Bonjour à toutes et à tous,
ma présentation ne date que de ce matin, donc petit récap:
J'écris depuis cinq ans et suis l'heureux papa de trois manuscrits. Il se trouve que le dernier en date m'a valu une réponse positive d'un éditeur connu. A ma grande surprise, la ME qui m'a contacté a déjà quelques prix Goncourt à son tableau de chasse, je n'en espérais pas tant. ME basée dans le sud de la France... sans les citer

Leur premier contact date de septembre 2023. Contact à la suite duquel un directeur de collection m'a contacté par mail pour déboucher sur une longue conversation téléphonique en octobre. Le manuscrit lui plaisait, et ce monsieur se demandait s'il fallait entreprendre les quelques corrections nécessaires avant de le proposer au grand patron ou si on y allait directement.
"Surtout ne touchez à rien pour l'instant, il n'y a pas énormément de corrections!"

Ensuite, silence. Au bout de cinq mois je me suis permis de râler en expliquant que je n'avais plus 14 ans et que je pouvais accepter bien des choses, mais que j'apprécierais d'être tenu au courant. Cette personne m'a répondu qu'il ne fallait pas y voir un quelconque mépris des auteurs, mais je pouvais lire entre les lignes que si je n'étais pas content, je n'avais qu'à aller voir ailleurs. Aujourd'hui nous en sommes à un an et rien n'a bougé. Compte tenu de la notoriété et de l'image de sérieux de cette maison, j'avoue que je me sens un peu dépité.

Est-ce une pratique qui se répand? Quelqu'un aurait un conseil à me donner?
Merci à vous

Je voudrais pas paraître désagréable, mais si tu leur as envoyé un mail rédigé tel que tu l'évoques ici, je ne serais pas surprise qu'ils aient juste décidé d'abandonner le projet et de te ghoster. A mon avis, ce que tu as lu entre les lignes, c'était effectivement une invitation à aller voir ailleurs :/

Coucou Calem,

Les ME prennent énormément de temps pour répondre en général, j'ai une ME qui m'a envoyé un accusé de réception en indiquant que leur délai de réponse était de un an.

Je ne serai pas étonnée que pour une très grosse ME les délais soient encore plus longs.
Je comprends ton impatience, malheureusement il faut être très patient pour cette étape.

Il n'y a rien de mal à relancer plusieurs mois plus tard, il arrive que des manuscrits se perdent dans la masse, mais il est préférable de rester courtois, ils ont énormément de manuscrits à traiter.

Mais je pense comme Mardi, si tu les a relancé de la façon dont tu parles, il y a de grandes chances qu'ils soient passé au suivant.

Le contact avec les maisons d'édition est une épreuve pour l'orgueil. Comme la recherche d'emploi dans des secteurs saturés : les employeurs ne vous attendent pas, et si ce n'est pas vous qu'ils prennent, il y en aura des dizaines qui attendront pour la place.

Certes, dans le domaine des mots & des phrases qui ne sont pas produites en série, on pourrait s'attendre à davantage de courtoisie et de considération de la part des ME...la réalité est qu'un auteur candidat à la publication est une quantité négligeable et qu'établir un début de lien avec une maison, qui plus est une grande maison, c'est déjà énorme.

Dans ce que je lis de ton témoignage Calem, ton roman a attiré l'attention de l'une d'entre elles, c'est un grand point positif et un très grand encouragement à poursuivre la recherche d'un éditeur (en soignant la communication si le contact s'établit...)

Bonne continuation en tous cas.

CALEM a écrit:

Ensuite, silence. Au bout de cinq mois je me suis permis de râler en expliquant que je n'avais plus 14 ans et que je pouvais accepter bien des choses, mais que j'apprécierais d'être tenu au courant. Cette personne m'a répondu qu'il ne fallait pas y voir un quelconque mépris des auteurs, mais je pouvais lire entre les lignes que si je n'étais pas content, je n'avais qu'à aller voir ailleurs. Aujourd'hui nous en sommes à un an et rien n'a bougé. Compte tenu de la notoriété et de l'image de sérieux de cette maison, j'avoue que je me sens un peu dépité.

Aïe. La chose à ne pas faire. Déjà, attendre 5 mois après une longue discussion téléphonique qui allait plus vers le "oui on prend" que le "non", ça me semble beaucoup d'attente. 

Il aurait mieux valu simplement demander où cela en est, comment te positionner, est-ce qu'ils en veulent ou pas ? et dire que c'est pour savoir quoi faire, est-ce que tu peux envoyer le manuscrit à d'autres ME ou accepter la proposition d'une autre ME ? 

Demander cela de façon polie et simple, en fait. Voire même rappeler la personne que tu avais eue au bout du fil. 

Et surtout ne pas péter une pile. Je dis ça, j'ai exactement le même problème . Donc apprendre à ne pas le faire dans certaines circonstances.   

A présent, le mieux est de les relancer de façon très courtoise et claire, en posant les questions que j'ai suggérées plus haut. 
Tiens-nous au courant, bonne chance ! 

PS : j''aimerais bien savoir de quelle ME il s'agit, le gros de la troupe est sur Paris... 

Bonsoir et merci pour vos réponses. En fait j'ai relancé plusieurs fois entre octobre 2023 et début mai 2024, je dirais tous les deux mois. Je suis bien sûr resté courtois. Ce monsieur avait demandé une note de lecture externe afin d'avoir un deuxième avis sur les "quelques corrections envisagées", mais a oublié de relancer.
De mon côté j'étais bien sûr prêt à attendre, mais je souhaitais simplement être, une fois de temps en temps, tenu au courant. Six mois, un an, plus
Dans les faits, il m'a répondu une fois pour la note de lecture et puis plus rien. Silence radio. J'ai repensé à ces cv qu'on envoie lorsqu'on est jeune et qu'un employeur nous convoque pour un entretien à l'issue duquel ilse montre positif et nous promet de rappeler...
Il se trouve que ma libraire est une ancienne de l'édition et qu'elle m'a vanté le sérieux et le professionnalisme d'Actes Sud puisqu'il s'agit d'eux. Elle est très étonné de la légèreté avec laquelle ils ont agi.
Après, pour aller dans le sens de Plumerose, il est vrai que je me suis montré un tantinet... sec. Visiblement je me suis un peu grillé, mais finalement tant pis. Je crois que ce genre de collaboration doit être basé sur un minimum de confiance et de respect mutuel. Cet homme qui m'avait paru agréable, intelligent et très cultivé ne m'en inspire plus guère.
En tout cas encore merci pour vos avis.

On est désolé pour toi, CALEM, ce doit être une grosse déception quand-même.   

Spoiler:

Après, tu as peut-être eu affaire (à faire ?? je sais jamais ) à un dysfonctionnement, surtout si tu n'as eu qu'un seul interlocuteur, et c'est dommage...

En fait Plumerose, c'est un peu compliqué pour moi de définir ce que je ressens. J'étais flatté que cette maison s'intéresse à moi, je n'en attendais pas tant. Je sais aussi qu'ils ont mis en place un plan social en 2023 pour restructurer l'ensemble. Il est possible que mon interlocuteur en ait fait les frais, qu'il ait un peu été mis de côté par la nouvelle direction qui doit vouloir marquer son territoire, sait-on jamais.
Quoi qu'il en soit j'espère pour lui qu'il retrouvera la liberté d'action dont il semblait disposer.
De mon côté je suis effectivement un peu déçu par Actes Sud pour l'instant, mais je me dis que malgré tout ça progresse. Peut-être que le prochain manuscrit fera mouche cette fois. Ou pas :-)

Ton histoire m'a rappelé un article de blog de Stoni que voilà : À l'aide un éditeur m'a rappelé ou c'est là où les emmerdes ont commencé

Ça m'était arrivé qu'un éditeur m'appelle au moment de mes soumissions, appel très bizarre qui ressemble beaucoup à ce que relate Stori dans son article. En tout cas, comme toi, il y a eu flatteries, mais pas plus. De mon côté, je me suis demandée qui était ce mec louche qui ne m'avait pas donné envie de travailler avec lui. Il devait se faire chier et a décidé de m'appeler pour papoter, va savoir.

Bonjour,
Je rebondis sur le sujet pour savoir quand relancer.
Je m'explique, mes trois tomes ont passé le comité de lecture et le tome 1 a été validé par l'éditrice. J'ai eu un appel téléphonique avec elle et je dois attendre qu'elle lise le tome 2 et 3 pour me donner une réponse final. J'ai même pu avoir un contrat vierge pour l'étudier et lui poser un max de questions. Lors de l'appel elle m'a dit "ne vous inquiétez pas, je ne vous oublie pas" que j'ai traduit par "soit patiente je ne lirais pas de suite". D'où ma question quand relancer pour ne pas paraitre presser en sachant qu'il y a 2 tomes de 90K mots à lire.

Bonjour,


Il est naturel de s'impatienter quand les éditeurs tardent à répondre, car ça affecte nos emplois du temps, parfois nos calendriers créatifs...

Mais il est inadmissible de s'adresser de la façon que tu sous-entends (j'interprète peut-être trop, je me calque juste sur ta formulation) à un éditeur, surtout un éditeur aussi gros qu'Actes Sud.

Je pense clairement que tu as grillé ta chance. Effectivement tu auras peut-être (sûrement, même, vu quel poisson tu as ferré) d'autres maisons intéressées plus tard, mais si tu t'adresses à elles de la même façon, elles te traiteront à l'identique.

Si tu espères signer dans une bonnes maison (et visiblement tu as le talent pour), tu devras vraisemblablement revoir ta façon de t'adresser aux éditeurs.

Les maisons ne signent pas qu'un texte. Elles signent un auteur, un caractère. Je connais d'ailleurs un certain nombre de jeunes auteurs de 14 ans édités qui ont eu une réaction moins dure face à l'impatience, comme quoi...

On peut, et c'est même normal, demander à un éditeur un délai de réponse. On peut, et c'est même normal, s'agacer lorsque ce délai n'est pas respecté. On peut même refuser un délai qui nous semble trop long.

Mais le respect du travail est censé aller dans les deux sens.

Bonjour Azaby,
sans vouloir t'offenser, je pense que oui tu interprètes trop... je travaille davantage mes textes que mes mails, désolé. Ne me juge pas sur ma façon de m'exprimer, je suis quelqu'un d'une infinie patience, je suis plutôt sympa (enfin je crois), mais je me suis retrouvé face à un directeur de collection d'une belle maison d'édition qui, deux mois plus tard, ne prend pas une minute pour répondre à un mail de relance après que nous ayons longuement parlé au téléphone.
Il se trouve qu'aujourd'hui ma fille ainée a une amie qui vient d'être promue éditrice dans une maison d'édition qui n'a rien à voir avec ce que j'écris (Actes Sud me voit dans le réalisme magique, elle est plutôt dans la romance torride;-)) et qui est au courant de mes mésaventures. Elle s'est étonnée de leur façon de faire. Ma libraire qui est une ancienne de l'édition n'a pas compris non plus à quoi ils jouaient avec moi.
Alors j'ai peut-être grillé mes chances de passer avec eux, mais si comme tu le dis avec justesse, le respect va dans les deux sens, j'ai toujours estimé qu'aucun respect n'était un dû. Lorsque tu tiens dans ta main une des clés de la vie d'un autre, lorsque tu as ce pouvoir, tu te dois de l'utiliser à bon escient. Cette personne m'a affirmé qu'il n'y avait aucun manque de respect vis à vis des auteurs et je pense qu'il était sincère, mais je pense également qu'il ne se rend pas compte que si, les auteurs sont trop souvent méprisés. Les choses changent uniquement quand tu t'es fait un nom, avant tu n'es rien.
Je crois qu'il doit y avoir un juste milieu entre d'un côté les auteurs persuadés d'être des génies incompris (ce qui n'est absolument pas mon cas, je suis même encore surpris qu'Actes Sud se soit intéressé à mon manuscrit) et de l'autre les éditeurs qui n'ont pas le minimum de courtoisie pour te tenir informé. Ne serait-ce que pour te dire qu(il va falloir patienter un an.
En tout cas j'apprécie ta franchise. C'est le genre de choses qui pousse à se remettre en cause et je te remercie d'avoir pris le temps de me répondre.

Calem a écrit:

Bonjour Azaby,
sans vouloir t'offenser, je pense que oui tu interprètes trop... je travaille davantage mes textes que mes mails, désolé. Ne me juge pas sur ma façon de m'exprimer, je suis quelqu'un d'une infinie patience, je suis plutôt sympa (enfin je crois), mais je me suis retrouvé face à un directeur de collection d'une belle maison d'édition qui, deux mois plus tard, ne prend pas une minute pour répondre à un mail de relance après que nous ayons longuement parlé au téléphone.
Il se trouve qu'aujourd'hui ma fille ainée a une amie qui vient d'être promue éditrice dans une maison d'édition qui n'a rien à voir avec ce que j'écris (Actes Sud me voit dans le réalisme magique, elle est plutôt dans la romance torride;-)) et qui est au courant de mes mésaventures. Elle s'est étonnée de leur façon de faire. Ma libraire qui est une ancienne de l'édition n'a pas compris non plus à quoi ils jouaient avec moi.
Alors j'ai peut-être grillé mes chances de passer avec eux, mais si comme tu le dis avec justesse, le respect va dans les deux sens, j'ai toujours estimé qu'aucun respect n'était un dû. Lorsque tu tiens dans ta main une des clés de la vie d'un autre, lorsque tu as ce pouvoir, tu te dois de l'utiliser à bon escient. Cette personne m'a affirmé qu'il n'y avait aucun manque de respect vis à vis des auteurs et je pense qu'il était sincère, mais je pense également qu'il ne se rend pas compte que si, les auteurs sont trop souvent méprisés. Les choses changent uniquement quand tu t'es fait un nom, avant tu n'es rien.
Je crois qu'il doit y avoir un juste milieu entre d'un côté les auteurs persuadés d'être des génies incompris (ce qui n'est absolument pas mon cas, je suis même encore surpris qu'Actes Sud se soit intéressé à mon manuscrit) et de l'autre les éditeurs qui n'ont pas le minimum de courtoisie pour te tenir informé. Ne serait-ce que pour te dire qu(il va falloir patienter un an.
En tout cas j'apprécie ta franchise. C'est le genre de choses qui pousse à se remettre en cause et je te remercie d'avoir pris le temps de me répondre.

Je comprends ta position.

Garde simplement en tête que peu importe l'éditeur, un délai de deux mois n'a rien d'anormal. Je travaille avec près d'une dizaine d'éditeurs différents, des gros comme de moins gros, et il est extrêmement fréquent de devoir attendre de longues semaines.

Je viens par exemple de recevoir des contrats attendus depuis le début de l'été, ainsi que - pour une autre maison - une épreuve censée être arrivée depuis mi-août.

Ce qui fait la qualité de l'échange, c'est la transparence. Effectivement, Actes Sud en a manqué, mais réagir abruptement n'aura sûrement pas aidé à ce qu'ils assurent un suivi... j'espère que tes prochaines recherches porteront leurs fruits.

Merci à toi.
Tu sais, j'ai attendu deux mois avant de relancer, et encore deux moi. Au bout de sept mois, je me suis permis de ruer dans les brancards.
Je peux attendre deux ans s'il le faut, mais je demandais juste à être tenu au courant de l'évolution des choses. Effectivement un minimum de transparence.
Une directrice de collection de chez Gallimard m'avait envoyé un mail pour m'expliquer les raisons de son refus. Elle m'avait également envoyé son mail afin que je lui envoie le prochain directement. Lorsque j'ai utilisé sa boîte mail, elle m'a prévenu qu'il n'y aurait pas pour autant de passe-droit et qu'il serait lu en son temps comme les autres. Elle l'a également refusé tout en m'encourageant à ne pas lâcher. Je l'ai un jour rencontrée sur un salon et nous avons pu discuter cinq minutes. J'ai un profond respect pour cette femme.
Je crois que lorsque un éditeur aime un texte (le directeur de collection de chez AS m'a assuré qu'il l'avait lu d'une traite), même si les premiers contacts deviennent un peu...rugueux, il doit également être capable de passer
outre sa susceptibilité au même titre que l'auteur. Soyons deux à être intelligents et indulgents et les choses avanceront. Pour autant je ne suis pas certain de regretter, au moins cette fois-là il a réagi.
Quant à toi j'espère que les choses continueront à se développer dans le bon sens pour tes activités littéraires. Je te souhaite d'atteindre les objectifs que tu t'es fixés.
re

[quote="Mika"]Ton histoire m'a rappelé un article de blog de Stoni que voilà : À l'aide un éditeur m'a rappelé ou c'est là où les emmerdes ont commencé

Je viens juste de découvrir le blog de stoni suite à ton message et hier soir j’ai pratiquement lu avidement tous ses billets. Très intéressant mais déprimant aussi. Moi qui pensais naïvement qu’être séléctionné par un éditeur signifiait la fin des problèmes