Bonjour, mesdames et messieux

Je tente de lancer un sujet que je n'ai vu nul part en cherchant un peu partout, désolé si j'ai manqué un post, si c'est un doublon veuillez le supprimer s'il vous plait.

J'aimerais distiller de l'humour dans mon manuscrit en cours, mais autant je sais ce qui me plait chez les autres, autant c'est autre chose de me trouver de l'autre côté de la plume.
Dans mes références humoristique, l'absurde et l'autodérision sont en tête de liste , "à l'anglaise", si j'ose dire. Même si d'autres pays ont cette culture mais ceux que j'ai vu faire le mieux c'est les anglais. Avec Astier et son légendaire 'Kaamelott' bien sûr, oui il est français mais se base sur de Funes et y ajoute de l'absurde donc un style anglais, et les Monty Python qui sont un rock, si j'ose dire, dans le cinéma d'humour.
Pour les livres, 'le vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire' est le livre qui m'a peut-être fait le plus rire. Et 'musée haut-musé bas' que j'ai en plus pu jouer sur scene étant ados et qui distille des enjeux de société en plus d'humour.
Et sans parler d'absurde mais plutôt d'humour noir, Jeremi Ferrari , avec une grande maitrise saluée par la critique, ce que je ne m'aventurerai à faire en toute honnêteté.

Donc voilà je sais ce qui me plait et j'ai étudié les ressorts de ce qui sous-tend ces humours, mais j'étais spectateur, pas éditeur

Donc, comment vous faites ? vous essayer ? vous vous abstenez ? de peur de 'manquer de sérieux', vous écrivez et réécrivez et réécrivez ?

Je suis curieux et j'espère que je vais lancer un débat ; ) bon samedi à tous

Hayoooo ~

Comment va ?

Ma foi, outre des références, en effet tirées de l'humour anglais, j'aime bien le style français également : Au service de la France, qui est une série Arte, sur les services secrets français lors d'une période de guerre froide en y insérant une grosse dose de notre bazar administratif, joue de codes d'époque, fait évoluer finalement mes standards et approches du médium de l'humour.

Y'a d'autres inspirations aussi, comme du côté des dialogues de la série animée LastMan , ou le film Mars Express , mais aussi dans du Audiard o/

Bien que clivants également :
De l'humour du mot avec Devos, dans la construction du style d'écriture de SAN Antonio, qui m'a marqué très jeune. Je n'ai pas gardé le fond dans mes inspirations
Mais des façons de raconter une histoire, et d'y insérer l'humour sans que ça ne paraisse forcé/surfait, et sans niquer la suspension d'incrédulité, ben j'en trouve pas souvent (je cherche pas non plus ceci dit~)

L'humour employé, son ton, son style, dépend je trouve pas mal du type de narration.

J'arrive bien plus naturellement à insérer une situation/scène qui me plaît quand elle est faite nonchalamment, me fais confiance sur les essais, parce que c'est dans le ton que je cherche à amener.
Du coup c'est la narration à la première personne que je prends souvent par confort.

Alors, je ne sais pas si ça marche totalement, mais j'essaie de différentes manières.

- Les descriptions incongrues, qui s’attardent sur des détails particuliers, tentant souvent du banal mais présentés sous un jour nouveau. Souvent en changeant d'échelle. Genre une meuf qui a appelé son chat "slip" à cause de la forme d'une tache sur son pelage qui se demande si des géants qui l'adopteraient l'appelleraient "bikini" a cause de ses marques de bronzage.

- Le pathétique humoristique. Où le reste du monde, qui n'en a rien à secouer de l'histoire, est décrit pour contraster avec le sérieux et l'urgence d'une situation. Un de mes ressorts favoris étant le choc entre le quotidien et la légende.

- Les ruptures de ton/registre, surtout de la part des personnages qui, mis dans une situation qu'ils ne gèrent pas, laissent échapper leur contrôle sur eux mêmes ou tentent maladroitement de rentrer dans de nouveaux codes. Ou tout simplement la mauvaise foi/partialité manifeste d'un personnage qui jure avec la réalité des faits.

- Les jeux de mots de manière générale.

Bref, j'essaie beaucoup, quitte à ce que ça ne marche pas à tous les coups. Pourtant, je considère ce que j'écris comme assez sérieux/réaliste, j'ai juste tendance à aussi considérer que la vie en général est assez cocasse/drôle.

Pour ce qui est de mes références de l'humour écrit, ce sont Terry Pratchett et Richard Gotainer.

Je suis aussi complètement fan de l'humour anglais et ça se sent dans mes écrits! J'ai une nouvelle satirique (et SF-fantastique) qui va bientôt sortir dans un recueil, et je me suis beaucoup inspirée de l'humour des séries anglaises que je regarde comme "Good Omens", les films adaptés aussi des histoires de Terry Pratchett mais aussi "What we do in the shadows" de Taiki Waititi ou d'autres séries moins connues en France comme "Year of the Rabbit", "Psychoville" ou encore "Jeeves and Wooster" (basé sur une série de romans humoristiques).

J'adore aussi l'humour de Rowan Atkinson dans "La vipère noire" et "Johnny English" (j'accroche moins à Mister Bean, sauf les films). Et je suis une grande admiratrice d'Armando Iannuci, un scénariste Ecossais et Satiriste, qui a fait les séries "Veep" et "The thick of it" dans lesquelles ils critique avec un humour féroce la politique américaine et anglaise, j'aimerais écrire des trucs aussi poussés mais je doute d'en avoir les capacités; ça nécessite une grande connaissance du sujet dont on fait la satire.

J'essaie toujours d'insérer un peu d'humour dans mes récits car je n'aime pas trop les histoires qui se prennent trop au sérieux (bon il y a des exceptions). Je trouve que l'humour peut même aider à mettre en valeur d'autres sentiments tels que l'horreur ou la tristesse ou d'autres, en jouant sur le contraste. Il permet aussi de dénoncer des travers en s'en moquant par l'exagération (un peu comme dans Le Dictateur). Je joue souvent de l'exagération ou du décalage. J'aime l'humour absurde et noir. Ce sont mes influences.

Docal a écrit:

- Les descriptions incongrues, qui s’attardent sur des détails particuliers, tentant souvent du banal mais présentés sous un jour nouveau. Souvent en changeant d'échelle. Genre une meuf qui a appelé son chat "slip" à cause de la forme d'une tache sur son pelage qui se demande si des géants qui l'adopteraient l'appelleraient "bikini" a cause de ses marques de bronzage.

- Le pathétique humoristique. Où le reste du monde, qui n'en a rien à secouer de l'histoire, est décrit pour contraster avec le sérieux et l'urgence d'une situation. Un de mes ressorts favoris étant le choc entre le quotidien et la légende.

- Les ruptures de ton/registre, surtout de la part des personnages qui, mis dans une situation qu'ils ne gèrent pas, laissent échapper leur contrôle sur eux mêmes ou tentent maladroitement de rentrer dans de nouveaux codes. Ou tout simplement la mauvaise foi/partialité manifeste d'un personnage qui jure avec la réalité des faits.

- Les jeux de mots de manière générale.

Pour ce qui est de mes références de l'humour écrit, ce sont Terry Pratchett et Richard Gotainer.

Ce sont des bons conseils, je note ça quelque part sur une carte heuristique.

Smooth a écrit:

Mais des façons de raconter une histoire, et d'y insérer l'humour sans que ça ne paraisse forcé/surfait, et sans niquer la suspension d'incrédulité, ben j'en trouve pas souvent (je cherche pas non plus ceci dit~)

L'humour employé, son ton, son style, dépend je trouve pas mal du type de narration.

J'arrive bien plus naturellement à insérer une situation/scène qui me plaît quand elle est faite nonchalamment, me fais confiance sur les essais, parce que c'est dans le ton que je cherche à amener.
Du coup c'est la narration à la première personne que je prends souvent Laughing par confort.

J'utilise le Je et le présent aussi pour l'immersion ; ) ça m'es venu à force de tâtonner.
Peux-tu développer ton idée sur le lien entre humour et type de narration ?

La 'nonchalence' et les essais me semble impondérables en effet !

Sarashina a écrit:

Je suis aussi complètement fan de l'humour anglais et ça se sent dans mes écrits! J'ai une nouvelle satirique (et SF-fantastique) qui va bientôt sortir dans un recueil, et je me suis beaucoup inspirée de l'humour des séries anglaises que je regarde comme "Good Omens", les films adaptés aussi des histoires de Terry Pratchett mais aussi "What we do in the shadows" de Taiki Waititi ou d'autres séries moins connues en France comme "Year of the Rabbit", "Psychoville" ou encore "Jeeves and Wooster" (basé sur une série de romans humoristiques).

J'adore aussi l'humour de Rowan Atkinson dans "La vipère noire" et "Johnny English" (j'accroche moins à Mister Bean, sauf les films). Et je suis une grande admiratrice d'Armando Iannuci, un scénariste Ecossais et Satiriste, qui a fait les séries "Veep" et "The thick of it" dans lesquelles ils critique avec un humour féroce la politique américaine et anglaise, j'aimerais écrire des trucs aussi poussés mais je doute d'en avoir les capacités; ça nécessite une grande connaissance du sujet dont on fait la satire.

J'essaie toujours d'insérer un peu d'humour dans mes récits car je n'aime pas trop les histoires qui se prennent trop au sérieux (bon il y a des exceptions). Je trouve que l'humour peut même aider à mettre en valeur d'autres sentiments tels que l'horreur ou la tristesse ou d'autres, en jouant sur le contraste. Il permet aussi de dénoncer des travers en s'en moquant par l'exagération (un peu comme dans Le Dictateur). Je joue souvent de l'exagération ou du décalage. J'aime l'humour absurde et noir. Ce sont mes influences

Terry Pratchet à nouveau ! je vais devoir prendre un des ses livres à la bibliothèque cela fait trois recommandation en tout ^^ Les autres ref je ne connais pas tout :/
Je te rejoins sur la satire, je ne m'aventurerai pas sur ce chemin je pense moi non plus.

Pour le contraste, je note, c'est un bon point de départ de réflexion

Merci à tout les trois

Citation :

Je te rejoins sur la satire, je ne m'aventurerai pas sur ce chemin je pense moi non plus.

Ah si, j'en fais, mais que sur les sujets que je maitrise bien et pas aussi féroce/dark que Armando Iannuci (un peu plus dans la tonalité des Guignols de l'Info, que je te recommande de visionner si tu ne les as pas suivis, il y en a sur youtube).

Pour les autres références, si tu veux plus d'infos :
- Jeeves c'est les mésaventures d'un jeune aristocrate oisif et idiot (Bertram Wooster), qui se fourre toujours dans les pire situations et que son très malin valet (Jeeves) sauve à chaque fois par des subterfuges. Ça critique la haute société de l'époque.
https://www.babelio.com/livres/Wodehouse-Jeeves/69122
(La série  avec Stephen Fry et Hugh Laurie est hélas introuvable en vostfr, je l'ai vue en vo sous titrée en anglais mais il faut un bon niveau car il y a beaucoup de jeux sur les mots).

- "La vipère noire" (Black Adder) raconte des périodes de l'Histoire d'Angleterre (chaque saison une période), mais une Histoire absurde, avec Rowan Atkinson, Richard Curtis et plein d'acteurs connus comme Hugh Laurie et Stephen Fry ou encore Miranda Richardson.
Dans la 1è saison, le personnage de Rowan Atkinson est un benêt, par contre dans les suivantes, ses personnages sont toujours machiavéliques, et ça tourne toujours mal pour eux lol!
https://fr.wikipedia.org/wiki/La_Vip%C3%A8re_noire_(s%C3%A9rie_t%C3%A9l%C3%A9vis%C3%A9e)

La première saison est en ligne sur dailymotion en vostfr (il faut regarder dans le profil de l'utilisatrice pour les autres épisodes et bien activer les sous titres qui ne sont pas incrustés) :
https://www.dailymotion.com/video/xpj2td

- "What we do in the shadows" c'est une série d'humour noir sur les Vampires (et d'autres créatures). Ils essaient d'être pris au sérieux mais sont souvent incapables (ça casse un peu les "tropes", ça c'est un truc que j'aime bien. Tu pars fond dans un trope classique mais ça tourne à la cata en le traitant de façon relativement réaliste (parce que dans la réalité ça raterait lol).)

- Veep c'est sur une vice-présidente des USA complètement inapte ! (et son équipe de bras cassés)

Les autres (Psychoville, Year of the Rabbit et pas mal d'autres) ne sont jamais sortis je crois en France car c'est sans doute un humour trop British (assez trash et noir, mais à mourir de rire en même temps, on a pas trop d'équivalent; chez nous l'humour est beaucoup plus soft, même Kaamelott que j'adore pourtant!).