pas en avoir terminé une seule. Et surtout, j'ai écrit à quatre mains pendant 15 ans avec une amie des dizaines et des dizaines d'histoires (le total de mots doit être vertigineux). C'est grâce à toutes ces expériences, je pense, que mon "premier" roman était publiable.

Même si mon style changeait radicalement, je sais que je ne regretterai jamais sa publication, mais ça vient peut-être aussi du fait que j'ai publié tard.

Pour publier une fanfiction d'une oeuvre qui n'est pas tombée dans le domaine public, il suffit de changer le nom des protagonistes et tous les éléments trop marquants d'un univers. Par exemple, vous ne pourrez pas garder votre personnage masculin orphelin avec une cicatrice sur le front qui va dans une école de magie dans un train volant. Mais vous pourrez avoir un personnage masculin, élu d'une prophétie qui se retrouve téléporté dans un pensionnat breton le jour de son 10e anniversaire.

Le sujet initial concernait les regrets après la publication d'un premier roman. Si vous souhaitez débattre des fanfictions dans le milieu éditorial, je vous invite à créer un nouveau sujet de discussion.

J'avais 11 ans quand j'ai écrit mon premier « roman », dans un cahier de collégienne que j'avais noirci de bout en bout, jusqu'à la couverture cartonnée sur laquelle j'avais condensé la conclusion du dernier chapitre pour avoir la place de poser le mot FIN. Il ne me serait jamais venu à l'idée de le soumettre en maison d'édition. En revanche, je regrette bien de l'avoir balancé à la poubelle, comme tout ce que j'ai écrit avant mes 45 ans, parce que j'aurais été curieuse de le relire.

Ensuite, il y a eu tout un tas d'embryons de romans jamais achevés. Puis un premier « vrai » roman écrit en 2022, que j'ai soumis en ME et qui n'a reçu que des refus. Celui-là, je l'ai encore sous le coude, et je compte bien le reprendre un jour, mais je suis contente qu'il n'ait pas été publié dans cette première version, parce que même en seulement 2 ans, je me rends bien compte à quel point mon écriture a évolué et je lui trouve énormément de défauts. C'est comme pour les nouvelles : mes premières soumissions datent de 2021 (après plus de 15 ans sans écrire, parce que la vie), mes premières publications en anthologies aussi, et aujourd'hui, j'ai honte de quasiment toutes celles qui ont été publiées.

Mon deuxième « vrai » roman a été écrit en 2023 et sortira en 2025. En ce moment, j'ai le nez dans les corrections éditoriales et j'ai déjà honte de ce texte, que je trouve vraiment bancal au niveau du rythme et globalement assez mal écrit, même si je suis encore très attachée à l'intrigue et aux personnages.

Alors je ne sais pas, peut-être que je suis une éternelle insatisfaite, mais j'ai l'impression que globalement, avec les années qui passent et l'expérience qui s'accumule, on atteint une sorte de détachement vis à vis de nos textes qui met en relief leurs défauts et induit une forme de honte de les avoir publiés en l'état. Et pour autant, en tout cas en ce qui me concerne, je n'irai pas jusqu'à parler de regrets. Parce que je trouve que chacune de ces expériences est enrichissante, soit pour ce qu'on y apprend sur nous-même ou les pratiques du milieu éditorial, soit parce qu'elles sont l'occasion de belles rencontres, et souvent pour ces deux raisons à la fois.

Idem, je n'ose pas en parler ni le mettre en avant.
Pourtant j'ai reçu de bons retours.

J'imagine qu'un peintre qui regarderait ses premières toiles aurait la même impression.